Frustrés par Strasbourg et vaincus en prolongation à Nantes, les Corsaires peinent à lancer leur saison. Toujours privés de Jeremiah Luedtke, ils visent un premier succès face à des Yétis largement battus par Neuilly une semaine plus tôt à l’Aren’ice de Cergy et montés dans le Nord avec une deuxième défaite dans leur besace. Accueillis par une pression initiale des locaux, les Yétis s’offrent la première opportunité par Éric Léger, le plus rapide sur la gauche. Renversé, Michael Luba demeure un temps étendu sur le glaçon, sous les protestations d’une foule courroucée de ne pas voir l’assaillant gagner une geôle qu’inaugure finalement Fyodor Yarovinsky coupable d’un cinglage quinze secondes plus tard (03’30″).
Théo Larroque bloque l’entrée de la zone à Belharfi, puis le calme et la technique de Hrebenyk et Altybarmakyan permettent de gagner de précieuses secondes. Enfin occupé au retour à cinq par un essai de Budínský capté, Victor Goy subit un début de pression lors du deuxième avantage numérique, conséquence d’un nouveau cinglage, de Kalin. Budínský et Young lancent tour à tour, avant une montée de Dinda dont la reprise termine dans la botte solide du portier. La tempête passée et le jeu de passes maritime étant en rodage, les immixtions haut-savoyardes dans la zone ont le don d’irriter un Luba excédé par le trafic dans son enclave. Jusque-là assez en vue par son aisance dans la relance, le défenseur ukrainien Artem Hrebenyk heurte Daneau lancé devant la table de marque et rejoint la prison à son tour. Son coach Romain Sadoine invective, debout sur la balustrade, le corps arbitral. Sans trop de dégâts car aucun lancer ne vient occuper Goy, épargné par un raté de Budínský devant la cage ouverte. Les explications musclées accompagnent chaque coup de sifflet, entrecoupées d’une montée en puissance de Yétis jusqu’ici freinés par les infériorités. D’un tour de cage, Éric Léger tente de surprendre Luba, qui finit par s’incliner sur le premier jeu de puissance adverse. La défense patine depuis plusieurs secondes derrière le palet, Deberge est à la faute et Altybarmakyan isole Mathis Chatellard à quatre secondes du premier coup de sirène (0-1 à 19’56″).
Le numéro 71, grand animateur des Diables Rouges voisins ces deux dernières saisons, est encore à la manœuvre au retour des vestiaires et le Mont-Blanc campe plus souvent dans une zone offensive d’où l’autre ancien attaquant valenciennois Fyodor Yarovinsky rate le cadre. L’indiscipline rattrape cependant Yegor Kalin, trop engagé envers Clément Thomas, à l’affût du tir de Vit Budínský. Du banc, le Biélorusse assiste à l’inefficacité de Dunkerquois incapables de lancer durant les deux minutes de pénitence. Les forces s’inversant à la faveur d’une obstruction de Rayan Belharfi, Artem Hrebenyk met une nouvelle fois en valeur son casque doré. Le défenseur arrivé de Finlande manque sa reprise, mais conserve le disque, expédié sans trembler vers la cage (0-2 à 28’26″). Face à l’apathie de ses troupes, illustrée par un troisième filet né d’une nouvelle offrande d’Altybarmakyan pour Dzhyg (0-3 à 28’43″), Jonathan Lafrance demande un temps-mort.
La situation ne s’arrange pas pour autant ; la cinquième supériorité débouche enfin sur un lancer frappé de Dinda, mais Goy est vigilant et Hrebenyk dévie ensuite la passe du Slovaque dans le filet de protection. Et si un retard de jeu de Berruex pour empêcher un but corsaire dans le trafic offre un tir de pénalité à Zackary Daneau, la réussite semble fuir les Nordistes (32’11″). L’écart est sur le point de se creuser à mesure que les lancers se succèdent vers un Michael Luba, qui sauve du haut du corps une défense très passive sur Mathis Chatellard, se détend pour empêcher Hrebenyk de trouver la faille de la ligne bleue et oppose le gant à Cocar. À la fin de cette période difficile, le HGD reprend toutefois espoir grâce à Rayan Belharfi à mi-distance (1-3 à 38’07″), d’autant que le capitaine Mathis Chatellard est à la faute dans la minute suivante.
