Pour le Bélarus, ce championnat du monde à domicile a débuté dans la difficulté par une lourde défaite 1-6 contre les Américains. Dans le même temps, la Lettonie a battu la Finlande, et le Kazakhstan a pris un point contre l’Allemagne. Autant dire que les points commencent à valoir très cher dans ce groupe B. Le pays-hôte ne peut pas se permettre une défaite dans ce deuxième match, au risque d’être dans une position délicate pour le maintien.
Certes, le Bélarus a régulièrement battu le Kazakhstan en championnat du monde, déjà 2-0 en 2005 et 7-1 en 2006 lors du premier passage de l’entraîneur canadien Glen Hanlon, puis plus récemment 5-2 en 2010 et 3-2 en 2012. Mais cette dernière confrontation, durant laquelle il aura fallu remonter deux buts de retard, prouve bien que les valeurs se nivellent.
La 100e sélection du défenseur Vladimir Denisov se déroule donc dans une atmosphère fébrile. L’article du tabloïd suisse Blick sur un possible passage de Glen Hanlon à la tête de l’équipe de Suisse a encore tendu l’atmosphère dans le camp du Bélarus, privé d’un attaquant-clé – Andrei Kostsitsyn – suspendu.
Le début de match n’est pour rassurer une Minsk Arena parée de rouge. Le Kazakhstan tue une première pénalité, et sitôt revenu au complet, Andrei Gavrilin entre en zone offensive en toute décontraction. Il arrive de manière étonnante à repiquer sans être inquiété entre Aleksei Ugarov et le défenseur Kirill Gotovets, avant de marquer dans la lucarne proche (0-1). Les joueurs d’Asie centrale paraissent idéalement dans leur plan de jeu : ils gagnent les duels, s’appuient sur leur gardien Eremeïev et placent de dangereuses contre-attaques. Ce n’est qu’en fin de première période que le Bélarus arrive à construire un peu de jeu.
Reste l’éternel défaut du Kazakhstan, son indiscipline. Les deux pénalités de Lakiza au premier tiers-temps n’ont pas eu de conséquence, mais celle de Blokhin à la reprise, si. Mikhaïl Grabovski entre en zone et délivre une passe-abandon à Andrei Stepanov, qui marque côté mitaine (1-1). Un but qui semble redonner de l’énergie à une équipe dans le doute.
À la mi-match, le Bélarus piège le Kazakhstan sur un changement de joueurs. Depuis sa ligne de fond, Roman Graborenko trouve le relais de Stepanov à la ligne bleue qui remet aussitôt dans l’axe à Nikolaï Stasenko. Oui, le pur défenseur Stasenko, qui n’a pas marqué le moindre but en compétition officielle depuis cinq ans – en club ou en sélection – et qui ne manque pas cette chance de se retrouver seul face à la cage (2-1, photo de droite). Tellement heureux de ce but, il se jette contre le plexi qui en vibre – et 15000 supporters vibrent avec lui.
L’équipe locale est pénalisée trois fois avant la fin du tiers, mais son gardien Vitali Koval arrête plusieurs tirs compliqués. Peu improvisatrice, la formation de Hanlon forge sa victoire dans cet effort défensif en infériorité numérique.
Elle creuse même l’écart en revenant sur la glace à un homme de moins pour la dernière période. Et encore une fois, comme à la qualification olympique, c’est le naturalisé Kevin Dallman qui commet une erreur coupable pour le Kazakhstan : il perd le palet à la ligne bleue face à Aleksei Efimenko qui part en contre-attaque, dépasse les défenseurs, mais surprend tout le monde en servant en retrait Sergei Kostistsyn pour un tir instantané (3-1, photo de gauche). Le cadet des Kostistsyn esquisse même un rare sourire. Le but de Kalyuzhny parachèvera la victoire.
Le Bélarus est pleinement entré dans son championnat du monde. Le Kazakhstan a encore une longue route pour le maintien, ce deuxième maatch sans jour de repos étant toujours délicat à négocier. Il a été moins dominé que contre l’Allemagne, mais trop usé à la fin pour réagir.
Désignés joueurs du match : Vladimir Denisov (Bélarus) et Andrei Gavrilin (Kazakhstan).
Commentaires d’après-match
Ari-Pekka Selin (entraîneur du Kazakhstan) : « Félicitations. La meilleure équipe l’a emporté aujourd’hui. Nous avons eu beaucoup d’occasions, mais nous n’avons pas su les concrétiser. Nous avons commis de graves erreurs, notamment sur des changements. Et nous avons mal joué en infériorité. Un autre aspect est la fatigue de nos joueurs de première ligne, ils étaient lents. Nous avons maintenant un jour de repos pour nous préparer au prochain adversaire. La Lettonie est une bonne équipe, avec beaucoup de joueurs familiers contre lesquels nous jouons en KHL avec le Barys. »
Glen Hanlon (entraîneur du Bélarus) : « Un match vraiment difficile. Les unités spéciales ont joué un grand rôle, et Sergei Kostsitsyn s’y est montré parfait. Cette année, j’ai passé beaucoup de temps à étudier les subtilités du calendrier et les temps de récupération de chaque équipe. Je crois que nous avons bien réparti les temps de jeu entre les joueurs. C’est aussi une raison pour laquelle le trio Volkov-Efimenko-Ugarov a bien travaillé défensivement. Et à la fin, les leaders étaient souvent sur la glace. Si vous les avez observé de près, vous aurez noté avec quel soin ils ont diffusé de la confiance à leurs partenaires après la défaite contre les Américains. »
Bélarus – Kazakhstan 4-1 (0-1, 2-0, 2-0)
Dimanche 11 mai 2014 à 17h30 à la Minsk Arena. 13734 spectateurs.
Arbitrage de Lars Brüggemann (ALL) et Keith Kaval (USA) assisté de Jimmy Dahmén (SUE) et Joep Leermakers (HOL).
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