Trois matchs et terminer en tête à l’issue du tournoi, telle est la mission pour l’équipe de France féminine afin de se qualifier pour les Jeux olympiques. Un tournoi court qui se disputera au Japon du jeudi 6 février au dimanche 9.
Comme chez les hommes, il y a cette hypothèse que le meilleur deuxième soit repêché en lieu et place de la Russie, privée de compétitions de hockey depuis le début du conflit en Ukraine. Mais en attendant, autant tout donner pour remporter le tournoi et lever les doutes ! Une qualification pour Milan-Cortina 2026, et ce serait à la fois une belle récompense pour des années de travail, et une formidable rampe de lancement pour 2030 et les Jeux olympiques d’hiver dans les Alpes françaises, pour lesquels les équipes de France seront de fait qualifiées.
Une participation aux Jeux olympiques, qui accueillent un tournoi féminin depuis Nagano 1998, serait une première pour les Bleues. Pour la troisième fois de suite, les Françaises disputent directement le tour final de qualification olympique… et pour la deuxième fois au même endroit, à Tomakomai et sa Nepia Arena au Japon. Sur l’île d’Hokkaidō, la France est donc en terrain connu et, au regard de son classement international (actuellement 13e), elle est la troisième tête de série de ce groupe après le Japon (7e) et la Chine (12e). A ce programme s’ajoutera également la Pologne (20e).
Mais vous le verrez, ne vous fiez pas à ce ranking, les Bleues n’ont aucun complexe d’infériorité à avoir, elles ont leurs chances, et il y a des motifs d’espoir. Il y a quatre ans à Luleå, la sélection bleue féminine n’a jamais été aussi proche d’une qualification olympique, cela ne s’était joué que d’un petit but contre les grandes favorites suédoises.
Les Bleues revanchardes
Si depuis de l’eau a coulé sous les ponts, la formation ayant subi un important renouvellement avec le départ de plusieurs joueuses majeures en 2022, nul doute qu’un esprit de revanche anime cette équipe de France. Dix joueuses qui avaient disputé les qualifications pour Pékin 2022 dans le nord de la Suède seront présentes au Japon pour tenter d’obtenir un ticket pour Milan-Cortina 2026.
Parmi elles évidemment la capitaine Lore Baudrit, infatigable et toujours prête à montrer l’exemple aux quatre coins de la patinoire. La Tarnaise de 33 ans voit là sa dernière chance de disputer les JO, elle qui a connu une bonne intégration en DFEL allemande avec Ingolstadt, meilleure marqueuse de son équipe avec 14 points, avec à ses côtés Léa Villiot. Le rendement le plus spectaculaire est à trouver du côté de la Suisse. Clara Rozier y a rejoint cet été à Berne Estelle Duvin, élue meilleure joueuse de la ligue la saison passée. Le duo en bleu reformé dans la capitale helvète est spectaculaire. Rozier a le deuxième plus grand nombre de buts (22) de l’élite suisse et Duvin domine les marqueuses avec 46 points. Avec 81 points à elles deux en 25 matchs, les deux Tricolores forment actuellement, sans aucun doute, l’un des duos les plus complémentaires et les plus explosifs en Europe. S’agissant des matchs en bleu cette saison, Estelle Duvin et Clara Rozier ont respectivement inscrit 10 (1+9) et 11 points (8+3) en 9 rencontres.
Avec Chloé Aurard, la France dispose d’un premier trio magique. Petite frayeur le 15 janvier dernier quand l’attaquante des New York Sirens a dû quitter le match pendant la troisième période après une charge trop appuyée de Maggie Flaherty. Plus de peur que de mal pour la joueuse made in Vercors, Aurard était de retour au match suivant, et elle a joué dimanche contre Montréal son dernier match avant la pause internationale. Elle a inscrit 4 points en 14 matchs PWHL et demeure un atout, notamment sur les unités spéciales où sa polyvalence fait beaucoup de bien.
La France dispose d’un premier trio capable de faire des étincelles, et de jeunes joueuses en passe de reprendre le flambeau, en tête Julia Mesplède, Jade Barbirati et Manon Le Scodan. Mesplède connaît plus de réussite à sa troisième année avec l’Université du Vermont, la Bordelaise a marqué 3 points au cours du mois de janvier. Barbirati et Le Scodan, qui rejoindront par la suite la NCAA, continuent de s’émanciper en Ligue collégiale du Québec. À plus forte raison pour Le Scodan, qui en est déjà à 38 points en 22 matchs et qui est désormais la quatrième joueuse la plus prolifique de l’histoire de la ligue québécoise.
