Dans un match avancé de la 37e journée initialement prévue le mardi 30 janvier, une série de victoires sera interrompue, mais laquelle ? Les six victoires rouennaises ou les quatre de Cergy-Pontoise ?
Rouen, à domicile, retrouvait ce soir certains de ses titulaires, Sacha Guimond et Emil Kristensen, en plus du retour au jeu, dans la semaine face à Gap, de Jordan Hervé. Le leader de la ligue Magnus partait favori malgré le forfait de Joris Bedin, qui s’ajoutait à ceux de Perron, Mallet et Flick, obligeant Fabrice Lhenry a aligner une quatrième ligne exclusivement issue des U20 du CHAR.
Grâce à sa capacité à se projeter en attaque, son opportunisme, sa discipline et ses équipes spéciales, Cergy, sur la patinoire de Rouen, signe un nouveau gros coup en janvier, après avoir vaincu Grenoble il y a quelques jours. Avec cette victoire, en battant une deuxième fois les Normands cette saison, les Jokers se donnent (provisoirement?) de l’air, en devançant désormais, leurs deux principaux rivaux pour une qualification en play-offs, Chamonix de 8 points et Nice de 9 unités, qui devront, le 30 janvier prochain, affronter respectivement, Amiens à Richard-Bozon et Angers dans l’Ice Parc.
Tout avait pourtant bien mal commencé pour le 8e du classement, Sebastian Ylönen encaissant deux buts sur les deux premier tirs rouennais. Une déviation de Tomasino sur un lancer de la ligne bleue frappé par Yeo (1-0 à 1’18) et une lucarne de Chakiachvili qu’on a laissé libre de monter dans le cercle gauche, trouvé par une belle passe de Vigners lorsque Delatour a perdu sa crosse (2-0 à 03’00).
Mal commencé, au point où le gardien de l’équipe de France est allé échanger avec son banc, avant de retourner devant sa cage et réaliser, ensuite, 38 arrêts, afin de la garder vierge jusqu’à la fin du match. Le portier de 32 ans a été solide sur les tirs de Rech (6’56) et de Nesa (10’50), maintenant ainsi son équipe dans le match, malgré un début presque catastrophique.
Le RHE a connu une fin de premier tiers difficile après avoir globalement dominé. Les hommes de Fabrice Lhenry ont d’abord offert une échappée à Gegeris, que le meilleur buteur des banlieusards n’a pas fait fructifier (16’31). Enfin, ils ont accordé un contre surnuméraire dans les 8 dernières secondes au bout duquel Aleksi Hämäläinen, dans le trafic, a prolongé sous les bottes de Pintaric, le tir, que la défense avait pu uniquement ralentir, d’Aurélien Dorey en haut du slot (2-1 à 19’59, photo ci-dessous). C’est le quinzième but du Finlandais.
Après un début de deuxième tiers équilibré, Cergy a profité d’une seconde double supériorité consécutive pour égaliser. Les Dragons avaient tué une première double infériorité longue de 1’24 avant d’être aussitôt sanctionnés au retour sur la glace d’Anthony Rech. Vincent Melin, placé dans le cercle droit, a trouvé l’espace entre les jambes de Pintaric en exécutant un tir sur réception (2-2 à 26’39).
Trois minutes plus tard, les joueurs de Miika Elomo sont toujours autant opportunistes quand Pintaric, dans la bande, dégage mollement le long de la balustrade un palet récupéré par Delatour entre trois défenseurs manquant d’agressivité sur le coup. Le revirement a profité pour Tristan Crozier qui, après un jeu bas, a servi en retrait Gegeris pour un tir sans contrôle saisi par le Letton à l’oreille gauche (2-3 à 29’40). C’est le 18e but de l’ancien Mulhousien cette saison.
Les champions de France vont réagir en s’appuyant sur leurs arrières, Sotnieks (32’46), Yeo en haut du slot (33’52) et Cantagallo du cercle gauche (34’04). À part sur le tir, non cadré, du Canadien, Sebastian Ylönen consolide sa prise sur le match. Sa posture semble assez formidable quand une cage ouverte s’offre à Vincent Nesa (35’43). On sent ensuite les prémices d’un certain manque de jus et d’influx chez les locaux, jouant désormais à trois lignes seulement. Ils ne parviennent plus à être dangereux avant la seconde pause. Emils Gegeris a, lui, encore l’énergie pour être audacieux, sans trouver les filets toutefois (37’17).
Dans le dernier vingt, les Rouennais, avec volonté, parviennent à se créer quelques occasions (Rech à 43’07 et Cantagallo à 50’11). Ils héritent aussi d’un avantage numérique. Malgré un bon lancer de Tomasino (44’52), un peu érodés, les powerplays, un brin orphelins, semblent souffrir des absents. Surtout, la défensive des Cergypontains, pressante et regroupée, bloque ou contre les départs de tirs avec abnégation (44’13 & 53’14). À l’image ainsi de Melin, sur le second jeu de puissance rouennais, bloquant le shoot de Tomasino (55e) ! Il faut aussi un Sebastian Ylönen assez phénoménal lors d’une parade face à Vigners (47’55, photo ci-dessous).
