L’équipe de France féminine disputait en fin de semaine dernière son premier tournoi de la saison en Allemagne, avant d’entamer leur saison en club dont beaucoup à l’étranger. Retour sur ce tournoi et tour d’horizon des expatriées.
Alors que les Bleus disputaient leur qualification olympique à Riga, les Bleues avaient rendez-vous dans le même temps à Füssen avec un premier tournoi préparatoire. Leur ticket olympique pour Milan-Cortina 2026, les Tricolores tenteront de l’obtenir, comme nous l’avions indiqué précédemment, en février 2025 à Tomakomai au Japon. Février 2025, soit la période à laquelle l’IIHF doit se prononcer justement sur l’exclusion de la Russie… qui pourrait profiter à la sélection masculine, qui a certes échoué au TQO mais qui est classée meilleure deuxième.
Les Françaises tenteront d’obtenir ce ticket olympique sur la glace aux dépens du Japon, de la Chine et d’un autre qualifié. Précisons que le même cas de figure se présentera pour les féminines quant à la participation de la Russie. Là aussi, la meilleure équipe deuxième de l’un des trois tournois de qualifications olympiques pourrait être également du voyage olympique en 2026.
Premier tournoi en Allemagne
Pour ce premier tournoi, la capitaine Lore Baudrit et ses coéquipières affrontaient deux équipes de l’élite, évidemment l’Allemagne, ainsi que la Hongrie qualifiée pour la top division au printemps dernier… aux dépens de la France. Le troisième adversaire était la Slovaquie, un adversaire que retrouveront les Tricolores au Mondial Division 1A 2025, à Shenzhen en Chine.
L’alignement choisi par Grégory Tarlé était très proche de celui du dernier championnat du monde, avec notamment la présence des « Nord-Américaines » dont Chloé Aurard. Les jeunes Emma Morel et Sehana Galbrun faisaient leur retour dans l’équipe.
Jeudi dernier face à l’Allemagne, les Bleues ont tenu le 0-0 dans le premier tiers-temps, avec Margaux Mameri devant la cage. Mais Laura Kluge a ouvert le score à la 25e minute. Trois minutes plus tard, Nicola Hadraschek-Eisenschmid a doublé la mise pour les Allemandes. Au tout début du troisième tiers, et alors que Estelle Duvin venait tout juste de rejoindre le banc des pénalités, la France a réduit le score. En zone défensive, Chloé Aurard a parfaitement coupé la passe avant de s’échapper et battre Sandra Abstreiter. Courte défaite donc contre les Allemandes.
Allemagne – France 2-1 (0-0, 2-0, 0-1)
Jeudi 29 août 2024 à 16h00 à la Bundesstützpunkt Arena de Füssen. 50 spectateurs.
Arbitrage de Vladislav Gossmann assisté de Natalie Michaela Bertl et Malte Winter.
Pénalités : Allemagne 4′ (0′, 4′, 0′), France 6′ (2′, 0′, 4′).
Évolution du score :
1-0 à 24’36 : Kluge
2-0 à 27’46 : Hadraschek-Eisenschmid assistée de Kluge et Nix
2-1 à 41’04 : Aurard (inf. num.)
La deuxième rencontre opposait les Tricolores à leur bête noire, la Hongrie. Justine Crousy-Théode a été lancée dans la bataille en succédant à Mameri. La gardienne de Reims a dû faire des arrêts rapidement sur Alexandra Huszák, Míra Seregély et Zsófia Pázmándi. Emma Kreisz a finalement ouvert le score à la 15e minute. Et les Hongroises ont plié le match en seconde période : Fruzsina Mayer, Míra Seregély et Bernadett Nemeth trouveront l’une après l’autre le chemin des filets. Les Bleues ne parviendront pas à sauver l’honneur, malgré trois supériorités numériques durant la deuxième moitié de match.
