Pour le match 3, Lausanne se devait de réagir devant son public, et ça a été chose faite. Dans la foulée de leur effort mal récompensé du match 2, les Vaudois ont réalisé un match plein et un Théo Rochette en état de grâce avec un triplé à son actif (pour une victoire 4-2 du LHC).
Notons que le LHC doit se préparer avec les annonces faites dans la presse (Le Matin et Expressen) du retour de Connor Hughes l’année prochaine, l’arrivée à venir du défenseur Erik Brännström et mise à l’essai de Lawrence Pilut (out cette saison). Ce qui signifierait une concurrence accrue pour Kevin Pasche dans la cage, le départ d’Antoine Keller (à qui il reste encore un an de contrat) et les non-reconductions des actuels défenseurs étrangers – Gavin Bayreuther et David Sklenička. On a connu plus serein comme environnement pour préparer un match de finale…
Enfin, côté alignements, Zurich peut compter sur le retour de Juho Lammikko tandis que Lausanne va devoir se passer de Jason Fuchs (déjà absent samedi).
Un début en fanfare, mais sans but
Le match avait pourtant idéalement débuté pour les hommes de Geoff Ward. Forts d’un plan de jeu bien exécuté, les Lausannois ont pris le contrôle des opérations dès les premières minutes. Jordann Bougro a fait trembler la transversale dès la 3e minute, puis Suomela, seul face à Hrubec, a buté sur le portier zurichois une minute plus tard. En l’espace de quelques instants, le LHC s’est presque créé plus d’occasions franches qu’il n’en avait eues sur l’ensemble du début de cette finale. Mais le réalisme a fui les crosses vaudoises. Et comme souvent en play-offs, le manque de réalisme offensif finit par se payer très cher.
Une erreur qui change tout
La première grande différence entre Zurich et Lausanne lors de ce match réside dans la capacité à punir les erreurs adverses. Et malheureusement pour le LHC, il en commet encore trop. Dès la 5e minute, sous la pression de Willy Riedi, Lukas Frick manque totalement sa relance depuis l’arrière de la cage (et dans l’axe !) qui termine dans la palette de Vinzenz Rohrer. L’Autrichien remet immédiatement vers Riedi, qui n’a plus qu’à pousser le puck dans une cage ouverte (1-0, 04’55’’). Un but « cadeau », qui refroidie les ardeurs lausannoises et redistribué l’élan de la rencontre. Ce type d’erreur, déjà vue lors de l’acte II (perdu en prolongation), fait désormais partie d’un schéma récurrent dans cette finale : Lausanne joue mieux… mais fini toujours par se saborder.
Lausanne mal payé, Zurich chirurgical
La domination lausannoise se prolonge pourtant sur l’ensemble du premier tiers. Avec 13 tirs à 7, les visiteurs mettent la pression, mais sans succès. À la 13e minute, Perlini galvaude notamment une situation de 2 contre 1, préférant le tir à la passe. Et comme souvent dans les grands matchs, c’est l’équipe la plus efficace, pas forcément la plus brillante, qui l’emporte.
Le début de la deuxième période a encore une fois illustré cette dure loi des séries. À la 23e minute, le pressing de Sigrist dans la bande conduit à une perte de puck de Vouardoux qui a permis à Baechler de sortir de l’arrondi en contrôle, de filer jusqu’au but, de glisser le palet entre les jambières Pasche et de doubler la mise pour Zurich (2-0, 22’54’’). Une action là encore évitable, survenue à un moment où Lausanne tente de se relancer. Quelques secondes plus tard, Glauser entre en zone offensive et voit son tir heurter le poteau de Hrubec, preuve que la chance ne sourit décidément pas aux Vaudois. A la 26e minute, le LHC reste spectateur sur une action de Malgin : il prend de la vitesse, contourne les deux défenseurs avant de repartir vers le centre. Heureusement son lancer est dévié du bout du bouclier par Pasche sur la transversale.
Puis, à la 37e minute, le ZSC profite de sa première supériorité numérique pour inscrire un troisième but, cette fois par Zehnder, (futur lausannois) en déviation et avec l’aide involontaire de Sklenička (3-0, 36’40’’). Ce but, à contre-courant du sens du jeu, scelle une avance bien trop lourde à combler, même pour une équipe combative comme le LHC.
