Organiser une compétition internationale en pleine pandémie reste une sinécure. Les Jokerit sont en quarantaine et la Finlande a donc dû renoncer à en sélectionner les joueurs. Mais alors que la cinquième vague a largement dépassé les autres (en nombre de cas) dans une Finlande jusqu’ici relativement épargnée, plusieurs clubs de Liiga sont aussi tour à tour en quarantaine, ce qui affecte également l’équipe tchèque : David Sklenička a dû rester à l’isolement, alors que Jiří Smejkal est lui-même positif.
Les Tchèques n’ont pris aucun débutant car ils ont pour objectif de préparer les Jeux olympiques dans deux mois. Une certitude : ils ne pourront pas compter sur Roman Červenka, toujours pas vacciné. Autre certitude : le sélectionneur Filip Pešán compte sur David Krejčí (photo) – rentré cette saison à Olomouc – dans son top-6. Est-ce que sera avec son ancien complice de Boston, David Pastrňák, si les joueurs NHL sont de la partie ? Ou avec des partenaires évoluant en Europe ? C’est dans cette optique que Pešán a prévu de le tester ce jeudi aux côtés de Vladimír Sobotka et Michal Řepík.
Cette titularisation des deux attaquants du Sparta a créé une polémique : leur club, le Sparta Prague, a regretté qu’ils doivent jouer ce match deux jours après un déplacement en Suède en CHL. Un communiqué de presse peu apprécié par Petr Nedvěd, le manager de l’équipe nationale qui communique avec les clubs. Annonçant « vouloir préserver la santé de ses joueurs » mais « ne pas les retenir en otage » en vue d’une potentielle participation olympique, le Sparta s’est privé lui-même Sobotka – Řepík pour le match retour sur la glace de Rögle (remporté de deux buts sans renverser la défaite de trois buts à l’aller). Le club de la capitale aurait voulu que ses joueurs soient dispensés du match de jeudi : c’est le cas de Michael Špaček, qui a lui aussi joué la CHL (avec le club suédois de Frölunda) et qui doit remplacer pour la suite du week-end Krejčí, appelé juste pour ce match car considéré titulaire sûr.
Le sacrifice du Sparta – qui lui a coûté l’élimination – aidera-t-il la République tchèque à renouer avec la victoire dans ce match joué à Prague, après avoir perdu ses trois rencontres de novembre ? Cela commence mal. Après trente secondes de jeu, le défenseur Ville Pokka échappe au dispositif tchèque en arrivant à pleine vitesse vers le but et en déportant le gardien… Il s’en faut de très peu pour que sa passe en retrait dans le slot – face à une cage vide – ne trouve preneur. À la dixième minute, c’est encore Pokka qui empêche une sortie de zone. Le palet revient sur David Krejčí, mais l’ancienne star NHL ne parvient pas à le contrôler alors que ses collègues remontaient déjà la glace. Markus Granlund le récupère dans son dos et sert Sakari Manninen démarqué qui ajuste Hrubec entre les jambes (0-1). Un but en cinq tirs pour des Finlandais plus efficaces dans cette première période, alors que Milan Gulaš a cherché en vain le trou sous le bras de gauche d’un solide Harri Säteri pendant une phase de plus d’une minute à 5 contre 3.
Du même endroit, dans le cercle gauche, le capitaine Jan Kovář trouve enfin l’ouverture côté mitaine à la trente-troisième minute (1-1). La différence fondamentale sur cette action, c’est la présence devant le but de Michael Frolík : l’attaquant de Lausanne a fixé Tiivola qui a masqué son propre gardien.
Anton Levtchi prouve lors de la troisième période qu’on peut se qualifier pour les demi-finales de CHL le mardi soir (il a gagné à Rouen avec Tappara) et marquer avec l’équipe nationale le jeudi : pour ses débuts en sélection, il prend un généreux rebond dans l’axe après un tir très excentré de Joonas Kemppainen (1-2). L’homme providentiel pour les Tchèques est finalement Milan Gulaš : quasi-forfait lundi après un test PCR positif mais juste au-dessus de la limite, il a rejoint l’équipe dans la nuit de mardi à mercredi après deux autres tests négatifs au Covid-19. À douze secondes de la fin, en situation installée à 6 contre 5, Gulaš centre pour Krejčí qui vient se proposer dans le slot, mais Sakari Manninen pose sa palette sur la trajectoire pour intercepter la passe… et faire ainsi une déviation « parfaite » en lucarne contre son camp (2-2).
Les Tchèques jouent la dernière minute de la prolongation à 4 contre 3 après la pénalité de Granlund (faire trébucher) mais toujours sans concrétiser. Le premier pénalty est le bon. Peter Tiivola feinte grossièrement un slap et écrase sa crosse sur la glace : le gardien Šimon Hrubec entrevoit une possibilité de poke-check, mais en avançant son bras il donne le signal à l’attaquant du Dinamo Riga qui place un tir rasant. Säteri repousse les cinq tentatives locales, terminant avec celle de Sedlák détournée du bouclier. Les Tchèques auront marqué leur premier point de la saison mais c’est une piètre consolation.
