Trois mois après son tournoi olympique loupé, la Russie a abordé ce championnat du monde comme une promenade de santé. Quatre matches, quatre victoires, 22 buts marqués pour seulement 5 encaissés, la Sbornaïa est en démonstration à Minsk.
Et alors que Viktor Tikhonov et Aleksandr Ovechkin mènent le classement des marqueurs de la compétition, l’élimination de Pittsburgh a permis le rapatriement de Evgeni Malkin. Et cet éternel débat sur l’incompatibilité Malkin/Ovechkin de ressurgir. Évidemment, il fallait bien qu’Oleg Znarok soit questionné à ce sujet. Le journaliste Aleksei Shevchenko n’a pas été déçu du voyage… Znarok trouve ce débat idiot, ne le comprend pas et a affirmé qu’il ne pourrait très bien associer la star de Washington avec celle de Pittsburgh.
Ce qui est certain, c’est que, sur le papier, Malkin offre davantage de force de frappe… comme si les Russes en avaient besoin dans un Mondial qu’ils survolent ! La rencontre de ce samedi se fait encore sans « Geno » puisque celui-ci n’arrivera seulement à Minsk que dans la journée.
Opposée à son dauphin, la Russie prend part à un match qui fait, en théorie, figure de sommet, même si évidemment peu d’observateurs auraient vu une telle position de la Lettonie. Les Baltes affrontent donc l’ogre russe avec un bilan de trois victoires (Finlande, Kazakhstan, États-Unis) pour une seule défaite (Allemagne).
Malgré cette position, peut-on éviter l’appréhension d’une telle confrontation ?
Car avant de se frotter aux mitrailleuses de la grande Russie, la sélection de Ted Nolan a pris neuf buts lors de ses deux dernières parties face aux Kazakhs et aux Américains. Rien de bien rassurant. Et la Lettonie n’est pas loin de craquer d’entrée.
Corner droit dans le camp letton, Ovechkin libère un palet grâce à son échec-avant, le puck parvient à Tikhonov, poteau gauche, qui sert ensuite à l’opposé Plotnikov mais Gudlevskis, qui a bien lu le jeu, se couche devant cette action lumineuse. La Lettonie ne se laisse pas impressionner avec un bon tir de loin de Pujacs et Indrašis, tout proche de dévier devant le slot. Et après avoir tué leur première pénalité malgré les quelques reprises d’Ovechkin, les Baltes vont prendre les devants dans ce match. Justement la grande star de Washington, devant son but, exécute un dégagement instantané à sa droite où se trouve Juris Štals qui centre pour Miks Indrašis, l’ailier du Dinamo Riga reprend de volée en envoyant la rondelle entre les jambières de Sergei Bobrovsky (1-0, 07’30 »).
Les Lettons sont devant et gènent la construction adverse. Pendant un temps. La Russie gagne le palet en zone neutre grâce encore à Ovechkin, Viktor Tikhonov jaillit couloir gauche et offre un somptueux lancer poteau opposé (1-1, 10’55 »). Une minute plus tard, Anisimov, placé poteau droit et servi par Shirokov, est à la limite de doubler la mise pour la Sbornaïa, le palet meurt dans le petit filet.
Cette dernière action a provoqué une pénalité des grenats, sans conséquence. Cette mise, la Russie la doublera donc à 5 contre 5, à l’issue d’un concours de circonstances. De loin, le défenseur Evgeni Medvedev frappe fort, le palet, contré, rebondit sur le plexiglas et revient devant le but, Gudlevskis le cherche sans succès et Sergei Shirokov en profite (1-2, 15’23 »). Le calvaire n’est pas fini. Après un gros travail derrière la cage lettone de Zaripov et Kalinin, Lavinš est poussé à la faute. Sergei Plotnikov sert poteau opposé Viktor Tikhonov, la reprise de l’attaquant du SKA Saint-Pétersbourg est certes un peu écrasée mais le palet est suffisamment haut pour qu’il se glisse entre le poteau et le bras de « Gud » (1-3, 18’12 »). Gudlevskis cède donc une troisième fois et paraît un peu moins confiant, notamment en laissant un rebond généreux à Kulyomin qui ne peut en profiter du revers.
