Les 21 buts encaissés au cours des trois dernières sorties ont rappelé les Diables Rouges aux dures réalités de la Division 1. Ils enregistrent l’arrivée de Ricards Birzins, qui quitte pour la septième fois la Lettonie, après des passages à Nice, Dunkerque et Marseille, et hérite du chandail numéro 44 d’Olivier Binet-Bérubé… dont le nom réapparaîtra en cours de rencontre ! Le sparadrap n’est pas aussi solide que l’adversaire du soir.
Accompagnée de quelques partisans, l’Étoile Noire de Strasbourg est sur une autre dynamique et ne tarde pas à s’installer dans la zone offensive sous les coups de boutoir de la ligne Duras – Gozzi – Trudeau. La première pénalité, un surnombre, ne tarde pas, sans pour autant ouvrir des opportunités aux visiteurs, secourus par une intervention de classe de Brandon Egli pour mettre fin à la contre-attaque de Félix Plouffe. Stiliadis fait les arrêts, aux devants de Louis Olive notamment. Valenciennes lance enfin par Maxime Mathieu après plus de six minutes, et passe près d’ouvrir la marque sur un missile de Lidström renvoyé par la cage, consécutivement à une salve de son partenaire Donnet. Très remuant face à son ancien club, Fritz-Dreyssé perturbe la défense sur la droite et oblige Hiadlovsky à une parade en déséquilibre.
L’Étoile Noire reprend le contrôle du disque par son premier trio, permettant à l’arrière Cody Van Lierop de lancer à son tour. Son compatriote veille dans la cage hennuyère, régalant le public d’une mitaine solide face à Fondadouze, servi sur un 2 contre 1. La réussite offensive fuit toutefois des Alsaciens qui ne peuvent convertir leur deuxième supériorité en fin de période et sont obligés de s’en remettre à leur gardien slovaque pour préserver le score vierge au retour des vestiaires. Tomas Hiadlovsky, étendu, repousse l’assaut de Jérémy Côté, et capte l’essai de Lucas Morel à l’heure où les Diables montent en puissance. L’attaquant russe Ilya Altybarmakyan force la défense à se débarrasser rapidement du caoutchouc, mais Amaury Lhermitte, autre ancien joueur du Bas-Rhin, et Plouffe manquent le cadre. Surpris par un lancer haut de Thomas Cornu, Hiadlovsky se rachète vite aux devants d’Altybarmakyan, toujours en attente des débuts de son compatriote Fyodor Yarovinsky, blessé au ménisque en avant-saison.
La mi-match apporte son lot de rebondissements. Le public gronde en voyant David Fritz-Dreyssé déséquilibré en zone offensive sans intervention du corps arbitral, peu de temps avant que Cornu ne soit envoyé en geôle pour charge incorrecte, en compagnie de son adversaire Van Lierop pour coup de genou. Problème : le tableau d’affichage inverse les sentences, d’une durée respective de deux et cinq minutes. Le défenseur canadien regagne la glace de façon anticipée, avant que les arbitres ne mettent fin à la plaisanterie. Valenciennes hérite ainsi de son premier avantage numérique ; Thomas Mathieu prend le temps pour ajuster son lancer, dévié au-dessus du plexi, Lepage ne parvient pas à convertir le rebond d’un tir dévié de Cornu. La deuxième faute bas-rhinoise, un faire-trébucher de Sénéchal, ne permet pas plus à la marque d’évoluer.
L’indigence des attaques massives cesse au dernier acte. Une faute de Jérémy Côté derrière le but à un quart d’heure du terme offre une nouvelle opportunité aux hommes de Daniel Bourdages. Brandon Egli arme son lancer, repoussé vers Gozzi, posté à gauche de la cage (0-1 à 45’07″), inaugurant une fin de rencontre riche en émotions. Dès la reprise, Pierrick Hoehe envoie un lancer de la bleue sur le métal, puis son partenaire Thomas Giorgi met fin illégalement à une accélération d’Altybamarkkyan. Ce dernier revient à la charge, obligeant Hiadlovsky à concéder le rebond devant William Lepage, auteur de son premier but sur les glaces françaises (1-1 à 46’58″). Les rouges poursuivent sur leur lancée, d’un essai puissant de Donnet, imité par Birzins, la défense étant soulagée de voir Altybarmakyan trop court pour profiter du rebond. Contraint de se coucher pour geler la rondelle, Hiadlovsky intervient encore sur la reprise depuis le cercle droit de Plouffe.
