Si les trois équipes de DEL se sont qualifiées pour les séries finales de CHL, le premier tour des huitièmes de finale à fait très mal. Ingolstadt et Mannheim ont souffert à l’aller. Toutes deux ont écopé d’un score de 4-1. Les Bavarois ont été corrigé à domicile par Växjö et Mannheim a été coulé dans le lac de Zurich à Rapperswil. Au retour il n’y a eu aucun miracle car l’ERC Ingolstadt a arraché un match nul en Suède (3-3) sauvant l’honneur. Mannheim n’a rien pu faire et a encore subi une défaite (1-3) à la SAP Arena.
Seul Munich paraît avoir une chance de continuer contre le Servette après sa victoire à domicile (3-2). Mais aux Vernets, rien n’est sûr, car même si les Genevois ont subi cinq défaites consécutives à domicile en championnat, l’Europe permet souvent aux équipes de rebondir. Et les Suisses s’appuieront sur un Robert Mayer très solide devant les cages. Par contre Theodor Lennström a été victime d’une charge contre la tête samedi soir à Bienne, le défenseur, même s’il va mieux, ne jouera plus avant 2024.
Si le groupe du Servette présente des références suisses bien connus comme Jacquemet, Karrer, Bertaggia, Miranda, Praplan et Rod, il est renforcé par des Finlandais solides. Les dirigeants ont déboursé pour obtenir l’ancine de NHL Sami Vatanen (photo ci-dessous), l’ancien de KHL Sakari Manninen et enfin la légende Valterri Filppula. N’en jetez plus ! Le Canadien Marc-Antoine Pouliot sera sur le glaçon tout comme le français Eliot Berthon.
Dominik Bittner, défenseur de Munich, précise le plan du match : « Nous devons réussir à établir notre échec-avant et jouer un hockey sur glace agressif pendant 60 minutes complètes. Le but est bien sûr de gagner la partie. Le meilleur des cas serait que nous prenions les devants dès le début. »
En marge de ce match l’annonce de la suspension de Yannic Seidenberg a été un coup de tonnerre. Provisoirement suspendu par Munich depuis septembre 2022, l’ex-international a écopé d’une sanction de 4 ans par la NADA pour un contrôle positif à la testostérone et à la DHEA. Cela met à un terme à sa carrière puisqu’il a 39 ans.
Genève démontre sa détermination dès le départ par un tir en entrée de zone de Valtteri Filppula, solidement capté par Mathias Niederberger (0’34). La plus forte réponse de Munich provient d’Austin Ortega dont son shoot percute l’épaule de Mayer (9’39). La partie est équilibrée et rapide mais c’est Andreas Eder qui crée le plus gros danger. Robert Mayer fait une relance derrière la cage le long de la bande, son palet revient dans la palette munichoise qui distribue immédiatement devant la cage. Mais Eder ayant au passage accroché Mayer, la cage vide n’est pas concrétisée grâce à un sauvetage de Jacquemet (16’32). Munich tient son plan de match et un lancer surpuissant de la bleue d’Andrew MacWilliam transperce Robert Mayer (19’49 : 0-1).
En deuxième période, Genève-Servette reprend les devants et se procure plusieurs occasions avec des tirs tous azimuts et précis. C’est sur une pénalité sifflée contre Eder que les Grenats jouent un dispositif collectif parfait dans le slot pour égaliser. Hartikainen, tout en finesse, parvient à se retourner et à loger le palet en lucarne (35’55 : 1-1).
En troisième période, les Suisses sont décidés à enfoncer le clou. Winnik, encore lui, trouve l’équerre sur son tir (40’30). La menace se précise et Niederberger retarde l’échéance. Il y a le feu dès le début du tiers. Niederberger est harcelé par la vitesse du Servette. Par la suite, les Red Bulls réagissent et reportent le jeu vers la zone offensive mais le gabarit et l’intensité physique des Genevois ne permet pas de s’approcher de la cage. La partie s’équilibre avant de basculer pour les locaux. Winnik est instigateur de la vitesse en entrée de zone et le collectif bien huilé échappe totalement aux Allemands. C’est Josh Jooris qui conclut ce fantastique mouvement avec un palet qui vient percuter sa jambe, alors qu’il arrive à pleine vitesse sur la cage (47’39 : 2-1).
Le syndrome de l’erreur de gardien allemand se reproduit. Mathias Niederberger, derrière sa cage, relance un puck directement sur Tanner Richard qui n’a plus qu’à faire le tour de la cage pour placer le puck dans les filets totalement vides (50’57 : 3-1). Le coach Toni Söderholm tente bien de sortir son gardien pour créer le surnombre, mais le mal est fait. Munich n’a pas réussi à contenir la furia helvétique. J’ai huit secondes pour vous dire que le hockey suisse c’est… de la dynamite !
