L’équipe de France féminine se déplaçait cette semaine au Danemark à Odense. Il s’agissait du tournoi le plus relevé de la saison avec au programme le Japon, le Danemark et la Hongrie. Et les Bleues n’ont pas fait dans la demi-mesure puisqu’elles ont remporté ce tournoi, au meilleur moment.
Ce tournoi était aussi et surtout le dernier avant le Tournoi de qualification olympique prévu du 6 au 9 février. On savait que les Japonaises accueilleraient à Tomakomai la France et la Chine, mais il restait une dernière équipe à identifier. Le tour intermédiaire a eu lieu en parallèle des autres tournois, et c’est finalement la Pologne qui s’invitera au Japon. Même si les Polonaises jouaient à domicile, cela n’en demeure pas moins une surprise. C’est surtout le fait qu’elles aient dominé les débats à ce point qui est surprenant : 19 buts marqués pour 1 encaissé. La Pologne est 20e nation mondiale, redescendue de la D1B à la D2A en 2024, mais elle a écrasé toute concurrence, y compris la Corée Sud (18e nation) qu’elle a mouchée 5-0. Inutile de dire que cette équipe, quasiment inconnue de l’équipe de France, sera prête à déjouer les pronostics…
Pendant ce temps à Odense, la sélection tricolore se retrouvait finalement assez proche de sa meilleure configuration. À quelques exceptions près. La capitaine Lore Baudrit, en accord avec le staff, est restée au repos, pour profiter de ses proches et de son petit garçon né cet été. Jade Barbirati, qui n’a joué que 5 matchs cette saison (mais avec 10 points) en Ligue Collégiale du Québec, a fait le voyage mais le staff l’a finalement ménagée en raison d’une petite blessure. Quant à Lucie Quarto, elle n’a pas joué le premier match de ce tournoi car elle n’a pas reçu à temps son son sac, l’équipe ayant connu des problèmes d’acheminement de ses équipements de la part d’Air France. Par ailleurs, Sehana Galbrun, qui malgré ses 19 ans s’est parfaitement acclimatée à la ligue élite finlandaise (Aurora Liiga) avec 4 buts en 23 matchs pour sa deuxième année, a été préférée à Chloé Gentien.
Les Nord-Américaines étaient donc présentes dont la représentante PWHL Chloé Aurard qui a été libérée par les New York Sirens. Une chance quand on voit que les joueuses de la grande ligue sont de moins en moins enclines à renforcer leur équipe nationale.
D’ailleurs pour la parenthèse, rappelons que pour la première fois les États-Unis et le Canada ont été invités à l’Euro Hockey Tour qui a l’habitude de réunir la Suède, la Finlande, la Tchéquie et la Suisse. Mais les deux nations nord-américaines, qui ont commencé la saison à l’occasion de leur Rivalry Series, n’y ont pas envoyé de joueuses PWHL. Il faut dire que la saison 2 vient à peine de commencer – les équipes n’ont joué que trois matchs – et la ligue doit déjà observer une pause internationale. Les équipes ne veulent pas exposer les joueuses aux blessures, ce qui est arrivé en novembre avec la Rivalry Series. Il y a d’ailleurs fort à parier que les fenêtres internationales ne resteront pas ouvertes les prochaines années en dehors des compétitions officielles. La Rivalry Series, créée pour offrir un tournoi entre les deux puissances nord-américaines, n’a véritablement plus d’intérêt puisque la PWHL a comblé un vide. L’IIHF et la PWHL poursuivent d’ailleurs des discussions pour déplacer les Mondiaux, les représentants de la ligue pro nord-américaine ont une préférence pour novembre. Affaire à suivre.
L’ascendant pour les Bleues avant le TQO
Pour autant, les équipes qui ont une qualification olympique en ligne de mire ne sont pas dans le même état d’esprit que les Canadiennes et les Américaines. Pour ce dernier tournoi préparatoire, il leur faut une configuration la plus proche du TQO. C’est le cas de la France, mais aussi du Japon que les Bleues affrontaient jeudi et qui sera probablement l’adversaire le plus coriace du TQO. 18 des 22 joueuses sélectionnées par Yuji Iizuka pour ce tournoi d’Odense ont disputé le dernier championnat du monde.
Le dernier match contre le Japon datait de pile un an, le 14 décembre, une victoire 2-1 des Françaises. Et ce nouveau duel s’est encore avéré très serré. Les deux équipes se sont neutralisées en première période mais au début de la deuxième, Sehana Gralbrun a inscrit son premier but en équipe de France, servie sur un plateau par Chloé Aurard, postée derrière la cage. À la 27e minute, le Japon a toutefois égalisé par Akane Shiga. Les gardiennes Justine Crousy Théode puis Margaux Mameri à la 31e minute ont permis de tenir le score à 1-1 jusqu’à la deuxième pause.
