Gap se déplace sur les bords de Seine. Le patron du classement, solide, arrive, sur l’île Lacroix, empli de confiance, après une victoire contre Grenoble leader à la moyenne que les Rapaces ont réussi à réduire (momentanément ?) au rang de subalterne. Au-delà des compteurs de Golicic, Correia, Gutierrez et Sislannikovs, la moyenne de buts encaissés par Junca (1,14) est impressionnante. Gap sait livrer la marchandise dans les duels. Les joueurs d’Éric Blais tirent aussi un bon parti de leurs unités spéciales, là ou ceux de Fabrice Lhenry équilibre simplement les leurs actuellement. Les deux premières lignes offensives tractent moins haut le RHE. Les limites de la suffisance rouennaise ont failli être atteintes à Anglet (5-4 après prolongation) alors que l’implication collective avait été généreuse contre Cergy.
La foule présente a assisté à un excellent spectacle. L’engagement, l’intensité, les sept buts et le suspense a contribué à une superbe soirée. Pour ne rien gâcher, les favoris des spectateurs l’ont emporté.
Malgré une mitaine peu heureuse sur le tir d’Axel Tarabusi qui cause l’ouverture du score hapençaise (0-1 à 17’51), Tonin Caubet a réalisé 28 arrêts. Le jeune remplaçant de Pintaric, blessé, n’a rien donné aux Rapaces pendant que ses coéquipiers jouaient en infériorité. Il a frustré Golicic (0’26) se présentant à deux-contre-un, a gagné son duel face à Sislannikov (15’32), a été au front opposé à Thillet à bout portant (16’28), a vu clair devant Correia dans le trafic (31’39) et s’est dressé sur le tir de loin de Cirgues (32’15). Tonin Caubet a aussi sauvé une balle de match dans le dernier tiers. Compact opposé au tir de volée de Sébastien Rohat (44’17), il n’a pas laissé de seconde chance aux visiteurs.
Pour bâtir son succès, le RHE a pu compter aussi sur un bon travail défensif, en complétant son échec-avant (Cantagallo à 11’22), en étant solidaire en défense (Boivin à 29’50), en coupant des passes (Cantagallo à 33’32), en ne laissant pas de place dans le slot (Roman à 35’43), en contrant des tirs d’adversaires en bonne position (à 39’26).
Les hommes d’Éric Blais ont trouvé la solution au début de la dernière période. Alors mené 3-1, Julien Correia, dans le slot, a repris, dans un filet ouvert, le retour de tir de Langlais (3-2 à 40’22). Puis moins de quatre minutes plus tard, les visiteurs égalisent. Le tir d’Egor Gainetdinov, déclenché après son entrée en zone, dévié par Elorinne, a surpris Caubet sur sa droite (3-3 à 43’54). Dans les tribunes, on commençait à regretter le poteau qu’avait trouvé Dylan Yeo (37’46).
Malgré la douche froide régnant sur Pechalat, Gap n’a pourtant pas saisi le momentum. Nous l’avons vu plus haut, dans le tournant du match, Tonin Caubet a sauvé son équipe en stoppant le tir sur réception de Rohat. Ses partenaires ont alors réenclenché la première.
Julian Junca a terriblement bien fait face aux offensives normandes. Chaud, il avait déjà exécuté un double arrêt face à Tessier et Lampérier au début des ultimes vingt minutes (41’27). Le gardien gapençais a prolongé sa démonstration ensuite. Il a frustré Guimond devant son enclave, servi par Bedin (47’32). Impeccable, il a bien lu la feinte sur le tir de pénalité de Boivin (49’34). De la jambière, il a écœuré deux fois Vigners (50’24 & 57’38). En infériorité, il a été presque incrédule des tours de cage de Lampérier (51’53) et Vigners (53’10).
Julian Junca a souvent été aidé par sa défensive. Arnaud Faure (4’46), Gainetdinov (39’26), Meisaari (43’30) et Yohan Coulaud (55’10) ont bloqué des shoots. Malheureusement le portier n’a pas eu de soutien quand le palet frappé par Tessier a heurté son casque. Le joueur de centre, patient, a alors eu le temps de contrôler son propre rebond et d’enfiler le but gagnant du revers à ras la glace (4-3 à 57’15).
On a préféré Christophe Boivin égalisateur dans un filet ouvert, isolé au poteau droit, après un mouvement dans un petit périmètre entre Perret et Beauchemin (1-1 à 20’37), que lors de sa charge ravageuse dans le dos de Colombin, suivi d’un coup de crosse dangereux, sans que cela soit sanctionné (19’55).
