Les hommes d’Anthony Mortas ont franchi sans entrave le premier obstacle qui se présentait à eux hier soir, face à Brasov (6-0). Mais ils savent que la partie du jour sera autrement plus compétitive, face aux Slovènes de Jesenice. L’Acroni se retrouve en ballotage très défavorable dans la compétition à la suite de sa défaite hier contre Asiago (4-3) et la victoire de ces mêmes italiens cet après-midi contre Brasov. Mais l’effectif du coach Zupančič peut toujours espérer un alignement des étoiles, s’il réalise désormais le sans-faute.
L’Acroni semble faire le meilleur départ, profitant notamment d’un errement dans la défense samarienne, mais les Gothiques trouvent la faille dès leur première incursion : Simonsen prend un lancer depuis l’aile que Fröberg arrête, mais Aziz Baazzi a suivi et ouvre la marque (1-0, 01’43).
L’entame est idéale pour les Amiénois qui laissent franchement l’initiative du jeu aux Slovènes dans cette entame, mais portent le danger à chaque entrée en zone offensive. Buysse doit intervenir à plusieurs reprises comme aux devants de Pance puis Ščap, alors qu’à l’autre bout du glaçon Tiala reprend un rebond obligeant le gardien suédois à la parade. Et tandis que les Slovènes dominent assez nettement la conquête, ils se font punir une nouvelle fois avec une perte de palet en zone défensive, permettant à Florian Sabatier d’ajuster Fröberg pour le deuxième but (2-0, 08’54).
Ce début de match parfait au score est assez inespéré, mais ne change pas le schéma de jeu : Svetina chauffe le plastron de Buysse qui se couche ensuite sur la rondelle. Jesenice doit tout de même trouver des solutions quand Planko est envoyé au banc. Mais treize secondes suffisent pour gagner la mise au jeu, décaler Boivin qui va conclure le travail sur la droite d’un Fröberg en grande délicatesse, qui laisse sa place dans la cage (3-0, 12’55).
Urban Avsenik a l’occasion de se chauffer sur un triple arrêt impliquant Pierce, Naas et Tiala. Et ses coéquipiers d’espérer stopper l’hémorragie quand Bault inaugure le banc amiénois. Le jeu de puissance s’installe mais Buysse sort les trois-quatre palets nécessaires au maintien d’avance. En fin de période, Elo est sanctionné ce qui parachève le tiers de la guigne puisque la défense délaisse Avsenik après son premier arrêt, ce qui profite à Matima (4-0, 19’55).
Au retour aux vestiaires, le tableau porte un score en véritable trompe l’œil, tant les Amiénois ont eu un niveau de réussite qui confine à l’exceptionnel, bien aidés par une défense slovène indigne de la production offensive.
Jesenice n’a d’autres choix que de retrouver le sens du jeu, et ils peuvent trouver une aide en la pénalité de Pretnar. Mais le portier des Gothiques continue de dire non et blanchit une nouvelle infériorité. La domination jusqu’alors stérile se poursuit pour l’Acroni, alors que Boivin part en break et oblige Avsenik à un très bel arrêt. Nouvelle supériorité slovène quand Plagnat se rend coupable d’un coup de coude. Cette fois c’est la bonne ! Crnovič s’avance à mi-zone et vient trouver la lucarne de Buysse, qui encaisse là son premier but du tournoi (4-1, 28’20). Ce but pourrait-il faire trembler les Français ? Cela aurait pu si Spencer Naas ne leur avait redonné quatre buts d’avance sur la remise au jeu (5-1, 28’56).
Ce but gratté libère encore les Amiénois qui trouvent de nouvelles situations. Et quand Seršen est sanctionné, la correction ne se fait pas attendre au crédit d’Aziz Baazzi, particulièrement en jambes depuis le début du week-end (6-1, 32’43). Rien ne s’arrange dans la maison rouge, l’Acroni prend une nouvelle pénalité pour surnombre. Mêmes causes et mêmes effets : le powerplay amiénois est diablement efficace, Boivin transmet à Simonsen oublié au second poteau, et le jeune joueur vient corser la note (7-1, 37’46).
