Les États-Unis doivent gagner ce match pour conserver leur deuxième place de poule, qui leur permettra d’affronter le vainqueur de France – République Tchèque, puis d’éviter les Russes en cas de demi-finale.
L’Allemagne, elle, n’a plus de grand enjeu dans ce championnat du monde. Elle vient de subir quatre défaites consécutives, la dernière avec des louanges contre la Russie. Les joueurs luttent, aucun doute à ça, mais ils sont terriblement inefficaces devant le but. Pat Cortina, critiqué dans la presse allemande pour avoir trop fait confiance à Rob Zepp dans les cages, lance son troisième gardien Danny aus den Birken pour son premier match du championnat du monde.
La Russie, qui pense toujours que les décisions de la commission de discipline lui sont défavorables, s’était jurée de faire suspendre Kink (dont la charge à la hanche a blessé Ovechkin), et elle a eu gain de cause. Déjà privée de Schütz, l’Allemagne a donc encore dû revoir ses lignes.
À la cinquième minute, on croit à l’ouverture du score allemande. Un centre de Leon Draisaitl est talonné dans le but du patin par Yannic Seidenberg dans l’enclave. Le caractère délibéré de la déviation est difficile à attester avec certitude, d’autant que le joueur paraît lui-même surpris du but (c’est Pietta qui a levé les bras). Il y a néanmoins un mouvement incontestable de la jambe, et l’arbitre refuse donc le but.
Le jeune défenseur américain Jake McCabe commence assez mal son match. Sa mauvaise passe pour Petry a été interceptée à sa ligne bleue, et ensuite il prend première pénalité pour un accrochage dans le coin. À chaque fois, c’est sans conséquence. Le champion du monde junior 2013 sera cependant de moins en moins aligné, puis plus du tout en dernière période.
Après une bonne accélération de Johnny Gaudreau parti seul au but, Craig Smith enchaîne par un tir mais va bêtement accrocher un joueur derrière la cage adverse. Non seulement les Allemands ne se procurent aucune occasion en supériorité numérique, mais en plus Frank Mauer perd le palet face à Tyler Johnson qui s’échappe en contre et échoue dans les jambières de Danny aus den Birken.
Les Américains se rendent compte qu’ils peuvent se permettre des fautes sans grand danger. Tim Thomas relâche un mauvais rebond, et Danny DeKeyser fait trébucher Yasin Ehliz pour laisser le temps à son gardien de se replacer. Les Allemands jouent les deux dernières minutes de la première période à 5 contre 4, sans même s’installer. On comprend pourquoi ils sont avant-derniers de la compétition en powerplay avec un pourcentage désastreux de 4,8% (seule l’Italie fait pire).
Le score se débloque dès le début du deuxième tiers-temps sur un coup de génie de Johnny Gaudreau. Au moment de traverser derrière la cage, il pivote le corps et réussit une passe dans le dos du défenseur qui le suit (Barta) pour Justin Abdelkader au premier poteau, qui reprend côté plaque (0-1)
Les Américains s’installent de nouveau en zone offensive… et Kevin Hayes perd le palet à la ligne bleue face à Alexander Weiß. L’attaquant allemand est beaucoup trop rapide pour Tim Thomas : il fonce à côté du gardien américain et glisse le palet derrière lui (1-1).
Tout catastrophique qu’il soit, le powerplay allemand n’a au moins pas encaissé de but dan s ce tournoi. Jusqu’ici… Après une entrée en zone arrêtée d’une mise en échec, Drew Shore part en contre-attaque, fait passer le palet entre ses jambes pour éliminer le dernier défenseur Constantin Braun et évite le poke-check de Danny aus den Birken pour le battre entre les bottes (1-2). Une action magnifique au demeurant.
Powerplay suivant pour l’Allemagne… Les supporters allemands doivent-ils se masquer les yeux pour ne plus assister au désastre ? Allons, confiance… Le but arrive enfin, mais pas sur un jeu installé. C’est sur une montée de palet rapide que Leon Draisaitl échange avec Thomas Oppenheimer sur l’aile droite puis passe du revers à Kai Hospelt au poteau gauche pour une déviation en pleine lucarne (2-2).
Quand Yasin Ehliz charge Vince Trocheck contre la bande, les Allemands rappellent qu’ils sont aussi avant-derniers en infériorité numérique. Les quatre défenseurs regardent le palet en se plaçant du même côté, et Matt Donovan est absolument seul à droite pour reprendre en cage ouverte la passe transversale de Gaudreau (2-3).
Les Américains perdent toutefois beaucoup trop de palets pour mettre la main sur ce match. Torsten Ankert réussit une énième interception en zone neutre et sert Leon Draisaitl : le grand espoir allemand entre en zone, se décale d’une feinte et tire à mi-hauteur côté mitaine, poteau rentrant (3-3).
Craig Smith est le joueur le plus remuant en début de troisième période. Kai Hospelt le pousse dans la cage et prend deux minutes de pénalité pour obstruction. Johnny Gaudreau dribble le défenseur Moritz Müller et tire… dans la caméra à l’intérieur du but. Les arbitres laissent l’action se poursuivre jusqu’à l’arrêt de jeu suivant, après la fin de la pénalité, avant de faire appel à la vidéo, qui confirme sans peine le but (3-4).
Le show Gaudreau n’est pas terminé. Il dose un centre pour son capitaine Justin Abdelkader oublié devant le but (3-5). Un miracle se produit en toute fin de rencontre : le jeu de puissance allemand s’installe et marque un but ! La passe de derrière la cage de Kai Hospelt est reprise par Tobias Rieder, juste au-dessus de la botte droite de Tim Thomas (4-5). L’Allemagne aura donc triplé son score en powerplay dans ce dernier match…
Ce match fut une nouvelle démonstration de la part de deux grands espoirs du hockey : le talent allemand Leon Draisaitl, encore très bon, et le joueur universitaire de l’année Johnny Gaudreau, sensationnel pour sa part.
Avec cette victoire, les Américains s’approchent de leur objectif de terminer deuxièmes de poule (sauf si le Bélarus bat la Russie dans le temps réglementaire), mais ne sont toujours pas vraiment rassurés par leur gardien vétéran Tim Thomas…
Désignés joueurs du match : Alexander Weiß pour l’Allemagne et Johnny Gaudreau pour les États-Unis.
Commentaires d’après-match
Pat Cortina (entraîneur de l’Allemagne) : « Cette partie est un peu une copie conforme des trois ou quatre rencontres précédentes. L’équipe a tout donné, s’est bien battue, et a même été récompensée de quatre buts cette fois. C’est un bon bilan dans la mesure où plusieurs joueurs-clés nous manquaient. Je suis fier des joueurs, ils ont gardé à chaque match la chance de gagner. Les jeunes en particulier ont été super. »
Leon Draisaitl (attaquant de l’Allemagne) : « Il y avait de la place pour plus dans ce match. Il nous a manqué un peu de chance, sinon nous aurions mérité un ou deux points. Pour moi, ce championnat du monde est bonne expérience. Maintenant, je sais ce que c’est de jouer contre des hommes. On a besoin d’un peu de temps quand on est jeune, mais je me suis habitué au niveau de match en match. J’ai beaucoup appris dans ces deux semaines. »
Allemagne – États-Unis 4-5 (0-0, 3-3, 1-2)
Mardi 13 mai 2014 à 12h45 à la Minsk Arena. 11845 spectateurs.
Arbitrage de Vyacheslav Bulanov (RUS) et Martin Frano (TCH) assistés de Nicolas Fluri (SUI) et Jon Kilian (FRA).
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