Si au terme de la double confrontation contre Cergy-Pontoise Mario Richer refusait de parler de coup d’arrêt, il faut bien avouer que cette troisième défaite consécutive en championnat n’avait rien pour rassurer les « partisans ». Les Gothiques, certes touchés par un virus, semblaient en manque d’inspiration, peu en place défensivement et surtout pas en réussite devant la cage, à l’image du capitaine Danick Bouchard, qui ne compte que 3 buts cette saison alors que c’est un des joueurs qui lance le plus dans l’équipe (45 tirs, et cette statistique ne compte que les tirs cadrés).
Avec la réception des Spartiates, les Amiénois entament donc la deuxième des quatre phases aller/retour (sans avoir joué Grenoble, ndlr) avec cinq victoires pour six défaites, et vont tenter de battre des promus surprenants défensivement, car, dans un exercice 2023-2024 aussi serré, le moindre point pourra faire la différence en fin de saison.
La rencontre débute de la pire des façons pour les locaux, pénalisés pour retard de jeu après seulement dix secondes. On sait que les unités spéciales ne sont pas le fort des hommes de Mario Richer en ce début de saison (environ 74% de supériorités tuées), mais cette première opportunité pour les Spartiates ne se concrétise pas, grâce notamment à un arrêt de Gilbert après un lancer dans le slot de Stolyarov (0’52). Ce sont même les Gothiques, en rose ce soir, qui s’offrent la première « chance de compter » : Bault dégage la rondelle contre la balustrade, et Maïa s’en emparer à sa bleue. L’ancien Rouennais part en break mais Ciliak est en place et fait l’arrêt.
Le premier tiers est à l’avantage des Gothiques, qui se frottent à trois problèmes : la défense des Spartiates, très bien en place (ce n’est pas la meilleure défense de la ligue pour rien), un excellent Ciliak, mais aussi, et cela devient très répétitif, une glace catastrophique, peu propice à un jeu rapide, ce qui permettrait de faire des différences contre un bloc regroupé comme celui de Marseille. Les occasions interviennent donc à la suite d’erreurs, comme lors de ce mauvais changement de ligne des Phocéens, où Djemel trouve Lavigne, qui tente de glisser le palet entre les jambières de Ciliak, mais sans succès.
Le jeu est débridé et l’intensité est bien présente, mais c’est un match paradoxalement très fermé. Il y a très peu d’arrêt de jeu dans les dix premières minutes, et le palet va d’une zone à l’autre. Aucune équipe n’arrive à prendre l’ascendant, et il y a très peu de grosses occasions. On pourrait noter le lancer à la bleue de Parran, alors que Gilbert était masqué, mais le gardien fait un arrêt du plastron et ne laisse pas de rebond (10’58).
Ten Braak est alors pénalisé pour coup de genou (13’42), et le jeu de supériorité, emmené par Simonsen, se déploie. Le palet tourne bien en zone offensive, puis Tessier décoche un lancer, ce qui surprend Ciliak, qui, chose étonnante, laisse non pas un, mais deux rebonds. Lavigne a bien suivi, mais c’est bien Bouchard, en renard, qui se saisit de ce palet qui n’est pas gelé dans l’enclave et qui ouvre le score (14’33). Les hommes de Mario Richer ont d’ailleurs une deuxième chance en supériorité, suite à un retenir de Dufek (18’08), mais les deux tentatives en toute fin de période de Lehtonen sont repoussées par le gardien slovaque.
Le début de tiers médian est marqué par une énorme occasion des Amiénois. Revenus à égalité numérique, Simonsen et Lavigne échangent un superbe une-deux, et cela aurait pu faire 2-0 tant Ciliak semblait battu, mais Simonsen lance au-dessus de la cage. On retrouve le même trio offensif quelques minutes plus tard (23’12), mais cette fois ci c’est Leborgne qui est à la passe, et le tir du « top scorer » amiénois trouve la jambière de Ciliak qui a bien suivi le mouvement.
Les Spartiates défendent très bien, mais s’installent très peu en zone offensive, et ce sont souvent des actions individuelles qui portent le danger, à l’image de Ruel, ancien pensionnaire du Coliséum, qui attaque la cage et tente de contourner Gilbert, mais ce dernier étend magnifiquement sa jambière et conserve l’avance des siens. Puis, c’est Ten Braak, étrangement seul dans l’enclave, qui lance sur réception, mais son lancer un peu hâtif est trop sur le gardien, qui gèle la rondelle.
Simonsen (28’11) est pénalisé mais le jeu d’infériorité est en place, ce qui facilite le travail de Gilbert, qui fait deux gros arrêts coup sur coup. (Machac dans l’enclave (29’22), puis déviation de Stolyarov sur un lancer puissant ras de glace de Dufek (29’40)). Revenus à cinq contre cinq, les Gothiques auraient même pu augmenter l’écart mais les problèmes de finition ressurgissent. Freadrich, servi au deuxième poteau suite à un débordement de Maïa, casse sa crosse sur son one-timer. Puis, quelques secondes plus tard, Bouchard, trouvé par Tessier, manque inexplicablement la cage alors que Ciliak est complètement battu.
Sûrement frustré de ce raté, Bouchard est pénalisé pour retenir (31’57), mais peut heureusement compter sur Zachary Lavigne, qui fait un énorme travail contre la bande en zone offensive. L’attaquant québécois (qui semble subir plus d’une faute sur l’action) réussi a tuer entre vingt et trente secondes de pénalité, et les Marseillais n’arrivent pas à s’installer. À peine sorti de prison, Bouchard, encore lui, n’est une nouvelle fois pas récompensé de ses efforts. Il accélère à la droite du gardien et ouvre son angle pour tenter de trouver la lucarne opposée d’un lancer du poignet. Ciliak est battu, mais la barre sauve les Spartiates, au grand désarroi du capitaine amiénois qui n’arrive décidément pas à retrouver son efficacité devant la cage.
