L’Allemagne a perdu Tobias Rieder, rentré au pays sur blessure au genou, mais pas ses ambitions. Les bons résultats récents font des hommes de Marco Sturm des prétendants crédibles aux quarts de finale. Un succès contre les États-Unis consoliderait cette impression.
La place des Américains dans cette phase finale était attendue, et ils n’ont pour l’instant craqué que contre les deux ogres du groupe. Le match du jour apparaît comme un bon test.
Réalisme allemand
Et cela démarre bien pour les joueurs d’Outre-Rhin. Pendant que Wideman purge sa peine, Boyle lance à la cage. Un rebond traîne, repris par Schütz et dévié par Condon, mais Hager traîne derrière le gardien et termine le travail (1-0, photo). Les États-Unis, vexés, répliquent par une action de la ligne Vatrano, lequel se chauffe un peu avec Seidenberg. McCabe enchaîne du point d’appui et Greiss dégage.
La partie propose des duels physiques de costauds, et quelques accélérations de Gogulla, qui s’octroie deux percées plein axe.
Wood répond en puissance, passant derrière le défenseur et attaquant la cage (photo). Il pousse Boyle à la faute et les États-Unis peinent à installer leur jeu de puissance.
Au moment du retour à égalité numérique, les Américains chauffent l’enclave avec quelques situations, dont un palet retombant en cloche, qui provoque quelques échanges d’amabilités… Hager et Foligno en font les frais. À quatre contre quatre, JT Compher déborde à droite et attend que le défenseur soit sur lui pour servir à l’opposée Jake McCabe, lancé. Le défenseur devance Draisaitl et égalise (1-1).
Sur la présence suivante, Greiss se fait aider de sa défense pour geler un palet que convoitait Matthews dans l’enclave. L’Allemagne ne lâche rien. À la treizième minute de jeu, Schütz remet le palet à la bleue vers Christian Ehrhoff. Le grand défenseur expédie un gros lancer ras glace, qui trouve son chemin au ras du poteau à travers une forêt de joueurs. Condon est masqué et ne peut rien faire (2-1).
Un faire trébucher de Seidenberg remet les Américains dans le bon sens, même s’ils ne le concrétisent pas. La pression culmine dans les derniers instants par une nouvelle faute de Kink.
Greiss tient le fort
La reprise se fait donc en supériorité numérique. Il ne faut pas longtemps aux États-Unis pour égaliser. Auston Matthews reçoit le palet sur le côté et s’avance jusqu’au milieu du cercle avant de décocher un tir précis en hauteur, côté mitaine (2-2).
La ligne Larkin-Foligno-Maroon fait mal et obtient deux bonnes chances de suite, sans cadrer. À la quatrième minute, les Américains sortent bien le palet de leur zone par Santini et Wood. Hinostroza en profite et perce la défense dans l’axe, contraignant Ehrhoff à l’accrocher. La défense allemande ne cède aucun pouce de terrain et s’en sort sans peine.
Le jeu s’est « radouci » et on compte moins de mises en échec surpuissantes ou de frictions après le coup de sifflet. Cela patine fort des deux côtés. À la neuvième minute, Warsofsky reste au sol dans un contact, le visage coupé, et l’on doit nettoyer la glace.
Clairement, les États-Unis ont posé leur patte sur le match. Pour autant, Greiss n’a pas beaucoup d’arrêts à effectuer. Même l’accrochage de Reul ou le mouvement d’humeur de Greiss ne permettent pas aux États-Unis de passer l’épaule au score. Du coup, le tableau d’affichage indique toujours 2-2, même s’il reste 1’16 » de supériorité américaine à tuer.
Un tir surprise
Un tir de Matthews hors cadre : rien d’autre à signaler ! La défense allemande verrouille bien sa zone, mais recule de plus en plus. L’essentiel du jeu se déroule devant Greiss, qui compte quelques arrêts solides – à l’image d’une jambière bien étendue sur un lancer de Santini du point d’appui.
Condon passe une soirée tranquille, mais le peu de tirs qui arrivent ne font pas semblant. Le slap d’Akdag exige sa botte, et fort heureusement, Boyle manque le cadre sur le rebond.
À dix minutes de la fin, l’Allemagne s’arc-boute à ce petit point, portée par un Greiss irréprochable. Un débordement de Schroeder transperce la défense. Il pivote et donne en retrait à Fasching qui lance ; Hinostroza a percuté le gardien et les arbitres le renvoient sur le banc des punis. La chance de l’Allemagne ? Non, car aucun tir ne vient menacer Condon.