Une interférence de Zaripov sur un engagement en fin de première période force la Russie à se présenter en désavantage numérique dès le retour des vestiaires. Une configuration qui ne la pénalise pas outre mesure malgré un lancer bien placé d’Indrašis. Et la Russie de repartir en offensive. Placé à gauche, Ovechkin transmet plein champ à Kalinin qui manque toutefois de conviction. Toujours Ovechkin qui provoque Keninš, le dribble et parvient à lancer – on ne sait pas trop comment – le puck est contré par Sotnieks qui est proche de marquer contre son camp.
Le danger letton est devenu tout relatif. Jass et Džerinš tentent bien de passer en force mais Bobrovsky couvre suffisamment la cible. Et les hommes de Znaroks continuent de déranger considérablement la Lettonie. Evgeni Dadonov, déboulant couloir gauche, protège bien son palet mais sa tentative n’est pas cadrée, tout comme Artyom Anisimov plein axe. Pas pour longtemps. Aleksandr Kutuzov balance assez fort devant le but, Sergei Kalinin contrôle, se retourne et trompe Gudlevskis (1-4, 28’04 »).
La Lettonie voit se détacher le patron russe et Zemgus Girgensons perd son sang-froid. En perdant une mise en jeu, le jeune centre de Buffalo frappe à l’entrejambes Anisimov, ce geste totalement stupide est logiquement sanctionné de 5’+20′.
On craint le pire pour les Lettons durant ces cinq minutes d’infériorité mais, finalement, les Russes tâtonnent. Un rebond de Plotnikov passe au-dessus avant que celui-ci loupe une déviation qui aurait pu être fatale. Malgré tout, les Russes dévorent la Lettonie, déboussolée. Shirokov réalise même une interception sans en profiter. Enfin, à une trentaine de secondes de la deuxième pause, une reprise d’Aleksandr Ovechkin est repoussé du bout de la mitaine par Gudlevskis.
Les efforts de la Russie se poursuivent dans le troisième tiers-temps. À l’image de cette action lourde de sens. Le repli défensif de Sergei Plotnikov est parfait, il subtilise la rondelle à Niživijs, se retourne et délivre une longue passe à Anisimov qui résiste à Galvinš dans son dos et frappe du revers, c’est toutefois sur la poitrine du portier balte étant donné la faible marge de manoeuvre.
Cette marge de manoeuvre, elle est inexistante depuis un bon moment pour la Lettonie, totalement prise à la jugulaire. Même en supériorité, elle n’offre qu’une frappe, certes puissante, de Georgijs Pujacs. Et la Russie s’offre encore de belles opportunités. À la 49e minute, Dadonov, à gauche, donne second poteau à Burmistrov mais il n’appuie pas assez sa reprise. À la 53e, l’occasion est encore plus flagrante. Kulyomin s’approche du but, Gudlevskis s’apprête à intervenir mais c’est Shirokov qui est sollicité, l’attaquant d’Omsk ne lève pas suffisamment la rondelle qui est stoppée par le bras du gardien balte, alors sur le dos !
Medvedev de la bleue qui tape le poteau, Burmistrov qui reprend après un tour de la cage de Kuznetsov, un tir au-dessus de la barre de Tikhonov après un centre d’Ovechkin, c’est pas faute d’essayer de creuser l’écart côté russe.
Au final, la Russie s’impose sans difficulté. 4-1, ce score est pluôt flatteur, tant les Russes ont affirmé encore aujourd’hui leur supériorité. Oleg Znarok et son adjoint Harijs Vitolinš n’ont donc eu aucun scrupule pour leurs retrouvailles avec la sélection lettone que Ted Nolan devra remobiliser. En effet, son équipe n’est pas encore qualifiée mathématiquement pour les quarts.
Élus joueurs du match : Kristers Gudlevskis pour la Lettonie, Viktor Tikhonov pour la Russie.
Commentaires d’après-match
Viktor Tikhonov (attaquant de la Russie) : « Nous nous sentions bien dès le début et nous nous sommes créé de bonnes opportunités. Mais dès les premiers flottements, nous avons été punis. C’était vraiment un test mental. Il s’agit avant tout d’un match d’équipe, un seul joueur ne peut pas tout faire tout seul. Tout repose sur l’ensemble des joueurs et l’essentiel est d’avoir remporté ce match. »
Lettonie – Russie 1-4 (1-3, 0-1, 0-0).
Samedi 17 mai 2014 à 12h45 à la Minsk Arena. 14427 spectateurs.
Arbitrage de Lars Brüggemann (ALL) et Aleksi Rantala (FIN) assistés de Paul Carnathan (USA) et Jon Kilian (NOR).
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