Le hasard du tirage au sort de la Coupe de France offre à Lyon un adversaire de choix avec la réception des Brûleurs de Loups de Grenoble. Au-delà du prestige de l’affiche, le contexte est particulièrement défavorable aux Lyonnais. En effet, ceux-ci n’ont pas réussi à capitaliser sur leur victoire face à Mont-Blanc lors de leur première sortie officielle de la saison au tour précédent car ils se sont inclinés lors de leurs trois rencontres de championnat. Derniers de leur poule, les hommes de Damien Raux sont en recherche de confiance avant retrouver le championnat samedi à Charlemagne pour un match face à Clermont-Ferrand qui pourrait déjà s’avérer capital pour la suite.
Grenoble, après un début de saison cahin-caha (3 victoires et 4 défaites), a trouvé son rythme de croisière et reste sur une série de 5 victoires de rang en Ligue Magnus, remontant sur le podium.
Enfin, pour l’anecdote le compte X (ex-twitter) @statsBDL a relevé que Lyon et Grenoble se sont affrontés à ce stade de la compétition le 24 octobre 2019 (soit 5 ans jour pour jour), et Lyon – alors en Ligue Magnus – était venu s’imposer 2 à 1 sur la glace de Pôle Sud. Entre temps, autres mœurs…
Les Lyonnais tentent de se mettre en évidence dès le début du match. Månsson repique vers la cage mais Raphaël Garnier – titularisé ce soir – ne se laisse pas abuser. Les Grenoblois s’installent en zone offensive et profitent d’un changement de ligne des Lions pour se projeter en avant. Treille et Koudri traversent la patinoire en une touche de puck. Le numéro 18 des Brûleurs de Loups décale Fleury qui peut ajuster la lucarne de Clément Ginier pour l’ouverture du score (0-1, 3’52’’). Le portier lyonnais doit ensuite jouer du bouclier pour détourner la tentative lointaine de Rouhiainen. Lyon souffre du pressing de Grenoble et les incursions en zone d’attaque sont rares, mais Kulha profite d’un contre favorable pour partir en contre. Son lancer frappé se heurte au bloqueur de Garnier. La réaction des visiteurs ne se fait pas attendre avec un déroulé quasi-identique au 1e but : Søberg, Farnier et Bachelet combinent pour un tic-tac-toe d’école (0-2, 5’37’’). Une fois de plus, c’est allé trop vite pour la défensive lyonnaise.
Les Isérois ne se satisfont pas du score et continuent d’appuyer. Ils conservent le palet dans leur zone offensive et multiplient les actions chaudes devant le but de Clément Ginier. À la suite de l’une d’entre elles, Lamothe et Treille s’agrippent le col de leur maillot et s’échangent des mots doux. Les tirs s’enchaînent mais le gardien des Lions retarde l’échéance en infériorité numérique. À forcer de bourdonner autour du but de Lyon, le troisième but finit par tomber à la mi-tiers de la crosse de Flavian Dair (0-3, 9’42’’).
Les Brûleurs de Loups ne relâchant pas leur étreinte, les Lyonnais enchaînent de longues séquences dans leur zone défensive et il leur est très difficile d’opérer des changements de ligne. Les incursions en territoire offensif sont rares, mais Franzino et Kulha combinent et placent Chautant en bonne position. Le tir du revers de l’ancien Spartiate ne trompe néanmoins pas Garnier très peu occupé jusqu’à lors. Les dernières minutes du tiers ne changent rien au score malgré les assauts répétés des joueurs de Grenoble.
Les Brûleurs de Loups ne tardent pas à creuser l’écart en tout début de période médiane. À peine 93 secondes après la mise en jeu, Søberg déborde la défense lyonnaise et centre en retrait pour Bachelet qui fait tinter le métal de lucarne pour le doublé (0-4, 21’33’’). Dans la minute qui suit, Mouret est pénalisé pour retenir. Les Lions souffrent mais parviennent à tuer la pénalité avec encore une parade de grande classe de Clément Ginier sur Aubin.
Loin de leur banc et acculés dans leur zone défensive, les Lions passent souvent de longs moments sur la glace sans pouvoir changer. Sûrs de leur fait, les Grenoblois font tourner le puck en territoire adverse et cherchent le « beau » but mais Clément Ginier est solide face à Bachelet puis Fleury. Les Lyonnais arrivent enfin à sortir la tête de l’eau et se montrent entreprenants. Chautant tire du revers et bute sur Garnier. L’habituel back-up de Stepanek sort ensuite la botte sur une tentative d’Estienne bien servi par Baravaglio.
