Les Gothiques, toujours amoindris mais qui enregistrent tout de même les retours de Bault et Lavigne, et l’arrivée de Janis Svanenbergs, reçoivent ce soir « le PSG du hockey », Grenoble. Les Isérois, dont la saison n’est pas à la hauteur des attentes, la faute notamment à de nombreuses blessures, sont quasiment au complet (seuls Lamarche et Onno manquent à l’appel) pour ce week-end déterminant. Un passage à Amiens, avant un départ vers Paris pour la finale de Coupe de France ce dimanche et espérer reproduire l’exploit de leurs adversaires du soir, à savoir remporter la Coupe deux années d’affilée. Mais avant ce match de gala à l’Accor Arena, ils devront battre les hommes de Mario Richer, qu’ils ont déjà battu cette saison en demi-finale, avant de subir un lourd revers à domicile (1-5). Une victoire des locaux serait une performance notable, car les Gothiques n’ont plus battu les Brûleurs de Loups deux fois dans la même saison depuis 2016/2017.
Les Samariens, comme à leur habitude à domicile, commencent fort la rencontre, et forcent rapidement la défense grenobloise à la faute. Racine est pénalisé pour charge incorrecte (0’55), puis Koudri pour crosse haute (1’31), ce qui offre une double supériorité aux Gothiques. Il leur faut moins de vingt secondes pour ouvrir le score : Bergeron lance de la bleue, et Lavigne, bien placé devant Garnier, dévie la rondelle. Le back-up de Stepanek ne peut rien faire, et les Grenoblois sont pris à froid (1-0, 1’54).
Ce but permet à Racine de revenir sur la glace, mais les Isérois sont toujours en infériorité. Les Gothiques, survoltés par leur but rapide, continuent de mettre la pression sur la cage de Garnier. La supériorité numérique amiénoise se termine mais les Gothiques sont toujours à l’attaque. Bergeron est esseulé et attaque la cage, et tente de remettre la rondelle dans l’enclave du revers. Le portier grenoblois a bien suivi l’action, mais le rebond est mal géré par la défense, ce dont profite Boucher pour conclure (2-0, 3’38).
Les Brûleurs de Loups semblent avoir du mal à rentrer dans la rencontre, tant physiquement que mentalement, peut-être dû à l’approche de l’échéance de dimanche. Treille, Lyubimov et Fleury sont les seuls à surnager, et à se procurer des occasions dangereuses. Ces deux derniers combinent en attaque pour presser la défense amiénoise, et Fleury, dans le cercle, tente un lancer croisé que Fouquerel ne peut que dévier du gant. Cela semble remettre les Grenoblois dans le match, car ils remettent la crosse sur le palet. Les occasions se multiplient des deux côtés mais rien de vraiment tranchant.
Plus la période avance, plus le match se débride. Le pressing des visiteurs force les Amiénois à faire de nombreuses erreurs en zone défensives, et les revirements se multiplient. Le plus dangereux est heureusement sauvé par Fouquerel : Treille est décalé par un partenaire, et lance dans la cage vide. Le portier des Gothiques avait cependant bien suivi, et stoppe la rondelle in extremis.
Les hommes de Edo Terglav sont trop indisciplinés, ce qui ne leur permet pas d’être constants dans leur pression de la cage de Fouquerel. Farnier (crosse haute, 16’31) et Lavoie (accrocher, 19’26) sont tout deux pénalisés, et cela offrira une chance de supériorité aux Gothiques pendant une minute trente au début du tiers médian.
à peine revenus des vestiaires, les hommes de Mario Richer assènent un troisième coup derrière la tête des finalistes de Coupe de France. Ayant pourtant bien terminé le premier tiers, les Grenoblois se font surprendre d’entrée, sur un but qui est un copier coller du premier : Bergeron lance de la ligne bleue, et Lavigne, d’une déviation subtile, trompe un Garnier finalement peu sollicité mais qui s’incline pour la troisième fois de la soirée (3-0, 21’11).
Très en vue ce soir, notamment sur les phases d’avantage numérique, Bergeron est une fois de plus la rampe de lancement d’un offensive amiénoise. Le palet circule en zone offensive et le jeune défenseur est servi devant la cage, et il faut un arrêt miraculeux du patin de Pierre Crinon pour empêcher Bergeron d’inscrire le quatrième but de son équipe. Dans la foulée, c’est un autre défenseur, grenoblois cette fois, qui est à l’origine d’une offensive. Rouhiainen entre en zone en possession, dribble son vis-à-vis, et décale Dair dans le cercle de l’autre coté de la glace. Ce dernier reprend en « one-timer », et trompe Fouquerel qui ne peut rien faire (3-1, 23’17).
À l’instar de ce qui s’est passé dans le premier tiers, plus le second tiers avance, plus la pression des Brûleurs de Loups est intense. Les Gothiques procèdent en contres, mais n’ont que très peu de lancers (six). Maïa et Svanenbergs profitent tout deux d’erreurs respectivement de Rouhiainen et Fleury, mais le premier lance à côté, et le second n’a pas la force nécessaire pour rabattre la rondelle dans le but après son attaque de la cage.
