À l’issue d’un match aller âpre et disputé, Lyon et Anglet s’étaient quittés sur un score de parité (3-3), laissant aux deux équipes toutes leurs chances de qualification pour le Carré Final. Les Lyonnais – qui ambitionnent la montée en D2 – essaieront certainement d’oublier le déroulé d’une rencontre qu’ils avaient pourtant en main (ils menaient 3 à 1 et même encore 3 à 2 jusqu’à 58’18) avant d’être rejoints en fin de rencontre. Quant aux Angloys, ils chercheront à faire encore mieux en étant la première équipe à faire tomber les Lions cette saison.
Le début de match est complément débridé et les gardiens ne sont pas à la fête. Sur la première offensive de l’Hormadi, Théo Larroque complète son tour de cage en prenant de vitesse David-Thivent qui ne parvient pas à couvrir le bas de son filet (0-1, 1’03). Après une bonne présence de la première ligne Lyonnaise (Franzino – Raux – Kulha), c’est l’ancien international tricolore Damien Raux qui se retrouve en bonne position et ne manque pas l’occasion d’égaliser en logeant le palet au-dessus de la mitaine de Tonin Caubet (1-1, 2’13). Le soulagement n’est que très courte durée pour les gones. Ils concèdent un dégagement interdit et se retrouvent à devoir engager dans leur zone défensive. La mise au jeu est gagnée par Baron qui remet en arrière à Idiart, reprenant victorieusement de volée dans une forêt de jambes (1-2, 2’37).
Coup sur coup, Théo Larroque (pour accrocher) et Wiart (pour cinglage) sont sanctionnés. À 5 contre 3, Lyon ne manque pas l’occasion de niveler la marque. Kulha déclenche un tir du slot que Caubet pare du casque. Opiniâtre, l’expérimenté attaquant slovaque ne parvient pas à exploiter son propre rebond mais finit par trouver la faille sur sa troisième tentative (2-2, 4’54). Filippi est ensuite envoyé au banc des prisons pour faire trébucher, mais à l’exception d’un tir d’Arthur Larroque contré du bouclier par David-Thivent, la pénalité est tuée sans dommages par Lyon. Le match est physique et aucune de deux équipes ne rechigne à appuyer ses charges. Sur une mauvaise relance, Carrichon s’octroie un bon tir du haut du slot. Puis sur un engagement en zone défensive lyonnaise, les Angloys tentent de reproduire leur set-play du début de match : Baron remporte la mise au jeu et Idiart reprend directement. Mais cette fois David-Thivent s’interpose. Sur un contre emmené par Ginier, Filippi donne une longueur d’avance aux siens pour la première fois (3-2, 15’19). La première ligne lyonnaise prend les choses en main et cherche à creuser l’écart, Kulha prend de vitesse la défense angloye mais Raux ne peut reprendre la passe transversale. L’Hormadi est acculé dans sa zone et finit par se faire pénaliser (Vissio pour faire trébucher). Malheureusement pour Lyon, après vingt secondes, Robert est à son tour pénalisé pour cinglage. À 4 contre 4, Petrozzi manque son duel avec Caubet qui aurait permis aux Lions de rentrer aux vestiaires avec deux buts d’avance.
Le deuxième période commence avec quelques minutes de retard du fait de la présence d’une flaque d’eau derrière le but d’Anglet. C’est d’ailleurs l’un des arbitres qui se chargera d’évacuer le trop-plein d’eau ! Toujours redoutable, le premier trio de Lyon, met la pression sur la défense de l’Hormadi. Sur une bonne remise de Kulha, Franzino s’avance plein axe mais tire dans le plastron de Caubet. Servi par Kysilka, Raux s’offre lui aussi un bon tir. L’Hormadi répond également avec sa première ligne mais David-Thivent repousse. Les meilleures occasions sont clairement lyonnaises (d’abord avec Kysilka puis avec Kulha et enfin Petrozzi) mais Caubet maintient son équipe dans le match. Anglet n’est pas en reste et David-Thivent s’interpose sur un raid de Théo Larroque puis sur une descente à 2 contre 1. La partie est toujours aussi physique et la tension monte. Lors d’un duel près du banc des Lions, Théo Larroque pour incorrection et Kulha sont tous deux sanctionnés. De retour à égalité numérique, Molia hérite d’un puck à la ligne bleue. Sans opposition, il prend quelques pas d’élan et envoie un slap dans la lucarne de David-Thivent (3-3, 35’27).