Si Mei Miura a redonné l’avantage au Japon au début de la troisième période, les Bleues ont poursuivi leurs efforts face à la septième nation mondiale. À 7’14 de la fin, Chloé Aurard est parvenue à égaliser, d’un débordement sur la gauche qui a mis dans le vent Akane Hosoyamada : 2-2. Il a fallu une prolongation pour départager les deux équipes, et apparemment Chloé Aurard était pressée d’en finir. L’attaquante des New York Sirens n’a mis que 24 secondes pour marquer en temps supplémentaire, elle a profité d’un rebond laissé libre devant le but. Un doublé et un match à 3 points, voilà une belle façon de fêter sa 100e sélection ! Les deux gardiennes tricolores Crousy Théode et Mameri auront stoppé 32 lancers sur les 34 proposés par les Japonaises.
L’équipe de France féminine s’est donc imposée 3-2 contre le Japon, c’est une troisième victoire lors des quatre dernières confrontations avec les Nippones. À deux mois du Tournoi de qualification olympique, les Bleues prennent un ascendant psychologique.
Avec 2 buts et 1 assist, @chloeaurard pouvait difficilement rêver mieux pour sa 💯ème sélection avec les Bleues ✅✨#TeamFranceHockey pic.twitter.com/jwOg7TC24z
— Équipes de France Hockey 🏒 (@Hockey_FRA) December 12, 2024
Japon – France 2-3 après prolongation (0-0, 1-1, 1-1, 0-1)
Jeudi 12 décembre 2024 à 13h00 à la Spar Nord Arena d’Odense. 27 spectateurs.
Arbitres : Allan Nielsen et Pierre Lyhne assistés de Fredrik Olsen et Jeppe Müller (DAN).
Pénalités : Japon 8′ (2′, 4′, 2′), France 6′ (2′, 2′, 2′).
Tirs : Japon 34 (12, 10, 12, 0), France 18 (6, 5, 5, 2).
Évolution du score :
0-1 à 22’55 : Galbrun assistée de Aurard
1-1 à 26’19 : Ak. Shiga assistée de Miura
2-1 à 41’35 : Miura assistée d’Ak. Shiga et Hosoyamada
2-2 à 52’46 : Aurard
2-3 à 60’24 : Aurard assistée de De Serres
Les Hongroises exorcisées
Au lendemain de cette victoire contre le Japon, les Bleues s’attaquaient à leur bête noire, la Hongrie. Réka Dabasi et Fruzsina Mayer étaient présentes à Budapest pour le regroupement mais n’ont pas fait le déplacement. En revanche, c’est le retour au jeu après dix mois de repos de Fanni Garát-Gasparics, l’une des stars de l’équipe, gravement blessée au genou en mars alors qu’elle jouait pour l’équipe PWHL d’Ottawa. Garát-Gasparics a d’ailleurs marqué le but égalisateur jeudi contre le Danemark, que les Hongroises ont battu 2-1.
Margaux Mameri a cette fois-ci joué l’intégralité de la rencontre. La gardienne de Meudon a concédé un premier but à la 14e minute de Réka Hiezl, future star de l’équipe âgée de… 15 ans, qui a effacé Léa Villiot couloir gauche avant de battre Mameri du revers. Hiezl a ainsi marqué son deuxième but en équipe senior. La France a cependant renversé quasi instantanément la situation, Clara Rozier, d’un tir du rond gauche, a égalisé deux minutes plus tard. Et deux minutes encore après, Margot Huot-Marchand a permis aux Tricolores de mener 2-1 avant la pause grâce à un tir lointain et haut qui a complètement surpris Bianka Bogáti qui n’a pu capter de la mitaine.
En deuxième période, quelques pénalités se sont enchaînées des deux côtés sans pour autant que les supériorités fassent la différence. À la 36e minute, à la suite d’une récupération de Regina Metzler, Emma Kreisz, démarquée à droite, a égalisé à 2-2. La Hongrie a dominé les débats en troisième période, les Bleues tentant de placer des contre-attaques, mais les deux équipes sont allées en prolongation. À la fin de cette période de prolongation, et alors que Clara Rozier était en prison, Sophie Leclerc a sauvé sur la ligne alors que le palet était passé entre les jambières de Mameri ! Ce sont finalement les tirs au but qui ont départagé les deux équipes. Estelle Duvin et Manon Le Scodan ont été les seules joueuses en réussite, Margaux Mameri, qui avait déjà réalisé 30 arrêts, n’a rien cédé face aux Hongroises pendant cette fusillade.
