La présentation NHL se poursuit avec la suite et fin de la conférence Est. La division Métropolitaine compte trois favoris au titre et cinq équipes candidates plus ou moins crédibles à une Wild Card.
Division Métropolitaine
Quatre mois après avoir soulevé la Coupe, les Pittsburgh Penguins reprennent le chemin des patinoires avec l’espoir de succéder aux Red Wings de Detroit 1997 et 1998, dernière équipe à avoir conservé son titre. Dans une NHL régie par le plafond salarial, cet exploit devient très compliqué. Le niveau s’est resserré et la concurrence aura à cœur de faire tomber le champion en titre.
Pour défendre ce trophée, Pittsburgh a choisi… de changer les couleurs de son maillot. C’est en effet le seul changement notable de l’intersaison ! Le noir et or utilisé sur le troisième maillot depuis deux ans devient la couleur principale du club. Le manager général Jim Rutherford a reçu une extension de trois ans, l’entraineur-adjoint Jacques Martin prolongeant pour sa part de deux ans. Justin Schultz et Matt Cullen, en fin de contrat, ont également rempilé.
Sur le plan de l’effectif, Mike Sullivan n’aura donc pas besoin de temps d’adaptation. Le coach compte toujours sur un top-6 explosif et rapide. Sidney Crosby, impressionnant à la Coupe du Monde, est cependant forfait en ce début d’année, victime d’une nouvelle commotion à l’entraînement. Le flou demeure sur les circonstances de cet accident, mais le capitaine heurte une nouvelle fois un obstacle au moment où il est le plus fort.
Sans son capitaine, Pittsburgh devra espérer un réveil d’Evgeni Malkin, moyen (pour ses standards) la saison dernière, et une contribution solide de Patric Hornqvist et Chris Kunitz. La « HBK line », Hagelin-Bonino-Kessel, inarrétable l’an dernier, reprend son rôle de trublion. Et la jeunesse dispose désormais d’une certaine expérience : Bryan Rust, Tom Kühnhackl et Connor Sheary auront sans doute plus de responsabilités. Il n’y a quasiment eu aucun départ, à l’exception de Beau Bennett, ancien premier choix trop souvent blessé, en retour d’un troisième choix 2016 (Connor Hall).
Une attaque bien rôdée donc, et peu de changements en défense. Le départ du vétéran Ben Lovejoy pour les Devils ne change pas radicalement la donne. Kris Letang reste le numéro 1, secondé par Trevor Daley, Olli Maatta, Justin Schultz, Brian Dumoulin, Ian Cole. Pour boucher les trous, on a fait jouer la concurrence en signant en agent libres des défenseurs d’appoint tels que l’ancien premier choix des Leafs Stuart Percy, ou encore David Warsofsky et Chad Ruhwedel, « journeymen » entre NHL et AHL, qui lutteront avec l’espoir Derrick Pouliot.
La question du poste de gardien s’annonce cependant explosive cette saison. Marc-André Fleury, pilier du club depuis 2003, a assisté depuis le banc au sacre de Matt Murray en juin. Le jeune portier s’annonce comme le futur meneur de l’équipe, mais il s’est blessé à la Coupe du Monde. Les Penguins ont fait le choix de recruter l’ancien backup de Montréal Mike Condon au ballotage, ce qui ajoute au suspense. Las Vegas se profile et Fleury sera sans doute une cible potentielle dans le Nevada, à moins qu’il ne soit échangé avant…
Au final, Pittsburgh n’a pas changé une équipe qui gagne. La qualification en playoffs ne devrait être qu’une formalité.
Le trophée du Président acquis en avril dernier paraît déjà bien loin pour les Washington Capitals. Les hommes de Barry Trotz ont mal digéré une nouvelle élimination au deuxième tour des playoffs et cherchent toujours la bonne formule pour offrir à Alexander Ovechkin sa première coupe Stanley. Le Russe, âgé de 30 ans, voit le temps passer et son palmarès en club rester complètement vierge…
Pour faire mieux que l’an dernier, Washington n’a pas fait grand chose. L’équipe a réussi l’une des plus belles saisons régulière de l’histoire, par conséquent les armes sont là. Offensivement, les Capitals s’appuient toujours sur une légion russe (Ovechkin, Evgeni Kuznetsov) et suédoise (Nicklas Backström, Marcus Johansson, Andre Burakovsky) dans le top-6, avec le sniper américain TJ Oshie.
