Malgré la rumeur d’équipe de KHL que l’on fait miroiter depuis six ans, Milan ne voit pas souvent de hockey sur glace de haut niveau.
Remontée dans l’élite mondiale, l’Italie a su convaincre les États-Unis de venir pour leur unique match de préparation avant les championnats du monde 2017 : c’est la première fois que les deux pays se rencontrent dans un match amical. Toutes leurs confrontations se sont déroulées jusqu’ici en compétition officielle. Lors de la dernière d’entre elles, en 2010 en poule de maintien, les Italiens ne s’étaient inclinés qu’aux tirs au but. C’était déjà à Cologne, où les deux équipes se retrouveront dans une semaine aux Mondiaux.
Ce match de gala est une vraie fête pour l’Agorà de Milan et pour tout le hockey italien. L’annonce de chaque star NHL dans la sélection américaine a été suivie avec enthousiasme et attention. 3400 personnes prennent place dans les tribunes, comme dans les beaux jours. Le coup d’envoi symbolique est donné par Lou Vairo, ancien sélectionneur des États-Unis et conseiller sportif de la fédération italienne. À Milan, il est surtout l’entraîneur du titre de champion 1991 du Saima (à l’époque où Jari Kurri jouait dans l’autre équipe de la ville, les Devils). Les comparaisons historiques ont de quoi rendre les Italiens nostalgiques… 26 ans après, la Curva ne l’a pas oublié et déploie de grandes banderoles avec ce message : « Welcome back home coach Vairo ».
La leçon de choses est immédiate pour les Italiens. Luca Frigo est pénalisé pour un accrochage dès la première minute. Le powerplay américain prend forme, avec Thomas Larkin en complément de la première ligne. L’unique défenseur est Noah Hanifin qui sert Jack Eichel, dont le tir croisé passe entre les bottes d’Andreas Bernard, masqué. L’équipe locale défend ensuite avec plus de discipline face à la pression américaine, tout en se montrant combative. Seul le poteau prive Eichel d’un deuxième but. Un tir de Trouba passe sous le bras de Bernard et poursuit sa course doucement vers les filets, mais le défenseur Enrico Miglioranzi sauve le palet avant la ligne. En fin de tiers, le public croit à l’égalisation sur une action personnelle de Marco Insam, mais Jimmy Howard a su arrêter la tentative de justesse.
Les Américains accélèrent le rythme en début de deuxième période. Jacob Trouba marque en powerplay depuis la ligne bleue, puis Bernard lâche un mauvais rebond qui offre le troisième but à Dylan Larkin. Arrivé en équipe nationale pour la première fois depuis la qualification olympique de septembre, après un long congé pour motifs personnels, l’Italo-Canadien Giulio Scandella fait encore parler sa vitesse et signe deux actions individuelles : la seconde réduit le score. Mais les efforts accumulés pèsent sur les jambes des Italiens qui se font coincer dans leur zone. Nick Schmaltz et Nick Bjugstad aggravent la marque à 1-5.
Le seul autre Canadien naturalisé de l’effectif italien, Frédéric Cloutier, entre dans les cages à la pause à la place d’un Andreas Bernard qui a passé une mauvaise soirée. Il se met rapidement en arrêtant un breakaway d’Andrew Copp. L’Italie réalise une bonne dernière période et en est récompensée par un but de Giovanni Morini, qui s’impose dans une mêlée devant la cage en avantage numérique. Le score en reste là malgré quelques belles actions des jeunes vedettes Eichel et Gaudreau, ainsi qu’un tir du meneur défensif Jacob Trouba qui fait résonner le poteau.
Les stars attendues de l’équipe américaine sont donc bien en forme. Les Italiens, eux, ont perdu leur cinquième match de préparation, comme les quatre autres. Mais cette défaite-ci, attendue, est saluée par les applaudissements du public venu avoir sa dose de hockey de haut niveau. Il ne sait pas quand il pourra revoir des joueurs de ce calibre sur une glace italienne…
Désignés joueurs du match : Giulio Scandella pour l’Italie et Jack Eichel pour les États-Unis.