Il fallait sortir cet arrêt de nulle part parce que ses coéquipiers ne se sont pas mis à l’abri sur les chances qu’ils ont obtenues dans le troisième tiers, en attaques lancées. On pense au duo Torrel-Gegeris stoppé en deux temps par Pintaric (45’40). On se souvient encore de Gegeris, dérouté deux fois par le gardien slovène (49’04 & 52’31) ou encore de Torrel, lui moins précis que son coéquipier letton (51’45).
Cergy-Pontoise a donc résisté au point d’obliger Fabrice Lhenry à utiliser son temps-mort et à remplacer son gardien par un attaquant supplémentaire. C’est pendant cette dernière tentative qu’Alex Barber a mis fin au suspense en clôturant la marque en cage vide avec un envoi de sa zone (2-4 à 58’15).
Mardi prochain, les Rouennais devront se ressaisir face à Chamonix. Cergy essaiera à domicile de prolonger sa série de 5 victoires consécutives contre Marseille.
Commentaires d’après-match (dans Paris Normandie)
Fabrice Lhenry (entraîneur de Rouen) : Je trouve que les joueurs ont fait un bon match, un bel effort. Il y a eu beaucoup de choses tactiques vraiment bien appliquées. Après, on n’a pas de réussite ce soir. Cergy n’a fait presque que défendre et nous attendait, on tournait autour dans la zone offensive. Ils ont profité de quelques contres et des pénalités qu’on a pris au début du deuxième tiers. Si l’on enlève la dernière seconde, le premier tiers est excellent. On n’a pas eu le brin de chance ou la gnac pour marquer, Seb Ylönen a fait un très bon match aussi. Ce n’est pas la première fois qu’on n’arrive pas à trouver la solution face à une équipe qui joue une boîte à cinq, ça fait deux fois avec Cergy. Quand ils jouent comme ça, ils font très peu de fautes parce qu’ils sont juste devant leur cage à nous attendre, on n’a pas de powerplay non plus, c’est des matchs bizarres à jouer. »
Rouen – Cergy-Pontoise 2-4 (2-1, 0-2, 0-1)
Vendredi 19 janvier à 20h15 à la patinoire Nathalie Pechalat.
Arbitres : Pierre Dehaen et Geoffrey Barcelo assistés de Nicolas Constantineau et Cyril Debuche
Pénalités : Rouen 8’ (0′, 8’, 0’) ; Cergy-Pontoise 6′ (0′, 2’, 4’)
Tirs cadrés : Rouen 40 (15, 12, 13) ; Cergy-Pontoise 30 (11, 13, 6)
Supériorités : Rouen 0/2, Cergy-Pontoise 1/3
Évolution du score :
1-0 à 01’18 : Tomasino assisté de Yeo et Rech
2-0 à 03’00 : Chakiachvili assisté de Kristensen et Vigners
2-1 à 19’59 : Hämäläinen assisté de Dorey et Torrel
2-2 à 26’39 : Melin assisté de Gueurif et Baillargeon (double sup.num.)
2-3 à 29’40 : Gegeris assisté de Crozier et Delatour
2-4 à 58’15 : Barber (cage vide)
Rouen
Attaquants :
Loïc Lampérier (C) – Milan Kytnar – Rolands Vigners
Anthony Rech – Jordan Hervé – Quentin Tomasino
Marcel Hascak – Vincent Nesa – Tommy Perret
Antoine Addamo – Johanès Avonde – Paul Le Lem
Arrières :
Florian Chakiachvili (A) – Emil Kristensen
Dylan Yeo (A) – Enzo Cantagallo
Sacha Guimond – Kristaps Sotnieks
Gardien :
Matija Pintaric (26 arrêts)
Remplaçant : Tonin Caubet (G). Absents : Julien Gaubert (G), Joris Bedin (?), Francis Perron (?), Alexandre Mallet (poignet & paternité), Rob Flick (cuisse) et Christophe Boivin (convalescence).
Cergy-Pontoise
Attaquants :
Emils Gegeris – Tristan Crozier – Sayam Limtong
Gage Torrel – Aleksi Hämäläinen (A) – Alex Barber
Théo Gueurif – Robert Baillargeon – Louis Petit
Thomas Pardo – Phileas Perrenoud – Colin Delatour
Arrières :
Vincent Melin – Nikila Shalei
Patrick Coulombe (C) – Daniel Gorsanovs
Aurélien Dorey – Raphaël Faure (A)
Gardien :
Sebastian Ylönen (38 arrêts)
Remplaçant : Olivier Richard (G). Absent : aucun.