C’est sur la glace de Michel-Raffoux que les Sangliers Arvernes retrouvent la Division 1, quittée en 2002 pour intégrer, en compagnie notamment des Corsaires, le « Super 16« . Clin d’œil du destin, c’est à l’issue de leur troisième saison, comme leurs hôtes, que les Auvergnats avaient disparu du plus haut niveau. Les comparaisons s’arrêtent là car, si les Maritimes avaient su à l’époque s’accrocher aux branches de la Division 1, les Auvergnats avaient ensuite connu les bas-fonds, d’où ils se sont progressivement extirpés jusqu’à une dernière campagne aboutie. La route du maintien débute sur la glace des bords de la Mer du Nord, décorée depuis quelques jours de nouvelles lignes bleues faisant apparaître une zone neutre réduite à sa plus simple expression.
Antoine Richer entame sa deuxième saison avec un effectif plutôt stable. En attaque, Michael Buonincontri est remplacé par son compatriote Will Laking sur une deuxième ligne où prend place un revenant, Antoine Houque, passé comme son frère Rémi par la Marne. Le changement est le plus perceptible en défense, secteur où l’expression « retour aux sources » trouve aussi à s’appliquer. Ses bonnes prestations chez le voisin de Wasquehal ont permis à Benjamin Louf de retrouver un poste dans son club formateur, où a récemment débarqué le jeune Matteo Toneatto, passé par la formation angevine. Ces derniers éléments auront notamment pour (lourde) tâche de faire oublier Alan Dana, et Lionel Simon, de retour respectivement à Brest et à Clermont, justement.
Les supporters locaux ont déployé un tifo rappelant à leurs favoris le nom des différentes étapes de la saison. Ils animent ce soir encore une enceinte censée initier son antépénultième campagne, des panneaux aux abords de l’entrée annonçant pour 2019 le futur complexe devant être inauguré aux abords de la Halle aux Sucres.
Habitué à patienter, le public dunkerquois doit aussi attendre plusieurs minutes pour voir les vagues déferler vers la zone des visiteurs. La faute à un début plutôt entreprenant d’Arvernes très actifs au pressing.
Après quelques minutes, Dylan Célestin se chauffe sur deux lancers venus de la gauche de Dubé et Martial, tous deux terminés dans sa mitaine. Il est épargné de la menace présentée par Mikusovic, grâce à un retour de Kulha. La montée en puissance des Corsaires se poursuit par un numéro de Joé Dubé, que Rémi Houque ne parvient pas à conclure. Célestin sort encore la rondelle reprise de près par Thomas et l’essai en force de Budínský.
Le premier trio a finalement l’honneur d’ouvrir le compteur local. Echappé sur la gauche, Marek Mikusovic est empêché de lancer par Téo Sarliève, mais Vit Budínský a bien suivi pour ajuster un portier bien seul sur le coup (1-0 à 10’13″). Dans la minute suivante, Lionel Simon est à son tour bien seul face au duo Thomas – Mikosovic, le second concluant le caviar de son capitaine, après avoir pressé son ancien partenaire (2-0 à 11’56″). Son arrière Igor Cvetek contré à la ligne bleue, Dylan Célestin se rachète du bâton face au grand Slovaque, à nouveau lancé par Clément Thomas.
Sur le point de basculer lors de ce duel, le match est totalement relancé dans les secondes suivantes. Martin Kuhla s’avance et lance entre les jambes d’un défenseur adverse pour mieux surprendre Martel (2-1 à 12’56″). Dunkerque fléchit un peu plus en voyant Jordan Manzo prendre la défense de vitesse et tenter de feinter le portier québécois, qui fait l’arrêt. Dans la continuité, Léonard Nalliod-Izacard charge violemment Clément Thomas dans le dos, aux abords du but nordiste. Le numéro 16 reste étendu sur la glace alors que Toneatto écope de deux minutes pour avoir brassé l’ancien attaquant de Val Vanoise, renvoyé aux vestiaires par Monsieur Cregut (15’07″).
Le mur dressé devant la cage auvergnate empêche les Nordistes de s’échapper sur la supériorité conséquente. Le lancer de Young n’est pas redirigé vers le but, mais le Canado-Britannique persiste et trouve Dubé, pour un arrêt solide de Célestin. Dunkerque entame la deuxième période avec un homme de plus, pour quelques secondes, l’occasion de camper en zone offensive, où les alertes se succèdent : Destoop, en interceptant la relance de Sarliève, Ballet ras glace et Rémi Houque, à la recherche du haut du but, trouvent tour à tour le jeune portier sur leur route. La conclusion fait encore défaut aux hommes d’Antoine Richer, souvent à la recherche de la passe, comme Baazzi pourtant bien placé, au contraire d’adversaires plus percutants.
Une malédiction sur Raffoux?
Les Sangliers proposent un jeu plus direct et lancent dès que l’opportunité se présente. Profitant des espaces sur l’aile, Villiot accélère et fait chauffer la mitaine de Martel, dont la sortie derrière la cage passe près d’être exploitée par François Faure. Malgré la qualité technique du duo Budínský-Mikusovic, l’assistance semble ainsi douter de la possibilité d’entrevoir une victoire qui semblait se dessiner au premier tiers-temps. De quoi croire à une malédiction… En effet, depuis son retour en Division 1, le HGD court toujours après sa première victoire en ouverture de saison (prévu pour la première journée, le Dunkerque-Mulhouse de l’an dernier avait été décalé à la fin septembre).
