L’année 2023 semble être l’année du renouveau pour les Gothiques. Comme expliqué dans notre présentation de l’équipe, l’effectif a été remanié à environ 80%. Une nouvelle identité visuelle semble aussi se dessiner, autour des monuments iconiques de la capitale samarienne, et, dernier changement en date, la nouvelle mascotte est dévoilée ce soir devant les 3000 spectateurs venus assister à cette rencontre. Exit « Gothika », voici « Gary », qui espère sans doute que son premier match sera soldé par une victoire de son équipe.
Le score aurait très bien pu évoluer très tôt dans le match d’un coté comme de l’autre. Tout d’abord, après seulement 10 secondes de jeu, la sortie complètement ratée de Richard derrière ses buts est sans conséquence pour les Jokers, car les attaquants Gothiques n’arrivent pas à envoyer le palet dans la cage vide. Puis, 20 secondes plus tard, la chute de Freadrich offre un deux contre zéro au premier bloc, mais Barber manque inexplicablement le filet désert. Le début de match est à l’avantage des locaux, mais le momentum tourne alors que Niskala (3’14) et Bault (3’57) sont pénalisés coup sur coup, offrant une opportunité de double supériorité aux franciliens.
Il ne suffit que de trente secondes au jeu de double supériorité numérique des Jokers pour trouver la faille. Le puck tourne bien en zone offensive et la défense se recroqueville sur Fouquerel. Hämäläinen est servi aux hash marks à la droite de la cage amiénoise, et envoie un lancer du poignet coté opposé. Ce dernier trouve la cible et nettoie la lucarne de l’ancien bordelais (0-1, 4’25). Les visiteurs ont une chance de doubler la marque quand Belharfi est aussi pénalisé une minute plus tard, mais le jeu d’infériorité fait le job pour tuer cette deuxième double supériorité.
Le rythme du match est assez bizarre, et les Amiénois ne semblent pas réussir à entrer dans le match. La faute aussi probablement à une glace en état déplorable, qui accroche et empêche le palet de glisser correctement. On assiste aussi a plusieurs chutes de joueur dont certaines pourraient être dangereuses si elles intervenaient près de la balustrade. On apprend aussi après le match que la plupart de l’équipe est malade, ce qui justifie en partie le faible niveau technique affiché dans cette rencontre par les hommes de Mario Richer. Les seuls joueurs en vue coté locaux sont Tomas Simonsen et Zachary Lavigne, et ce sont eux que l’on retrouve à l’égalisation.
Installés en zone offensive, le défenseur à la bleue est pressé et Simonsen récupère une mauvaise passe. Celui-ci part immédiatement en contre-attaque et est bien suivi par Lavigne. Les deux attaquants se retrouvent à deux contre un, et Simonsen feinte un lancer qui trompe tout le monde. Sa feinte était en fait une passe pour Lavigne, qui tire sur réception et propulse le palet dans la lucarne de Richard, qui, embarqué dans la superbe feinte de l’espoir français, n’a rien pu faire. (1-1, 10’26). L’égalité n’est que de courte durée : la mise au jeu est remportée par Cergy qui s’installe en zone. Le palet reste dans les crosses des Jokers, et Croizier est servi dans le haut du cercle après un duel perdu contre la bande. Il parvient à lancer maladroitement à mi hauteur, et ce tir anodin se transforme en but. Fouquerel, fébrile (et on n’apprend même après le match par Mario Richer qu’il s’est vomi dessus sur ce but), ne peut arrêter ce palet et Cergy reprend l’avantage au score (1-2, 11’11).
Obligés d’évoluer avec seulement trois blocs offensifs à cause de blessures, les Jokers font énormément d’effort et montrent aussi plus d’envie que les Gothiques. Les duels sont majoritairement remportés par les hommes de Miika Elomo, mais cette débauche d’énergie pourrait se payer en fin de match. Coté Amiénois, on ressent une fébrilité collective et une fatigue empêchant certains de mettre le coup de patin permettant de changer le rythme. Certains y arrivent néanmoins par intermittences, à l’image de Bouchard qui attaque la cage et tente de glisser la rondelle entre les jambières de Richard. Cela créer de réelles « chances de compter » , car lorsqu’ils sont installés en zone offensive, les Gothiques arrivent à se créer des occasions, d’autant que Richard laisse beaucoup de rebonds.