La Hongrie s’est imposée 4-0, avec également un blanchissage d’Anikó Nemeth… qui avait déjà blanchi deux fois la France la saison dernière. Et le cauchemar hongrois continue pour les Bleues : c’est un sixième revers consécutif contre les Hongroises, huit revers lors des neuf dernières confrontations.
Hongrie – France 4-0 (1-0, 3-0, 0-0)
Vendredi 30 août 2024 à 15h00 à la Bundesstützpunkt Arena de Füssen. 50 spectateurs.
Arbitrage de Bastian Haupt assisté de Natalie Michaela Bertl et Dominik Spiegl.
Pénalités : Hongrie 6′ (0′, 2′, 4′), France 4′ (4′, 0′, 0′).
Évolution du score :
1-0 à 14’30 : Kreisz assistée de Dabasi
2-0 à 21’05 : Mayer assistée de Hajdu et Huszák (sup. num.)
3-0 à 24’05 : Seregély
4-0 à 33’31 : B. Nemeth assistée de Williams
Le dernier match du tournoi de Füssen opposait la France à la Slovaquie, vainqueur de la Hongrie 2-1 puis surclassée 8-2 par l’Allemagne. Une équipe de Slovaquie composée surtout de joueuses du HC ŠKP Bratislava, le club sous bannière de la capitale correspond au pôle de centralisation de l’équipe nationale. Certaines joueuses évoluant à l’étranger ont bien rejoint le groupe, mais pas le phénomène Nela Lopušanová qui est restée aux États-Unis pour préparer sa deuxième saison avec Bishop Kearney, le talent d’exception de la Slovaquie rejoindra d’ailleurs l’un des meilleurs programmes universitaires féminins en 2026, l’Université du Wisconsin.
Face aux Slovaques, et après deux défaites, les Bleues ont démarré la partie le couteau entre les dents. Emma Nonnenmacher a ouvert le score dès la 4e minute, Clara Rozier et Julia Mesplède ont permis à la France de mener 3-0 après vingt minutes. En fin de seconde période, Clara Rozier a inscrit son deuxième but, et Lisa Cedelle a porté la marque à 5-0. Pour la dernière période, Livia Debnarová a cédé sa place à Andrea Rišianová. Pas de quoi stopper l’hémorragie, Chloé Aurard inscrivant un doublé dans le dernier quart d’heure. L’attaquante PWHL de New York a d’ailleurs connu un match à 3 points, tout comme la défenseure Gabrielle De Serres avec 3 assistances, Margaux Mameri réalisant son premier blanchissage de la saison. 7-0, encore un net succès des Bleues qui avaient battu deux fois la Slovaquie la saison dernière sur le même score de 6-1.
Prochain tournoi pour les Bleues… en Allemagne, cette fois-ci à Landshut mais avec le même menu au programme.
France – Slovaquie 7-0 (3-0, 2-0, 2-0)
Samedi 31 août 2024 à 11h00 à la Bundesstützpunkt Arena de Füssen. 50 spectateurs.
Arbitrage de Bastian Haupt assisté de Natalie Michaela Bertl et Malte Winter.
Pénalités : France 11′ (4′, 0′, 2’+5′), Slovaquie 6′ (4′, 0′, 2′).
Évolution du score :
1-0 à 03’28 : Nonnenmacher
2-0 à 09’43 : Rozier assistée de Duvin et De Serres
3-0 à 16’02 : Mesplède assistée de Pélissou et Aurard
4-0 à 36’11 : Rozier
5-0 à 38’11 : Cedelle assistée de Mesplède
6-0 à 47’50 : Aurard assistée de De Serres et Cedelle
7-0 à 52’19 : Aurard assistée de Duvin et De Serres
Alignement de la France au Tournoi de Füssen
Attaquantes :
Manon Le Scodan – Estelle Duvin (4′) – Clara Rozier (2′)
Chloé Aurard (2′) – Julia Mesplède – Lisa Cedelle
Emma Nonnenmacher (2′) – Chloé Gentien / Lore Baudrit – Margot Huot Marchand (4′)
Sehana Galbrun – Jana Poirrier – Anaé Simon
Défenseures :
Marie-Pierre Pélissou – Léa Villiot
Sophie Leclerc (2′) – Gabrielle De Serres
Elina Zilliox – Lucie Quarto (5′)
Emma Morel
Gardiennes :
Justine Crousy Théode (1 match) – Margaux Mameri (2 matchs)
La rentrée des crosses
Ce tournoi se disputait donc avant la rentrée, et certaines joueuses verront du changement. Estelle Duvin, élue meilleure joueuse évoluant en Suisse à la mi-août, voit arriver à Berne Clara Rozier, élue meilleure joueuse des derniers playoffs en Finlande. Ce duo recomposé en club risque bien de faire des étincelles en ligue élite suisse, la PostFinance Women’s League (PFWL). L’objectif de Berne sera de mettre la main sur le titre, après deux finales perdues contre Zurich.