Les Capitals ont axé leur été sur la profondeur de banc, s’offrant le centre défensif Lars Eller de Montréal contre deux deuxième choix (2017 et 2018). Le rapide mais vieillissant Jason Chimera a filé aux Islanders et sera remplacé par Brett Connolly, qui n’a pas vraiment explosé ni à Tampa Bay, ni à Boston. La seule révélation du camp d’entraînement fut Zach Sanford, 21 ans, 61e choix de la draft 2013 qui a choisi de quitter Boston College après sa deuxième année et une saison de 39 pts en 41 matchs.
La défense ne compte aucun changement. L’offensif John Carlson sera protégé par une légion d’arrières solides dans leur zone, comme Karl Alzner et Brooks Orpik, ainsi que des défenseurs polyvalents comme Dmitri Orlov et Matt Niskanen. Le groupe défensif affiche donc beaucoup d’expérience.
Dans les cages, Braden Holtby reste sur une saison qui a égalé le record de victoires de Martin Brodeur. L’un des tout meilleurs portiers de la ligue jouera à nouveau un rôle-clé, ne laissant que des miettes à Philipp Grubauer.
C’est la saison où jamais pour Washington. Un nouvel échec pourrait pousser le staff à une remise en cause profonde de la structure de l’équipe…
La fenêtre s’est-elle refermée pour les New York Rangers ? La star Henrik Lundqvist, qui multiplie les records de gardien, prend de l’âge. Ses 375 victoires le placent au quatorzième rang de l’histoire et il n’est pas déraisonnable de le voir remporter son 400e succès cette saison. Le Suédois n’a cependant pas soulevé la coupe Stanley, échouant en finale en 2014.
Toujours placés, jamais gagnants, les Rangers ont dilapidé leurs choix de draft ou leurs meilleurs espoirs depuis cinq ans pour acquérir des vétérans stars – plus ou moins efficaces. Il faut remonter à 2012 pour voir un joueur drafté au premier tour. Dans ces conditions, on craignait le pire pour New York, avec une équipe déclinante.
Mais le manager général Jeff Gorton avait plus d’un tour dans son sac. Il a sacrifié Derick Brassard, près de 30 ans mais excellent depuis deux ans, pour obtenir Mika Zibanejad d’Ottawa – et un deuxième choix 2017. Le Suédois de 24 ans reste sur deux saisons à vingt buts et sa vitesse devrait faire merveille dans le top-6. Il y rejoint l’éternel Rick Nash, la fusée Mats Zuccarello, le polyvalent Derek Stepan.
La vitesse, c’est l’arme numéro 1 de la NHL moderne, et les Rangers sont bien fournis dans ce secteur. Chris Kreider en est un exemple, de même que Jesper Fast. En signant en agent libre des joueurs comme Michael Grabner et Nathan Gerbe – qui débutera en AHL – New York continue à empiler les joueurs rapides, tout en choisissant un pur sniper, Brandon Pirri, et un costaud, Josh Jooris, pour compléter son marché.
Le meilleur mouvement de l’intersaison reste cependant la signature de Jimmy Vesey. Le joueur universitaire de l’année dernière avait refusé de signer avec Nashville, qui l’avait drafté, et Buffalo, qui en avait acquis les droits. Après ses quatre ans en NCAA, il pouvait être agent libre le 15 août. Convoité par la plupart des franchises NHL, il a finalement choisi les Rangers, comme l’avait fait Kevin Hayes il y a deux ans en refusant de signer à Chicago. Avec Vesey, New York s’offre un prospect majeur, qui intègre l’équipe immédiatement, tout comme Pavel Buchnevich. Il y a enfin de l’avenir aux Rangers.
