Caen se refait une jeunesse
Relégué à l’issue de Play-downs sans concession face à Lyon, le HCC a fait le choix ambitieux de commencer sa préparation face aux Ducs. Les péripéties de l’intersaison amènent les Angevins à se présenter avec leur tout nouveau coach Jean-François Jodoin et sans leurs gardiens n°1 et 2. Il n’en reste pas moins qu’Angers a un effectif de haut de Magnus, et pourquoi pas de Top 4.
Caen a également connu un été mouvementé, puisque le club n’a été validé qu’avec un COF exigeant après avoir porté un appel auprès de la CNSCG. Le président Jean-Marc Soghomonian a dû se résoudre couper Vsevolod Tolstushko, le jeune Ukrainien arrivé en renfort la saison passée. Par un heureux hasard, l’équipe compense cette perte avec un renfort de choix, puisque Valentin Claireaux se prépare sur les rives de l’Orne en attendant un contrat.
La mise en jeu est donnée devant moins de 400 spectateurs et les Ducs prennent rapidement les choses en main. La défense caennaise est acculée, elle se désorganise et Jeff May profite du désordre pour allumer la lucarne. Quentin Kello, pris à froid, est largement battu (0-1 à 00’32 »).
Est-ce la jeunesse qui rend les Drakkars timides dans ce match ? En tout cas, les errements se paient cash face à une formation expérimentée. Ainsi Erwan Pain, qui récupère un palet en zone défensive, tente de se sécuriser derrière son but mais il se retrouve face à Gaborit qui lui chipe la rondelle et sert Henderson à la bleue. Kello est à nouveau battu sur sa mitaine (0-2 à 17’17 »).
En fin de match, c’est la défense qui se projette trop à l’attaque lors d’une infériorité. Les troupes de Juret récupèrent le palet et passent dans le dos des défenseurs. Les tentatives de retour n’inquiètent pas Josh Lunden qui slalome tranquillement et marque le but de la victoire avec une parfaite maîtrise (2-3 à 52’12 »).
Pourtant, le gardien caennais n’est pas si facile à tromper. Le natif de Saint-Pierre-et-Miquelon multiplie les arrêts acrobatiques durant le match, déjouant les attaquants les uns après les autres. Il est à l’image de l’équipe constituée par Luc Chauvel : jeune avec d’excellentes dispositions à mettre en oeuvre. Une fois l’ensemble concentré, les Rouge et Bleu (en blanc pour l’occasion) déroulent. Zach Sternberg s’entend déjà bien pour relancer avec Aurélien Dorey sur le premier bloc défensif. Bobby Gertsakis est à l’aise pour s’échapper de la zone avec le palet. À l’avant, David Minarik est une fusée avec une très bonne technique qui s’infiltre facilement dans les défenses. Et Karl Léveillé a des mains, mais aussi un gabarit dont il se sert pour gratter des palets. Bref, les recrues donnent le ton : les sorties de zone sont fluides, le palet rapidement en attaque, et le tir délivré sans complexe et sans tergiversation.
Bien sûr, manœuvrer la défense des Ducs n’est pas une mince affaire. Les Caennais ont du mal à construire leurs offensives, mais plus le match avance et plus les occasions s’améliorent. Il faut attendre la première supériorité numérique pour ouvrir le score côté locaux. Et c’est Roberto Gliga qui trouve l’ouverture par une pirouette au centre de la zone, qui vient longer le poteau (1-2 à 31’49 »). Valentin Claireaux confirme l’efficacité de l’équipe en supériorité et marque au terme d’une belle échappée (2-2 à 48’11 »).
Au final, Caen s’incline logiquement, mais en ayant présenté une bonne copie. La préparation d’Angers n’est pas aussi avancée et on peut raisonnablement penser que hommes de Jodoin n’ont pas donné toutes leurs capacités, plus occupés à roder les lignes et à protéger leur jeune gardien. Les rencontres face à Tours et Courbevoie révèleront certainement mieux le vrai niveau de ces Drakkars nouvelle génération.