À court de solutions, le HDD Jesenice craque littéralement après quarante minutes, et permet aux hommes d’Anthony Mortas d’engranger le plein de confiance, à l’inverse des italiens d’Asiago qui quittent les tribunes à présent que la messe est dite.
Pour la troisième période, Lucas Savoye prend place dans la cage amiénoise. Pacheco part en prison, puis Pearce pour 1’19 de double infériorité locale. La défense fait le job et Savoye stoppe les tentatives slovènes sur cette phase de jeu. Les lignes d’attaque continuent pour leur part à se faire plaisir, en particulier la quatrième puisque Spencer Naas s’offre un doublé personnel à l’issue d’un mouvement collectif (8-1, 46’45).
Alors que nous entrons dans les dix dernières minutes, les deux back-ups se mettent en évidence par un arrêt acrobatique de Savoye devant Krmelj, puis d’Avsenik devant Boivin. Tiala va à son tour sur le banc, sans conséquence tant la défense amiénoise gère la situation. Les jeux sont faits depuis longtemps et le kop tente de faire partir une ola dans les travées du Coliséum. Sašo Rajsar et Eric Pance s’en vont clore le banc de punition et les Gothiques viennent ponctuer cette double supériorité d’un nouveau but du déjà inévitable Tomas Simonsen, meilleur buteur du tournoi avec cinq buts marqués en deux matchs (9-1, 59’33).
Très large victoire des Amiénois qui ont profité d’une réussite totale en première période pour dérouler ensuite et soigner les statistiques avec quinze buts marqués en deux rencontres. Peu de choses pouvaient laisser supposer un tel scénario tant les Slovènes semblaient armés pour rivaliser. Mais coupables d’avoir déjoué défensivement en début de match, ils n’ont été à aucun moment en mesure d’être compétitifs à la marque.
Ce sera donc un match pour la troisième place entre Brasov et eux demain en début d’après-midi, alors que les Gothiques tiennent leur « finale » tant attendue face à Asiago en clôture du tournoi.
Désignés hommes du match : Aziz Baazzi pour Amiens, Erik Svetina pour Jesenice
(Illustrations : Pascal Énault)
Réactions d’après-match :
Jérémie Romand (attaquant d’Amiens) : « Ce soir nous avons beaucoup de réussite offensivement, je pense que nous la provoquons aussi. De plus, le powerplay tourne bien dans ce tournoi, il était déjà efficace en saison mais ça se confirme, grâce notamment à notre petit nouveau (ndlr : Simonsen) en feu depuis deux matchs et qu’on ne peut pas arrêter ! Pour l’instant, tout roule. Il faut profiter une heure ou deux de nous être donné la chance d’être en finale demain, mais nous nous sommes tout de suite dit que le score ne reflétait pas l’équipe adverse, et que nous n’avons strictement rien faits puisque si nous perdons demain, nous restons à la maison en novembre. Dans l’état d’esprit, nous sommes tous conscients que l’on a fait le job jusque là mais qu’il reste le plus gros à faire demain.
Nous ne nous sommes pas relâchés, mais c’est un peu plus facile quand les buts s’enchaînent, avec une part de chance quand nous encaissons le premier et seul but. Ils tournaient bien et c’était un peu compliqué pour nous, cela pouvait les relancer mais on marque pratiquement sur l’engagement. Ca leur a coupé les jambes et ça nous a rendu la fin plus facile.
Demain contre Asiago, on s’attend à des similitudes avec ce soir : un patinage fort, un placement travaillé, et peut être un peu plus de frappe que ce soir, ça devrait donc être compliqué. »
Yohan Coulaud (défenseur d’Amiens) : « Nous avons eu pas mal de réussite, en faisant les choses pour en créer, nous sommes très contents de sortir avec un score aussi large. Nous bossons le powerplay depuis le début de saison, en championnat nous avions peut-être un peu moins de réussite mais là ça paye, il faut donc continuer à faire les choses de la même manière afin de conserver cette dynamique.