L’hypothèse d’un retour gagne les travées à la deuxième pause, elle se confirme par l’intermédiaire de Zackary Daneau, insistant devant la cage (2-3 à 40’45″). Ilya Altybarmakyan sort un nouveau numéro, mais les fautes et les protestations handicapent des Alpins par ailleurs remontés envers le public, que Yarovinsky invective à l’occasion. Cependant le jeu de puissance local fait pâle figure au regard de celui des visiteurs, qui punissent une obstruction de Clément Thomas par leur capitaine Chatellard, seul face à la cage ouverte (2-4 à 47’59″). Le temps presse pour les Corsaires, tus par une intervention impeccable de la mitaine de Goy face à Carpentier. Solide devant Daneau et Thomas, Victor Goy finit par s’incliner sur une reprise de Romain Carpentier, suite à une entrée en zone percutante du revenant capitaine (3-4 à 56’43″). Hélas pour les Flandriens, un excès d’enthousiasme de Pierre Vervoort en zone offensive, alors que le palet est déjà loin (57’28″) amenuise leurs chances. Prudent, le Mont-Blanc fait tourner le caoutchouc. Le baroud d’honneur en infériorité numérique et la présence de Daneau en embuscade n’y changeront rien : à l’issue d’une prestation inégale et dominés sur les unités spéciales, les Corsaires s’enlisent en queue de classement avec leurs voisins de Valenciennes, à qui ils rendront visite samedi.
Désignés meilleurs joueurs de la rencontre : Mathis Chatellard pour Mont-Blanc et Zackary Daneau pour Dunkerque
Photos Sophie Horthemel
Commentaires d’après-match
Romain Sadoine (entraîneur de Mont-Blanc) : « On savait que ce serait dur, entre deux équipes visant le haut de tableau et en manque de points, que ce serait accroché. L’équipe a subi plusieurs pénalités mais les unités spéciales ont été efficaces, c’est ce qui a changé par rapport aux matchs précédents, notamment en supériorité numérique. C’est un match référence pour nous, après un manque de réussite au cours de parties où nous avions lancé deux fois plus que nos adversaires. Nous avons produit du jeu et cela a payé. Artem Hrebenyk est un top défenseur, il n’est arrivé que récemment et monte déjà en puissance. Ilya Altybarmakyan était retourné en Russie, mais, comme nous étions toujours en contact, il m’a confié qu’après deux matchs de préparation il n’était pas totalement satisfait de sa situation. Quant à Fyodor Yarovinsky, je l’ai contacté car nous avions des difficultés avec l’ambassade du Kazakhstan au sujet de l’arrivée d’un renfort. Il était encore à Valenciennes et je lui ai dit qu’il y avait un train à 13 heures pour nous rejoindre, ce qu’il a fait. Avec ce bon groupe, nous visons le haut du tableau, le Top 6 d’une Division 1 que l’on sait accrochée et où le classement peut se jouer à un ou deux points. »
Dunkerque – Mont-Blanc 3-4 (0-1,1-2, 2-1)
Samedi 12 octobre 2024 à 19h30 à la patinoire Michel-Raffoux. 1 417 spectateurs.
Arbitrage de Samuel Fessier et Sébastien Levasseur assistés d’Aurélien Smeeckaert et Nicolas Messier.
Pénalités : Dunkerque 10′ (2’, 2’, 6’) ; Mont-Blanc 18’ (6’, 6’, 6’).
Tirs : Dunkerque 33 (14, 10, 9) ; Mont-Blanc 25 (7, 12, 6).
Évolution du score :
0-1 à 19’56″ : M. Chatellard assisté de Chernyuk et Altybarmakyan (sup. num.)
0-2 à 28’26″ : Devouassoux assisté de Léger et Hrebenyk (sup. num.)
0-3 à 28’43″ : Dzhyg assisté de M. Chatellard et Altybarmakyan
1-3 à 38’07″ : Belharfi assisté de Cruchandeau
2-3 à 40’45″ : Daneau (sup. num.)
2-4 à 47’59″ : M. Chatellard assisté d’Altybarmakyan et Dzhig (sup. num.)
3-4 à 56’43″ : Carpentier assisté de Budínský
Dunkerque
Attaquants :
Antoine Torres (A) – Zackary Daneau – Romain Carpentier
Rayan Belharfi – Antonin Germond – Corentin Cruchandeau
Clément Thomas (C) – Timon Davranche – Vít Budínský (A)
Guillaume Desjardin
Défenseurs :
Hugo Deberge – Matt Barberis
Adam Young – Pierre Vervoort
Lubomir Dinda – Martin Poirier
Gardien :
Michael Luba
Remplaçants : Nunzio Couaillet (G), Baptiste Meunier, Guillaume Gommeren. Absents : Jeremiah Luedtke et Léo Bertein (blessés).
Mont-Blanc
Attaquants :
Éric Léger – Matthias Terrier – Fyodor Yarovinsky
Vladimir Dzhyg – Ilya Altybarmakyan – Mathis Chatellard (C)
Valerian Croz – Arthur Devouassoux – Thibaut Chatellard
Nathan Ferreira Reis – Samuel Guer (A) – Théo Larroque
Défenseurs :
Artem Hrebenyk – Arthur Cocar
Antonin Berruex – Konstantin Chernyuk
Marius Ceret – Yegor Kalin
Gardien :
Victor Goy
Remplaçant : Elliot Cotet.