La classe du doyen

L’ancien joueur de Tours est vite à l’ouvrage avec un tour de cage de Ryan Smyth après à peine deux minutes de jeu. Vingt secondes plus tard, Steven Stamkos passe lui aussi derrière le filet et centre pour Corey Perry qui pousse le palet au fond dans la plus grande facilité. Son « compatriote » Nick Plastino, né comme lui dans l’Ontario, a complètement lâché son marquage en se dirigeant vers le palet (1-0, 02’43 »). Une grosse erreur défensive comme cadeau de bienvenue dans l’élite…
Le Canada tend cependant le bâton pour se faire battre. Tyler Myers, le favori au titre de rookie de l’année en NHL, fait nettement trébucher Parco à la ligne bleue, puis Evander Kane dégage le palet au-dessus du plexi sous la pression de Pittis. Pendant 28 secondes, les Italiens évoluent à 5 contre 3. Fontanive centre pour la reprise de Ramoser entre les cercles, et Chris Mason rate son arrêt de la mitaine. Le palet retombe derrière lui mais il le sauve sur la ligne.
Malgré cette énorme alerte, le Canada s’endort, et Souza gagne une mise au jeu face à Stamkos. Mason, masqué, se déplace trop tard sur la passe le long de la ligne bleue de Plastino pour Strazzabosco qui lance dans l’angle ouvert (1-1, 12’44 »). La sono de la SAP Arena diffuse alors « Azzurro » : la chanson d’Adriano Celentano est très célèbre en Allemagne, surtout depuis que les Toten Hosen l’ont reprise, mais on ne s’attendait pas à ce qu’elle devienne un tube à Mannheim, surtout lors de ce match !

En deuxième période, Roland Ramoser a une grande occasion d’égaliser à bout portant après s’être fait une place dans le slot. Mais dans la foulée, le Canada creuse un écart définitif avec une entrée de zone de Ray Whitney qui laisse à Matt Duchene le soin de tirer sous le bras droit de Russo (3-1, 25’57 »). Une passe de derrière la cage de Kyle Cumiskey est coupée au premier poteau par Steven Stamkos, que Strazzabosco et Ansoldi ont oublié devant la cage (4-1, 30’37 »). L’Italie a le mérite de résister à une longue double infériorité, au cours de laquelle Tavares n’arrive pas à reprendre la belle passe diagonale de Whitney.

L’Italie a été un adversaire très digne et peut s’estimer satisfaite d’avoir autant résisté au Canada. Après le but encaissé très rapidement sur l’erreur de Plastino, elle aurait pu craindre un match bien plus difficile… Ses deux gardiens ont fait un bon match, avec un avantage pour Bellissimo.
Dans ce championnat du monde qui fait la part belle aux jeunes, c’est le doyen de l’équipe canadienne (38 ans) qui a survolé ce premier match. Ray Whitney, régulièrement cité comme un des joueurs les plus sous-estimés de la NHL, a construit les actions avec une intelligence de jeu exceptionnelle, en étant capable de prendre son temps pour soudain effectuer le geste imprévisible et décisif. Il a de qui tenir, puisque pendant son enfance il était un des porteurs de crosse de Wayne Gretzky à Edmonton (en compagnie de son frère et de… l’autre vétéran de la formation canadienne Ryan Smyth !). C’est le quatrième championnat du monde de Whitney, mais il n’a jamais remporté la moindre médaille. Le vainqueur de la Coupe Stanley 2006 mériterait bien une distinction internationale tant son jeu a de la classe…
Désignés joueurs du match : Michele Strazzabosco pour l’Italie et Ray Whitney pour le Canada.
Commentaires d’après-match
Craig MacTavish (entraîneur du Canada) : « L’Italie a joué exceptionnellement bien. Ils ont travaillé dur, ils étaient rapides dans leurs transitions. C’était une bonne initiation pour que notre équipe connaisse le niveau de cette compétition. Le début de match a été équilibré, puis nous avons joué de mieux en mieux. »
Rick Cornacchia (entraîneur de l’Italie) : « Nous n’étions pas nerveux, nous étions bien préparés, nous avons eu l’opportunité de jouer deux fois contre les Russes. Félicitation au Canada, il a très bien fait circuler le palet, notamment en jeu de puissance. »
Canada – Italie 5-1 (2-1, 2-0, 1-0)
Samedi 8 mai 2010 à 20h15 à la SAP Arena de Mannheim. 7912 spectateurs.
Arbitrage de Vladimir Baluska et Daniel Konc (SVK) assistés d’Anton Semionov (EST) et Miroslav Valach (SVK).
Pénalités : Canada 12′ (4′, 2′, 6′) ; Italie 18′ (6′, 6′, 6′).
Tirs : Canada 45 (16, 15, 14) ; Italie 24 (8, 7, 9).
Engagements : Canada 36 (13, 10, 13) ; Italie 19 (7, 5, 7).
Évolution du score :
1-0 à 02’43 » : Perry assisté de Stamkos et Bourque
1-1 à 12’44 » : Strazzabosco assisté de Plastino et Souza
2-1 à 19’12 » : Russell assisté de Whitney (sup. num.)
3-1 à 25’57 » : Duchene assisté de Whitney et Burns
4-1 à 30’37 » : Stamkos assisté de Duchene et Cumiskey
5-1 à 57’19 » : Bourque assisté de Myers
Canada
Gardien : Chris Mason.
Défenseurs : Kyle Cumiskey – Tyler Myers ; Marc Staal – Brent Burns ; Kris Russell – Mark Giordano ; François Beauchemin (A) – Michael Del Zotto.
Attaquants : René Bourque – Steven Stamkos – Corey Perry (A) ; Ray Whitney – Matt Duchene – John Tavares ; Brooks Laich – Steve Ott – Steve Downie ; Evander Kane – Rich Peverley – Ryan Smyth (C).
Remplaçant : Chad Johnson (G).
Italie
Gardien : Adam Russo puis Daniel Bellissimo à 40’00 ».
Défensurs : Armin Helfer – Christian Borgatello (A) ; Michele Strazzabosco (A) – Nicholas Plastino ; Trevor Johnson – Matt De Marchi ; Armin Hofer.
Attaquants : Luca Ansoldi – Nicola Fontanive – Roland Ramoser (C) ; Patrick Iannone – Jonathan Pittis – Giulio Scandella ; Mike Souza – John Parco – Max Oberrauch ; Stefano Margoni – Manuel De Toni – Stefan Zisser.








