À la moitié du match, Grenoble réaccélère, et conserve le palet en zone offensive. Bachelet chauffe la mitaine de Clément Ginier puis c’est Fleury qui alerte de près. Onno fait admirer son patinage et s’ouvre une ligne de tir dans le haut du slot que Daneau dévie victorieusement (0-5, 33’10’’). Les locaux s’en remettent à leur cerbère pour que la marque ne s’aggrave pas plus : Clément Ginier frustre Fleury, puis Deschamps (en faisait son arrêt allongé sur le dos !) et enfin Farnier seul en échappée.
Grenoble continue de faire le jeu en début de troisième période. Lavoie puis une descendre orchestrée par Munoz et Rondeau passent proche du but. Néanmoins, les Isérois sont moins tranchants et les Gones tentent d’en profiter, notamment par Chautant, le meilleur Lyonnais dans le champ ce soir. Ce dernier contre un palet en zone neutre et permet à Kulha d’aller affronter seul Garnier. Le Slovaque choisit d’adresser un slapshot qui passe au-dessus du gant du gardien (1-5, 47’29’’).
Reboostés par ce but et par les parades de Clément Ginier – s’impose face à Flavian Dair parti dans le dos de la défense – les Lions s’enhardissent et provoquent deux pénalités coup sur coup (Munoz pour projection contre la bande puis Onno pour coup de coude). Damien Raux demande son temps-mort pour préparer le jeu de puissance à 5 contre 3 qui s’amène. Le palet circule bien et Månsson réduit la marque d’un tir précis des poignets dans la lucarne (2-5, 51’57’’).
Les travées de Charlemagne, encore bien garnies ce soir (2133 spectateurs) donnent de la voix et poussent leurs protégés, mais les dernières actions du match seront l’œuvre des Brûleurs de Loups. Néanmoins, pas de 6e but pour les pensionnaires de Magnus, la faute à Clément Ginier qui multiplie les parades jusque dans les dernières secondes.
Outrageusement dominateurs, les Brûleurs de Loups ont livré une prestation solide pendant 35 minutes, ne laissant rien ou presque aux Lions. À 5 à 0, l’intensité à baissé d’un cran, ce qui n’a rien d’anormal au regard des échéances à venir pour les Isérois (déplacement à Gap vendredi et réception d’Angers dimanche). Les Lyonnais ont quant à eux souffert, physiquement et par la vitesse de jeu, mais ont eu pour eux de rester disciplinés (seulement 2 pénalités concédées) et de remporter le dernier tiers-temps.
Illustrations de Mathieu Weingaertner (Weingaertner Photos)
Lyon – Grenoble 2-5 (0-3, 0-2, 2-0)
Mardi 24 octobre 2023 à 20h30 à la patinoire Charlemagne. 2133 spectateurs
Arbitrage de Nicolas Barbez assisté de Quentin Ugolini et d’Anne-Sophie Boniface.
Pénalités : Lyon 4’ (2’ ; 2’ ; 0’) ; Grenoble 4’ (0’ ; 0’ ; 4’)
Évolution du score :
0-1 à 03’52’’ : Fleury assisté de Treille et Koudri
0-2 à 05’37’’ : Bachelet assisté de Farnier et Søberg
0-3 à 09’42’’ : F. Dair assisté de Hardy et Munoz
0-4 à 21’33’’ : Bachelet assisté de Soberg et Rouhiainen
0-5 à 33’10’’ : Daneau assisté d’Onno et F. Dair
1-5 à 47’29’’ : Kulha assisté de Chautant
2-5 à 51’57’’ : Månsson assisté de Franzino et Kulha
Lyon
Attaquants :
Martin Kulha – Aloïs Franzino – Lucas Chautant
Carl Månsson (-2) – Jonathan Estienne (2’, -2) – Mattéo Baravaglio (-2)
Hugo Petrozzi (-2) – Rémi Mouret (2’, -2) – Benjamin Robert (-2)
Romain Ginier – Léo Filippi – Pavel Alexandre Voitik
Défenseurs :
Evan Andraud – Slavomir Tomko
William Lamothe (-3) – Florian Portier (-2)
Marcell Szélig (-2) – Clément Guennelon (-1)
Xavier Carrichon
Gardien :
Clément Ginier
Remplaçants : Sydney David-Thivent (G).
Grenoble
Attaquants :
Damien Fleury (+1) – Adel Koudri (+1) – Sacha Treille
Alexandre Lavoie – Nicolas Deschamps – Brent Aubin (-1)
Markus Søberg (+2) – Matias Bachelet (+3) – Loïc Farnier (+2)
Flavian Dair (+2) – Zackary Daneau (+2) – Julien Munoz (+2)
Défenseurs :
Kyle Hardy (+3) – Lucien Onno (+1)
Maxime Lamarche (+2) – Jonathan Racine
Jere Rouhiainen (+2) – Timothé Quattrone (-1)
Gardien :
Raphaël Garnier
Remplaçant : Jakub Stepanek (G). Absents : Pierre Crinon (suspendu), Aurélien Dair, Charles Schmitt