Léa Berger, Elina Zilliox et Perrine Lavorel ont intégré de manière régulière une défense dont le retour de Sophie Leclerc et la naturalisation de Gabrielle De Serres ont été bénéfiques. Avec Lucie Quarto, Marie-Pierre Pélissou et Léa Villiot, la France a de quoi bloquer les assauts d’une équipe comme le Japon. Depuis la retraite de Caroline Baldin, la France n’a pas de numéro 1 devant les filets mais Justine Crousy Théode et Margaux Mameri sont deux gardiennes performantes. Si Crousy Théode avait pris le meilleur au dernier Mondial D1A et reste sur un blanchissage le 14 décembre contre le Danemark, avantage à Mameri cette saison qui a une moyenne de buts encaissés de 1,78 en quatre matchs et demi avec les Bleues, contre 2,86 pour la gardienne de Reims en trois matchs et demi. Margaux Mameri a donc l’avantage des statistiques en plus de l’expérience, ce ne serait pas illogique de la voir débuter contre le Japon.
Quand les Bleues sont revenues en élite en 2023, le fort renouvellement avait rendu insurmontable le maintien. Depuis, l’équipe a mûri, appris. Le Mondial D1A 2024 a été révélateur, les Bleues avaient échoué de peu (un petit point) pour une nouvelle promotion en élite. Malgré un groupe jeune, les Françaises avaient bataillé du premier au dernier match de ce dernier championnat du monde sans connaître de défaillance. Entre cadres en soif de vengeance et une nouvelle génération qui a de l’appétit, ce TQO arrive à point nommé, la France a le potentiel pour bousculer la hiérarchie. La génération Marion Allemoz, alors à son summum, avait échoué de peu en Suède pour les JO 2022. La sélection tricolore 2025 poursuit sa transition mais la tête de série japonaise semble aujourd’hui plus abordable.
Commencer par le gros morceau japonais n’est peut-être pas une mauvaise chose en soi. Les Bleues peuvent créer l’effet de surprise qui, sur un tournoi court comme celui-ci, serait préjudiciable pour la nation hôte, qui n’a pas l’habitude de connaître la pression à domicile. D’autant plus que les Françaises ont dernièrement connu de la réussite contre le Japon, et ont fini leur phase préparatoire en remportant en décembre le Tournoi d’Odense, le plus relevé de la saison. Obtenir ce ticket olympique et écrire une nouvelle page de leur histoire, les Bleues du hockey en sont capables.
Alignement
Gardiennes : Justine Crousy Théode (Reims), Margaux Mameri (Meudon), Violette Pianel Couriaut (Villard-de-Lans).
Défenseures : Léa Berger (Université de Montréal / CAN), Gabrielle De Serres (Sudbury Lady Wolves / CAN), Perrine Lavorel (John Abbott College / CAN), Sophie Leclerc (Grenoble), Marie-Pierre Pélissou (Neuchâtel / SUI), Lucie Quarto (Lindenwood University / USA), Léa Villiot (ERC Ingolstadt / ALL), Elina Zilliox (Lindenwood University / USA).
Attaquantes : Chloé Aurard (New York Sirens / PWHL), Jade Barbirati (John Abbott College / CAN), Lore Baudrit (ERC Ingolstadt / ALL), Lisa Cedelle (Lausanne / SUI), Estelle Duvin (Berne / SUI), Sehana Galbrun (HIFK / FIN), Chloé Gentien (Dawson College / CAN), Margot Huot-Marchand (Rögle / SUE), Manon Le Scodan (John Abbott College / CAN), Julia Mesplède (Vermont University / USA), Emma Nonnenmacher (Dawson College / CAN), Jana Poirrier (Fribourg-Gottéron / SUI), Clara Rozier (Berne / SUI), Anaé Simon (Caen).
