La rentrée est toujours un moment attendu de cette période automnale. Les Titans de Colmar ne cachaient d’ailleurs pas leur impatience de commencer cette nouvelle saison. Avec l’arrivée de trois récents champions de France mulhousiens dans leurs rangs (Aurélien Klessmann, Quentin Chauvel ainsi que leur capitaine Julien Burgert), les Colmariens visent l’accès aux play-offs, rang auquel ils ne pouvaient prétendre la saison dernière à cause de leur rétrogradation administrative, jugée non justifiée par l’autorité hockeystique.
Face à eux en cette soirée, les Lions de Compiègne, toujours entraînés par l’ancien capitaine de l’équipe de France, Antoine Richer. Les Isariens figurent parmi les principaux favoris de cette division. Ayant enregistré peu de mouvements pendant l’intersaison, hormis le départ de leur pointeur canadien Vincent Huot-Orellana, c’est avec méfiance que les Picards étaient attendus en Alsace, pour cette rencontre on ne peut plus inédite entre les deux clubs.
Comme fréquemment lors de ce type de moments, l’excitation et le stress de reprendre une nouvelle saison peuvent, dans un premier temps, paralyser les joueurs. C’est un peu ce qu’il s’est passé dans la patinoire colmarienne, qui a d’abord vu les siens patauds, engourdis et surtout plus fébriles et moins percutants que leurs hôtes. Lesquels ont très rapidement pris les devants par le biais d’un rebond opportuniste d’Arnaud Grossemy (0-1 à 2’54’’), puis d’un centre du même attaquant repris au cordeau par son compère Tom Pagnod-Rossiaux (0-2 à 10’51’’). La partie est certes fluide, mais les locaux peinent à trouver un schéma précis quand leurs adversaires se projettent très rapidement vers l’avant pour inquiéter Tristan Thévenot, portier transfuge des Graoullys messins. Ses coéquipiers commencent à reprendre du poil de la bête en fin de tiers, aidés par deux supériorités dont l’une permet à Renaud Studer de chauffer la mitaine de Thibault Varin (18’07’’), puis dans la continuité de l’action de voir Charles Pointel buter sur Thévenot (18’33’) avant que Jonathan Boehrer réduise le score d’un raid ponctué d’un petit solo et d’un revers gagnant de sa palette (1-2 à 19’45’’).
Les Lions restent compacts devant leur cage, hormis sous ce cafouillis où Antoine Dauthier, dans une forêt de crosses et de patins, pousse le palet au fond de la cage adverse (2-2 à 29’35’’). La patinoire peut souffler, les Titans sont revenus au score. À l’énergie, certes, mais ils peuvent commencer à se libérer, notamment lors d’une longue phase d’occupation de la zone adverse. Hélas, les tirs lancés butent devant la cage de Varin sans rentrer. Attention quand le souffle retombe. C’est ce qui se passe quand le palet échoue dans la crosse de Pagnod-Rossiaux, tout infortuné et heureux de sortir de prison avec la rondelle pour aller battre en deux fois Thévenot (2-3 à 33’11’’). De rebond, il en sera question quand Burgert s’y reprend, lui aussi, en deux fois pour allumer la cage adverse (3-3 à 36’13’’). On ne s’ennuie décidément pas dans ce deuxième tiers, puisque juste avant la deuxième sirène, c’est Grossemy, en version porc-épic, qui fonce le long de la bande pour gagner son duel, récupérer sa rondelle et l’envoyer au cordeau vers son binôme attitré Pagnod Rossiaux (3-4 à 37’47’’). Diablement pragmatiques, ces Picards, quand on compare leur rendement à celui des Alsaciens, en panne de réalisme à cet instant de match.
Le réalisme, c’est d’ailleurs globalement ce qu’il aura manqué le plus aux Haut-Rhinois durant cette partie, condamnés à constamment courir après le score. Pas facile dans ce cas de garder la tête froide. Toutefois, en début de ce dernier vingt, après une double alerte de leur duo pointeur (40’48’’), les hommes de Richer montrent clairement le cap : on bloque à notre bleue et on envoie au fond en contre, si besoin. Colmar tente et réussit progressivement à reprendre le contrôle du match, même si le rendement et la réussite sont encore perfectibles. Studer inscrit enfin l’égalisation lors de l’action la plus réussie et la plus jolie du match, issue d’une belle avancée et une superbe feinte de crosse de Bastien N’Guiamba qui lui permet de décentrer son collègue sur la droite de Varin (4-4 à 44’16’’).