L’électrochoc vient, comme ce fut souvent le cas ces derniers mois, de l’énergique Adam Young. Auteur d’une récupération de palet très propre aux dépens de Téo Sarliève, le défenseur lance Rémi Houque sur la droite, pour un centre dévié par Dubé arrivé à point nommé (3-1 à 32’22″). Younes Baazzi prend le relais et provoque la première faute des visiteurs depuis l’expulsion de Nalliod-Izacard, suivie d’un cinglage de Mouly sur Martial. En double infériorité, Célestin s’expose au lancer puissant de Young, qu’il écarte brillamment du bouclier. Lafrance et Thomas ne parviennent pas à cadrer, mais une nouvelle situation de 5 contre 3 se présente. En effet, Mathis Chiappino tarde à regagner son banc sur une mise au jeu, entraînant un retard de jeu, puis la crosse de Jordan Manzo heurte le visage de Jonathan Lafrance.
Diminués, les Clermontois cèdent encore, Rémi Houque isolant Joé Dubé sur le côté du but (4-1 à 38’56″). C’est avec soulagement qu’ils entendent le deuxième coup de sirène, un plongeon étant le dernier recours pour faire face à Marek Mikusovic, sur une pénalité différée. Le scénario évolue peu à la reprise. Vit Budínský travaille derrière la cage pour isoler Martial, déjoué par un Célestin bien en place. En face, Martin Kulha se démène à son tour, à la recherche de partenaires désormais moins en verve. La faute de Will Laking en zone offensive, couplée à un faire-trébucher de Ballet, a beau inverser les forces en présence, Clermont-Ferrand ne paraît pas en mesure de refaire son retard. Mauvaises passes, perte de palet à la bleue, hors-jeu mettent fin à cette séquence, de quoi faire rager Eric Sarliève.
Les Corsaires ont depuis plusieurs minutes desserré l’étau sur l’adversaire du soir. Alexandros Soumakis essaie de les surprendre en repiquant vers la cage, gardée par un Martel plus vigilant que sur l’action suivante. Sorti derrière son but, le gardien local ne peut prendre possession du disque, Kulha en profitant pour trouver le jeune Louis Duval, appelé sur le premier trio depuis l’exclusion de Nalliod-Izacard et surgi opportunément devant l’enclave (4-2 à 52’54″). Sur l’engagement, Téo Sarliève intercepte le caoutchouc et s’échappe pour trouver la lucarne droite (4-3 à 53’00″).
De quoi donner des sueurs froides à un Antoine Richer contraint d’appeler son temps-mort. Et ses troupes de craindre un improbable retour, faute d’avoir pu se mettre à l’abri au préalable. Après un dégagement interdit, le palet navigue dangereusement devant la cage, d’où il est timidement repoussé par une défense désormais acculée. Échaudés, les Maritimes opèrent par contre-attaques. Par Dubé d’abord, dont l’accélération et le centre vers Laking obligent Célestin à une nouvelle parade. Par Mikusovic ensuite, dont la vision du jeu dessine un « 2 contre 0 » nullement gâché par la paire Thomas-Budínský (5-3 à 58’28″).
Avec 92 secondes à jouer, l’issue du match ne fait plus de doutes. Ou presque… Marc-André Martel trébuche derrière son but, le disque revient sur Félix Boucher, heureux de l’aubaine (5-4 à 59’20″). Il s’agit toutefois là du dernier rebondissement d’une rencontre au scénario inégal, où les Corsaires ont alterné le chaud et le froid. Une sorte d’avertissement sans frais alors que la mauvaise série de défaites initiales, entamée en 2011, se termine. Pour leur première, les Sangliers Arvernes trouveront sûrement des motifs de satisfaction, à commencer par la prestation solide de leur jeune portier.
Commentaires d’après-match
Eric Sarliève (entraîneur de Clermont-Ferrand) : « La jeunesse a fait la différence. Les deux premiers buts sont dus à des erreurs de jeunesse et nous cédons également en infériorité numérique. Nous avons réussi à maintenir le score serré avec un but d’écart ; c’est frustrant car prendre un point aurait été encourageant. Nous avons concédé beaucoup de pénalités et il était difficile d’avoir du jus au troisième tiers-temps. Il n’y a rien à dire sur l’expulsion, c’est le règlement, même si mon joueur ne veut pas blesser le gars de Dunkerque. Les juniors ont joué, notre gardien a fait un bon match, c’est encourageant. J’espère récupérer des éléments pour les prochains matchs. »
Dunkerque – Clermont-Ferrand 5-4 (2-1, 2-0, 1-3).
Samedi 10 septembre 2016 à 18h30 à la patinoire Michel Raffoux. 457 spectateurs.
Arbitrage de Nicolas Cregut assisté d’Aurélien Smeeckaert et Jérémy Metais.
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