Japon
Quand l’équipe de France a disputé le Tournoi de qualification olympique précédent, qui comptait pour les JO de Pékin, elle bénéficiait d’un meilleur rang au classement mondial, le dixième. Cette fois-ci, désormais treizième nation mondiale, la France voit un calendrier différent puisqu’elle va affronter le favori d’entrée, le Japon. Un favori chez lui qui, s’ il a su se renouveler en intégrant de jeunes joueuses, a toutefois connu un recul sur la scène internationale ces dernières années : cinquième au Mondial élite en 2022, mais septième en 2023 et huitième en 2024. L’explication vient surtout du fait que certains bastions historiques du hockey, comme la Tchéquie et la Suède, ont (enfin) développé leur programme féminin qui a devancé celui du Japon. La densité physique plus importante des autres nations et le manque de compétition de la plupart des joueuses évoluant au Japon sont aussi des éléments de réponse.
Alors que les Japonaises avaient dominé les débats contre la France au TQO pour PyeongChang 2018 (4-1), ainsi que la dernière confrontation en match officiel qui date de 2019 au Mondial d’Espoo (3-0), le rapport de force s’est inversé. Les Tricolores restent sur deux victoires consécutives sur le Japon en match amical : le 14 décembre 2023 à Budapest (2-1) et le 12 décembre dernier à Odense (3-2). Il est important de préciser que, pour chacune de ces deux rencontres, les Japonaises étaient dans une configuration quasi identique aux championnats du monde avec leurs meilleurs éléments.
L’équipe du Soleil Levant ne dispute en effet qu’un ou deux tournois préparatoires par an en Europe, c’est d’ailleurs en raison du manque de compétition et des difficultés à se raccrocher aux tournois en Europe que le Championnat d’Asie a été créé, la première édition a eu lieu cet automne en Chine. Les Japonaises y ont connu beaucoup de succès : 3 victoires, 3 blanchissages, des succès 12-0 contre la Corée du Sud, 8-0 contre le Kazakhstan et 5-0 contre la Chine. Le tout grâce, cette fois-ci, à un alignement très expérimental et très jeune, le sélectionneur Yuji Iizuka en a profité pour réaliser une revue d’effectif. Neuf des dix meilleures marqueuses étaient japonaises, et Iizuka s’est montré très satisfait du jeu défensif.
Devant le but, le Japon a un duo solide avec Riko Kawaguchi et Miyuu Masuhara, respectivement 20 et 23 ans, même si, à l’image de l’équipe de France, il est bien difficile d’en tirer une titulaire, tant leur niveau est proche. Toutes deux évoluent au Japon comme la grande majorité de l’effectif dont les infatigables Akane Hosoyamada, Shiori Koike, Aoi Shiga et Rui Ukita. Ukita était d’ailleurs la meilleure marqueuse du Championnat d’Asie avec 8 points en 3 matchs.
Le Japon disputera en 2025 un septième championnat du monde consécutif en élite mondiale, en dépit du fait qu’il ne compte que sur une petite poignée d’expatriées. Pour ce TQO, seules deux joueuses évoluent en Europe, en Suède plus exactement : Ayaka Hitosato à Linköping et Akane Shiga à Luleå. Haruka Toko, qui évolue avec Hitosato à Linköping, est l’une des joueuses japonaises les plus talentueuses (10 points en 14 matchs SDHL cette saison), mais une blessure au ligament croisé le 30 octobre l’a rendue indisponible. L’absence de Toko est clairement le point noir du Japon pour ce TQO.
Akane Shiga, la petite sœur d’Aoi Shiga, a tourné la page PWHL (2 buts en 24 matchs en PWHL) et brille depuis son arrivée à Luleå avec 30 points (8 buts, 22 passes) en 32 matchs. Shiga était aussi la meilleure marqueuse de son équipe au dernier Mondial, et la meilleure marqueuse du tournoi de Budapest en décembre.
L’équipe du Japon féminine a connu quatre participations aux Jeux olympiques, dont deux fois après être passée par les qualifications. Son dernier TQO, elle l’avait déjà disputé en 2017 à Tomakomai, en dominant nettement ses adversaires dont la France. Personne ou presque ne les voit échouer. Et pourtant, le premier match contre la France a tout du match piège.
Alignement
Gardiennes : Miyuu Masuhara, Riko Kawaguchi (Daishin / JAP), Haruka Kuromaru (Crystal Blades / JAP).