Au plus fort de cette domination locale, Thomas Mathieu, à l’arrêt dans sa zone, expédie le palet hors des limites. L’aubaine est belle pour les visiteurs ; Egli lance à deux reprises, puis Louis Olive de l’arrière du but passe dans son dos à Lucas Sénéchal, seul sur le côté du but (1-2 à 52’28″). Piqués, les hommes de Romain Sadoine repartent de l’avant. Côté lance dès l’entrée de zone vers le gant du dernier rempart, qui se couche encore pour éteindre le feu allumé par Thomas Mathieu, servi par Birzins. Une nouvelle erreur coupe cependant l’élan local ; parti le long de la balustrade à droite, Félix Plouffe attrape le cou de Duras et est puni à son tour. Situation rendue encore plus compliquée par un cinglage de Thomas Mathieu alors que l’Étoile Noire conservait le contrôle du disque sur la pénalité différée. En double avantage, Strasbourg se montre impitoyable, et Trudeau sert Michal Duras dans l’enclave (1-3 à 57’17″). Les derniers efforts d’Ilya Altybamarkyan, un moment cloué au sol par une douleur au genou qui ne l’empêchera pas de proposer un dernier lancer rageur et un arrêt de fortune devant sa cage désertée, n’y changeront rien. Si les Valenciennois n’avancent pas, leur prestation peut les rassurer face à une équipe du haut de tableau aussi patiente qu’opportuniste.
Désignés meilleurs joueurs de la rencontre : Tomas Hiadlovsky pour Strasbourg et Michael Stiliadis pour Valenciennes
Commentaires d’après-match :
Romain Sadoine (entraîneur-joueur de Valenciennes) : « Ce fut un match frustrant, on fait pas mal de bonnes choses qui ne sont pas payantes. À cinq contre cinq on est bien et à égalité. L’équipe n’est pas récompensée mais il convient de garder la tête haute. À Nantes nous avons péché défensivement. Birzins nous apporte de la sérénité, chacun a été solide, bon sur la relance et les efforts défensifs. Les infériorités numériques ont coûté cher. »
Bruno Baldris (défenseur de Strasbourg) : « Le gardien de Valenciennes fait un gros travail, tout comme ses équipiers devant la cage, nous empêchant de mener au premier tiers-temps. Il y a des matchs où le palet ne veut pas rentrer, et il faut continuer à travailler, ce que l’on a fait ce soir jusqu’à profiter des supériorités numériques. Le plus important est de bien défendre, perdre le moins de palets possible et marquer un but de plus que l’adversaire. Nous sommes très satisfaits collectivement de ce début de saison, on commence à bien se connaître. Sur un plan personnel, ce fut difficile pour moi de quitter Neuilly, mais Daniel Bourdages m’a contacté pour jouer en défense, et on m’a parlé de la ville. »
Valenciennes – Strasbourg 1-3 (0-0, 0-0, 1-3).
Samedi 11 novembre 2023 à 18h40 à la patinoire Valigloö. 1 070 spectateurs
Arbitrage de Mickaël Gasnier asssité d’Aurélien Smeeckaert et Johan Kirschenbaum.
Pénalités : Valenciennes 14′ (4’, 2’, 8’), Strasbourg 9′ (0’, 2′+5’, 2’).
Tirs : Valenciennes 34 (10, 14, 10), Strasbourg 31 (11, 11, 9).
Évolution du score :
0-1 à 45’07″ : Gozzi assisté de Egli et Van Lierop (sup. num.)
1-1 à 46’58″ : Lepage assisté de M. Mathieu et Altybarmakyan (sup. num.)
1-2 à 52’28″ : Sénéchal assisté de Burgos Ramirez et Olive (sup. num.)
1-3 à 57’17″ : Duras assisté de Trudeau et Van Lierop (sup. num.)
Valenciennes
Attaquants :
Jérémy Côté – Félix Plouffe (A) – David Fritz-Dreyssé
Amaury Lhermitte (A) – Maxime Mathieu (C) – Sacha Marguet
William Lepage – Ilya Altybarmakyan –– Thomas Mathieu
Victor Breton
Défenseurs :
Audric Donnet – Per Lidstrom
Roderick Saez – Lucas Morel
Thomas Cornu – Ricards Birzins
Swann Nepveu de Villemarceau
Gardien :
Michael Stiliadis (sorti à 58’45″)
Remplaçants : Mathis Petit (G), Valentin Moniez. Absents : Fyodor Yarovinsky (rotule), Quentin Durand (clavicule), Louis Mundubeltz.
Strasbourg
Attaquants :
Michal Duras (C) – Cristoffer Gozzi – Sébastien Trudeau (A)
Alejandro Burgos Ramirez – Louis Olive – Lucas Sénéchal
Jonas Bourdages – Flavien Fondadouze – Théo Lobstein
Shanouk Boiteau, Enzo Labat
Défenseurs :
Bruno Baldris – Cody Van Lierop
Brandon Egli – Milo Avoine
Thomas Giorgi (A) – Pierrick Hoehe
Gardien :
Tomas Hiadlovsky