Les seizièmes de finale de Coupe de France voyaient l’entrée en lice des clubs de Ligue Magnus. Il y avait donc trois divisions d’écart entre Dijon et Nice, mais les Ducs n’ont pas été ridicules. Ils tenaient encore le score à 0-1 après 26 minutes de jeu, moment où les Aigles ont enchaîné quatre buts en six minutes. C’est au final une victoire tranquille 0-8 pour les Azuréens avec huit buteurs différents (Rychagov, Esipov, Kuronen, Abramov, Salve, Babka, Kopta et Sutor). Mais on retiendra aussi les 671 spectateurs venus à Trimolet, preuve que la capitale bourguignonne a encore soif de hockey de haut niveau. Rappelons que les Dijonnais sont en tête de leur poule de division 3 et visent la montée.
Les plus gros écarts sont survenus dans les confrontations entre division 2 et ligue Magnus. Évry/Viry, qui a l’habitude de rencontre la réserve de Rouen (et l’a battue deux fois en présaison), affrontait cette fois les « grands » Dragons récemment sortis de leur périple européen. Les champions de France, qui ont quatre attaquants étrangers blessés, ont intégré pour la première fois deux jeunes joueurs de leur réserve : bien entourés, Paul Le Lem (17 ans) et Fabrice Riu (19 ans) ont chacun marqué leur premier but en équipe première ! Le gardien Côme Soghomonian (prêté par Caen) est quant à lui entré en cours de match pour partager le blanchissage avec Pintaric. Quentin Tomasino et Rolands Vigners ont inscrit des doublés. Battus 0-11, les Essonniens ont toutefois fait un peu mieux que l’équipe d’Évry seule (avant la fusion), défaite 0-11 par ce même adversaire en 2010/11. À l’époque, trois mois plus tard, les Rouennais remportaient la finale à Bercy.
Le plus gros score est toutefois pour Amiens, qui s’est imposé à Courbevoie. Il y avait treize buteurs à la table picarde, dont Bastien Maia et Julien Tessier qui ont trouvé deux fois le chemin des filets. Le but des Coqs a été inscrit par Palmyre Ligué, le Suisse d’origine ivoirienne aux multiples talents qui avait arrêté le hockey pour suivre les cours de la London School of Dramatic Art. « Sangdieu ! Croyez-vous qu’il soit plus aisé de jouer de moi que d’une flûte ? », récitait l’artiste helvète quand il jouait Hamlet.
Cette phrase, les Lions de Lyon auraient pu la scander à Grenoble, arrivé en grand favori avec là encore deux divisions d’écart. Mais après avoir mis trois buts en dix minutes (par Fleury, Bachelet et Flavian Dair), les Brûleurs de Loups n’ont pas déroulé. Le grand espoir Matias Bachelet – en photo ci-dessous – a été le joueur du soir et a inscrit un deuxième but. Mais après avoir été menés 0-5, les Lyonnais sont remontés à 2-5 lors du troisième tiers, au plus grand plaisir des 2123 spectateurs à Charlemagne. Si cette belle performance peut les inspirer en championnat de D2, où ils sont pour l’instant derniers de leur poule avec 3 défaites…
S’ils n’ont pas marqué, les Sangliers Arvernes – sportivement relégués mais repêchés en D2 pendant l’été – ont dignement tenu contre Gap. Le finaliste de la dernière Coupe de France s’est imposé 6-0 avec 2 buts et 1 assist pour le jeune attaquant caennais Raphaël Chauvel.
On savait qu’il resterait une formation de D2 en course puisque deux d’entre elles s’affrontaient. Mené 0-1 puis 1-2 (buts de O’Connell et Pampanay), Montpellier a remporté le derby d’Occitanie contre Toulouse-Blagnac 3-2, par des buts Hugo Montagut, Konstantin Lavryonov et Maxence Dedreux.
Il y avait aussi des affrontements fratricides en D1. Épinal poursuit son début de saison parfait avec une victoire 4-1 à Strasbourg sur des buts de Peter Hrehorcak, Florian Sabatier et Jaroslav Markovic par deux fois. Ce derby de l’Est entre deux équipes qui s’affrontent souvent s’est joué devant 1165 personnes et a été houleux. Pears et Rapenne ont été expulsés pour une bagarre, Pierrick Hoehe pour une charge à la tête et Shanouk Boiteau pour une projection contre la bande.
