La préparation au Mondial se poursuit pour l’équipe de France, qui va retrouver des adversaires de haut niveau pour ce tournoi des Quatre Nations. La Suisse, pays hôte, tout d’abord, puis la Biélorussie ou la Slovaquie demain – la Biélorussie a écrasé la Slovaquie 7-1 un peu plus tôt -, selon le résultat du soir. Point faible, l’attaque, quasiment muette lors du dernier tournoi (un but en trois matchs)…
Cristobal Huet garde les cages françaises et sera protégé dans ce match par un savant mélange entre anciens et nouveaux venus. Le défenseur rouennais d’origine canadienne Olivier Dame-Malka porte ainsi pour la première fois le maillot bleu. Dave Henderson a choisi d’évoluer avec un défenseur supplémentaire et onze attaquants seulement, tout en utilisant Grégory Béron pour certaines mises au jeu. Gutierrez et Rech sont donc en tribunes.
La partie débute sur un rythme élevé. Sciaroni se crée la première solution devant Huet, dans l’enclave, et le palet est dégagé. La France recule et résiste bien aux duels. L’impact physique des défenseurs français contient les assauts helvétiques, à l’image d’une mise en échc appuyée de Dame-Malka en entrée de zone. Ce jeu solide leur permet d’obtenir la meilleure chance du début du match. Le tir de Maxime Moisand de l’aile est contré et revient sur Damien Raux, esseulé plein axe. Son lancer puissant frappe le masque de Genoni.
La Suisse ouvre finalement la marque sur sa première vraie occasion. Une passe transversale de Diaz dans la neutre lance Gaetan Haas dans le dos de la défense. Il déborde, repique vers la cage et piège Huet de près (1-0).
Un but qui force la France à prendre des risques et à s’exposer aux contres. Huet doit s’interposer à plusieurs reprises, une fois sur sa droite, une fois au centre sur une déviation d’Hollenstein sur tir de Diaz, une fois sur sa gauche avec un revers de Simon Moser. La Suisse a pris l’ascendant. Les joueurs de Dave Henderson peinent à franchir la bleue offensive et Huet multiplie les exploits pour tenir le 1-0, stoppant par exemple un essai de Diaz entre les cercles. Il faut attendre le quart d’heure pour un tir de Matthias Terrier sur le côté droit.
Les Bleus plient, mais résistent avec application, attentifs pour intercepter et tenter de démarrer en contre. Le jeu de passe vers l’avant manque cependant de précision. La fin de tiers est meilleure, avec notamment un tir de Berthon de loin. Malheureusement, Dame-Malka cherche une mise en échec en milieu de glace et n’attrape qu’une jambe : faire trébucher et deux minutes, soit le temps qu’il reste dans le premier tiers. La défense se montre vigilante et bloque la plupart des essais adverses. La Suisse vire en tête et mène 1-0 à la pause, avec sept tirs partout.
La première présence permet aux Français de s’installer durablement en attaque et tenter quelques banderilles autour de la cage. Ce temps fort reste stérile et s’éteint à cause d’un surnombre. La Suisse pousse, portée par Eric Blum, mais la défense française tient le choc, parfois de justesse, avec une occasion énorme à dix secondes du retour à cinq-contre-cinq. Haas, buteur au premier tiers, tente une action comparable en débordant sur le côté gauche, élimine un défenseur d’un geste technique et se heurte à Huet.
Le portier français se fait un peu peur à la 29e minute en ratant un poke-check, mais ses coéquipiers dégagent. La Suisse pousse, encore et encore. La France évolue en contre, et Arrossamena, bien décalé à droite, trouve la plaque de Genoni. On frôle pourtant le 2-0 avec un centre fort devant la cage : le palet percute le poteau sur la déviation de Sciaroni.
La vitesse augmente d’un cran et le palet file d’un camp à l’autre. Les joueurs de Dave Henderson sont mieux dans leur partie au fil des minutes et une action de Lampérier pousse Rathgeb à la faute pour la première supériorité du match. Le jeu de puissance s’installe, sans parvenir à franchir le rideau et concède un deux-contre-un suisse qui échoue de justesse. À trois minutes du terme, le trio de Meunier s’approche de la cage de Genoni et voit le disque filer hors cadre sur un tir de Meunier et le rebond de Perret. Cet allant offensif et la combativité de Béron expédient Hollenstein en prison pour finir le tiers. Le placement des rouges gêne le jeu de passe tricolore, qui n’obtient aucun tir avant la sirène.