Défenseures : Akane Hosoyamada, Shiori Koike, Ayaka Hitosato (Linköping / SUE), Aoi Shiga, (Toyota / JAP), Kanami Seki (Seibu / JAP), Shiori Yamashita (Seibu / JAP), Kohane Sato (Daishin / JAP).
Attaquantes : Rui Ukita (Daishin / JAP), Suzuka Maeda, Yoshino Enomoto (Seibu / JAP), Mei Miura (Toyota / JAP), Wakana Kurosu, Remi Koyama (Seibu / JAP), Hiraku Yamashita (Seibu / JAP), Akane Shiga (Luleå / SUE), Marin Nagaoka (Seibu / JAP), Yumeka Wajima, Makoto Ito (Toyota / JAP), Rio Noro, Riri Noro.
Chine
Après le plat de résistance japonais d’entrée, les Bleues s’attaqueront à une équipe plus accessible, la Chine. Gardons en tête que c’est une nation mieux classée au ranking IIHF que la France même si l’écart (10 points) est minime. Ce rang, la Chine le doit surtout à sa participation comme pays hôte aux Jeux olympiques 2022, également d’avoir réalisé l’une des promotions en élite les plus improbables en 2023… alors qu’elle venait tout juste d’être promue en Division 1A ! Les Chinoises ont donc gravi deux divisions mondiales en deux ans ! Leur passage en élite en 2024 a été bref avec une seule victoire, aux tirs au but… contre le Japon !
Reléguée de l’élite (et donc futur adversaire des Bleues au prochain Mondial D1A), le sort était finalement assez prévisible pour une nation qui a définitivement mis fin à la politique des doubles passeports. La sélection ne contient désormais uniquement des joueuses nées et formées en Chine, et pour la totalité qui évoluent dans la ligue féminine chinoise lancée en novembre 2023 : la WCIHL. Cela a évidemment marqué une avancée majeure, une ligue avec un calendrier conséquent, 71 matchs ont été disputés pendant la saison inaugurale. La deuxième saison a débuté en septembre et se poursuivra jusqu’en ce mois de février, soit quatre mois d’activité en plus par rapport à la première saison.
La création de cette ligue est l’un des héritages des JO 2022 avec, plus que jamais, le souhait de développer les « sports d’hiver » en Chine. Le hockey fait donc partie intégrante du programme avec bon nombres d’initiatives pour améliorer l’accessibilité et la formation, dont les programmes scolaires « hockey in schools » qui ont permis de déloger le hockey du sport de niche. Incontestablement, la Chine veut devenir une nation qui compte dans le monde du hockey, mais c’est un travail de longue haleine.
Les Chinoises se sont offert le Japon aux Mondiaux mais elles ont coulé au Championnat d’Asie face à une sélection japonaise beaucoup plus jeune, 0-5. Elles avaient longuement résisté avant de s’effondrer en troisième période en encaissant 4 buts, la gardienne expérimentée Yuqing Wang a longtemps tenu son équipe dans le match.
Néanmoins, Jiahui Zhang, absente lors de cette compétition, est la numéro 1 toute désignée. Elle est une exception de cette équipe chinoise dans le sens où elle évolue aux États-Unis, en NCAA à Dartmouth College. Jiahui « Grace » Zhan a fait ses débuts devant les poteaux de la Chine au printemps 2024 à seulement 18 ans… et réalisé 50 arrêts contre le Japon, elle est d’ailleurs restée invincible en fusillade pour offrir une victoire aux tirs au but. Zhan était la deuxième meilleure gardienne du Mondial élite 2024 avec près de 94% d’arrêts en 4 matchs. Zhan sera un rempart redoutable, elle est le symbole d’une nouvelle génération ambitieuse même si la Chine compte avant tout sur ses leaders Mengying Zhang et Minghui Kong.
L’équipe comptera également sur son monument Baiwei Yu, patronne en défense, capitaine de l’équipe à 21 ans, aujourd’hui 36 ans et 15 championnats du monde au compteur. Yu représentera la Chine pour le TQO puis pour les Jeux asiatiques d’hiver dont le tour final se déroulera juste après les qualifications pour Milan-Cortina. Baiwei Yu est originaire d’Harbin qui accueille justement ces jeux asiatiques, sa participation aura donc une saveur particulière.