La défense sera à peu près la même que l’an dernier. Ryan McDonagh, capitaine-vedette, mène une escouade mobile, avec Marc Staal et Kevin Klein à ses côtés. Le vétéran Dan Girardi décline mais reste une option dans le top-4. En soutien, le prometteur Brady Skjei – dernier drafté au premier tour en 2012 – et Dylan McIlrath – rugueux arrière et premier choix en 2010 – joueront leur rôle de soutien. Adam Clendening et Michael Paliotta, signés en agents libres, boucheront les trous.
Lundqvist, et son remplaçant Antti Raanta, auront donc du monde devant. On imagine mal les Rangers manquer les playoffs avec un tel effectif. Cependant, les playoffs constitueront un sérieux défi. Lundqvist a déçu l’an dernier, et a déçu à la Coupe du monde en septembre. Le début de la fin pour « le King » ?
Qui va marquer pour les New Jersey Devils ? C’est toute la question qui hante le manager général Ray Shero à l’orée de la nouvelle saison. En disposant de l’un des meilleurs gardiens actuels, Cory Schneider, et d’un jeu défensif bien en place, les Devils ont frôlé les playoffs malgré la pire attaque de la ligue. Mais se qualifier en phases finales en peinant à marquer deux buts par match, c’est une mission difficile…
Pour changer les choses, Shero a frappé fort. Il a sacrifié son jeune arrière Adam Larsson, valeur montante de la défense, pour obtenir Taylor Hall d’Edmonton. Une bouffée d’air frais pour un joueur qui colle triplement au style prôné par l’entraineur John Hynes : très rapide, responsable défensivement, et finisseur… Mieux, Hall rejoint Adam Henrique, son coéquipier en junior. Les deux hommes ont remporté deux coupes Memorial avec les Windsor Spitfires. L’espoir est de voir Hall toucher le plateau des trente buts, plateau atteint par Henrique et Kyle Palmieri l’an dernier. Mike Cammalleri l’a lui aussi déjà touché du doigt, et le petit ailier espère avoir mis les blessures derrière lui. Ajoutons Travis Zajac, centre d’une qualité défensive rare, mais totalement inepte offensivement, et l’on se retrouve avec un top-6 plein de promesses, mais très hypothétique.
La clé du succès réside surtout dans l’efficacité devant la cage des troisième et quatrième lignes. Et sur ce plan, le travail est immense. Shero a réussi à se défaire de plusieurs vétérans peu productifs (Tuomo Ruutu, Stephen Gionta, Jordin Tootoo, Bobby Farnham) et compte sur les jeunes pour franchir un cap.
Le vétéran Vernon Fiddler, solide centre de quatrième ligne, débarque de Dallas pour encadrer une collection de joueurs dont on ne sait pas trop s’ils vont réellement franchir un cap. Devante Smith-Pelley a connu quelques bons matchs depuis son arrivée de Montréal, Jacob Josefson défend bien mais ne marque pas, Reid Boucher est un sniper qui peine à s’installer, Sergey Kalinin défend bien mais produit peu, et les rookies Miles Wood (21 ans), Blake Speers (19 ans) et Pavel Zacha (19 ans) ont fait l’équipe, cumulant deux matchs NHL d’expérience à eux trois. L’acquisition de Beau Bennett, drafté en son temps par Shero à Pittsburgh, s’annonce enfin comme un nouveau joker, tant l’ailier a connu des pépins physiques. Shero a bien compris que c’était un peu juste, et l’opportunité de « voler » Pierre-Alexandre Parenteau au ballotage à la veille du début de saison est une sacrée aubaine.
