Dans un match très rythmé, rapidement devant au score, le leader au classement, Rouen, a su garder ses nerfs et être intense pendant 60 minutes. Le champion de France n’aura finalement pas (trop) tremblé face au sursitaire économique de la ligue, Cergy. En jouant à trois lignes seulement, les Jokers, qui ont souvent provoqué des décalages, mais sans aller à la cage derrière, ont manqué de suite dans leurs idées pour être efficaces et ramener quelque chose de leur déplacement sur l’île Lacroix. Pour cela un meilleur jeu de puissance aurait été nécessaire.
Très rapidement, les banlieusards ont perdu Emil Gegeris, affublé de l’épouvantable équipement de « top scorer » de la ligue, blessé en bloquant un tir de Guimond (0’19). Les coéquipiers de Matija Pintaric (97,1% d’arrêts) profitent d’un tir frappé en haut du cercle droit par Emil Kristensen, pendant que Bedin voile Ylönen, pour ouvrir le score (1-0 à 02’48).
Ne relâchant pas leurs efforts, les Dragons doublent rapidement la marque. Alexandre Mallet conteste un palet à Aurélien Dorey en haut de la zone défensive rouennaise et s’échappe avec Hascak pour aller provoquer Ylönen. Nikita Shalei, bien revenu à hauteur du Slovaque, empêche la passe. Le Canadien remporte son duel. Des poignets, il loge le palet au-dessus de la plaque du gardien international (2-0 à 08’07).
L’atmosphère va ensuite un peu changer car des fautes, assez visibles pourtant, n’ont pas été sifflées depuis le début de la rencontre. Le match semble échapper aux brassards rouges. Cela rend les joueurs assez nerveux. Chacun joue les redresseurs de torts jusqu’à ce que les muscicapidae tentent maladroitement de calmer les esprits en sanctionnant sans vraiment de lucidité. Théo Gueurif (8’40, 8’55, 9’18, 13’48) et son unité spéciale (9’10 & 10’04) insistent, en vain, en supériorité, où Yeo s’illustre au bloc-shoot pour sauver une infériorité mal engagée (14’24).
Les Dragons conservent leurs nerfs et, malgré le patinage adverse, ils reprendront leur emprise sur la rencontre, au delà de la première pause, jusqu’à ce qu’ils se fassent surprendre alors qu’ils évoluent en jeu de puissance. Aleksi Hämäläinen échappe à Guimond placé à la pointe. Le joueur de centre renverse le jeu sur la droite où Torrel est démarqué et s’échappe pour remporter son face-à-face avec Pintaric (2-1 à 27’10, photo ci-dessous).
Si les Jokers se rapprochent à une longueur, ils ne saisissent pas le momentum. Les Cergy-Pontains ne trouvent pas de solution, même en supériorité, car les Normands bougent les patins, sont bien en place et restent solidaires. Ils ont aussi recouvré un PK peu malléable.
Le RHE aurait pu (dû ?) se mettre plus à l’abri durant la période médiane où il touche un poteau (Rech à 29’58), dispose d’un moment fort autour de la 34e minute de jeu où il accule les visiteurs. Les locaux gâchent aussi une attaque surnuméraire (37’13) et un breakaway (39’49). Les oreilles de Sebastian Ylönen ont bourdonné très fort, cependant, aidé une fois par Melin (37’47), le gardien est resté très solide durant toute la période médiane (25’09, 25’46, 27’31, 34’18, 34’34, 35’04 & 38’36). De son côté, Matija Pintaric n’a pas eu autant de travail mais le Slovène a été rassurant sur des tirs peu spectaculaires mais compliqués à lire (36’09 & 36’41).
Dans le dernier tiers, les protégés du président Chaix ne faiblissent pas. Antonin Honejsek est frustré d’un but par Ylönen chaud bouillant (40’46). Ils résistent en infériorité en coupant bien des lignes de passes à l’image de Quentin Tomasino (44’27). Néanmoins, ceux du président Cuzin ont l’occasion d’égaliser lorsqu’au terme d’un petit slalom, Aleksi Hämäläinen prend un tir dans l’enclave, dérouté par Pintaric (45’42).
Les joueurs des bords de Seine ont alors la bonne idée d’être efficaces. Profitant d’un bon travail de Jordan Hervé dans la bande derrière le but et de sa passe, Rech, avec des mains solides, a été très inspiré au poteau droit pour glisser le palet dans le dos d’Ylönen, abandonné par une défensive constamment en retard, alors qu’on pouvait s’attendre à un tour de cage de la part de l’ailier (3-1 à 46’52, photo ci-dessous).