Meilleurs joueurs du match : Lukáš Sedlák pour la République tchèque et Harri Säteri pour la Finlande.
Commentaires d’après-match :
Filip Pešán (entraîneur de la République tchèque) : « Notre approche des powerplays était un peu professorale. Nous avons beaucoup joué par Krejčí. Il était évident que nos adversaires surveillaient ses passes de manière experte. Ses passes pour Milan Gulaš notamment ont été interceptées plusieurs fois. En prolongation, Krejča a finalement tiré, nous aurions dû faire la décision. Je pense que personne ne s’est brûlé ou n’a été dominant. Mais j’ai aimé le duo Sedlák-Hyka, ils ont eu des occasions, ils ont utilisé leur vitesse et ont été forts dans les duels. Je suis aussi content que la ligne de Kovář, qui a fait un bon travail, ait marqué. »
David Krejčí (attaquant de la République tchèque) : « J’avais imaginé mon retour un peu différemment. C’est dommage de ne pas avoir marqué au moins un but en powerplay. Bien sûr, je prends ça sur moi. C’est difficile de dire ce qu’on aurait dû faire différemment sans revoir la vidéo, mais j’ai manqué deux tirs. Le palet a bondi sur ma crosse. Je ne me plains pas de la glace, sûrement pas. Mais c’est frustrant quand le palet vole soudain. Je veux plus aider l’équipe. Sur mon pénalty, je voulais feinter le gardien, mais le palet sautait. J’ai cherché un trou, le gardien l’avait laissé entre ses jambes mais l’a vite refermé. J’ai un peu lutté avec le palet aujourd’hui. »
République Tchèque – Finlande 2-2 (0-1, 1-0, 1-1, 0-0) / 0-1 aux tirs au but
Jeudi 16 décembre 2021 à 18h00 à la O2 Arena de Prague. 1000 spectateurs (plafond sanitaire autorisé).
Arbitres : Antonín Jeřábek et Jakub Šindel assistés de Miroslav Lhotský et Jiří Svoboda (TCH).
Pénalités : Tchéquie 4′ (0′, 2′, 2′, 0′) ; Finlande 6′ (8′, 0′, 2′, 2′).
Tirs : Tchéquie 37 (11, 10, 9, 7) ; Finlande 24 (5, 5, 10, 4).
Évolution du score :
0-1 à 09’27 : Manninen assisté de Granlund et Pokka
1-1 à 32’41 : Kovář assisté de Gulaš
1-2 à 47’52 : Levtchi assisté de Kemppainen
2-2 à 59’49 : Gulaš assisté de Kovář
Tirs au but :
Finlande : Tiivola (réussi), Kaski (arrêté), Levtchi (arrêté), Manninen (arrêté), Karjalainen (arrêté).
Tchéquie : Krejčí (arrêté), Hyka (arrêté), Gulaš (arrêté), Kovář (arrêté), Sedlák (arrêté).
République Tchèque
Attaquants :
Michael Frolík – Jan Kovář (C, +1) – Milan Gulaš (+1)
Vladimír Sobotka (-1, 2′) – David Krejčí (A) – Michal Řepík (-1)
Andrej Nestrašil (+1) – Lukáš Sedlák – Tomáš Hyka
Jakub Flek – Adam Musil – Matěj Blümel
Lukáš Jašek
Défenseurs :
Libor Šulák (2′) – Jakub Jeřábek (A, +2)
Petr Zámorský – Jan Ščotka (-1)
Lukáš Klok – Jakub Krejčík
David Musil (-1)
Gardien :
Šimon Hrubec [sorti de 59’17 à 59’49]
Remplaçant : Roman Will (G). En tribune : Marek Mazanec (G), Filip Pyrochta (D), Michal Kovařčík, Michael Špaček (A).
Finlande
Attaquants :
Markus Granlund (4′) – Sakari Manninen (A) – Teemu Hartikainen
Anton Levtchi (+1) – Joonas Kemppainen (A, +1) – Jere Karjalainen (+1)
Markus Nenonen – Juuso Pärssinen – Markus Nurmi (2′)
Miikka Salomäki (-1, 2′) – Peter Tiivola (-1) – Joonas Nättinen (-1)
Waltteri Merelä
Défenseurs :
Ville Pokka (+1) – Oliwer Kaski (+1)
Peetro Seppälä – Valtteri Kemiläinen
Arttu Pelli – Juuso Hietanen (C)
Mikael Seppälä (-2) – Julius Honka
Gardien :
Harri Säteri
Remplaçant : Christian Heljanko (G). En tribune : Niilo Halonen (G), Leo Komarov (A).