Ancienne Bernoise, Marie-Pierre Pélissou est repartie à Neuchâtel, équipe dans laquelle arrive la jeune Alsacienne (18 ans) Clara Piazzon, qui a joué les deux derniers Mondiaux U18 en défense. A Fribourg, l’ancienne capitaine du Pôle France Jana Poirrier a rejoint les Gottéron Ladies pour sa première expérience à l’étranger. Le premier match de la saison de PFWL opposera Ambrì-Piotta à Davos samedi prochain.
En Finlande, Athéna Locatelli continue une saison de plus au HIFK. Présente au Mondial 2023 de Brampton, la défenseure de 33 ans connaît depuis une retraite internationale. Et elle a été nommée capitaine de son équipe, « Loca » succède à Karoliina Rantamäki, véritable légende dans son pays avec dix titres nationaux et huit médailles aux Mondiaux. Rantamäki continuera d’ailleurs de jouer à 46 ans, rejoignant son club formateur de Kiekko-Espoo. Avec le « C » d’Athéna Locatelli, le HIFK tentera d’obtenir un troisième titre consécutif, avec également dans ses rangs la jeune tricolore Sehana Galbrun qui pourrait obtenir davantage de temps de jeu.
En NDHL (le second échelon suédois), Margot Huot Marchand et Flavie Gaydon ne joueront plus ensemble, la première a rejoint Ängelholm et l’équipe de Rögle, la seconde évoluera à Örebro, l’objectif pour chacune sera de se qualifier pour l’élite, la SDHL. La capitaine Lore Baudrit et l’arrière Léa Villiot évolueront quant à elles ensemble en Allemagne, à Ingolstadt dans la ligue élite, la DFEL. Une DFEL qui s’internationalise un peu plus : après Amsterdam la saison dernière, le HK Budapest s’est greffé au championnat.
Aux États-Unis, Lucie Quarto est rejointe à la Lindewood University par Elina Zilliox, les deux défenseures évolueront en NCAA, au plus haut niveau universitaire. Enfin la ligue collégiale du Québec (RSEQ) verra encore les exploits de Manon Le Scodan, détentrice du record du plus grand nombre de points en un seul exercice (91 points en 40 matchs), toujours aux côtés de Jade Barbirati et Perrine Lavorel au John Abbott College. Plusieurs hockeyeuses françaises vont encore jouer sur le circuit québécois, notamment la dernière arrivante Ophélie Bontemps du Pôle France qui a atterri aux Lynx du Collège Édouard-Montpetit. La Ligue collégiale du Québec se confirme comme un tremplin pour les jeunes hockeyeuses françaises.
Enfin, Chloé Aurard disputera sa deuxième saison dans la ligue phare du hockey féminin, la PWHL, avec l’équipe de New York. Cette deuxième saison devrait débuter début novembre et chaque équipe jouera plus de matchs que la saison inaugurale qui avait débuté le 1er janvier 2024. Chaque équipe devrait disputer cette fois-ci 30 à 36 matchs par équipe, le calendrier devrait être officialisé courant de ce mois de septembre, comme les très attendus logos et noms d’équipes.