Malgré la belle réaction des coéquipiers de Patrick Coulombe qui obtiennent deux chances consécutives dont un lancer à bout portant de la recrue canadienne Tristan Crozier sur lequel Pintaric a été très « gros » (49’02), les Rouennais, en infériorité, profitent d’une envolée pleine d’audace et de maîtrise de Quentin Tomasino. Après que Milan Kytnar a pressé le capitaine adverse, le natif de Saint-Martin d’Hères récupère le caoutchouc. Au milieu de trois défenseurs, l’attaquant provoque Ylönen sur la gauche et loge la rondelle au-dessus de l’épaule du portier (4-1 à 50’48).
L’écart est suffisamment fait désormais pour ne pas s’inquiéter d’un retour des visiteurs du soir, surtout que Rouen a toujours les meilleures occasions (54’31, 54’59, 55’08). En cage vide, Emil Kristensen signe un cinquième but, son second de la soirée (5-1 à 57’24).
C’est une victoire doublement comptable pour Rouen qui conserve la première place du championnat et, dans le même temps où deux de ses adversaires directs (Angers et Grenoble) s’affrontaient, prend des points supplémentaires d’avance sur l’un deux.
Cergy doit se mobiliser maintenant dans la perspective de recevoir mardi Nice, une autre équipe en forme, car Bordeaux et Anglet, ses proches concurrents, aborderont dans le même temps des équipes à leur portée lors de cette sixième journée.
Commentaires d’après-match (dans Paris Normandie)
Fabrice Lhenry (entraîneur de Rouen) : « Très satisfait, il y a eu une grosse intensité de notre part pendant 60 minutes. On était vraiment actif dès qu’ils avaient le palet, on l’a récupéré assez vite. Juste au deuxième tiers, on s’est créé énormément de chances mais on n’était pas assez devant le gardien, il y a eu beaucoup de shoots que Seb Ylönen voyait partir. On n’a pas été assez à l’endroit où ça fait mal pour pouvoir marquer. Contre Bordeaux et Grenoble, ils avaient été très bons au troisième tiers. On s’est méfié de ça et on ne leur a pas donné grand-chose. À leur décharge ils n’avaient que trois lignes. On espérait qu’ils ne puissent pas tenir le rythme. Les quatre lignes ont travaillé tout le temps, à 4 contre 5 aussi où Quentin marque un but, c’est un bel effort d’équipe. »
Rouen – Cergy-Pontoise 5-1 (2-0, 0-1, 3-0)
Vendredi 15 septembre 2023 à 20h00, à la patinoire Nathalie Pechalat.
Arbitres : MM. Barcelo et Scolari assistés de MM. Douchy et Fauvel
Pénalités : Rouen 14’ (6′, 2’, 6’) ; Cergy-Pontoise 6′ (2′, 2’, 2’)
Tirs cadrés : Rouen 40 (11, 15, 14) ; Cergy-Pontoise 35 (12, 9, 14)
Évolution du score :
1-0 à 02’48 : Kristensen assisté de Nesa et Guimond
2-0 à 08’07 : Mallet
2-1 à 27’10 : Torrel assisté de Hämäläinen (inf.num.)
3-1 à 46’52 : Rech assisté de Hervé et Goncalves Nivelais
4-1 à 50’48 : Tomasino (inf.num.)
5-1 à 57’24 : Kristensen (cage vide)
Rouen
Attaquants :
Loïc Lampérier (C) – Milan Kytnar – Rolands Vigners
Marcel Hascak – Antonin Honejsek – Alexandre Mallet
Anthony Rech – Jordan Hervé – Quentin Tomasino
Joris Bedin – Vincent Nesa – Tommy Perret
Arrières :
Sacha Guimond – Emil Kristensen
Florian Chakiachvili (A) – Kristaps Sotnieks
Dylan Yeo (A) – Noa Goncalves Nivelais
Gardien :
Matija Pintaric
Remplaçants : Tonin Caubet (G). Absents : Francis Perron (main), Enzo Cantagallo (épaule) et Jules Boscq (cuisse).
Cergy-Pontoise
Attaquants :
Gage Torrel – Aleksi Hämäläinen (A) – Emils Gegeris puis Eliott Bourgoin à 0’19
Phileas Perrenoud – Tristan Crozier – Sayam Limtong
Théo Gueurif – Robert Baillargeon – Alex Barber
Arrières :
Vincent Melin – Daniels Gorsanovs
Patrick Coulombe (C) – Raphaël Faure (A)
Aurélien Dorey – Nikita Shalei
Gardien :
Sebastian Ylönen
Remplaçant : Olivier Richard (G). Absents : Colin Delatour, Louis Petit et Tomas Pardo (?).