Un espoir de courte durée
Dans le dernier tiers, Lausanne tente le tout pour le tout. À quatre minutes de la fin, Pasche est remplacé par un sixième joueur de champ. Un choix payant puisque Bayreuther, d’un tir puissant de la bleue, réduit l’écart (56e). Le but du 3-1 relance brièvement le suspense, et Zurich vacille durant quelques instants. Déjà pas épargné par les blessures, le LHC voit d’ailleurs son buteur regagner les vestiaires avant la fin du match, le nez en sang avec une rencontre malencontreuse et douleur avec la rondelle… Mais les Lions zurichois, solides défensivement et bien en place, tiennent bon jusqu’à la sirène. Leur gardien Hrubec, critiqué après le match 3, a encore une fois été décisif, stoppant 34 des 35 tirs reçus. Au final, Zurich s’impose malgré une nette domination lausannoise au chapitre des tirs (35 à 18).
Le hockey est un jeu d’erreurs et à la fin c’est Zurich qui gagne
Pour Lausanne, cette troisième défaite en finale a un goût amer. Comme lors de l’acte II, les Vaudois ont livré une prestation solide, bien construite, mais minée par des erreurs individuelles grossières et un manque d’efficacité offensive. Le constat est cruel : sur le plan du jeu, le LHC est peut-être la meilleure équipe sur les derniers matchs. Mais dans les faits, c’est Zurich qui mène 3-1 et qui se rapproche de son deuxième titre consécutif. Comme il est coutume de le dire, le hockey est un jeu d’erreurs, et à ce jeu, depuis le début de la finale c’est Zurich qui gagne.
Tout n’est toutefois pas perdu pour les hommes de Geoff Ward. Ils se sont déjà retrouvés dans une situation similaire en demi-finale face à Fribourg-Gottéron. Menés 3-1, ils avaient trouvé les ressources pour revenir à 3-3, avant de s’imposer lors d’un septième acte d’anthologie. Ils espèrent désormais rééditer l’exploit contre un adversaire encore plus redoutable. Le LHC espérera également que Zurich soit hanté par le souvenir de 2022 où les ZSC menaient 3-0 dans leur finale face à Zoug avant de s’incliner 4 à 3 dans la série. Mais au regard de la manière dont Zurich se montre impitoyable dans la gestion des moments clés de cette finale, on imagine mal un tel scénario se produire.
Illustrations de Pierre Maillard (site internet)
Zurich – Lausanne 3-1 (1-0, 2-0, 0-1)
Mardi 22 avril 2025 à 20h00 à la Swiss Life Arena. 12000 spectateurs (guichets fermés).
Arbitres : Marc Wiegand et Mikko Kaukokari assistés de David Obwegeser et Stany Gnemmi
Pénalités : Zurich 2’ (0’, 2’, 0’) ; Lausanne 6’ (0’, 2’, 4’)
Tirs : Zurich 18 (6, 7, 5) ; Lausanne 35 (14, 7, 14)
Évolution du score :
1-0 à 04’55’’ : Riedi assisté de Rohrer
2-0 à 22’54’’ : Baeschler assisté de Sigrist
3-0 à 36’40’’ : Zehnder assisté de Balcers et Lammikko (sup. num.)
3-1 à 55’54’’ : Bayreuther assisté de Riat et Suomela
ZSC Lions
Attaquants :
Rūdolfs Balcers – Denis Malgin – Sven Andrighetto
Jesper Frödén – Juho Lammikko – Yannick Zehnder
Vinzenz Rohrer – Derek Grant – Willy Riedi
Chris Baltisberger – Justin Sigrist – Nicolas Baechler – Chris Baltisberger
Défenseurs :
Patrick Geering – Dean Kukan
Christian Marti (2’) – Yannick Weber
Mikko Lehtonen – Yannick Blaser
Daniil Ustinkov
Gardien :
Šimon Hrubec (34/35, 97,1%)
Remplaçant : Robin Zumbühl (G), Daniel Olsson. Absents : Joel Henry, Santtu Kinnunen, Alessandro Segafredo (surnuméraires), Denis Hollenstein, Dario Trutmann (blessés)
Lausanne
Attaquants :
Ahti Oksannen – Antti Suomela – Damien Riat
Théo Rochette – Dominik Kahun – Brandan Perlini (2’)
Raphael Prassl – Ken Jäger – Tim Bozon
Jordann Bougro – Benjamin Bougro – Stefan Rüegsegger
Défenseurs :
Gavin Bayreuther (2’) – David Sklenička
Aurélien Marti – Andrea Glauser
Lukas Frick – Nathan Vouardoux (2’)
Joël Genazzi – Cédric Fiedler
Gardien :
Kevin Pasche (15/18, 83,3%) [sorti de 55’26’’ à 55’54’’ puis de 56’14’’ à 60’00’’]
Remplaçant : Antoine Keller (G). Absents : Makai Holdener, Michael Raffl, Michael Hügli, Lawrence Pilut, Janne Kuokkanen, Lauri Pajuniemi, Gian-Marco Hammerer, Fabian Heldner, Jason Fuchs (blessés). Matthias Mémeteau, Thibault Fatton (surnuméraires).