Cette demi-finale de Coupe Continentale a été très serrée, mais deux clubs ont tout de même vu leur sort déjà scellé après deux journées.
Les Anglais de Nottingham ont gagné deux fois par un but d’écart, et se sont déjà assurés de la première place. Les Ukrainiens du Donbass Donetsk ont perdu deux fois par un but d’écart, et se sont donc condamnés à la dernière place. Le Donbass, qui joue désormais à Druzhivka à 80 km de Donetsk (car sa ville d’origine est dans la zone tenue par les séparatistes), faisait ce week-end son grand retour sur la scène internationale depuis la guerre civile. Il a terminé par une victoire sur Nottingham (3-1), pour l’honneur.
Le vrai enjeu de la dernière journée est l’attribution de la deuxième place qualificative entre Angers et Odense. La faveur des pronostics va plutôt à l’équipe danoise, qui évolue à domicile. L’avantage de la glace est effectivement un facteur, surtout pour une équipe comme les Ducs d’Angers qui joue sur petite glace chez elle. Par contre, on ne peut vraiment pas décrire la paisible atmosphère de la patinoire d’Odense comme hostile pour les visiteurs.
Le match ne peut pas plus mal commencer pour Angers : à peine les Danois ont-ils posé un patin en zone offensive qu’un tir contré de Rasmus Bjerrum prend une trajectoire en cloche et redescend sur Léo Bertein, qui veut cueillir le palet avec la mitaine… et le laisse échapper derrière lui (0-1, 00’55 »).
On a comme l’impression que les Ducs jouent ce premier tiers à l’envers, en tendant le bâton pour se faire battre : Igier se laisse dribbler par Mitchell, Tavzelj donne un palet en zone défensive. S’y ajoutent les fautes de Roussel (dureté) et Frecon (retard de jeu) qui permettent à Odense de déployer son jeu de puissance. Celui-ci fonctionne avec un seul joueur à la bleue (le capitaine Eskesen), un dans chaque cercle, et deux éléments énergiques qui viennent devant la cage pendant les tirs ou vont aider latéralement à la construction du jeu.
La deuxième période est meilleure pour les Français. Ils dominent leur sujet et la ligne Albert-Campbell-Walls se créent les occasions les plus nettes. Pendant une prison de Mikkel Nielsen, le lancer de la gauche de Mathieu Gagnon est dévié sous la barre dans l’enclave, semble-t-il par Walls (1-1).
Tout le travail effectué pour égaliser est gâché une minute plus tard. Excentré à droite, au niveau de la ligne de but, donc dans un angle impossible, Oliver Larsen parvient à placer le palet derrière Léo Bertein, qui encaisse là son second but-gag du jour. Mais les Angevins n’ont pas le temps de gamberger. Sur l’action suivante, l’homme en forme Robin Gaborit transperce la littéralement la défense pour égaliser à bout portant (2-2).
Angers maintient la pression sur son adversaire, mais ce faisant, Briand retient Thinnesen en zone offensive. Les Ducs ne sont guère mis en danger en infériorité numérique, et peu après, ils se retrouvent à 5 contre 3 après des pénalités de Henrik Nielsen et Rasmus Lyø à 14 secondes d’intervalle. Le gardien tchèque Tadeas Galansky ne laisse pas de rebonds et se montre très solide pendant cette phase décisive. Léo Bertein n’est pas en reste et a la mitaine très chaude en fin de tiers, en particulier pour capter la tentative à mi-hauteur du buteur Tony Romano, placé dans le cercle gauche en powerplay pour utiliser son redoutable tir de droitier.
Les Angevins entrent dans la troisième période avec la même détermination. Ils sont les premiers sur le palet, ils gagnent la grande majorité des duels, et ils ne quittent pas la zone offensive. Mais la domination est stérile, et Léo Bertein doit même réaliser un double arrêt devant Dale Mitchell qui a dribblé son défenseur pour se présenter seul face à lui. Cette action, survenue après cinq minutes, met fin au temps fort des Français.