Tommy Perret a quitté la glace après avoir heurté violemment la cage avec son épaule droite (49’34). C’est Valtteri Meisaari débordé par le jeune Rouennais qui l’avait fait trébucher. La faute a été sanctionnée d’un tir de pénalité (manqué par Boivin). Perret a été remplacé sur la première ligne rouennaise par Quentin Tomasino. Celui-ci s’était illustré lors d’une chance (42’01) mais rendu auparavant coupable d’une faute offensive (24’09).
Loïc Lampérier a réalisé une performance très appréciable. Il a gagné un palet dans la bande derrière la cage à Faure et adressé ensuite une passe décisive pour le but de Roman (2-1 à 27’59). Ce qui a obligé Éric Blais à prendre son temps-mort. L’orage gapençais passé, le capitaine des Dragons a été vif, dans le trafic, pour reprendre un rebond (3-1 à 36’29). Loïc Lampérier a fixé un défenseur pour laisser de la place à Tessier lors du but gagnant.
Commentaires d’après match (dans Paris-Normandie):
Anthony Guttig (entraîneur-adjoint du RHE) : « On se doutait que ça se passerait comme ça, que ça serait un match compliqué, car Gap réalise un très bon début de saison. On savait que ça serait un combat et c’est effectivement ce à quoi ça a ressemblé. C’est bien de l’avoir gagné. Je trouve qu’on a eu une bonne réaction après le match à Anglet. On a montré du caractère. Il en fallait pour aller chercher la victoire ce soir. Paradoxalement, et même si on a pris deux buts, j’ai trouvé notre troisième tiers plus abouti que le deuxième. Dans le deuxième, on a eu un gros trou d’air, après notre deuxième but, on a donné le bâton pour se faire battre. Dans le troisième, par contre, on n’a pas laissé grand-chose. Gap marque sur ses deux seules occasions. Il y a encore du travail, c’est clair, mais ce soir, on ne va pas faire la fine bouche. On est content de cette victoire. »
Rouen – Gap 4-3 (0-1, 3-0, 1-2)
Mardi 4 octobre 2022 à 20h00, à la patinoire Nathalie Pechalat. 3206 spectateurs.
Arbitres : MM. Rauline et Ernecq assistés de MM. Douchy et Simon.
Pénalités : Rouen 8’ (4′, 2’, 2’) ; Gap 6′ (2′, 0’, 4’)
Tirs : Rouen 29 (10, 8, 11) ; Gap 27 (10, 9, 8)
Supériorités : Rouen 0/2, Gap 0/3
Évolution du score :
0-1 à 17’51 : Tarabusi assisté de L. Coulaud et Meisaari
1-1 à 20’37 : Boivin assisté de Beauchemin et Perret
2-1 à 27’59 : Roman assisté de Lampérier
3-1 à 36’29 : Lampérier assisté de Vigners et Tessier
3-2 à 40’22 : Correia assisté de Langlais et Golicic
3-3 à 43’54 : Gainetdinov assisté de Sislannikovs et Langlais
4-3 à 57’15 : Tessier assisté de Vigners et Yeo
Rouen
Attaquants :
Christophe Boivin – François Beauchemin – Tommy Perret [puis Tomasino à 49’34]
Joris Bedin – Ondrej Roman – Bastien Maïa
Loïc Lampérier (C) – Kelsey Tessier (A) – Rolands Vigners
Jordan Hervé – Kaylian Leborgne – Quentin Tomasino
Arrières :
Florian Chakiachvili (A) – Dylan Yeo
Sacha Guimond – Enzo Cantagallo
Ulysse Tournier – Aleksi Elorinne
Gardien :
Tonin Caubet (28 arrêts)
Remplaçant : Mathis Thirion (G). Absents : Matija Pintaric (G, épaule), Vincent Nesa (genou), Alexandre Mallet (bas du corps).
Gap
Attaquants :
Julien Correia – Bostjan Golicic – Egor Gainetdinov
Oleg Sislannikovs – Romain Gutierrez (C) – Loïc Coulaud [puis Thillet à 40’00]
Lucas Colombin – Axel Tarabusi – Dimitri Thillet [puis L. Coulaud à 40’00]
Kevin Altidor – Sébastien Rohat – [Gainetdinov]
Arrières :
Valtteri Meisaari – Chad Langlais
Arnaud Faure – Fabien Bourgeois (A)
Yohan Coulaud – Louis Cirgues
Gardien :
Julian Junca (28 arrêts) [sorti de 58’23 à 60’00]
Remplaçant : Swan Benilsi (G). Absents : Jimmy Darier (G) et Paul Joubert.