Le travail est une valeur du club depuis des années, on a à cœur de mouiller le maillot et quand c’est le cas, avec un respect tactique, les détails suivent. Ce serait trop bête de penser que le plus gros est fait ce soir, nous nous donnons une chance de passer au prochain tour, il y a une finale à jouer et c’est un match couperet. Il faut donc bien se reposer ce soir et revenir demain avec les mêmes intentions.
Asiago demain a des similitudes avec Jesenice, cela joue plus proprement que Brasov, ça va se jouer dans les détails : il va falloir patiner plus qu’eux, être les premiers sur les palets, jouer simplement comme on a pu le faire ce soir. C’est ainsi qu’on va se créer des occasions et limiter les leurs. Notre réussite est liée à l’état d’esprit que nous avons amené sur le tournoi, il faut continuer en mode rouleau compresseur. Le public aide beaucoup, à domicile nous avons à cœur de leur rendre ce qu’ils nous apportent, afin que ce soit une fête pour Amiens. »
Amiens (FRA) – Jesenice (SLO) 9-1 (4-0, 3-1, 2-0)
Samedi 23 octobre 2021 à 20h15 au Coliseum d’Amiens. 1700 spectateurs.
Arbitres : Zsombor Palkovi (HON) et Maksim Toode (EST) assistés de Jérémie Douchy et Clément Goncalves (FRA)
Pénalités : Amiens 12’ (2’, 4’, 6’) ; Jesenice 12’ (4’, 4’, 4’)
Tirs : Amiens 37 (15, 13, 9) ; Jesenice 34 (13, 10, 11)
Évolution du score :
1-0 à 01’43 : Baazzi assisté de Simonsen
2-0 à 08’54 : Sabatier
3-0 à 12’55 : Boivin assisté de Bruche et Lopachuk (sup. num.)
4-0 à 19’55 : Matima assisté de Romand et Baazzi (sup. num.)
4-1 à 28’20 : Crnovič (sup. num.)
5-1 à 28’56 : Naas assisté de Baazzi
6-1 à 32’43 : Baazzi assisté de Naas (sup. num.)
7-1 à 37’46 : Simonsen assisté de Boivin et Pretnar (sup. num.)
8-1 à 46’45 : Naas assisté de Tiala
9-1 à 59’33 : Simonsen assisté de Coulaud (double sup. num.)
Amiens
Attaquants :
Baptiste Bruche – Alexandre Boivin – Stanislav Lopachuk
Rudy Matima – Jérémie Romand (A) – Antonin Plagnat (2’)
Florian Sabatier – Tomas Simonsen – Joey West (A)
Elgin Pierce (2’) – Taavi Tiala (2’) – Spencer Naas
Défenseurs :
Romain Bault (C, 2’) – Klemen Pretnar (2’)
Skylar Pacheco (2’) – Aziz Baazzi
Dan Gibb – Yohan Coulaud
Nicolas Leclerc
Gardien :
Henri-Corentin Buysse puis Lucas Savoye à 40’00
Jesenice (2’ pour surnombre)
Attaquants :
Eric Pance (A, 2’) – Eetu Elo (2’) – Jesperi Viikilä
Nejc Brus – Erik Svetina – Sašo Rajsar (A, 2’)
Patrik Rajsar – Gašper Glavič (C) – Luka Ulamec
Jaša Jenko – Gašper Seršen (2’) – Miha Krmelj
Ahmet Jakupović
Défenseurs :
Aljoša Crnovič – Nejc Stojan
Žiga Urukalo – David Planko (2’)
Andraz Zibelnik – Luka Ščap
Nik Širovnik
Gardien :
Oscar Fröberg puis Urban Avsenik à 12’55
Absent : Tim Kočar