Avec une attaque aussi peu sereine, il faudra une défense irréprochable. Les Devils ne disposent d’aucun joueur de renom dans ce secteur mais la rigueur globale de toute l’équipe limite les difficultés. Le départ de Larsson a coûté bien sûr, tant le jeune Suédois gérait des minutes délicates, notamment en infériorité. Shero a compensé en signant l’expérimenté Ben Lovejoy, tout juste titré avec Pittsburgh, et Kyle Quincey, signé en fin de camp. Le capitaine Andy Greene sera le roc de la défense, avec le mobile Damon Severson, 22 ans, à ses côtés. John Moore jouera en deuxième paire. Mais la révélation du camp, c’est le Français Yohann Auvitu. Meilleur défenseur du championnat finlandais, il débarque à 27 ans en complet inconnu. Six matchs de présaison plus tard et six assists, il a séduit les fans et le staff par sa mobilité, son jeu simple et son soutien permanent de l’attaque. Ce rôle de « rover » et sa propension à lancer de loin en font une bouffée d’air frais dans une équipe toujours aussi timide devant le but.
L’an dernier, les équipes spéciales se plaçaient toutes les deux dans le top-10. Le gros problème était l’efficacité à cinq-contre-cinq. Les mouvements de Ray Shero suffiront-ils ? À ce stade, la seule présence de Schneider dans les cages fait des Devils une formation qui peut lutter pour une wild card. Mais il faudra un vrai réveil offensif pour atteindre cet objectif.
Les Islanders de New York ont remporté une série de playoffs pour la première fois depuis 1993. Une performance qu’il sera cependant difficile de confirmer, car on a le sentiment que l’équipe a atteint un certain plateau.
L’âme de l’équipe, John Tavares, vient de remporter la Coupe du monde, mais il a perdu son compagnon de ligne. Kyle Okposo a préféré un riche contrat de sept ans pour rejoindre les Sabres de Buffalo, forçant le manager général Garth Snow à chercher des solutions d’appoint. L’ancien gardien a perdu par ailleurs plusieurs cadres de l’équipe : le centre défensif Frans Nielsen est parti à Detroit, le rugueux Matt Martin à Toronto et le défenseur Brian Strait à Winnipeg. Plusieurs joueurs mineurs sont aussi partis.
En retour, Snow a donc signé l’ancien capitaine des Jets Andrew Ladd pour un contrat risqué de sept ans, Ladd ayant déjà 32 ans. Le rapide Jason Chimera débarque de Washington et apporte l’expérience… à 37 ans. Enfin, la remarquable Coupe du monde de Dennis Seidenberg a permis au défenseur allemand de décrocher un contrat de dernière minute à… 35 ans. Pas vraiment des perdreaux de l’année, les recrues ! Les Islanders ont éprouvé le besoin d’encadrer leurs jeunes pousses avec des joueurs « qui ont du vécu ». Ils ont également signé Pierre-Alexandre Parenteau le 2 juillet, mais l’ont finalement placé au ballotage et perdu aux Devils la veille du début de saison…
Tavares compte encore quelques profils intéressants à ses côtés, comme le sniper Brock Nelson, le pur finisseur Anders Lee, les physiques Casey Cizikas et Cal Clutterbuck. Mais pour marquer ? John Capuano devra s’appuyer sur plusieurs jeunes talents. Ryan Strome, 23 ans, est déjà installé, mais deux jeunes de 19 ans ont fait l’équipe : Matthew Barzal et Anthony Beauvilliers, tous les deux draftés au premier tour en 2015. Cependant, cela paraît bien juste pour mener l’équipe.
La perte offensive parait réelle, alors que la défense n’a pour sa part que peu changé. Travis Hamonic avait réclamé un transfert dans l’ouest canadien l’an dernier pour des raisons personnelles, mais aucun échange n’a pu être trouvé. Finalement, il reste et mènera la brigade d’arrières avec le duo Johnny Boychuk – Nick Leddy, fortement responsable du retour des Islanders au premier plan. Ce trio phare a aussi vu l’installation en complément de Calvin De Haan, ancien premier choix, et Thomas Hickey, une bonne pioche au ballotage il y a quelques saisons. L’espoir Ryan Pulock jouera aussi sa carte.
Ce groupe correct sur le papier suffira-t-il à protéger les gardiens ? Jaroslav Halak a brillé à la Coupe du monde pour l’équipe européenne, où il était déjà secondé par Thomas Greiss. Le duo n’a pas le droit à l’erreur si les Islanders veulent franchir un cap.
New York a de réels atouts pour viser au pire une wild card, mais parait un ton en dessous des grosses écuries de la division.