La nervosité ambiante est retombée. Après une dernière action sur le but lyonnais, Vitelli est sanctionné d’un cross-check sur le cerbère des Lions et ce, malgré les (nombreuses) protestations des joueurs de l’Hormadi. À la fin du deuxième tiers, tout reste encore à faire pour les deux formations. Lyon possède un léger ascendant dans le jeu mais n’est pas parvenu à creuser l’écart. Les Basques tiennent notamment grâce aux parades de leur portier et répondent présents en imposant leur défi physique.
Le jeu reprend au troisième tiers avec des Lions toujours en supériorité numérique (Vitelli n’ayant pas encore écoulé en totalité sa pénalité). Kysilka et Kulha manœuvrent à la bleue sans pour autant trouver de chemin des filets. Puis Dopeux s’offre plusieurs chances de but sur la même présence. Lorsque Lyon se retrouve avec l’avantage d’un homme sur la glace (pénalité contre Wiart débordé par Kulha, coup de sifflet contesté par le défenseur d’Anglet), le nombreux public de Charlemagne (plus de 2000 spectateurs pour un match de D3 !) donne de la voix et pousse ses joueurs. Carrichon lance Filippi en profondeur qui perd son duel avec le cerbère de l’Hormadi. Sur un nouveau dégagement interdit concédé par Lyon, Anglet remporte encore la mise au jeu en zone offensive. Le tir de Vissio met David-Thivent hors de position et Baron profite d’une cage ouverte pour remettre l’Hormadi devant (3-4, 48’07).
Lyon réagit par l’entremise de Raux et Kulha, mais le tir du Slovaque ne trouve que les bottes de gardien basque. Partie remise puisque l’égalisation des locaux intervient par Figon-Gage qui pousse le palet entre les jambières de Caubet sur un tir frappé de Franzino (4-4, 50’56). Raux pénalisé pour accrocher, Lyon ne peut pas profiter de l’euphorie générée par l’égalisation. Vitelli chambre le public de Charlemagne qui lui répond par une belle bronca. La plus belle occasion du powerplay sera à mettre au crédit d’Arthur Larroque qui voit sa tentative contrée du bouclier par David-Thivent. En sortie de pénalité, Raux lance en contre Kulha qui ne peut conclure. Bien placé, Kysilka ne cadre pourtant pas son tir. Les deux équipes vont devoir se départager la qualification en prolongations.
L’Hormadi remporte la mise au jeu initiale et Arthur Larroque tente un tir en angle. Le danger éloigné, Lyon temporise derrière le but. Les deux équipes en profitent pour changer leurs joueurs. Les Lyonnais partent à l’abordage mais la tentative de Dopeux est contrée. Anglet revient en zone offensive. Arthur Larroque récupère le palet dans le coin, contourne la défense lyonnaise et attire à lui deux joueurs. Il parvient à renverser le jeu sur Vitelli qui tire sur réception. David-Thivent arrête le premier tir mais Rousselin – positionné au deuxième poteau devant son défenseur – peut pousser le palet derrière la ligne (4-5, 61’24). Après un bref instant d’incompréhension, le temps que les acteurs de la rencontre réalisent ce qui vient de se passer, les Angloys exultent et les Lyonnais s’effondrent. Le banc de l’Hormadi se vide, tous les joueurs se congratulent sur la glace.
Pour Anglet, l’heure est aux célébrations. La belle aventure continue. Grace à cet exploit réalisé entre Rhône et Saône, les combatifs Basques verront la Roche-sur-Yon et son Carré Final.
