C’est l’heure ! L’heure pour les Suédois de prendre un chemin qu’ils espèrent arpenter jusqu’à la médaille d’or. L’heure pour les Suédois de briser cette série embarrassante de six revers consécutifs en préparation. L’heure pour les Suédois de profiter enfin de l’important contingent de joueurs NHL (14 si on ajoute le « pigiste » d’Ottawa Silfverberg) mis à leur disposition. La Norvège, dont l’objectif est de se frayer un passage vers les quarts de finale, est tout de même à prendre au sérieux.
D’abord parce que les Ours Polaires comptent une quinzaine d’expatriés « suédois » dont plusieurs pointures de l’Elitserien. Mais également parce que, il y a un an, la Tre Kronor tombait dans le panneau, les Norvégiens remportant en ouverture leur premier succès de leur histoire face à la Suède dans le cadre d’une rencontre de championnat du monde. Un an après le cauchemar, Mathis Olimb, talentueux attaquant de Frölunda, promet une nouvelle fois l’enfer.
Même si un triomphe de l’équipe suédoise senior, après les juniors, est très attendu, le « Globen » de Stockholm est à moitié plein malgré les nombreuses stars sur la glace.
Ce match aurait pu commencer de la meilleure des manières pour les Suédois, quand Lars Erik Spets avait rejoint le banc des pénalités pour avoir fait trébucher Gabriel Landeskog. Oubliant peut-être la rigueur du règlement international, Johan Franzén est également emprisonné pour une crosse haute qui aurait pu passer inaperçue en NHL, les deux équipes sont à 4 contre 4. Une configuration dont profite la Norvège qui passe tout près de l’ouverture du score : Per-Åge Skrøder frappe fort de la ligne bleue, Jonas Holøs suit le rebond mais sa tentative longe la ligne but alors que Jhonas Enroth, couché, était largement battu. Tout au long de la partie, les hommes de Roy Johansen vont prendre l’initiative à la bleue en s’appuyant sur leurs quelques tireurs de bazooka.
La Suède tente de se rattraper par Viktor Stålberg, reprenant devant le but une passe de Niklas Kronwall, et Jakob Silfverberg, s’offrant un bon tir du revers. C’est le bouclier de Enroth que touche Martin Røymark à la 11e minute. La rencontre va quelque peu se pourrir par quelques règlements de compte : le fait générateur intervient lorsque le puissant Henrik Zetterberg essaie de passer en force, il est alors projeté par Ole-Kristian Tollefsen sur le portier Lars Haugen. À 4 contre 3, Erik Karlsson sert son nouveau coéquipier des Sénateurs Jakob Silfverberg qui bat Haugen d’une belle reprise de volée (1-0, 16’48 »). Staffan Kronwall, Zetterberg et Niklas Persson se créent de bonnes occasions mais la Norvège, dans son match, ne reste qu’à une longueur de retard lorsque la sirène retentit.
La deuxième période aura à peine débuté, que la Norvège surprend tout le monde en égalisant. Mads Hansen frappe fort, on pense à une déviation de Per-Åge Skrøder mais la trajectoire du palet est détournée par Enroth lui-même, le but étant attribué à Hansen (1-1, 20’20 »). L’égalité sera temporaire puisque, deux minutes plus tard, Niklas Hjalmarsson fait mine de contourner la cage puis il fait marche arrière, repasse devant le but et sert dans son dos Marcus Krüger, confortablement installé au poteau droit (2-1, 22’29 »). Si Marius Holtet parvient à inquiéter Jhonas Enroth, les joueurs suédois commencent à se trouver de mieux en mieux.
À la 32e minute, Zetterberg place un tir dangereux, Loui Eriksson manque le cadre pour quelques centimètres sur le rebond. Puis, quand la ligne Krüger – Stålberg – Alfredsson revient sur la glace, on croit voir un jeu de puissance suédois, tant les Norvégiens semblent souffrir. Lui aussi de retour sur la glace, Loui Eriksson adresse un slap puissant, la poursuite s’allume mais ce n’est que le poteau qui résonne. Le même Eriksson manquera par la suite une cage presque vide lorsque Henrik Zetterberg prolongera vers son aile gauche une passe à l’origine de Daniel Alfredsson. La Norvège essaie de se montrer dangereuse avant la deuxième pause par Røymark, qui déborde un Niklas Kronwall surpris par sa vitesse, ainsi que par Mathis Olimb et Patrick Thoresen qui n’arrivent pas à profiter des rebonds qui leur sont offerts.
Les deux sélections se retrouvent à 4 contre 4 au début de la troisième période. En possession du puck sur la droite, Loui Eriksson patiente, relaie avec Zetterberg et se décide à finaliser l’action en plaçant le disque dans un trou de souris, au-dessus de l’épaule de Lars Haugen (3-1, 44’18 »). Alors que Landeskog est sanctionné, la Suède s’offre un 2 contre 1, Zetterberg joue les égoïstes et touche la plaque de Haugen. Par la suite, les Norvégiens s’offrent quant à eux un 3 contre 1, Olimb sur son aile droite transmet à Røymark qui se casse les dents sur le mur de la Tre Kronor. Malgré les tentatives de Stålberg, Hansen, Karlsson et Franzén, le score restera inchangé.
La Suède démarre du bon pied ce Mondial 2012, les esquisses de ses stars NHL s’avérant prometteuses. La mauvaise série est d’ores et déjà oubliée. Face à elle, la Norvège n’a pas démérité en s’appuyant sur un Lars Haugen brillant, qui a montré un talent de gardien de KHL, et en endossant de manière décomplexée un costume de quart de finaliste potentiel malgré la différence évidente de calibre aujourd’hui.