Qualifiés de dernière minute au printemps dernier, les Flyers de Philadelphie n’ont procédé qu’à des mouvements mineurs à l’intersaison. L’entraineur Dave Hakstol a plutôt bien fait pour sa première saison, et retrouvera à peu près le même effectif pour 2016-2017.
Côté départs, Evgeny Medvedev, le vétéran russe, part après seulement une saison. Départs aussi de Ryan White en quatrième ligne, et du centre Sam Gagner, qui n’a jamais vraiment réussi à s’intégrer au plan de jeu. Les arrivées couvrent surtout les lignes d’échec avec Dale Weise et Boyd Gordon.
Les Flyers affichent encore une belle ligne d’attaque. Le capitaine Claude Giroux aura un rôle majeur pour relancer une première ligne inconstante l’an passé. Jakub Voracek, brillant il y a deux ans mais décevant l’an dernier, devra rebondir. Wayne Simmonds, précieux dans l’enclave, fera le ménage pour ses deux compères. Derrière, Brayden Schenn a franchi un cap. Matt Read constitue un autre joueur intéressant, mais le bottom-six s’annonce plus incertain, moins prolifique.
Pierre-Édouard Bellemare a impressionné à la Coupe du monde : le Français peut-il prendre plus de responsabilités offensives, ou restera-t-il cantonné au jeu en infériorité ? Sean Couturier peut-il faire mieux qu’un centre de troisième ligne ? Les jeunes Scott Laughton (22 ans) et les rookies Travis Konecny (19 ans) et Roman Lyubimov (24 ans) changeront-ils a donne ? Beaucoup de questions sur ces lignes d’attaque…
Il en est de même en défense. Shayne Gostibehere avait porté à lui tout seul les Flyers vers les playoffs, mais cette fois, le jeune arrière offensif sera attendu au tournant. Michael Del Zotto blessé en début de saison, les Flyers vont devoir s’appuyer sur le vétéran Mark Streit (38 ans), Nick Schultz (34) et Andrew MacDonald (30), qui leur reste sur les bras, son contrat étant trop gros pour intéresser quiconque au ballotage. Brandon Manning a progressé pour s’installer, et Philly a choisi de lancer Ivan Provorov, 19 ans, l’un de leurs premiers choix 2015. On en oublierait presque Radko Gudas, régulièrement suspendu pour ses charges douteuses…
Bref, une attaque pleine de questions, une défense plus que banale : les chances de playoffs des Flyers reposent entièrement sur le duo de gardiens. Steve Mason et Michal Neuvirth restent sur une bonne saison, et une confirmation est indispensable aux chances de succès de l’équipe. Les Pennsylvaniens font partie du « peloton » d’équipes visant une Wild card, mais cela ne sera pas étonnant s’ils finissent plutôt dans le bas de tableau.
Deux ans après une prestation mémorable et les premières victoires en playoffs, on attend toujours une progression des Blue Jackets de Columbus. La saison dernière, la franchise de l’Ohio avait démarré par neuf défaites, avant de virer Todd Richards pour le remplacer par John Tortorella. Le bouillant entraineur avait pris en grippe le centre vedette Ryan Johansen, finalement échangé contre le défenseur Seth Jones. Le reste de la saison avait été honorable, mais trop de retard pris…
Le manager général Jarmo Kekalainen n’a pas changé grand chose à l’intersaison. Plusieurs contrats poids morts n’ont pas été conservés – Fedor Tyutin, Justin Falk, Jared Boll – et seul Sam Gagner a signé. La réputation du coach a-t-elle fait fuir les candidats ? La prestation médiocre des Etats-Unis « façon Tortorella » a sans doute fragilisé la réputation de l’entraineur, qui sera attendu au tournant avec Columbus…
On prend donc les mêmes, en espérant une progression. Ce n’est pas gagné, mais pas non plus impossible. Le top-6 dispose d’élements intéressants, avec de l’expérience. Nick Foligno (28 ans) n’a pas confirmé son étonnante saison 2015, mais reste un capitaine respecté. Brandon Dubinsky, au style abrasif, n’a que 30 ans. Scott Hartnell, 34 ans, demeure efficace dans le slot. Derrière, la moyenne d’âge descend fortement. Brandon Saad (23), Alex Wennberg (22), Oliver Bjorkstrand (21) et Boone Jenner (23) sont les leaders de demain. Sam Gagner (26), Cam Atkinson et Matt Calvert (27) peuvent aussi produire.