Les premières pénalités ont animé l’autre duel 100% D1 entre Brest et Tours. Pablo Maltas a marqué dans la foulée du premier avantage numérique, et Peter Bourgaut pendant le second (0-2). Mais quand le capitaine Bourgaut est parti en prison, l’ex-international russe Aleksei Mikhnov a réduit le score. Tours s’est détaché à 5 contre 5 (1-4) et – après une réduction du score de Théo Fourcade – a encore inscrit un but en powerplay par Fabien Métais (2-5). Les jeux semblaient faits, mais Joe Dubé a grignoté l’écart. À trois minutes de la fin, un cinglage a été sifflé contre Belley-Pelletier. Tommy Flinck a utilisé son temps mort, sorti son gardien, et Jonathan Avenel a alors frappé à 6 contre 4. Suspense relancé. Ce n’est qu’à six secondes de la fin que Julien Msumbu a soldé la qualification tourangelle en cage vide (4-6).
Grosse ambiance pour le derby nordiste Dunkerque-Valenciennes. Les Diables rouges ont répliqué à chacun des deux premiers buts d’Antoine Torres, puis à celui du jeune Mathias Thomas. Mais quand Bradley Stonnell et Corentin Cruchandeau ont marqué deux fois à deux minutes d’intervalle, l’écart était fait. Parker Colley faisait sortir le gardien Mathis Petit avec le sixième but et Joe Winkelmann battait à froid son remplaçant Stiliadis. Le deuxième but du soir de Félix Plouffe ne faisait que ramener la marque à 7-4.
Dans l’affrontement entre les partenaires Cholet et Angers, les 960 spectateurs de Glisséo ont pu rêver jusqu’à la mi-match, car le score était encore vierge. Les Ducs ont fini par faire la différence par des buts d’Anthony Bardaro, Nikita Shcherbak, Téo Sarliève et Nicolas Ritz (0-4). C’est le gardien numéro 1 Evan Cowley (en photo ci-dessus) qui a joué, et il s’est offert un blanchissage solide, avec 27 arrêts tout de même.
Dans l’autre duel D1/Magnus, Meudon s’est même payé le luxe de mener au score avec un but d’Andrew Shewfelt après 1’15 de jeu. Une pénalité de Gage Torrel sur la présence suivante était l’occasion d’enfoncer le clou… mais c’est Cergy-Pontoise qui a égalisé en infériorité numérique par Alex Barber. Celui-ci ajoutait deux autres buts (contre un de Joan Cerda) pour faire passer les Jokers en tête, 2-3, à l’issue de la première période. Au deuxième tiers-temps, c’est le jeune espoir Sayan Limtong qui enfonçait le clou avec un doublé (2-5). Score final, 4-7 avec du spectacle. Comme quoi on peut même jouer un derby francilien avec seulement sept pénalités sifflées en 60 minutes.
Même nombre de pénalités, mais moins de buts dans le derby aquitain. Dans une patinoire de La Barre pleine, il a fallu attendre 24 minutes pour que Samuel Salonen déflore la marque, pour Bordeaux. Charles-David Beaudoin a doublé la mise en avantage numérique, mais Vincent Deslauriers a ranimé la flamme basque. C’est en cage vide que Rudy Matima a douché les espoirs d’Anglet (1-3). L’Hormadi peut se concentrer sur le championnat où il lui faut quitter sa dernière place.
3057 spectateurs assistaient à l’autre affrontement entre clubs de ligue Magnus. Patrik Machac inscrivait le 1-0 pour Marseille dès la troisième minute, mais Quentin Fauchon égalisait en fin de premier tiers-temps. Le match restait équilibré et indécis, mais à huit minutes de la fin, Bryan Ten Braak donnait la victoire aux Spartiates. Notons que c’est le jeune gardien Florian Gourdin qui a tenu la cage pour cette victoire. Les Marseillais débarqueront-ils à Paris ? Il leur reste encore trois tours à passer pour cela.
PS : le tour de Coupe de France s’est achevé ce mercredi soir avec trois rencontres.
Larges succès pour Chambéry chez le club de D3 Metz (15-1 avec notamment un triplé de Léo Lesage) et pour Chamonix, vainqueur à Morzine avec des matches à 5 points (2 buts et 3 assists chacun) pour Stanislav Lopachuk et le capitaine Clément Masson.
Le troisième match a été plus disputé. Les Français Volants ne jouaient malheureusement pas à domicile, chassés de Bercy par le tournoi de tennis, et devaient jouer chez leur adversaire de division supérieure Neuilly-sur-Marne (que leur entraîneur Jérôme Pourtanel connaît très bien). Ce sont pourtant les Parisiens qui ont ouvert la marque, en infériorité numérique, par Romans Nekludovs. Les Bisons n’ont mis que trois minutes à égaliser par Maxime Deplanque, mais il a fallu attendre la 37e minute pour que Carson Brière inscrive le but décisif. Dans le dernier quart d’heure, Savolainen, Brière et Maxence Auvitu ont donné au score une apparence trompeuse (5-1). Pierre Pawelek a dû réaliser 30 arrêts dans les cages nocéennes.