Dans un duel entre deux des équipes aux hautes ambitions nationales, Rouen et Grenoble, ce sont les Normands qui s’imposent vendredi soir (5-3). Les joueurs de Fabrice Lhenry, qui ont mené la partie de bout en bout à 56 secondes près, se sont montrés plus tranchants que leurs adversaires au moment de boucler leurs offensives, notamment avec des buts plein de sang-froid de Kelsey Tessier, de Mallet et enfin de Yeo.
Les coéquipiers de Loïc Lampérier ont aussi dominé les jeux spéciaux en inscrivant deux (autres) buts en supériorité (Claireaux et Chakiachvili), le tout sans en encaisser en cinq infériorités ! En face, les Isérois doivent se contenter d’avoir fait jeu égal à cinq contre cinq. C’est leur seule consolation. Obtenue sur un petit îlot perdu pour ceux qui partaient en début de saison à la conquête de l’Europe tout entière ! Au classement, Rouen est comptablement toujours derrière l’ogre mais raccourci, plus psychologiquement que mathématiquement, l’écart.
En effet Grenoble, accueilli par une banderole qui démontrait qu’on avait bien suivi en Normandie le parcours européen des coéquipiers de Joël Champagne, certes très affaiblis par l’absence d’un bloc tout entier (Jalasvaara, Onno, Aubin, Bachelet et surtout Treille), n’a, ni pris le match par le bon bout, ni vraiment respecté son adversaire en ne jouant pas beaucoup son hockey. Dans tous les cas, durant le premier tiers.
Kelsey Tessier a rapidement ouvert le score démarqué dans une défense stoppée au péage de Voreppe (1-0 à 00’56). Les Maritimes, à l’exception d’un contre surnuméraire terminé par Howden (4’12), dominaient les débats, surtout dans l’intensité et grâce à une circulation rapide. La bande à Reboh souffrait dans la balustrade à cause de l’échec-avant des locaux et elle se montrait terriblement indisciplinée. À l’image de Damien Fleury qui s’est rendu au cachot à deux reprises et pour deux fautes offensives !
Dans tous les cas, cela profitait aux Normands qui, à 5 contre 3, jouaient au billard américain. Valentin Claireaux, devant la zone de Stepanek trouvait la poche (2-0 à 10’09). Juste après une tentative de réaction de la part de Nicolas Deschamps (16’57) et un nouveau duel remporté dans la bande par Dodero, une bonne transition de Boivin permettait à Mallet, en entrée de zone, de faire tout un numéro entre Lamarche et Hardy, avant que l’ailier droit ne mystifie, d’une claque aussi classieuse qu’efficace, Stepanek, du revers, au-dessus de son épaule (3-0 à 17’09). Un but qui a fait léviter toute la foule !
Hors du coup jusqu’ici, les Brûleurs de Loups s’organisaient en supériorité à cheval sur les deux premières périodes. Les leaders de la ligue Magnus étaient enfin présents sur la glace. Ils tenaient le palet. Revanchards et avec des idées sous le casque, dans les patins et les crosses. En moins de temps qu’il ne faut pour l’écrire, les vétérans, futures icônes de la « réforme Borne carrière longue », Fleury et Hardy, en moins d’une minute, ont réduit le score et presque remis les pendules à l’heure. Le capitaine des Bleus a glissé une rondelle libre, après un arrêt incomplet, dans le dos de Pintaric (3-1 à 20’47) (Photo ci dessous).
Quant au défenseur canadien Kyle Hardy, il semait la pagaille dans le cercle gauche avant le loger le puck sous la barre du gardien Rouennais (3-2 à 21’49). Malgré leur volonté de revenir dans la partie, les hommes de Aho, sur la brèche, poussés à la faute, passaient au travers du choc. Mallet (23’58), Tessier (25’12), Maïa (26’22) et Beauchemin (28’47) faisaient trembler la nation BDL. Même si les Grenoblois à un de moins, ne laissaient pas facilement s’installer les Dragons. Lorsque ces derniers remportaient (enfin) une mise en jeu en zone offensive, ils punissaient aussitôt le champion en titre. De la pointe, Florian Chakiachvili trouvait des poignets les filets de Stepanek voilé par Vigners (4-2 à 28’57).
