Les deux équipes seront désormais appelées à se rencontrer de façon fréquente. Elles se sont d’ailleurs déjà affrontées en début de préparation estivale, en ces mêmes lieux, avec au final une courte victoire des Aigles bisontins dans les dernières minutes (2-3). À la décharge des locaux, il fallait noter qu’il s’agissait de leur premier match, qui plus est sans une partie notable de l’effectif finalement retenu : un mélange d’anciens loups, ayant principalement connu la Division 3, de jeunes pousses âgées entre 18 et 22 ans et formées initialement au club, et de bonnes volontés qui se sont agrégées à cette troupe. Le groupe n’a conservé de la saison dernière en Division 2 que les seuls Anatoli Sizov, Renaud Studer et Bastien N’Guiamba.
Cette troupe a bien commencé sa saison officielle en s’imposant par deux fois, quand les Francs-Comtois ont connu une victoire et une défaite. Plus que le score, il était intéressant de connaître la physionomie de cette rencontre, Colmar notamment ayant fait preuve jusque là d’une attaque prolifique (16 buts en deux rencontres) et d’un début de parcours inespéré pour un club qui repart à l’aventure et dans l’inconnu.
Autant dire que lorsque Clément Braga-Briquez trompe en deux fois Sizov, en retard face au rebond qu’il vient de laisser sur une lancée initiale de Guillaume Henry (0-1 à 0’36’’), les tribunes colmariennes connaissent un sérieux coup de froid. Colmar éprouve pourtant déjà une difficulté dont il va hériter durant toute la rencontre : dieu que ce palet est difficile à éloigner du slot local ! Crispés par cette rapide contrariété, les Titans éprouvent du mal à se trouver à l’avant comme à l’arrière. Les passes tout comme les relances et les dégagements sont mal ajustés, il n’en faut pas plus pour que Besançon harcèle les Alsaciens dans leur zone. Les Aigles connaissent pourtant une première sueur froide quand Renaud Studer rate le dernier geste d’une remontée de son trio (6’01’’).
Jonathan Boehrer temporise devant Philippe Achard avant de loger le palet sous sa barre (1-1 à 9’06’’). Cela va mieux pour les Haut-Rhinois, toutefois encore bien chahutés sur un tir qui ricoche sur le casque de Sizov (10’16’’), puis lorsque le même Estonien s’interpose de sa crosse face à Filip Zaujec (10’58’’). Colmar peine beaucoup plus pour trouver une occasion face à la cage d’Achard.
Il faut croire que le discours de Genia Kouznetsov durant la première pause a dû donner quelques solutions. Romain Piazzon, décentré impeccablement par Boehrer, double le score de près devant Achard (2-1 à 20’49’’). Joan Koenig trouve le poteau visiteur dans la foulée (21’57’’). Colmar semble enfin avoir retrouvé un peu plus de réalisme, comme le prouve Léo Studer sur une belle avancée sur la gauche d’Achard, avant de lancer pleine lucarne (3-1 à 24’16’’). Les Titans continuent le pressing via un double essai de N’Guiamba (26’20’’), puis sur une double supériorité pourtant stérile. Alexandre Karcher reprend de volée sur Achard (31’25’’), qui s’interpose ensuite de la mitaine face à Léo Studer (32’20’’).
Colmar presse, certes, mais commence à s’épuiser quand Besançon courbe l’échine avant de finir de façon plus pressante le tiers. L’orage semble changer de camp, sur ce slalom de Simon Boichut (33’40’’) puis ces coups de bélier de Henry. Il est temps que le tiers se termine car les Bisontins reprennent leur harcèlement haut placé, quelquefois en s’aidant du physique. Qu’importe, Colmar recommence à mal finir ses dégagements et sur un siège pour le moins viril devant Sizov, les Aigles reviennent au score quand le grand Estonien se retrouve décalé (3-2 à 39’43’’).
Le dernier tiers recommence de façon crispée, notamment chez les locaux qui retombent dans leurs travers initiaux : de mauvaises relances et dégagements dans leur propre zone, au grand dam de Kouznetsov qu’on aura beaucoup entendu rouspéter durant ces dernières minutes à ce sujet. Condamné à presser pour recoller au score, Besançon ne cesse de gratter, gêner haut son adversaire avec ses deux principales lignes, bien mieux placées sur la glace pour être les premières sur chaque palet. Sizov connaîtra donc plusieurs sueurs froides, que ce soit face à Henry (45’22’’), ou lorsqu’il s’allonge lors de ce énième brulôt (49’21’’).