Victoire ! Le mois dernier, les Françaises étaient proches de briser la malédiction en menant 3-1 jusqu’aux 11 dernières minutes, avant de s’incliner 4-3. C’est désormais chose faite ! Après 7 revers consécutifs, 9 lors des 10 dernières confrontations, l’équipe de France féminine bat la Hongrie. La dernière victoire remontait au 11 février 2023.
France – Hongrie 2-2 (2-1, 0-1, 0-0, 0-0) / 2-0 aux tirs au but
Vendredi 13 décembre 2024 à 14h00 à la Spar Nord Arena d’Odense. 20 spectateurs.
Arbitres : Allan Nielsen et Tommy Stephens assistés de Fredrik Olsen et Kasper Glintborg (DAN).
Pénalités : France 10′ (2′, 2′, 4′, 2′), Hongrie 8′ (0′, 6′, 2′, 0′).
Tirs : France 20 (8, 2, 8, 2), Hongrie 32 (10, 6, 10, 6).
Évolution du score :
0-1 à 13’30 : Hiezl assistée de Nemeth
1-1 à 15’46 : Rozier assistée de Duvin et Leclerc
2-1 à 17’28 : Huot-Marchand assistée de Quarto
2-2 à 35’09 : Kreisz assistée de Metzler
Tirs au but :
France : Duvin (marqué), Aurard (manqué), Le Scodan (marqué), Mesplède (arrêté).
Hongrie : Leidt (manqué), Metzler (manqué), Garát-Gasparics (arrêté), Hiezl (arrêté).
Une victoire de tournoi dans la poche
Pour son dernier match du tournoi, son troisième en trois jours, l’équipe de France féminine défiait le Danemark. Les Danoises évoluaient encore en élite au printemps dernier mais elles ont été reléguées, elles seront donc sur le chemin de la France au Mondial Division 1A 2025 en Chine.
Avant cela, les deux équipes se retrouvaient samedi. Leur dernière confrontation remontait un peu, c’était au tournoi d’Amiens en décembre 2022, les Françaises s’étaient alors imposées.
Samedi, les Bleues ont nettement dominé les Danoises au premier tiers-temps, sans pour autant surprendre la jeune Aya Juhl Petersen. La gardienne est concentrée… mais cela ne va pas durer, elle se fait surprendre au début de la seconde période. Dès l’engagement, les Danoises peinent à se relancer et sous la pression de Manon Le Scodan, Estelle Duvin, arrivée devant le but, s’empare du palet et mitraille Petersen : 1-0… dix secondes après le retour des vestiaires !
Ce petit score restera inchangé, même après une troisième période plus à l’avantage du Danemark. Justine Crousy Théode a donc arrêté les 14 lancers adverses, elle a obtenu son deuxième blanchissage en équipe de France.
Et c’est une troisième victoire synonyme de victoire de tournoi. Le dernier tournoi qu’avaient remporté les Bleues, c’était en février 2022. Ce succès tombe à pic à deux mois du Tournoi de qualification olympique au Japon. Beaucoup de solidité observée chez les deux gardiennes, de l’abnégation, de la solidarité et de l’efficacité, les Bleues ont remporté le tournoi le plus difficile de la saison face à des équipes à l’alignement quasi optimal. De bonne augure, ces Bleues sont en forme olympique, et tenteront d’exaucer leur rêve de JO.
Danemark – France 0-1 (0-0, 0-1, 0-0)
Samedi 14 décembre 2024 à 15h30 à la Spar Nord Arena d’Odense. 120 spectateurs.
Arbitres : Rasmus Haarkær Ankersen et Pierre Lyhne assistés de Casper Gundager Jensen et Kasper Glintborg (DAN).
Pénalités : Danemark 10′ (2′, 8′, 0′), France 10′ (0′, 2′, 8′).
Tirs : Danemark 14 (1, 4, 9), France 19 (11, 7, 1).
Évolution du score :
0-1 à 20’10 : Duvin assistée de Le Scodan
Alignement de la France :
Gardiennes :
Margaux Mameri, Justine Crousy Théode
Défenseures :
Gabrielle De Serres, Lucie Quarto, Sophie Leclerc, Léa Villiot, Marie-Pierre Pélissou, Elina Zilliox, Léa Berger.
Attaquantes :
Lisa Cedelle, Margot Huot-Marchand, Estelle Duvin, Sehana Galbrun, Jana Poirrier, Clara Rozier, Chloé Aurard, Anaé Simon, Julia Mesplède, Manon Le Scodan, Emma Nonnenmacher.
🇫🇷 EDF Sen Fem 🇫🇷
La photo de la victoire finale des Bleues au Tournoi des 4 Nations 😀📸
📸 Peter Eg Larsen#TeamFranceHockey pic.twitter.com/LdeKUhhUCe
— Équipes de France Hockey 🏒 (@Hockey_FRA) December 14, 2024