
La Norvège pose tout de suite son jeu tout en contrôle, bâti sur des passes très propres en défense à partir desquelles elle construit ses offensives. Elle installe ainsi son hockey, y compris pendant la première pénalité tricolore de Roussel. Le rôle des arrières français est différent, car ils sont plus amenés à participer à l’offensive. Un registre qui convient évidemment à Kevin Hecquefeuille, dont la permutation avec Bellemare désarçonne la défense adverse jusqu’à provoquer la première pénalité de Sveum.
Celle-ci ne donne rien, mais dans la foulée, Andreas Martinsen, qui vient de se prendre une charge, accroche Anthony Guttig. Non content de provoquer la pénalité, le Dijonnais la concrétise, au poteau droit, au rebond d’un tir de Bellemare (1-0, 14’33 »).
Les Norvégiens finissent mieux le premier tiers-temps. Une passe croisée du revers d’Andreas Martinsen trouve Martin Røymark qui tire sur le poteau. Marius Holtet dirige une longue séquence d’une minute en zone offensive, repiquant dangereusement dans le slot pour un tir à bout portant. C’est le débutant en bleu Charles Bertrand qui parvient à ressortir ce palet au bout de ce marathon défensif.
La deuxième période s’avère décisive. La France tue d’abord une minute de double infériorité, après une dureté de Da Costa et un retard de jeu de Desrosiers, sanctionné sévèrement pour avoir volontairement gardé le palet dans son gant avant de le dégager.
Puis elle passe à l’attaque à la faveur d’un surnombre norvégien sanctionné. Pierre-Édouard Bellemare accélère en zone neutre et évite ainsi défenseur Brede Csiszar qui a pris un courant d’air en montant sur lui. La différence étant créée, l’ailier de Skellefteå centre pour Guttig dans le slot qui signe son doublé (2-0). Période faste pour les « bleus des bleus » puisque Charles Bertrand marque son premier but en équipe de France : son tir entre les jambes d’un défenseur bénéficie du trafic apporté devant la cage par ses coéquipiers Damien Raux et Teddy Da Costa (3-0).
Quand les défenseurs norvégiens essaient à leur tour de participer à l’offensive, cela leur réussit moins. Henrik Ødegaard se crée certes une occasion, mais sur l’action suivante, il laisse un boulevard à Laurent Meunier qui reçoit le centre de Yorick Treille en arrivant seul à la cage. Grotnes remporte son duel mais engueule son arrière.
Dans la foulée, Meunier récolte une pénalité de Forsberg dans la bande, mais les joueurs français prennent trop de temps pour contrôler le palet durant cette supériorité numérique. La Norvège profite mieux de la pénalité suivante contre Morant. Le palet remonte à la pointe pour Alexander Bonsaksen, qui feinte le lancer et sert Aleksander Rindal dans le cercle gauche pour un tir dans le haut du filet (3-1). La réaction des Scandinaves en reste là pour ce deuxième tiers car ils sont plus timides pendant les dernières minutes.
Bellemare a cependant fait trébucher Kaunismäki à sept secondes de la pause, et la Norvège reprend le jeu à 5 contre 4, sans en profiter. Ce sont alors les Norvégiens qui vont accumuler les fautes. Jonas Djupvik Løvlie fait obstruction sur Meunier puis Juha Kaunismäki donne un cross-check à Bachet dans l’enclave : 5 contre 3. Grotnes a chaud mais se saisit à temps d’un palet traînant face à Bellemare après un premier tir de Meunier. La situation de jeu s’achève par une perte de palet de Hecquefeuille et un contre avorté de Røymark.
Nouvel avantage numérique quand Bonsaksen retient Fleury. Le jeu de puissance tricolore est bien en place, et la passe d’un cercle à l’autre de Meunier est bien reprise par Desrosiers, mais Grotnes détourne de la jambière. Autant de séquences favorables regrettées quand la Norvège revient à cinq et réduit la marque : un tir de la bleue d’Ødegaard est repoussé par Quemener, mais Mats Olsen plonge sur le rebond (3-2). La France reste sous la menace d’un retour, à force de ne pas convertir ses occasions. Nicolas Arrossamena se présente seul devant la cage mais son revers touche le bras de Grotnes, assez chanceux.

Yorick Treille ayant légèrement retenu un Norvégien avec le bras, les Bleus doivent aborder la prolongation en infériorité. Au premier engagement en zone offensive, Roy Johansen en profite même pour sortir son gardien et jouer dans une situation effective de 5 contre 3. Juste avant que la pénalité se termine, Nicolas Besch s’empare du palet et envoie une véritable ogive qui passe cependant à deux mètres de la cage vide. Yorick Treille part poursuivre le palet dans la bande et est bloqué par Kristian Forsberg, coupable d’une obstruction (et d’une méconduite car il râle).