On semble se diriger vers une prolongation, quand tout bascule à 33 secondes du terme. Sur une mise au jeu en zone offensive, Goc ramène le palet vers Holzer à la bleue. Le tir du grand défenseur du point d’appui traverse six joueurs et trompe Condon, complètement masqué (3-2)
14 tirs à 33 : peu importe, l’Allemagne se prend à rêver de la troisième place du groupe et parait assurer sa place en quarts de finale. Les États-Unis peuvent s’arracher les cheveux – difficile pour John Hynes, pas vraiment bavard en conférence de presse…
Commentaires d’après-match
Nick Foligno (attaquant des États-Unis) : « Nous avons eu beaucoup d’occasions. Notre jeu de puissance n’a pas fait le travail, du coup ils se sont accrochés. Cette défaite fait mal, ce n’est pas notre meilleur match… Nous devons retrouver notre vitesse. Nous devons être meilleurs face à ce genre d’équipe. Il faudra s’assurer qu’il y aura une grosse victoire contre la Slovaquie. »
John Hynes (entraineur des États-Unis) : « Les deux équipes ont bataillé et malheureusement il nous a manqué un rien. [Pensez-vous utiliser la dernière place de l’effectif ?] Non. [Comment préparer le prochain match ?] Il va falloir se montrer collectif. Ne pas monter trop haut ou trop bas après un match, rester combatif et tirer les leçons de ce soir. [Matthews a joué près de vingt minutes, ne risque-t-il pas de fatiguer ?] Non. [Vous aviez mis l’accent sur les pénalités au dernier match, ce soir il y en a moins eu…] Il y a eu pas mal de bonnes choses dans les deux derniers matchs : les pénalités, les tirs, les équipes spéciales. Il va falloir garder cette approche pour la Slovaquie. »
Marco Sturm (entraîneur de l’Allemagne) : « Je suis très content du résultat. Nous avons bien débuté, mais au deuxième tiers, nous sommes chanceux de ne prendre qu’un but. Le troisième, nous avons travaillé dur jusqu’à la fin. Nous voulons terminer le premier tour par une bonne note et battre la Hongrie. »
Allemagne – États-Unis 3-2 (2-1, 0-1, 1-0)
Dimanche 15 mai 2016, 16h15. Yubileyny arena de Saint-Pétersbourg. 4798 spectateurs.
Arbitrage de Maksim Sidorenko (BLR) et Tobias Wehrli (SUI) assistés de Nicolas Fluri (SUI) et Andreas Malmqvist (SUE)
Tirs : Allemagne 14 (7, 3, 4), États-Unis 33 (15, 10, 8)
Pénalités : Allemagne 14′ (8′, 6′, 0′), États-Unis 6′ (4′, 0′, 2′)
Récapitulatif du score
1-0 à 02’19 » : Hager assisté de Schütz et Boyle (sup. num.)
1-1 à 10’35 » : McCabe assisté de Compher et Murphy
2-1 à 13’06 » : Ehrhoff assisté Schütz et Hager
2-2 à 20’26 » : Matthews assisté de Nelson (sum. num.)
3-2 à 59’27 » : Holzer assisté de Goc
Allemagne
Attaquants :
Brooks Macek (-1) – Leon Draisaitl (-1) – Marcel Noebels
Patrick Hager (2′, +1) – Felix Schütz (+1) – Philip Gogulla (+1)
Jerome Flaake – Dominik Kahun – Patrick Reimer
Marcus Kink (A, 2′, +1) – Marcel Goc (C, +1) – Yannic Seidenberg (2′, +1)
Défenseurs :
Korbinian Holzer (+2) – Christian Ehrhoff (A, 2′, +2)
Denis Reul (2′) – Moritz Müller
Daryl Boyle (2′, -1) – Sinan Akdag (-1)
Torsten Ankert
Gardien : Thomas Greiss
Remplaçant : Timo Pielmeier (G). Réservistes : Felix Brückmann (G), Constantin Braun (D). Blessés : Gerrit Fauser, Tobias Rieder (A)
États-Unis
Attaquants :
Patrick Maroon – Dylan Larkin (-1) – Nick Foligno (-1, 2′)
Frank Vatrano – Auston Matthews – Brock Nelson
Miles Wood (-1) – Vincent Hinostroza (-1, 2′) – Jordan Schroeder (-1)
Matt Hendricks (C, -1) – J.T. Compher (+1) – Tyler Motte (+1)
Hudson Fasching
Défenseurs :
Chris Wideman (2′) – Noah Hanifin (+1)
Connor Murphy (A) – Jake McCabe
Brady Skjei (-1) – David Warsofsky (-1)
Steven Santini
Gardien : Mike Condon
Remplaçant : Keith Kinkaid (G). Réservistes : Kyle Connor, Thatcher Demko (G).