Les franciliens font le dos ronds mais jouent chaque attaque à 100%. Les possessions sont majoritairement ponctuées d’un lancer et les deuxième palets sont toujours remportés par les vert et rouge. D’autant que, comme trop souvent en ce début de saison, le jeu de supériorité amiénois reste muet, et pire, se retrouve pénalisé bêtement pour un surnombre. A quatre contre quatre, la combativité et l’envie des Jokers fait la différence, et ils sont récompensés. Barber rentre en zone sans être attaqué, lance à mi hauteur car il voit Melin qui masque bien Gilbert, et le défenseur arrive à dévier ce lancer pour tromper son ancien coéquipier (1-3, 18’56).
Les coéquipiers de Danick Bouchard ont l’occasion de réduire l’écart d’entrée de tiers médian avec une supériorité numérique qui n’est pas convertie. Une autre chance se présente, quand Faure accroche Boucher pour l’empêcher de reproduire quasiment geste pour geste le premier but amiénois, Simonsen étant une fois de plus à la baguette. Tessier, Lavigne, Maïa, tous se heurtent aux jambières de Richard, et Freadrich ne cadre même pas alors qu’il est seul devant la cage, ce qui symbolise les difficultés offensives des Gothiques ce soir, et en jeu de supériorité.
Les difficultés ne sont pas qu’offensives, et on retrouve les travers défensifs du match contre Anglet. Cergy joue simplement mais pose de grosses difficultés, et on est plus proche d’un but de Cergy que de la réduction de l’écart d’Amiens. Les attaquants amiénois sont particulièrement maladroits ce soir, à l’image de Maïa qui manque une cage vide après que Boucher ait récupéré le palet derrière la cage suite à bon pressing sur Richard. Les visiteurs aggravent alors l’écart sur une action similaire au troisième but des Jokers. Barber lance de la ligne bleue, et Torrel est au duel devant la cage avec Niskala. L’attaquant de Cergy prend le dessus sur son défenseur et réussi une déviation à mi hauteur et le palet change totalement de direction, ce qui trompe Gilbert. (1-4, 26’54).
Le cinquième but de Cergy représente à lui tout seul les difficultés dans les duels et dans l’agressivité des Amiénois. Limtong récupère le palet dans sa propre zone défensive en soulevant la crosse de Lavigne, et part en contre attaque. S’il perd son premier face à face contre Gilbert, il sort vainqueur de son duel avec Gibb contre la bande. Arrivant à la gauche de Gilbert, il passe à Shalei de l’autre coté dans le cercle, qui tire et marque sur un lancer qui semblait anodin. (1-5, 27’32). Freadrich est pénalisé pour dureté après avoir laissé exprimer sa frustration sur un des joueurs de Cergy, mais heureusement pour lui les Jokers ne marquent pas un sixième but.
Malgré le retard au tableau d’affichage, on ne ressent pas de révolte coté Amiénois, ce qui est pourtant la marque de fabrique des hommes de Mario Richer. Rien ne semble leur réussir non plus, car Cergy arrive à faire des sauvetages clés, que ce soit par l’intermédiaire de Richard, ou d’un défenseur, ce qui empêche le momentum de tourner et au match de s’emballer. On assiste même à un sixième but de Cergy, mais Gilbert est clairement bousculé dans sa zone, est malgré la validation du but dans un premier temps, il est ensuite refusé avec l’aide de la vidéo.
C’est alors que dans le troisième tiers, on assiste à deux minutes de folie qui relancent complètement la rencontre.
Simonsen perd le palet à cause de la glace, mais Lavigne veille et reprend le contrôle de la rondelle. Il attaque la cage et tente un revers mais Richard le stoppe de la jambière, et Bergeron, qui avait suivi est au rebond et trouve le fond des filets. (2-5, 43’43). Puis, une minute plus tard, Belharfi à la bleue tire ras de glace et trouve la crosse de Plagnat, qui dévie la rondelle et trompe Richard entre les jambières. (3-5, 44’47). Enfin, alors que les Gothiques commencent à remporter les duels derrière la cage, Maïa réussi à conserver le palet et à servir du revers Mathieu Boucher dans l’enclave qui permet de revenir à un seul petit but d’un lancer instantané en lucarne. (4-5, 45’34). Le momentum a complétement tourné et le fait de jouer à trois ligne commence à se faire ressentir du coté des visiteurs.