C’est donc au tour de la France de jouer à 4 contre 3, sans sortir son gardien en ce qui la concerne. Pål Grotnes laisse peu de rebonds, il n’y a pas intérêt car Yorick Treille a fait du slot son domaine durant toute la soirée. L’attaquant du Sparta Prague aura pris beaucoup de coups, mais est finalement récompensé : c’est un palet contré par un défenseur qu’il volleye au fond (4-3). Mais l’auteur du but victorieux, touché juste avant par un palet reçu dans le patin, regagne en grimaçant les vestiaires pour se faire soigner.
Les Bleus auront donc réussi leur soirée en préservant ce succès précieux pour le moral, même après avoir gaspillé leurs trois buts d’avance. Ils peuvent se satisfaire de l’intégration des nouvelles têtes et du retour gagnant d’Anthony Guttig, qui n’a pas négligé le travail défensif et a planté des buts comme en Ligue Magnus. Cette fois il n’avait pas les Canadiens Gascon et Riendeau comme à Dijon, mais les « Suédois » Bellemare et Fleury, dont la vitesse a posé énormément de problèmes aux défenseurs norvégiens.
Désignés meilleurs joueurs du match : Anthony Guttig (France) et Andreas Martinsen (Norvège)
(photos www.hockey-passion.com)
Commentaire d’après-match :

France – Norvège 4-3 après prolongation (1-0, 2-1, 0-2, 1-0)
Samedi 12 novembre 2011 à 20h00 à la patinoire Pôle sud de Grenoble. 3500 spectateurs.
Arbitrage de Jimmy Bergamelli et Savice Fabre (FRA) assistés de Matthieu Barbez et Matthieu Loos (FRA).
Pénalités : France 18′ (2′, 8′, 8′, 0′), Norvège 40′ (4′, 4′, 10’+10′, 2’+10′).
Tirs cadrés : France 45 (11, 11, 19, 4), Norvège 24 (7, 8, 7, 2)
Évolution du score :
1-0 à 14’33 » : Guttig assisté de Bellemare et Manavian (sup. num.)
2-0 à 27’34 » : Guttig assisté de Bellemare et Besch (sup. num.)
3-0 à 28’25 » : Bertrand assisté de Roussel et Raux
3-1 à 33’55 » : Rindal assisté de Bonsaksen et Hesbråthen (sup. num.)
3-2 à 51’50 » : Olsen
3-3 à 58’55 » : Røymark assisté de Solberg et L.-E. Spets (sup. num.)
4-3 à 63’14 » : Y. Treille assisté de Hecquefeuille (sup. num.)
France
Gardien : Ronan Quemener.
Défenseurs : Vincent Bachet (A) – Kevin Hecquefeuille (A, 2′) ; Nicolas Besch – Antonin Manavian (2′) ; Johann Morant (2′) – Thomas Roussel (2′) ; Maxime Moisand.
Attaquants : Julien Desrosiers (2′) – Laurent Meunier (C) – Yorick Treille (2′) ; Anthony Guttig – Pierre-Édouard Bellemare (4′) – Damien Fleury ; Damien Raux – Teddy Da Costa (2′) – Charles Bertrand ; Nicolas Arrossamena – Loïc Lampérier – Graham Avenel.
Remplaçant : Fabrice Lhenry (G). Absent : Brian Henderson (genou)
Norvège
Gardien : Pål Grotnes [sorti de 58’08 » à 58’55 » et de 60’40 » à 61’47 »].
Défenseurs : Brede Csiszar – Alexander Bonsaksen (A, 2′) ; Aleksander Rindal (-1) – Henrik Solberg (-1) ; Juha Kaunismäki (2′) – Dennis Sveum (2′) ; Mats Mostue (+1) – Henrik Ødegaard (+1).
Attaquants : Jonas Djupvik Løvlie (-1, 4′) – Martin Røymark (C) – Lars Erik Spets (-1) ; Peter Lorentzen – Kristian Forsberg (A, 4’+10′) – Marius Holtet ; Mats Rosselli Olsen (+1, 2’+10′) – Mats Frøshaug – Andreas Martinsen (+1, 2′) ; Petter Røste Fossen (2′) – Lars Erik Hesbråthen – [Frøshaug et Csiszar].
Remplaçant : Lars Haugen (G).








































