Les hommes de Sébastien Dermigny doivent absolument gagner des points s’ils veulent maintenir en vie leurs espoirs de maintien. Sans doute le meilleur joueur des Bleuets depuis le début du tournoi, Mattis Chapuis annonce les hostilités quelques secondes après l’engagement, d’un tir qui trouve l’espace entre le gardien et son poteau gauche (0-1 à 00’23). Les Bleuets démarrent donc la partie de la meilleure des manières. Après ce but aux airs de but salvateur, les Grançais poussent en ce début de partie et mettent Kristers Steinbergs à contribution. Seulement voilà, la moindre erreur se paie cash à ce niveau de la compétition. Une erreur d’alignement de la défense tricolore laisse la place à Oscar Mølgaard pour s’infiltrer dans la défense et égaliser (1-1 à 04’20).
Les débats sont équilibrés et malgré deux supériorité numériques (05’20 puis 12’15) les hommes de Sébastien Dermigny ne parviennent pas à reprendre les commandes de cette partie. Dans les cinq dernières minutes du tiers, les Danois pressent plus haut, font tourner la rondelle rapidement et réussissent là où les Français ont échoué : concrétiser leurs temps forts. Albert Schioldan fusille Martin Neckar côté bloqueur et donne l’avantage aux siens (2-1 à 16’01). Les Bleuets ont une nouvelle occasion de marquer en supériorité numérique alors que Felix Kruse s’assoit deux minutes pour un accrocher (17’10) mais ils n’y parviennent toujours pas et regagnent les vestiaires sur ce déficit d’un but.
Le deuxième tiers est plus âpre, plus disputé et les coups fusent. Tobias Ebener est chassé pour dureté après avoir volontairement projeté Nathan Cal sur le banc danois (22’36) mais les Bleuets, en délicatesse avec leur jeu de puissance, ne trouvent pas la solution à temps. après un coup de genou de Lyly Jokinen, l’unité défensive bleue, solidaire, tient bon et Jokinen regagne son banc (26’46).
La mi-match s’annonce et les débats font rage en zone neutre, chacune des deux équipes lutte pour ne pas céder de terrain à son adversaire. À ce jeu-là, les lignes brassées par le staff tricolore s’en sortent mieux que les Danois et Noa Besson vient égaliser après une séquence de jeu rarement proposée par les locaux depuis le début du tournoi (2-2 à 34’22). Les Bleuets entament un temps fort et se créent des occasions. Daniel Olsson est chassé dans la foulée pour cinglage et la tension monte d’un cran (35’00). S’il y a du mieux dans le jeu côté français, le jeu de puissance reste à l’arrêt et Olsson sort de prison sans préjudice. Les deux équipes offrent aux spectateurs venus nombreux ce soir une lutte sans merci.
Une odeur de soufre entoure le troisième tiers. Les Danois, qui visent l’or, doivent absolument l’emporter pour rester maîtres de leur destin. Pour les Bleus, il faut impérativement prendre des points pour espérer se mêler à la lutte pour le maintien. Le KO est dans l’air tant l’enjeu est important pour chacune des deux équipes. Il ne se passe finalement que peu de choses dans ce tiers, tant les deux équipes s’annihilent en zone neutre et les gardiens s’illustrent sur le peu d’occasions qu’ils ont à gérer. Virgile Gauffriau est chassé pour cinglage (45’38) mais l’avantage numéraire danois ne donne rien.
Le chronomètre défile à toute vitesse et l’IceParc tente de pousser les siens vers la victoire. Alors que la dernière minute du temps réglementaire s’annonce sans crier gare, Oscar Mølgaard passe tout proche d’inscrire le but victorieux mais son tir de la bleue fuit le cadre (59’15). Alors que les deux équipes se dirigent vers une prolongation, Mattis Chapuis est exclu pour avoir volontairement laissé son patin heurter le haut du casque d’un Danois resté à terre après une charge contre la bande (59’59).
Les Bleuets sont donc contraints de disputer l’entièreté -ou presque- de la prolongation en infériorité numérique alors que Lyly Jokinen va s’asseoir près de la table de marque en tant que substitut. Solidaires et désespérément accrochés à ce résultat qui leur tend les bras, les Bleuets subissent et plient sans rompre pendant de longues minutes. Pourtant, leurs efforts ne sont pas récompensés puisqu’Anton Linde trouve la solution sur Neckar côté bloqueur (3-2 à 64’16).
Cette victoire en prolongation contraint le Danemark à espérer un faux-pas du Kazakhstan face à la France pour remporter l’or. Pour la France, le calcul est simple : l’Ukraine doit s’incliner dans le temps réglementaire face au Japon et les Bleus doivent l’emporter dans le temps réglementaire face au Kazakhstan pour se maintenir.
Élus hommes du match : Albert Schioldan (Danemark) et Mathis Dufour (France)
Danemark – France 3-2 après prolongation (2-1, 0-1, 0-0, 1-0)
Jeudi 27 avril 2023 à l’IceParc d’Angers. 1400 spectateurs.
Arbitres : Emils Druseiks (LAT) et Marek Zak (SVK) assistés de Ludovit Soltes (SVK) et Matus Stanzel (SVK).
Pénalités : Danemark 10′ (6′, 4′, 0′ ; 0′ ) ; France 29′ (0′, 2′, 27′ ; 0′)
Tirs : Danemark 41 (14, 11, 8 ; 8) ; France 23 (10, 10, 3 ; 0)
Évolution du score :
0-1 à 00’23 : Chapuis assisté de Vidal
1-1 à 04’20 : Mølgaard
2-1 à 16’01 : Schioldan assisté d’Olsson
2-2 à 34’22 : Besson
3-2 à 64’16 : Linde assisté de Grossmann (sup. num.)
Danemark
Attaquants :
Daniel Olsson (+2, 2′) – Oscar Mølgaard (C, +1) – Albert Schioldan (+2)
Hjalte Thomsen (-2) – Anton Linde (-1) – Tristan Petersen (-2)
Philip Rubin – Lukas Scheffmann – Tobias Ebener (2′)
Marius Kaaber – Mathias Larsen – Mikkel Skov (2′)
Sebastian Skovning
Défenseurs :
Marius Andersen (+1, 2′) – Markus Jakobsen
Oskar Grossmann – Victor Nielsen (A, -1)
Lucas Bach – Felix Kruse (2′)
Jesper Olesen
Gardien :
Kristers Steinbergs (21 arrêts)
Remplaçants : Valdemar Andersen (G).
France
Attaquants :
Tom Vidal – Mattis Chapuis (A, +1, 25′) – Aurélien Serres
Noa Besson – Hugo Nogaretto (C, -1) – Mathis Dufour
Sacha de Smitt – Thomas Boisson (A) – Virgile Gauffriau (2′)
Lyly Jokinen (2′) – Antonin Fine – Paul le Lem
Maxime Toukmatchev
Défenseurs :
Nathan Cal (+1) – Téo Thoubans-Besnier (+1)
Axel Quaix (-1) – Gabriel Lehmann
Mattéo Perdrix – Vincent Bican
Ilmari Vial (-1)
Gardien :
Martin Neckar (38 arrêts)
Remplaçant : Nathaël Fleuret (G).