Colmar y croit et pousse dans le slot picard, sans toutefois parvenir à exploiter les nombreux rebonds occasionnés. Une nouvelle fois, le manque de réalisme local va sourire… aux attentistes. On approche de la fin, les Lions profitent de l’essoufflement des arrières locaux et remontent un peu plus hardiment vers la cage locale. Un brin de déconcentration laisse le trio majeur compiégnois s’installer autour de Thévenot. Titouan Monet, derrière la cage, envoie devant le slot pour Pagnod Rossiaux, lequel ne se fait pas prier pour allumer le portier colmarien (4-5 à 56’22’’). Genya Kouznetsov aura beau faire sortir son gardien dans l’ultime minute pour occasionner le surnombre en zone visiteuse, ses hommes ont perdu leur lucidité pour créer durablement le danger devant le slot de Varin, laissant les Lions emporter le gain d’un match relativement équilibré.
Globalement, il aura manqué aux Titans durant ce match ce qui avait permis, en avril dernier, à leurs collègues mulhousiens de laminer la troupe compiégnoise (11-1) à l’Illberg : plus de concentration pour surveiller et museler la première ligne adverse. Sans doute encore en manque de repères et d’automatismes dans les passes, les Titans ont souvent énormément donné physiquement pour revenir quatre fois au score, oubliant certains fondamentaux, notamment devant leur propre cage. Avec un peu moins de naïveté, un peu plus de réalisme et un couteau nettement plus aiguisé dans les mors en début de rencontre, ils doivent pouvoir être plus facilement maîtres de leur destin lors des rencontres à venir, à commencer par la prochaine.
Laquelle se jouera justement samedi prochain à la patinoire de Mercières, pour une revanche contre les mêmes Lions. L’équipe picarde dispose d’un effectif fourni, à défaut d’être équilibré, et d’un patinage conséquent, ce qui leur permet de pouvoir se projeter rapidement en zone adverse. La partie d’hier soir a toutefois clairement montré un quinté majeur très influent sur le rendement de leur partie. Attention à ne pas perdre ses moyens et sa force de frappe s’il venait à se faire durablement neutraliser.
Colmar – Compiègne 4-5 (1-2, 2-2, 1-1)
Samedi 4 octobre 2025 à 20h00 à la patinoire de Colmar. 300 spectateurs.
Arbitres : Ludovic Pasian et Christophe Moncozet
Pénalités : Colmar 4’ (2’, 2’, 0’) ; Compiègne 6’ (4’, 2’, 0’).
Tirs : Colmar 39 (12, 13, 14) ; Compiègne 25 (9, 9, 7).
Évolution du score :
0-1 à 02’54” : Grossemy assisté de Pagnod-Rossiaux
0-2 à 10’41” : Pagnod-Rossiaux assisté de Grossemy
1-2 à 19’45” : Boehrer assisté de Burgert et Klessmann (sup. num.)
2-2 à 29’35” : Dauthier assisté de Klessmann
2-3 à 33’11” : Pagnod-Rossiaux assisté de Grossemy
3-3 à 36’13” : Burgert assisté de Boehrer
3-4 à 37’47” : Pagnod-Rossiaux assisté de Grossemy
4-4 à 44’16” : Studer assisté de N’Guiamba et Dauthier
4-5 à 56’22” : Pagnod-Rossiaux assisté de Monet
Colmar
Attaquants :
Joan Koenig (A) – Jonathan Boehrer (A) – Julien Burgert
Renaud Studer (A) – Bastien N’Guiamba – Antoine Dauthier
Alexandre Karcher – Victor Patois – Quentin Chauvel
Défenseurs :
Éloi Lenner – Aurélien Klessmann
Lucas Maurer (C) – Édouard Alves
Romain Piazzon – Paul Fuchs
Gardien :
Tristan Thévenot (sorti à 59’09”)
Remplaçants : Quentin Hartmann (G), Thomas Karcher, Timéo Morlet.
Compiègne
Attaquants :
Titouan Monet – Tom Pagnod-Rossiaux (A) – Arnaud Grossemy (A)
Robin Thomas – Ugo Celle – Charles Pointel
Mathis Fournier – Théophile Mignon – Charles Paulin
Défenseurs :
Axel Bienaime – Tehano Sebal
Maugan Fournier – Clément Loger (C)
Simon Beller – Tom Collet
Gardien :
Thibault Varin
Remplaçants : Benoit Demazier (G), Thomas Fournier, Cyril Grare, Thomas Tellier, Romain Languedoc, Liam Cuvier.










