Il y a donc une jolie variété de profils dans cette équipe de Columbus, qui peut raisonnablement envisager une montée en puissance. Mieux, la défense trouve aussi des profils prometteurs, de Ryan Murray (23 ans) à Zach Werenski (19), joueur-clé du titre de l’équipe ferme en AHL en juin dernier. Les deux hommes rejoignent l’expérimenté Jack Johnson et le mobile Seth Jones (22 ans) dans le top-4. Cody Goloubef, David Savard et Dalton Prout n’ont que 26 ans.
L’une des plus jeunes équipes de la ligue a donc une marge de progression spectaculaire, mais tout repose sur Sergei Bobrovsky. À 28 ans, le portier russe sera-t-il le Bobrovsky vainqueur du Vezina version 2014, où celui des deux dernières saisons ? La réponse à cette question jouera beaucoup dans la quête d’une wild card.
Révélation de la saison dernière, les Hurricanes de Carolina ont monté une équipe ambitieuse, disposant de l’un des plus beaux réservoirs de jeunes défenseurs de toute la NHL. Cela paraît encore un peu juste pour viser quelque chose, mais cette allant défensif peut permettre aux joueurs de Bill Peters de viser une wild card.
Offensivement, le départ du capitaine Eric Staal à la dernière deadline confirme le changement de garde. Le leader offensif est désormais Jeff Skinner, 24 ans, un sniper parfois fragile, mais qui reste sur une très bonne saison. Le centre Jordan Staal brille défensivement, solidifiant le poste de centre. Derrière ces deux joueurs de renom, Carolina aligne un effectif de bric et de broc.
Les jeunes espoirs développés au club sont prêts à prendre les rênes. Outre Skinner, ce groupe compte Sebastian Aho, 19 ans et champion du monde junior, vice-champion du monde senior et participant à la Coupe du monde. Il compte aussi Elias Lindholm et Viktor Rask, en progression constante.
On trouve aussi des anciens de Detroit, que Bill Peters a côtoyé lorsqu’il était assistant aux Red Wings. Andrej Nestrasil, pris au ballotage l’an dernier, avait plutôt bien intégré le groupe. Carolina espère le même succès avec Martin Frk, un rookie lui aussi pris au ballotage fin septembre.
Enfin, Carolina a profité des déboires financiers de Chicago pour s’offrir Bryan Bickell et le jeune Teuvo Teräväinen, 22 ans, boostant leur offensive. Ajoutons-y le bourlingueur Lee Stempniak, qui a relancé sa carrière chez les Devils l’an dernier, et rejoint là sa… dixième équipe différente. Bill Peters aura du travail pour mélanger tout cela…
La défense est jeune, très jeune. Outre Justin Faulk (24 ans), all-star l’an dernier, on trouve Noah Hanifin (20 ans), Jaccob Slavin (22), Brett Pesce (21) et Ryan Murphy (23), ce dernier étant blessé en début de saison. Le vétéran Ron Hainsey fait figure d’ancêtre dans cet effectif, du haut de ses 35 ans. Carolina a, de plus, continué à faire du recyclage en signant Jakub Nakladal, jeté par Calgary mais auteur d’une Coupe du monde honorable, et Klas Dahlbeck, pris au ballotage après des échecs à Chicago et Arizona.
L’effectif n’a donc que peu de relief, mais dispose d’une certaine jeunesse autorisant l’espoir de lendemains meilleurs. La wild card ? possible, mais peu probable. Le duo de gardiens Cam Ward – Eddie Läck a plombé les chances de l’équipe l’an dernier, et on a peu d’entrain à imaginer qu’ils feront mieux cette année…