Commentaires d’après-match (sur Hockeytime)
Stefan Mair (entraîneur de l’Italie) : « Contre une équipe aussi forte, on savait qu’on souffrirait en deuxième période parce qu’elle t’enferme dans ta zone et t’enlève la possibilité de changer de lignes. Lors de ces longues séquences, on laisse des espaces et ils te punissent. La plus grande différence entre nous et les autres est la capacité à défendre le palet dans les espaces réduits. On les a peut-être un peu trop respectés, mais on a fait de bonnes choses. Cela donne de l’espoir pour notre jeune équipe qui a réussi à maintenir le rythme et ne s’est pas écroulée en troisième période. On avait très peu travaillé le powerplay jusqu’ici parce que Giulio [Scandella] et Egger sont arrivés après les autres et que Marco [Insam] avait un petit problème physique. Ce sont des joueurs-clés, on l’a vu aujourd’hui : Marco Insam avec son tir, Egger qui réussit à gérer le palet sur la ligne bleue et à le faire circuler. »
Italie – États-Unis 2-5 (0-1, 1-4, 1-0)
Mardi 2 mai 2017 à 20h00 au Palagorà de Milan. 3400 spectateurs.
Arbitrage d’Andrea Benvegnù et Andrea Moschen (ITA) assistés de Simone Mischiatti et Stefano Terragni (ITA).
Pénalités : Italie 8′ (2′, 2′, 4′) ; États-Unis 14′ (4′, 6′, 4′).
Tirs : Italie 21 (5, 6, 10) ; États-Unis 31 (9, 13, 9).
Évolution du score
0-1 à 01’24 » : Eichel assisté de Hanifin et Gaudreau (sup. num.)
0-2 à 22’54 » : Trouba assisté de Dvorak et Nelson (sup. num.)
0-3 à 28’36 » : D. Larkin assisté de Brickley
1-3 à 31’38 » : Scandella assisté d’Egger et Insam (sup. num.)
1-4 à 33’26 » : Schmaltz assisté de Keller et Trouba
1-5 à 34’46 » : Bjugstad assisté de Murphy et Dekeyser
2-5 à 44’56 » : Morini (sup. num.)
Italie
Attaquants :
Marco Insam – Anton Bernard (C, -1) – Luca Frigo (-1)
Giulio Scandella (-1) – Alex Lambacher – Diego Kostner (A, -1)
Giovanni Morini (-1) – Raphael Andergassen – Simon Kostner
Markus Gander – Tommaso Goi (-1) – Tommaso Traversa (-1)
Daniel Frank (-2)
Défenseurs :
Luca Zanatta (-1) – Thomas Larkin (-1)
Armin Helfer (A) – Armin Hofer
Stefano Marchetti (-1) – Alexander Egger (-1)
Enrico Miglioranzi (-1) – Daniel Glira (-1)
Gardien :
Andreas Bernard (17/22) puis à 40’00 » Frédéric Cloutier (9/9)
États-Unis
Attaquants :
Johnny Gaudreau – Jack Eichel – Anders Lee
Nick Bjugstad (+2) – Dylan Larkin (A, +2) – Brock Nelson (A, +2)
Nick Schmaltz (+1) – Christian Dvorak (+1) – Clayton Keller (+1)
J.T. Compher – Andrew Copp – Jordan Greenway
Anders Bjork
Défenseurs :
Danny De Keyser (+1) – Connor Murphy (C, +1)
Noah Hanifin (+1) – Jacob Trouba (+1)
Daniel Brickley (+1) – Trevor Van Riemsdyk (+1)
Gardien :
Jimmy Howard (9/10) puis à 31’38 » Connor Hellebuyck (10/11)
En réserve : Charlie McAvoy (arrive directement à Cologne).