Boehrer aura pourtant une belle occasion lors d’un tir en pivot, capté par Achard (50’43’’), avant que Rayen Strayer ne parte en break turbo pour chiper le palet initialement contrôlé par Henry mais le Néo-Zélandais rate son dernier geste face au portier adverse (53’24’’). La fin de match est devenue oppressante, les Titans peinent à contenir durablement le travail de pressing doubien, lesquels sollicitent Sizov qui sauve pour le moment sa cage à chaque essai, comme sur ce raid d’Henry (59’10’’). Le portier bisontin a beau sortir pour crééer un surnombre, rien n’y fera plus, même sur cet ultime essai de près du même Henry (59’59’’).
Quand bien même Colmar hérite de trois nouveaux points bienvenus pour le moral, il ne faudra pas oublier de ce match le travail de sape des Aigles bisontins, notamment les deux principaux duos d’attaquants, aptes à se projeter rapidement à l’avant et à gêner leurs adversaires par un travail de grattage de palets conséquent dans leur camp offensif. Les Aigles n’ont pas lâché grand chose et ont fréquemment remporté leurs duels dans toutes les bandes de la patinoire, ne devant leur défaite qu’à 15 minutes d’égarement dans leur zone défensive. Leur hockey, peu spectaculaire mais bougrement casse-pieds, devrait pouvoir leur permettre de viser les play-offs, à condition d’avoir un peu plus de réalisme face au but adverse.
Colmar est donc invaincu depuis trois rencontres successives de championnat, voilà une performance qu’ils n’avaient pas dû connaître depuis leur première saison en Division 2, sinon encore plus loin dans leur histoire. Qu’on ne s’y trompe pas, les choses sérieuses ont visiblement commencé ce soir pour les Titans. Kouznetsov a suffisamment râlé durant la rencontre pour que lors de leurs prochains entraînements, ses hommes travaillent de façon encore plus appliquée la précision de leurs passes, de leurs relances et surtout de leurs dégagements, mais aussi le nettoyage autour de la cage de leur gardien. Leur présence dans la première moitié du classement dépendra beaucoup du respect de ces prérogatives défensives, mais aussi d’une présence plus avérée devant la cage adverse.
Cette victoire est donc pour eux un avertissement à prendre rapidement au sérieux, alors que se profilent les prochains duels contre les rivaux strasbourgeois et mulhousiens.
Colmar – Besançon 3-2 (1-1, 2-1, 0-0)
Samedi 19 octobre 2024 à 20h à la patinoire de Colmar. 370 spectateurs.
Arbitres : MM. Christophe Moncozet et Nicolas Bergeron
Pénalités : Colmar 6’ (0’, 0’, 6’) ; Besançon 8’ (4’, 4’, 0’)
Tirs : Colmar 36 (11, 17, 8) ; Besançon 35 (9, 13, 13)
Évolution du score :
0-1 à 00’36’’ : C. Braga-Briquez assisté de Henry
1-1 à 09’06’’ : Boehrer assisté de R. Studer et N’Guiamba
2-1 à 20’49’’ : Piazzon assisté de Boehrer et R. Studer
3-1 à 24’16’’ : L. Studer assisté de Parolo
3-2 à 39’43’’ : Horizral assisté de Popin et Bais
Colmar
Attaquants :
Renaud Studer (A) – Bastien N’Guiamba – Jonathan Boehrer
Joan Koenig – Antoine Dauthier – Paul Fuchs [puis Strayer à 20’]
Alexandre Karcher ou Léo Studer – Victor Patois – Rayen Strayer [puis Fuchs à 20’]
Défenseurs :
Eloi Lenner – Romain Piazzon
Lucas Maurer (C) – Édouard Alves
Alexis Parolo – Noah Bean
Gardien :
Anatoli Sizov
Remplaçant : Enak Sturm (G)
Besançon
Attaquants :
Guillaume Henry – Clément Braga-Briquez (A) – Filip Zaujec
Hugo Robert – Simon Boichut – Hippolyte Popin
Mario Horizral – Louis Gailly – Mathis Braga-Briquez
Défenseurs :
Marek Bais (C) – Davy Rachex
Alexy Chelossi – Dany Parra
Theo Laude – Baptiste Jeanbourquin
Gardien :
Philippe Achard
Remplaçants : Lucas Berger (G), Aloïs Zimmermann, Jules Gailly.