Le tiers se termine avec une supériorité marseillaise après un coup de genou de Mony (38’17). C’est l’occasion pour Gilbert de montrer pourquoi Henri-Corentin Buysse a décidé d’aller le chercher. Kadlec se retrouve devant la cage avec le palet, et fait preuve d’énormément de patience pour tenter de déstabiliser l’ancien de Cergy, qui sort un arrêt « scorpion » fantastique. Dan Gibb réalise alors lui aussi un sauvetage miraculeux, car alors que Gilbert était encore à terre suite à son arrêt de la jambière, la rondelle revient dans la crosse de l’attaquant tchèque. Le poke-check du géant canadien empêche le joueur marseillais de lancer dans la cage vide, et les deux équipes retrouvent les vestiaires sur ce score de 1-0.
Marseille augmente sa pression dans le dernier tiers, plutôt bien aidé par un arbitrage plutôt litigieux dans cette période, alors qu’il était relativement bon jusqu’ici. Plusieurs changement de lignes approximatifs marseillais ne sont pas pénalisés, mais Suire (accrocher, 44’14) et Mony (retenir, 45’40) sont envoyés en prison tour à tour alors qu’ils ne semblaient pas fautifs. Entre deux, Kalkis est lui aussi envoyé en prison (obstruction, 45’21), et Gilbert s’interpose face à Kadlek et Dvorac. Néanmoins, à quatre contre trois, Dufek fini par tromper le portier amiénois alors que le palet traînait devant la cage (46’16).
Le gardien des Gothiques manque de peu de faire une grosse erreur en toute fin de match, alors qu’il hésite à geler ou à passer le palet. Les Marseillais récupèrent la palet, sans pour autant profiter de la situation. La dernière occasion du match est à mettre au crédit de Bergeron, qui envoi un lancer frappé de la ligne bleue, mais Ciliak fait parler sa mitaine.
La prolongation, à l’image du temps réglementaire, offre peu d’occasion de chaque coté. Bouchard s’offre rapidement une triple occasion, mais ses trois tentatives sont repoussées par le gardien slovaque. Coté Spartiates, c’est Kalkis qui s’illustre, mais sa tentative est stoppée par le plastron de Gilbert, et on se dirige vers les tirs au but.
Bouchard, du revers, réussi sa tentative, et Dufek répond immédiatement. Puis le geste de la soirée est offert par Djemel, qui trompe superbement Ciliak d’un revers lui aussi après un dribble parfaitement exécuté. Ruel manque sa tentative, et ce sont les Gothiques qui empochent les deux points de la victoire.
Cette victoire fait sans doute du bien dans le vestiaire amiénois, car elle stoppe la spirale négative entamée à Marseille justement. De quoi aborder l’entrée en lice en coupe de France mardi face à Courbevoie de la meilleure des façons, avant un déplacement à Bordeaux, vendredi.
Joueurs du match : Antoine Gilbert (Amiens), Marek Ciliak (Marseille)
Amiens – Marseille 1-1 (1-0, 0-0, 0-1, 0-0) / 2-1 aux tirs au but
Vendredi 27 octobre 2023 à 20h15 au Coliséum d’Amiens. 2951 spectateurs.
Arbitres : Yann Furet et Julien Peyre assistés de Thomas Simon et Joffrey Yssembourg
Pénalités : Amiens 12′ (2′, 6′, 4′, 0′) , Marseille 8′ (4′, 0′, 4′, 0′)
Tirs : Amiens 26 (10, 7, 6, 3) , Marseille 35 (6, 13, 13, 3)
Évolution du score :
1-0 à 14’33 : Bouchard assisté de Lavigne et Tessier (sup. num.)
1-1 à 46’16 : Dufek assisté de Rockwell et Colotti (sup. num.)
Tirs au buts :
Amiens : Simonsen (manqué), Bouchard (réussi), Maïa (manqué), Djemel (réussi).
Marseille : Siraudin (manqué), Dufek (réussi), Da Costa (manqué), Stolyarov (manqué), Ruel (manqué).
Amiens
Attaquants :
Thomas Suire – Julien Tessier – Danick Bouchard (C)
Zack Lavigne – Kaylian Leborge – Tomas Simonsen
Bastien Maïa – Matias Lehtonen – Mathieu Boucher
Ilies Djemel – Antonin Plagnat – Rayan Belharfi
Défenseurs :
Dan Gibb (A) – Jared Freadrich
Jaakko Niskala – Justin Bergeron
Romain Bault (A) – Mathieu Mony
Gardien :
Antoine Gilbert
Remplaçant : Clément Fouquerel (G). Absents : Joey West (myocardite), Nicolas Leclerc.
Marseille
Attaquants :
Bryan Ten Braak – Maxence Leroux – Lucas Colombin
Fabien Colotti (A) – Teddy Da Costa (C) – Filip Dvorak
Jan Dufek – Patrik Machac – Gennadi Stolyarov (A)
Martin Kadlec – Nicolas Ruel – Paul Siraudin
Défenseurs :
Guillaume Roussel – Tommy Parran
Sasha Djigaouri – Roberts Kalkis
Tyler Rockwell – Colin Morillon
Gardien :
Marek Ciliak
Remplaçant : Florian Gourdin (G). Absent : Louis Cirgues