Pourtant les Blanc ont eu trois fois une seconde chance de remonter des profondeurs lors de six minutes de jeu de puissance durant lesquelles ils ont été maladroits et sans lucidité. Peu ou pas de chances cadrées. Que des lancers imprécis (Champagne à 32’17, Deschamps à 32’34, Fleury à 37’22, Fabre à 39’18 et Koudri à 41’10).
Rouen a alors repris la main. Le momentum, les noir et jaune savent eux ce soir le faire fructifier. Stepanek et son poteau gauche ont retardé l’échéance face à Boivin (45’36), Tomasino (46’13), Tessier (47’45), Lampérier (48’09) et Vigners (50’46). Ensuite, face à Dylan Yeo monté dans l’intervalle devant lui et trouvé par Beauchemin, Stepanek a perdu un dernier duel (5-2 à 52’21) (photo ci-dessous). Un but qui soulève les poils de supporters.
Grenoble vient de rendre les armes car quand plus tard Joël Champagne parvient a réduire le score (5-3 à 58’57), Stepanek reste devant sa cage sans être remplacé par un attaquant supplémentaire.
Rouen a confirmé que ce Grenoble-là, n’était pas invincible. Tant mieux pour tous les amoureux du hockey, qui se retrouveront le 4 février, à Pôle Sud, pour une potentielle revanche. Un nouveau sommet. Mais avant, Rouen, à domicile, affrontera Bordeaux dans moins de 48 heures, avant d’aller mardi se frotter à Gap mardi pendant que Grenoble, lui, retrouvera Briançon le 24 janvier.
Rouen – Grenoble 5-3 (3-0, 1-2, 1-1)
Vendredi 20 janvier 2022 à 20h00, à la patinoire Nathalie Pechalat du centre sportif Guy Boissière.
Arbitres : Pierre Dehaen et Damien Bliek assistés de Cyril Debuche et Joffrey Yssembourg.
Pénalités : Rouen 10’ (4′, 6’, 0’) ; Grenoble 14′ (10′, 4’, 0’)
Tirs : Rouen 32 (17, 9, 6) ; Grenoble 33 (11, 12, 10)
Supériorités : Rouen 2/7, Grenoble 0/5
Évolution du score :
1-0 à 00’56 : Tessier assisté de Lampérier et Guimond
2-0 à 10’09 : Claireaux assisté de Beauchemin et Chakiachvili (double sup. num.)
3-0 à 17’09 : Mallet assisté de Boivin et Dodero
3-1 à 20’47 : Fleury assisté de Rouhiainen et F. Dair
3-2 à 21’49 : Hardy assisté de Munoz et Deschamps
4-2 à 28’57 : Chakiachvili assisté de Beauchemin et Claireaux (sup. num.)
5-2 à 52’21 : Yeo assisté de Beauchemin et Boivin
5-3 à 58’57 : Champagne assisté de Deschamps
Rouen
Attaquants :
Christophe Boivin – François Beauchemin – Alexandre Mallet
Loïc Lampérier (C) – Kelsey Tessier (A) – Joris Bedin
Rolands Vigners – Valentin Claireaux – Bastien Maïa
Quentin Tomasino – Vincent Nesa – Tommy Perret
Arrières :
Florian Chakiachvili (A) – Aleksi Elorinne
Sacha Guimond – Charlie Dodero
Dylan Yeo – Enzo Cantagallo
Gardien :
Matija Pintaric (30 arrêts)
Remplaçant : Tonin Caubet (G). Absents : Kaylian Leborgne (blessé) et Jordan Hervé (choix).
Grenoble
Attaquants :
Flavien Dair – Joël Champagne (C) – Aurélien Dair
Dylan Fabre – Nicolas Deschamps (A) – Adel Koudri
Markus Poukkula – Quinton Howden – Damien Fleury (A)
Timothé Quattrone – Julien Munoz
Arrières :
Kyle Hardy – Maxim Lamarche
Bobby Raymond – Jere Rouhiainen
Pierre Crinon – Alexandre Pascal
Gardien :
Jakub Stepanek (27 arrêts)
Remplaçant : Raphaël Garnier (G). Absents : Matias Bachelet (?), Sacha Treille (?), Janne Jalasvaara, Lucien Onno et Brent Aubin (blessés).