Il reste quinze secondes d’avantage à la reprise et un tir de Dame-Malka offre un rebond excentré, mal exploité. Les intentions sont bonnes. Sacha Treille cherche Maxime Lacroix dans l’enclave quelques minutes plus tard, mais ce dernier est bien gêné par son défenseur. Bouvet remet peu après à Hecquefeuille, dont le tir puissant de la bleue n’est pas cadré. Ce temps fort se poursuit avec une faute de Sciaroni, qui charge mal Dame-Malka. Le jeu de passe se montre bien trop poussif et, lorsque Haas démarre en contre, la supériorité disparaît à cause d’une faute de Dame-Malka… qui prend une méconduite et cinq minutes de prison pour avoir laissé traîner le genou sur le tibia de l’attaquant helvète. La situation devient critique pour la défense française…
Huet sauve les meubles sur un jeu à trois, s’étendant sur sa gauche et fermant l’angle devant Moser. Jordann Perret, pour sa part, joue la peste dans la zone suisse et se crée même une occasion en infériorité. Berthon fait de même et les cinq minutes de désavantage se terminent sur un ultime arrêt de Huet devant Bieber. Le cerbère des Bleus résiste toujours, avec encore deux arrêts difficiles. Il n’y a toujours qu’un but de retard à cinq minutes de la fin du match. Malheureusement, les Français peinent à se créer des occasions franches. Ils prennent le jeu à leur compte et finissent par trouver des tirs, par Hecquefeuille puis Perret. Dave Henderson pose son temps mort et sort Cristobal Huet. La Suisse échoue à deux reprises au ras du poteau de la cage vide, alors que les Français ne parviennent pas à lancer à la cage.
Défaite 1-0, mais une défaite fort honorable. Défensivement, la France a montré de très bonnes choses, avec de la rigueur, de l’agressivité et une certaine discipline globale. Le jeu en infériorité a brillé et concédé peu d’occasions. Le problème reste que l’attaque n’a pas réussi à s’installer durablement et à mystifier la défense adverse. Le jeu de puissance, transparent, n’a rien montré. Le compteur d’occasions n’a guère grimpé. Une équipe de France solide donc, mais pas suffisamment créative et précise en attaque.
Désignés joueurs du match : Gaëtan Haas pour la Suisse et Cristobal Huet pour la France.
Suisse – France 1-0 (1-0, 0-0, 0-0)
Vendredi 16 décembre 2016, 20h15. Tissot Arena de Bienne, Suisse.
Arbitrage de Mark Lemelin (CAN) et Marcus Vinnerborg (SUE) assistés de Nicolas Fluri et Patrick Stuber (SUI)
Tirs : Suisse 29 (14, 5, 10) France 18 (7, 5, 6)
Pénalités : Suisse 6′ (0′, 4′, 2′), France 29′ (2′, 2′, 5’+20′)
Récapitulatif du score
1-0 à 07’09 » : Haas assisté de Diaz
Suisse
Attaquants
Denis Hollenstein (A, +1, 2′) – Gaetan Haas (+1) – Vincent Praplan (+1)
Simon Bodenmann – Cody Almond – Simon Moser
Chris Baltisberger – Morris Traschler (A) – Matthias Bieber
Reto Suri – Etienne Froidevaux – Gregory Sciaroni (2′)
Défenseurs
Raphael Diaz (C, +1) – Philippe Furrer (+1)
Ramon Untersander – Eric Blum
Patrick Geering – Timo Helbling
Yannick Rathgeb (2′) – Christian Marti
Gardien :
Leonardo Genoni
Remplaçant : Jonas Hiller (G). En tribunes : Fabrice Herzog.
France
Attaquants
Yorick Treille (A, -1) – Laurent Meunier (C, -1) – Jordan Perret (-1)
Loïc Lampérier – Maxime Lacroix – Sacha Treille
Eliot Berthon – Matthias Terrier – Vincent Kara
Maurin Bouvet – Nicolas Arrossamena
Défenseurs
Olivier Dame-Malka (4’+5’+20′) – Kevin Hecquefeuille (A, -1)
Teddy Trabichet – Florian Chakiachvili
Damien Raux – Maxime Moisand
Aurélien Dorey – Kevin Dusseau (-1)
Grégory Beron (défense et attaque)
Gardien :
Cristobal Huet
Remplaçant : Clément Fouquerel (G). En tribunes : Romain Gutierrez, Anthony Rech.