Le jeu s’équilibre. Angers a un jeu plus collectif, mais aussi irrégulier : les passes ne s’enchaînent plus forcément et les pertes de palet obligent à revenir sans cesse subir dans sa zone. Les minutes défilent et deviennent crispantes.
Cody Campbell prend une pénalité au pire moment, à 3’48 » de la fin. Le powerplay danois se forme avec les deux joueurs qui font écran. Bertein parvient une première fois à bloquer le palet malgré une vue bouchée, mais l’écran de Martin Larsen – que n’a pu évacuer Igier – permet finalement à un second lancer d’Eskesen de finir au fond des filets (2-3).
Jean-François Jodoin sort son gardien pour jouer la dernière minute à 6 contre 5. Sebastian Strandberg n’arrive pas à compléter le tour de la cage vide, et l’entraîneur angevin a donc encore une chance d’appeler son temps mort. Mais face à une défense acharnée, son équipe ne parviendra plus à se procurer de tir.
Cette élimination est très frustrante pour les Angevins. Odense était indéniablement à leur portée sur ce match. Plus généralement, cette Coupe Continentale s’annonçait très ouverte. Angers aurait eu les moyens de succéder à Rouen au palmarès – et donc d’accéder à la Ligue des Champions – mais au lieu de ça, les Ducs n’ont pas pu se qualifier pour la Superfinale à quatre. Ils avaient terminé troisièmes en 2015 avec un gardien expérimenté (Aubin), mais le jeune Bertein a vécu cette fois une journée de cauchemar.
Désignés joueurs du match : Braden Walls pour Angers et Michael Eskesen pour Odense.
Angers – Odense 2-3 (0-1, 2-1, 0-1)
Dimanche 20 novembre 2016 à 16h00 à Odense (DAN). 615 spectateurs.
Arbitrage de Robin Berg (NOR) et Denis Naumov (RUS) assistés d’Oliver Blach et Claus Hansen (DAN).
Pénalités : Angers 12′ (6′, 4′, 2′) ; Odense 6′ (2′, 8′, 0′).
Tirs : Angers 27 (5, 13, 9) ; Odense 38 (10, 13, 15).
Évolution du score :
0-1 à 00’55 » : Bjerrum assisté de Romano
1-1 à 28’13 » : Gagnon assisté de Lévêque (sup. num.)
1-2 à 29’15 » : Larsen assisté de Romano et Mitchell
2-2 à 29’41 » : Gaborit assisté de Gagnon
2-3 à 57’59 » : Eskesen assisté de Mitchell et Romano (sup. num.)
Angers
Attaquants :
Jonathan Lessard (2′) – Maxime Lacroix – Robin Gaborit
Julien Albert (C, -1) – Cody Campbell (-1, 2′) – Braden Walls (-1)
Mathieu Briand (2′) – Matthieu Frecon (2′) – Gauthier Gibert
Hugo Casini, Augustin Nalliod-Izacard
Défenseurs :
Gary Lévêque (A) – Charles-Olivier Roussel (4′)
Andrej Tavzelj – Kevin Igier (-1)
Michael Busto (A, -1) – Mathieu Gagnon
Paul Bahain
Gardien :
Léo Bertein [sorti à 59’02 »]
Remplaçant : Alexis Neau (G). Absents : Yannick Riendeau, Brian Henderson.
Odense
Attaquants :
Sebastian Strandberg (+1, 2′) – Tony Romano (+2, 2′) – Dale Mitchell (A, +2)
Rasmus Bjerrum – Robin Sterner (-1) – Henrik Bach Nielsen (-1, 2′)
Mikkel Ankjær Nielsen (2′) – Mathias Thinnesen – Martin Larsen
Asger Petersen – Frederik Høeg-Jørgensen – Jonas Hansen
Défenseurs :
Michael Eskesen (C, +1) – Oliver Larsen (+1)
Andreas Pedersen (+1) – Simon Grønvaldt (A, +1)
Rasmus Lyø (-1, 4′) – Mads Schaarup (-1)
Christian Larsen
Remplaçant : Andreas Lauridsen (G). Absent : Frederik Sørensen.