Bref tous les clubs allemands ont payé cher la vitesse de leurs adversaires respectifs. Il faut tout de même souligner les progrès des équipes de la National League dans cette CHL. Il ne reste plus qu’à voir jusqu’où les solides Suisses (Genève et Rapperswil car Bienne a été éliminé par Färjestad) vont aller dans cette coupe d’Europe qui augmente de compétitivité chaque année. Un régal !
Commentaires d’après match :
Yorrick Treille (entraîneur-assistant de Genève, photo) : « C’était un bon match de hockey. On a fait le match d’équipe que l’on voulait et on a été sérieux dès le début. On a enfin pu jouer notre jeu. C’est un match à élimination directe, comme un match 7 de play-offs; donc les gars étaient prêts. On est vraiment content d’avoir passé cette belle équipe de Munich qui nous a rendu la vie difficile. On s’est créé beaucoup d’occasions. On a eu des powerplays, on a pris l’ascendant et on a dominé pour provoquer ces pénalités, mais on aurait aimé marquer plus tôt. En face il y avait une équipe qui défendait bien et un gardien difficile à battre. On a hâte de challenger les champions suédois (NDLR : Växjö). »
Toni Söderholm (entraîneur de Munich) : « Nous nous sommes bien battus ce soir, il n’y a pas de sujet là-dessus. Nous avons dû tuer plusieurs pénalités et cela nous a coûté un peu d’énergie et de l’élan en deuxième période. Quant on regarde les six périodes, nous avons eu nos chances. Les deux matchs ont été difficiles entre deux bonnes équipes. Notre gardien mais aussi beaucoup de joueurs ont fait des efforts pour nous garder dans le match. C’est compliqué de défendre contre une équipe puissante comme Genève. Dans cette CHL, nous avons eu pas mal de bons matchs, les moyens de rivaliser contre de très bonnes équipes européennes et de jouer des rencontres de très bonne qualité. Mais je pense que c’est la vitesse qu’il va falloir améliorer dans l’avenir. »
photos de Pierre Maillard
Genève-Servette – Munich 3-1 (0-1, 1-0, 2-0)
Mercredi 22 novembre 2023 à 19h30 à la Patinoire des Vernets. 5527 spectateurs.
Arbitres : Mikael Holm et Mikael Sjöqvist (SUE) assistés de Dominik Altmann et Dominik Schlegel (SUI)
Pénalités : Genève 6′ (0’, 2’, 4’) ; Munich 8′ (2’, 6’, 0’).
Tirs : Genève 38 ; Munich 21.
Évolution du score :
0-1 à 19’49 : McWilliam assisté de DeSousa et Kastner
1-1 à 35’55 : Hartikainen assisté de Richard et Le Coultre (sup. num.)
2-1 à 47’39 : Jooris assisté de Vatanen et Filppula
3-1 à 50’57 : Richard
Genève-Servette
Attaquants :
Daniel Winnik (+1) – Valtteri Filppula (+1, 2’) – Josh Jooris (+1)
Marco Miranda – Sakari Manninen (2’) – Teemu Hartikainen
Noah Rod (+1) – Tanner Richard (+1) – Alessio Bertaggia (+1)
Eliot Berthon – Marc-Antoine Pouliot (-1) – Vincent Praplan (-1)
Défenseurs :
Giancarlo Chanton – Sami Vatanen
Tim Berni (+1) – Roger Karrer
Simon Le Coultre – Arnaud Jacquemet
Mike Völlmin
Gardien :
Robert Mayer (2’)
Remplaçants : Gauthier Descloux (G), Marco Maurer. Absents : Theodor Lennström (commotion), Guillaume Maillard (adducteurs), Christophe Cavalleri (surnuméraire).
EHC Munich
Attaquants :
Yasin Ehliz – Ben Smith – Austin Ortega
Chris DeSousa – Patrick Hager – Max Kastner (+1)
Nicolas Krämmer (-1) – Andreas Eder (-1, 4’) – Trevor Parkes (-2)
Veit Oswald – Ben Street – Markus Eisenschmid
Défenseurs :
Andrew McWilliam (-1, 2’) – Jonathon Blum
Jakob Weber (-1) – Dominik Bittner
Ryan McKiernan – Konrad Abeltshauser
Sten Fischer
Gardien :
Mathias Niederberger (2’) [sorti de 58’18 à 59’21 et de 59’36 à 60’00]
Remplaçant : Daniel Allavena (G). Absents : Max Daubner (bas du corps), Filip Varejcka (malade), Adam Almquist.