La Russie a écrasé ses plus dangereux adversaires, et elle peut maintenant dérouler vers une première place de poule déjà acquise. Pourtant, si vous vous attendez à ce qu’Oleg Znarok ait le sourire, vous ne connaissez pas le personnage. Après la large victoire 6-1 sur les Américains, il s’est dit « insatisfait du jeu de son équipe » et de « beaucoup de choses ».
Dans l’immédiat, la Russie gère pourtant remarquablement cette première phase de compétition malgré une accumulation de pépins. Le poignet de Dmitri Orlov a cédé lors d’une mise en échec en fin de deuxième période contre les États-Unis, et les Russes ont fini le match avec cinq défenseurs, car Maksim Chudinov, bien qu’équipe, était malade. Chudinov revient ce soir, mais il manque toujours Zubarev, victime d’une coupure profonde, paraît-il jusqu’à l’os, même s’il se dit bientôt prêt. Quand on sait que les Russes jouent habituellement à huit arrières, les lignes paraissent décimées.
Ce n’est pas mieux en attaque. Sur les quatre centres initialement prévus, Loktionov est définitivement blessé, Shipachyov est suspendu jusqu’à dimanche, et Anisimov joue avec un doigt cassé ! Les polyvalents Tikhonov et Kalinin comblent les trous, mais l’effectif offensif est fragile.
Or, comme Kalinin a servi de premier joker, il ne reste plus qu’une place de libre. Défenseur ou centre ? Il semble que la Russie ait choisi : ce sera un centre… et il s’appelle Evgeni Malkin, éliminé la nuit dernière en NHL.
La Russie doit déjà se préoccuper du match du soir contre le Kazakhstan, avec toujours des doubles présences du capitaine Ovechkin. Une passe de Danis Zaripov à travers la zone neutre sert Aleksandr Ovechkin qui élimine son vis-à-vis à la ligne bleue et trouve la déviation de Sergei Kalinin à bout portant, sans réussite. Comme hier face à la Lettonie, on aura remarqué que la paire défensive kazakhe a laissé un joueur partir dans son dos en regardant le palet…
Malgré ce trou d’air, le Kazakhstan résiste face à une Russie qui caricature son jeu. Après avoir dépassé la défense, Viktor Tikhonov commet un excès d’altruisme en passant du revers à Sergei Plotnikov, pas forcément mieux placé. Mais le match bascule dès la première faute du Kazakhstan, une crosse haute de Spiridonov qui atteint Burmistrov au visage. Après une percée axiale d’Ovechkin, Plotnikov prend un rebond en cage ouverte (1-0).
Ovechkin est sanctionné pour une minuscule poussette de la crosse à deux minutes de la fin du premier tiers, mais le Kazakhstan ne profite pas de cette supériorité numérique.
La Russie, au contraire, convertit ses trois premiers jeux de puissance ! Zaripov trouve une brèche en entrée de zone, puis Yakovlev, dans le cercle droit, tire du poignet juste au-dessus de la botte droite d’Ivanov (2-0). Plotnikov passe à Tikhonov qui sort de la ligne de fond vers le slot et qui prolonge jusqu’à Danis Zaripov au poteau gauche (3-0). Ari-Pekka Selin demande un temps mort pour arrêter l’hémorragie et demander à son équipe de cesser absolument de faire des fautes.
Restent les erreurs d’inattention… Nikolaï Kulyomin vole le palet par-derrière à Dmitri Upper dans sa zone, puis vire de bord vers l’enclave et marque d’un tir du poignet côté plaque (4-0).
En fin de deuxième période, un tir de Kulyomin avec écran d’Anisimov passe sous les bottes d’Ivanov, et file vers la ligne avant d’être dégagé… L’action se poursuit par une bonne séquence installée du Kazakhstan qui finit par provoquer une faute de Kalinin. L’arbitre revient alors à la vidéo : le palet paraît avoir franchi la ligne sur le ralenti, mais en fait il manque quelques millimètres pour qu’il la franchisse à 100% !
La Russie tue la pénalité à cheval sur deux tiers-temps… et marque dès qu’elle revient au complet. Avec sa vitesse de conduite du palet, Viktor Tikhonov entre en zone sur la droite, puis lance un exceptionnel jeu en triangle qui part de Tikhonov et revient à Tikhonov, arrivé entre-temps au poteau gauche, avec des relais d’Ovechkin et Plotnikov (5-0). Ma-gis-tral !
Le Kazakhstan ne ménage pas ses efforts. Kevin Dallman, de la crosse, parvient in extremis à subtiliser le palet à Shirokov qui avait sembler le feinter en 1 contre 1 par son patinage. Panshin réduit ensuite le score à 5-1. Litvinenko retient Burmistrov, mais un spectaculaire plongeon d’Ivanov frustre Kalinin qui pensait au rebond en cage ouverte. À la fin de la prison, une longue passe de Blokhin met sur orbite Spiridonov qui tire sous le bras droit de Bobrovsky (5-2). Le gardien russe, qui avait eu peu à faire et entrevoyait un blanchissage, peut être frustré de ce relâchement.
Le résultat est plus « gentil », mais la Russie n’en a pas fini. Vasilchenko repart en en prison à une minute de la fin. Après un travail dans la bande de Zaripov, Tikhonov sort du coin pour se diriger vers le slot, fixe le défenseur et sert Plotnikov seul face au but (6-2). Aleksandr Burmistrov ajoute même un but à six secondes de la fin, son premier point du tournoi, qui doit tout au travail de Dadonov (7-2, photo de gauche).
Le grand perdant de ces victoires russes, c’est Shipachyov, car on voit mal comment il récupérera son poste en première ligne à la fin de sa suspension, poste occupé par un Tikhonov déchaîné. La ligne Ovechkin-Tikhonov-Plotnikov occupe maintenant les trois premières places du classement des marqueurs…
Commentaires d’après-match
Kevin Dallman (défenseur du Kazakhstan) : « Nous manquons de concentration. La Russie est forte dans toutes ses lignes, du gardine à l’attaque. Nous avons essayé de jouer compact au maximum afin de laisser aussi peu de libertés que possible aux adversaires dans notre zone, mais comme vous l’avez vu, cela n’a pas été possible. »
Oleg Znarok (entraîneur de la Russie) : « Nous avons commencé le match avec le mauvais hockey. Nous voulions les plus belles actions. Nous avons parlé au vestiaire après la première période, et notre hockey a ensuite été différent. On a observé la suite avec plaisir. Merci aux fans pour leur soutien. Je vais communiquer avec Malkin ce soir. Quoi, les défenseurs ? En attaque aussi, nous avons un problème. Anisimov joue sous infiltrations. Vous avez quelque chose contre Malkin ? C’est un grand joueur. Une incompabilité avec Ovechkin ? C’est absurde. Ab-sur-de. Et pourquoi je ne les mettrais pas sur la même ligne ? En supériorité, par exemple. Je ne vois aucun problème. Les deux peuvent interagir. Vous entendez ce que je dis ? »
Russie – Kazakhstan 7-2 (1-0, 3-0, 3-2)
Mercredi 14 mai 2014 à 20h45 à la Minsk Arena. 12299 spectateurs.
Arbitrage de Daniel Piechaczek (ALL) et Jyri Rönn (FIN) assistés d’Andre Schrader (ALL) et Sakari Suominen (FIN).
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