Côté Lyon, c’est la stupeur qui prédomine, le gardien David-Thivent reste un long moment à genoux. La saison s’arrête là, après quatre-vingt-quatre secondes de prolongations dans la vingtième rencontre, alors que l’équipe n’avait pas connu l’échec lors des 19 matchs précédents. C’est ce qui rend cette défaite d’autant plus cruelle. Une réalité s’impose aux Lyonnais : sans pour autant avoir été en contrôle du match, ils n’ont pas su passer l’épaule quand ils en avaient la possibilité (plusieurs occasions lorsque le score était à 3-2). Il aura peut-être manqué un ou deux joueurs cadres pour densifier un groupe globalement très jeune. À ce titre, l’absence pour blessure de Dávid Kubovčík (47 points en 11 matchs !) aura pesé lourd et aurait sans doute permis de faire souffler le trio Kulha – Raux – Franzino. Lyon sera encore en D3 la saison prochaine. Abasourdis et forcément déçus, les Lions quittent Charlemagne non sans avoir salué leur public qui a une nouvelle fois répondu présent pour cette dernière à domicile de la saison 2021-2022.
(Article de Nicolas Puccio – illustrations de Charlotte TacarLo [Anglet] et Roger Sauvageot [Lyon])
Lyon – Anglet II 4-5 après prolongation (3-2, 0-1, 1-1, 0-1)
Quarts de finale de Division 3, match retour
Samedi 23 avril 2022 à 20h30 à la Patinoire Charlemagne. 2122 spectateurs.
Arbitrage d’Alexis Grabit et de Florian Robert
Pénalités : Lyon 8’ (4’, 2’, 2’), Anglet II 22’ (6’, 4’, 2’ + 10’)
Évolution du score :
0-1 à 1’03’’ : T. Larroque assisté de Depetro et Wiart
1-1 à 2’13’’ : Raux assisté de Kulha et Franzino
1-2 à 2’37’’ : Idiart assisté de Wiart
2-2 à 4’54’’ : Kulha assisté de Voitik et Portier (double sup. num.)
3-2 à 15’19’’ : Filippi assisté de Ginier
3-3 à 35’27’’ : Molia assisté de Vitelli
3-4 à 48’07’’ : Baron assisté Vissio
4-4 à 50’56’’ : Figon-Gage assisté de Franzino et Fangetµ
4-5 à 61’24’’ : Rousselin assisté de Ferreira-Reis et T. Larroque
Lyon
Attaquants :
Aloïs Franzino (A) – Damien Raux (2’) – Martin Kulha (2’)
Romain Ginier – Frédéric Figon-Gage (C) – Maxence Dopeux
Rémi Mouret – Hugo Petrozzi – Benjamin Robert (2’)
Florian Portier (A) – Leo Filippi (2’) – Pavel Alexandre Voitik
Défenseurs :
Xavier Carrichon – Dominik Kysilka
Florian Portier – Marcell Szelig
Axel Fanget – Alexandre Estienne
Gardien :
Sidney David-Thivent
Remplaçants : Luke Bonello (G), Sylvain Loua. Absents : David Kubovcik, Hugo Gaillochet, Mattéo Baravaglio et Lydéric Puravet
Anglet 2
Attaquants :
Theo Laroque (4’) – Benoît Idiart – Hugo Baron
Pierre-Hervé Coulombeix – Jean Depetro (10’) – Mickaël Wiart (2’)
Nicolas Mariage – Pierre Vissio (2’) – Nathan Ferreira-Reis (2’)
Logan Ginier
Défenseurs :
Jean-Michel Larroque – Arthur Larroque
Jon Vitelli (2’) – Sébastien Rousselin (A)
Thomas Molia
Gardien :
Tonin Caubet
Remplaçants : Maxime Loubier (G), Mathieu Saint-Marc, Thomas Daigneau, Robin Bouney