Les Gothiques continuent de pilonner la cage de Richard (18 lancers rien que dans ce tiers), et Cergy tente de rester dans le match en provoquant les joueurs amiénois, et écope d’ailleurs d’une pénalité pour dureté (50’05). Richard déploie sa mitaine sur Simonsen puis sur Bouchard, mais le score n’évolue pas durant cette supériorité numérique. Le temps continue de s’écouler, et on se dit que si les rouges et noirs n’avaient pas attendu les douze dernières minutes pour commencer à accélérer, le match aurait pu tourner en leur avantage. La dernière tentative de revenir intervient alors à cinquante secondes la fin, quand Shalei est pénalisé pour obstruction. Gilbert sort de sa cage et Amiens joue à six contre quatre. La cage de Cergy est prise d’assaut mais le bloc défensif plie sans jamais rompre, et ce match se termine sur ce score de 4-5.
On apprend après le match par Mario Richer que l’équipe est touchée par un virus, ce qui peut expliquer la fébrilité de ses joueurs. D’autant qu’une fois de plus, l’état de la glace n’aide pas à produire un jeu rapide et fluide, mais cela n’explique pas les passages à vide défensifs. Comme le disait Antonin Plagnat après le match contre Rouen, lorsque l’on encaisse cinq buts, il est tout de suite plus difficile de s’imposer, surtout avec des unités spéciales défaillantes, que ce soit contre les champions de France en titre, ou n’importe quelle équipe du championnat. Mario Richer refuse cependant de parler de coup d’arrêt, mais espère que ses joueurs seront remis sur pied pour le déplacement à Cergy de mardi.
Joueurs du match : Tomas Simonsen (Amiens), Aleksi Hämäläinen (Cergy-Pontoise).
Amiens – Cergy-Pontoise 4-5 (1-3, 0-2, 3-0)
Vendredi 13 octobre 2023 à 20h15 au Coliséum d’Amiens. 3023 spectateurs.
Arbitres : Nicolas Crégut et Sébastien Levasseur assistés de Jérémie Colin et Cyril Debuche
Pénalités : Amiens 10′ (8′, 2′, 0′), Cergy-Pontoise 12′ (4′, 4′, 4′)
Tirs : Amiens 46 (13, 15, 18) , Cergy-Pontoise 29 (12, 11, 6)
Évolution du score :
0-1 à 4’25 : Hämäläinen assisté de Melin et Gorsanovs [double sup. num.]
1-1 à 10’26: Lavigne assisté de Simonsen et Niskala
1-2 à 11’11 : Crozier assisté de Perrenoud et Shalei
1-3 ‘ 18’56 : Melin assisté de Hämäläinen et Barber [sup. num.]
1-4 à 26’54 : Torrel assisté de Coulombe et Barber
1-5 ‘ 27’32 : Shalei assisté de Limtong et Dorey
2-5 à 43’43 : Bergeron assisté de lavigne et Simonsen
3-5 à 44’47 : Plagnat assisté de Belharfi et Gibb
4-5 à 45’34 : Boucher assisté de Maïa et Niskala
Amiens
Attaquants :
Thomas Suire – Julien Tessier – Danick Bouchard (C)
Zack Lavigne – Kaylian Leborge – Tomas Simonsen
Bastien Maïa – Matias Lehtonen – Mathieu Boucher
Ilies Djemel – Antonin Plagnat – Rayan Belharfi
Défenseurs :
Dan Gibb (A) – Jared Freadrich
Jaakko Niskala – Justin Bergeron
Romain Bault (A) – Mathieu Mony
Gardien :
Clément Fouquerel puis Antoine Gilbert [changement à 14’26, puis sorti de Gilbert à 59’11]
Absents : Joey West (myocardite), Nicolas Leclerc.
Cergy-Pontoise
Attaquants :
Alex Barber – Aleksi Hämäläinen (A) – Gage Torrel
Théo Gueurif – Robert Baillargeon – Sayam Limtong
Tomas Pardo – Philéas Perrenoud – Tristan Crozier
Défenseurs :
Vincent Melin (2′) – Daniels Gorsanovs
Patrick Coulombe (C) – Raphaël Faure (A)
Aurélien Dorey – Nikita Shalei
Gardien :
Olivier Richard
Remplaçants : Evan Duroc (G), Raphaël Brites (D).
Absents : Sébastien Ylönen (G), Emils Gegeris, Louis Petit