L’effet de surprise. En début de toute compétition, c’est là-dessus que comptent les équipes prétendues un ton en-dessous pour déjouer les plus grands des favoris. Manque de chance pour la Lettonie, la Suède a débarqué en Alberta avec de la confiance dans ses poches, déjouant le Canada avant Noël 5-3. Les Scandinaves sont ici pour remporter l’or, un or qu’ils n’ont remporté qu’une fois, c’était en 1981.
Les jeunes suédois ne vont pas tarder à ouvrir le score, le fruit d’un jeu de puissance. Derrière la cage, Johan Larsson, faisant preuve d’une excellente couverture, s’appuie sur Ludvig Rensfeldt qui lui redonne. Max Friberg se place aussitôt devant le but, ce qui n’échappe pas au centre de Brynäs, le lancer balayé est fatal aux lettons qui encaissent un premier but. La soirée s’annonce longue, très longue. Ceux-ci s’accrochent pourtant et égalisent deux minutes plus tard par Toms Andersons pour ce qui constitue leur première opportunité. Ce score de parité ne va pas durer longtemps, seize secondes exactement. Johan Sundström, instigateur d’un pressing qui empêche une relance propre des Baltes, se jette sur un palet libre en zone offensive côté droit et tente un tir anodin que dévie Friberg, délaissé par deux défenseurs passifs.
Une pénalité pour surnombre va permettre aux jaunes de prendre le large, Mika Zibanejad s’en occupe, c’est 100 % de réussite en supériorité numérique en première période pour la Suède avec ce lancer frappé. Si la Lettonie s’en sortira finalement plutôt bien avant la première pause, menée seulement 3 à 2 grâce à une réalisation de Roberts Lipsbergs, parti dans le dos de l’arrière-garde suédoise, elle ne pourra transformer trois avantages qui auraient pu lui permettre d’aborder le deuxième tiers avec plus de satisfaction et d’espoir.
C’est peut-être là le tournant de la rencontre avec une Suède qui va par la suite dérouler et une Lettonie qui se retrouve tout simplement face à plus fort. Jonas Brodin envoie de la ligne bleue dans le fond, Sebastian Collberg profite alors d’un rebond généreux de la bande : 4-2 à la vingt-sixième minute. Si le match va se dérouler à sens unique, cela n’empêche pas la défense suédoise de se relâcher. Roberts Lipsbergs inscrit un doublé en dribblant dans une forêt de joueurs, écartée comme un buisson. Cependant, Erik Thorell, profitant d’un disque bien caché, et Zibanejad, une nouvelle fois en jeu de puissance, une nouvelle fois en reprise de volée, donneront un écart de trois unités à la Tre Kronor après deux périodes. Malheureusement, pour une blessure à la cuisse, le capitaine Johan Larsson ne poursuivra pas la partie.
Au début du troisième tiers, le gardien Gudlevskis réalise des miracles mais il ne pourra repousser l’échéance qu’un peu plus tard. Les Suédois mettent la pression sur sa cage et Joakim Nordström fait parler sa puissance. Max Friberg va par la suite obtenir deux nouveaux buts, d’abord exactement dans la même position que le premier, puis après un travail de pénétration de Collberg avorté mais qui permet de libérer un palet dans l’axe. C’est un quadruplé pour Friberg, lui qui n’a marqué qu’un but en 28 rencontres avec Timrå, et la sélection de Roger Rönnberg mène alors 9-3, score qui ne sera pas définitif. Le dernier but de Zemgus Girgensons sera pour l’honneur mais il a le mérite de relativiser le succès de ses adversaires Un festival offensif certes à l’arrivée mais un Johan Gustafsson pas très chaud (neuf tirs bloqués en 60 minutes) et une brigade défensive un peu trop sûre d’elle et pas vraiment imperméable. Encore beaucoup de travail en perspective avant de pouvoir prétendre à cet or tant souhaité…
Élus joueurs du match : Nikita Jevpalovs pour la Lettonie, Filip Forsberg pour la Suède.