Même si la Chine cultive de grands objectifs dans la durée, cette équipe a besoin de temps pour consolider ses forces. La Chine a connu quatre participations aux Jeux olympiques : évidemment 2022 mais aussi 1998, 2002 et 2010. La dernière confrontation face à la France remonte au 10 novembre 2018, un match amical à Budapest que les Bleues avaient nettement remporté 6-0. Lundi, les Françaises se sont imposées en amical contre les Chinoises 5-3 avec notamment un doublé d’Estelle Duvin, de bon augure.
Défenseures : Chunshuang Liu (Pékin / CHI), Qianhua Li (Hebei / CHI), Baiwei Yu (Kunlun Red Star / CHI), Siyang Liu (Pékin / CHI), Qinan Zhao (Kunlun Red Star), Sijia Du (Pékin / CHI).
Attaquantes : Xin Fang (Kunlun Red Star / CHI), Biyang Zhang (Pékin / CHI), Minghui Kong (Kunlun Red Star / CHI), Jinglei Yang (Kunlun Red Star / CHI), Yue Qu (Kunlun Red Star / CHI), Lu Wen (Kunlun Red Star / CHI), Mengying Zhang (Pékin / CHI), Rui Zhu (Kunlun Red Star / CHI), Ziyu Zhao (Sichuan / CHI), Yingying Guan (Pékin / CHI), Jiayi Hu (Pékin / CHI), Ziye Gao (Hebei / CHI), Sijia Wu (Pékin / CHI), Jiaxin Wang (Kunlun Red Star / CHI).
Pologne
Après un long suspense, la France aura bien un troisième adversaire dans ce TQO avec la Pologne. Comme nous l’évoquions précédemment, la participation des Polonaises était fortement indécise à cause d’une vraie problématique de financement. Le hockey polonais est fragilisé par une fédération criblée de dettes, un différend entre le Ministère des Sports et le Comité olympique polonais, et une nouvelle loi du sport adoptée mais bloquée par le président conservateur Andrzej Duda.
Le 11 janvier, la vice-ministre des Sports Ireneusz Ras se voulait rassurante en affirmant qu’une solution de financement serait trouvée. C’est finalement six jours plus tard que le Ministère des Sports a officialisé la participation de ses joueuses. L’urgence de la situation a enclenché la création d’un fonds spécifique à hauteur de 3 millions d’euros, que le hockey devra toutefois partager avec le cyclisme et le badminton, disciplines retenues par le ministère. Ce financement permettra de couvrir la rémunération des staffs, les frais liés aux camps d’entraînement, à la participation aux compétitions et à l’achat du matériel sportif.
La France affrontera bien son adversaire supposé le plus faible en clôture du tournoi, et ce sera un duel inédit. Jamais les hockeyeuses françaises et polonaises ne se sont affrontées. On pouvait s’attendre à ce que ce soit la Corée du Sud mais les Bleues n’auront pas un menu 100% asiatique puisque la Pologne a donc déjoué les pronostics au tour intermédiaire de qualification en décembre dernier.
Voilà une nation récente dans la sphère du hockey féminin, le programme a été relancé dans les années 2000, la sélection nationale a été créée en 2008 avec pour première compétition les Mondiaux 2011, évidemment en bas de l’échelle en dernière division mondiale. Les Polonaises ont stagné ces dernières années en Division 1B, avant de connaître un coup dur avec une relégation en D2A, un niveau que les Polonaises n’ont plus côtoyé depuis 2016. Une contre-performance qui a coûté sa place à l’entraîneur canadien Joe Butkevich, qui ne sera resté qu’une année à ce poste. Arkadiusz Sobecki, entraîneur de gardiens de formation, l’a remplacé, devenant head coach d’une équipe pour la première fois de sa carrière. Sobecki occupe également ce poste derrière le banc des Silesian Metropolis, une équipe basée à Katowice qui évolue sur le circuit européen EWHL et qui, comme d’autres formations de cette ligue, fait office de pôle de formation pour l’équipe nationale. La très grande majorité des joueuses de cette équipe y évoluent, en plus de jouer dans le championnat polonais.
En tout cas, Arkadiusz Sobecki a déjà réussi un coup de force en menant son équipe à la victoire du tour intermédiaire. Au-delà du résultat, le plus étonnant est la facilité qu’ont eu les Polonaises à se débarrasser de leurs adversaires. On pouvait se douter que le Mexique et Taipei ne pèseraient pas bien lourd, mais la Corée du Sud n’a pas échappé à la démonstration, surclassée 5-0 dont quatre buts en troisième période. 3 victoires, 19 buts marqués pour 1 seul encaissé, la qualification a été obtenue avec brio. Pour la deuxième fois consécutive, la Pologne atteint le tour final de qualification olympique.
