Angers n’a plus le droit à l’erreur. Les hommes de Jason O’Leary abordent ce match 6, le couteau entre les dents. De leur côté, 48 heures après leur victoire en prolongation, les Rouennais peuvent eux, retrouver les finales de Ligue Magnus en cas de succès sur la glace angevine, ce vendredi.
À l’image de cette habituelle opposition entre Angevins et Rouennais, la dynamique de match est toujours – ou presque – la même. Angers démarre pied au plancher et met Matija Pintaric à l’épreuve, dès les premières secondes de jeu. Angers pousse pour tenter de prendre les commandes de cette partie, mais la défense normande tient bon. Les premières incursions des jaune et noir dans la zone offensive se veulent dangereuses et Evan Cowley doit s’employer à son tour. Comme souvent dans cette série, l’équipe qui ouvre le score est la grande favorite pour l’emporter et les Ducs le savent. Très bon dans son rôle de pilier défensif, défendant fort sur l’homme, Dylan Yeo apporte aussi sa pierre à l’édifice offensif du RHE. De défenseur à attaquant, il n’y a qu’un pas. Depuis le cercle droit, il envoie un tir du poignet qui vient se loger entre l’épaule et le casque du gardien angevin, ouvrant la marque (0-1 à 07’20).
Pour les hommes de Fabrice Lhenry, le plus dur est fait : ils sont aux commandes de cette partie. Sur l’autre banc, le plus dur est désormais à faire. Angers doit renverser des Rouennais sûrs de leur hockey pour espérer arracher un match 7. Les duels sont âpres, les charges appuyées, les crosses trainent de part et d’autres et les mots doux s’échangent. Le chronomètre défile et Rouen continue de pousser, forçant Cowley à s’employer à 12 reprises au cours des premières vingt minutes. En fin de période, François Beauchemin est envoyé sur le banc des pénalités pour retenir (18’05) mais le jeu de puissance angevin ne trouve pas la faille face à Pintaric.
En deuxième période, rien ne change véritablement. Rouen domine les débats et Angers subit, tentant de répondre par des contre-attaques qui n’inquiètent pas Pintaric. Le public de l’IceParc s’exaspère alors que les Ducs sont plus que jamais dos au mur. « Mettez y de l’envie au moins » est-il possible d’entendre dans les travées de la patinoire tandis que les Angevins ont la plus grande peine du monde à se trouver en zone offensive. Brendan Harms est sanctionné d’un faire trébucher et les Normands disposent de leur première supériorité numérique (26’52). Le RHE bute sur un Evan Cowley des bons jours, qui tente de maintenir les siens à flot et qui, en maintenant ce score, permet aux Angevins d’espérer égaliser.
Après la mi-match, la vitesse de Cédric Di Dio Balsamo et le travail de sape de la 4e ligne sont utiles aux Angevins mais « Pinta » reste gardien du temple et le score reste à l’avantage des hommes de Fabrice Lhenry. Rien ne semble pouvoir empêcher les Normands de retrouver les finales du championnat de France. Lorsque la sirène vient mettre fin à ce deuxième acte, le score est toujours d’un but à rien faveur de Rouen.
Il ne reste désormais que vingt minutes aux locaux pour espérer s’octroyer un match 7. Dominés au cours des 40 premières minutes de cette partie, les Angevins sonnent la charge et donnent du travail à Pintaric. Harms (42’36) puis Halley (43’57) et Charbonneau (45’02) lancent les hostilités mais rien ne vient perturber le gardien slovène. Les Ducs se frustrent et peinent à faire la différence qui leur permettrait d’égaliser. Sur un gros travail de Torquato après une tentative de Gints Meija, Jonathan Charbonneau se retrouve seul dans l’enclave et tente sa chance. Cette dernière termine sa course dans la mitaine du gardien rouennais, impérial ce soir (46’46).
Les dix dernières minutes s’annoncent et Rouen concentre ses forces dans la défense de l’avantage acquis en première période. L’IceParc se réveille et pousse les siens mais le chronomètre défile en faveur des Normands et petit à petit, le discours des supporters angevins se résigne. Jason O’Leary demande le temps-mort et Evan Cowley sort, la mise en jeu étant remportée par Philippe Halley (57’45). Les Angevins peinent à s’installer en zone offensive et Dylan Yeo, déjà buteur, ajoute un deuxième à son compteur de la soirée, d’un tir de la rouge qui termine sa course au fond du filet désert (0-2 à 58’18).
Cowley déserte son filet une nouvelle fois, Angers tentant de rééditer sa performance face à Nitra en finale de la Coupe Continentale quelques mois plus tôt. Cette fois-ci, Florian Chakiachvili a le dernier mot et trouve le fond du filet d’un tir depuis le fond de la patinoire (0-3 à 58’59). Rouen s’impose donc trois buts à rien et obtient son ticket pour les finales du championnat de France.
Élus hommes du match : Evan Cowley (Angers) et Matija Pintaric (Rouen).
Illustrations d’Anthony Mangeard
Angers – Rouen 0-3 (0-1, 0-0, 0-2)
Vendredi 31 mars 2023 à l’Iceparc – 3 586 spectateurs
Arbitres : Nicolas Crégut et Nicolas Barbez assistés de Quentin Ugolini et Nicolas Constantineau
Pénalités : Angers 2′ (0′, 2′, 0′) Rouen 2′ (2′, 0′, 0′)
Tirs : Angers 25 (5, 8, 12) Rouen 31 (12, 11, 8)
Évolution du score :
0-1 à 07’20 : Yéo assisté de Mallet
0-2 à 58’18 : Yéo (cage vide)
0-3 à 58’59 : Chakiachvili (cage vide)
Angers
Attaquants :
Tommy Giroux – Philippe Halley – Brendan Harms (2′)
Jonathan Charbonneau – Zack Torquato – Gints Meija
Maurin Bouvet – Nicolas Ritz (C) – Cédric Di Dio Balsamo
Marius Serer – Baptiste Couturier – Téo Sarliève
Maxime Orlov
Défenseurs :
Antonin Manavian (A) – Neil Manning
Kévin Dusseau – Vincent Llorca (A)
Nick Ross – Matt Prapavessis
Gardien :
Evan Cowley (28 arrêts)
Remplaçant : Juliàn Barrier (G). Absents : Robin Gaborit (suspendu), Nik Simsic (surnuméraire).
Rouen
Attaquants :
Christophe Boivin – François Beauchemin (2′) – Alexandre Mallet
Loïc Lampérier (C) – Kelsey Tessier (A) – Rolands Vigners
Niclas Lucenius – Vincent Nesa – Bastien Maïa
Joris Bedin – Kaylian Leborgne – Tommy Perret
Quentin Tomasino
Défenseurs :
Sacha Guimond – Charlie Dodero
Florian Chakiachvili (A) – Aleksi Elorinne
Dylan Yéo – Enzo Cantagallo
Gardien :
Matija Pintaric (25 arrêts)
Remplaçant : Tonin Caubet (G). Absent : Valentin Claireaux (déchirure des muscles fessiers).