Il y a quatre ans, les Polonaises ont été nettement dominées par leurs adversaires – la Tchéquie, la Hongrie et la Norvège – avec 34 buts encaissés en 3 matchs. Elles tenteront de faire mieux dans un tournoi à forte connotation asiatique. Au tour précédent, la star de l’équipe Karolina Późniewska s’était félicitée de la victoire de son équipe sur les Coréennes en précisant que « le style de jeu asiatique a convenu à l’équipe ». Seront-elles en mesure de tenir le choc face aux Japonaises et aux Chinoises ?
Karolina Późniewska est, à 33 ans, la capitaine de longue date de l’équipe polonaise, elle détient le record d’équipe pour le nombre de matchs, de buts, d’assistances et de points. Późniewska compte 98 points en 59 matchs de championnat du monde et 16 points en 12 matchs de qualification olympique. La Pologne dispose d’un premier trio qui peut causer beaucoup de soucis, avec Późniewska alignée avec Tatiana Onyshchenko et Wiktoria Sikorska. Onyshchenko est la deuxième meilleure marqueuse de son équipe suisse de Neuchâtel, et Sikorska a tellement bien performé dans le second échelon suédois qu’elle s’est vu offrir un contrat avec Brynäs en élite suédoise.
En plus d’un premier trio fort, la Pologne détient une gardienne solide avec Martyna Sass. Elle était derrière le blanchissage des Coréennes avec 32 arrêts, elle est l’une des meilleures gardiennes d’EWHL, et ce rempart de 24 ans peut potentiellement devenir l’une des meilleures gardiennes d’Europe. Absente au tour intermédiaire de qualification en raison de ses obligations NCAA, la défenseure de 20 ans Julia Zielińska sera bien là et apportera un vrai plus au sein d’une défense très jeune.
La Pologne tentera une fois de plus de déjouer les pronostics mais elle n’a pas l’habitude de jouer à ce niveau, avec trois matchs aussi rapprochés. Les Bleues pourraient bien croiser en fin de tournoi des Polonaises émoussées, mais galvanisées par le fait qu’elles ne sont pas passées loin du forfait.
Alignement
Gardiennes : Agata Kosińska-Horzelska (Silesian Metropolis / EWHL), Martyna Sass (Silesian Metropolis / EWHL), Katarzyna Radomska (Silesian Metropolis / EWHL), Nadia Ratajczyk (Järnbrotts / SUE).
Défenseures : Natalia Nosal (Silesian Metropolis / EWHL), Wiktoria Gogoc (Silesian Metropolis / EWHL), Nikola Isztok (Silesian Metropolis / EWHL), Patrycja Sfora (Silesian Metropolis / EWHL), Wiktoria Kędra (Silesian Metropolis / EWHL), Dominika Korkuz (Silesian Metropolis / EWHL), Dominika Korkuz (Silesian Metropolis / EWHL), Anna Kot (Silesian Metropolis / EWHL), Joanna Strzelecka (Silesian Metropolis / EWHL), Julia Zielińska (Université d’État de Bemedji / USA).
Attaquantes : Maja Brzezińska (Silesian Metropolis / EWHL), Ewelina Czarnecka (Silesian Metropolis / EWHL), Weronika Huchel (Silesian Metropolis / EWHL), Wiktoria Dziwok (Silesian Metropolis / EWHL), Alicja Mota (Silesian Metropolis / EWHL), Karolina Późniewska (Silesian Metropolis / EWHL), Ida Talanda (Silesian Metropolis / EWHL), Olivia Tomczok (Silesian Metropolis / EWHL), Léna Zięba (Silesian Metropolis / EWHL), Aleksandra Górska (Silesian Metropolis / EWHL), Magdalena Łąpieś, Tatiana Onyshchenko (Neuchâtel / SUI), Wiktoria Sikorska (Brynäs / SUE).
Où et quand voir le TQO ?
Les matchs de qualification des Bleues seront diffusés gratuitement sur la plateforme de la fédération française : HockeyFrance.tv