À l’inverse, les Isérois, pilonnent la cage de Fouquerel (quinze lancers dans cette période), et se procurent des nombreuses chances de compter. Lyubimov, maladroit, rate la cage suite à un rebond mal négocié par Fouquerel, puis Grossetete et Munoz essayent de trouver la lucarne de l’ancien Bordelais, mais celui-ci fait jouer sa mitaine.
Complètement dépassés dès le début de troisième tiers, les Gothiques n’arrivent plus à sortir de leur zone défensive, et cela se paye « cash ». Après seulement quatre minutes de jeu, Fleury, d’un lancer fulgurant dans le cercle dont il a le secret, trouve un trou de souris dans la lucarne et permet aux siens de revenir à une petite longueur avec beaucoup de hockey à jouer. (3-2, 43’57).
Déjà auteur d’un sauvetage sur Bergeron pendant la première période, Crinon remet le couvert. Sur l’une des seules (si ce n’est la seule) occasion amiénoise, suite à une action individuelle de Simonsen, le grand défenseur français est une fois de plus le dernier rempart de son équipe, ce qui s’avère d’ailleurs déterminant. Dans les minutes qui suivent, son partenaire de ligne, Schmitt, d’un lancer de la bleue, trouve le fond des filets (3-3, 55’18).
À ce moment du match, au vu de la domination technique et territoriale des Brûleurs de Loups, on se dit que les Amiénois sont bien partis pour perdre. Cependant, l’indiscipline grenobloise frappe une fois de plus : cinglage de Deschamps (58’54), puis crosse haute de Hardy (59’04). Les Amiénois continuent néanmoins de jouer en pénalité différée, ce qui provoque l’incompréhension générale, car en ayant rendu le palet instantanément aux visiteurs, ils auraient pu bénéficier d’une double supériorité pendant un temps plus conséquent.
Mario Richer décide de prendre son temps mort, et les Gothiques disposent alors d’une minute en double supériorité pour gagner le match en temps réglementaire. Ce double avantage numérique est très mal négocié, et se poursuit donc en prolongation.
Cela ne s’améliore pas en prolongation, car Grenoble tue les deux pénalités sans encaisser de but. Grossetete est lui aussi pénalisé (faire trébucher, 63’37), mais avec seulement deux lancers à la cage dans toute la prolongation, avec des opportunités de cinq contre trois, cinq contre quatre, et quatre contre trois respectivement, on ne peut pas dire que les locaux aient pleinement profités de ces occasions.
C’est donc aux tirs au buts, pour la deuxième fois d’affilée au Coliséum, que cette rencontre se décide. Treille et Lyubimov convertissent leur essai côté grenoblois, Simonsen (deux fois) et Djemel coté amiénois. Ce sont donc les Gothiques qui s’imposent, non sans difficulté. Cela leur permet de renouer avec la victoire à domicile, et peut être, qui sait, de créer le doute dans la tête des Brûleurs de Loups à moins de 48 heures de la finale de Coupe de France, pour aider leur voisin, Dunkerque.
Amiens – Grenoble 4-3 (2-0, 1-1, 0-2, 0-0) / 3-2 aux tirs au but
Vendredi 19 janvier 2024 à 20h15 au Coliséum d’Amiens. 2945 spectateurs.
Arbitres : Yann Furet et Julien Peyre assisté de Maxime Laboulais et Thomas Simon
Pénalités : Amiens 8′ (0′, 4′, 2′, 2′) , Grenoble 16′ (8′, 0′, 6′, 2′)
Tirs : Amiens 20 (8, 6, 4, 2), Grenoble 35 (10, 15, 10, 0)
Évolution du score :
1-0 à 01’54 : Lavigne assisté de Bergeron et Svanenbergs (double sup. num.)
2-0 à 03’38 : Boucher assisté de Lavigne et Bergeron.
3-0 à 21’11 : Lavigne assisté de Bergeron et Simonsen (sup. num.)
3-1 à 23’17 : Dair assisté de Rouhiainen et Treille
3-2 à 43’57 : Fleury assisté de Deschamps et Lyubimov
3-3 à 55’18 : Schmitt assisté de Lyubimov
Tirs au buts :
Amiens : Maïa (raté), Simonsen (réussi), Plagnat (raté), Djemel (réussi), Leborgne (raté), Simonsen (raté), Djemel (raté), Simonsen (réussi)
Grenoble : Fleury (raté), Treille (réussi), Lavoie (raté), Aubin (raté), Lyubimov (réussi), Treille (raté), Lyubimov (raté), Deschamps (raté)
Amiens
Attaquants :
Thomas Suire – Antonin Plagnat – Ilies Djemel
Zack Lavigne (C) – Kaylian Leborgne – Tomas Simonsen
Bastien Maïa – Janis Svanenbergs – Mathieu Boucher
Nicolas Lecerc – Rayan Belhrafi
Défenseurs :
Dan Gibb (A) – Jared Freadrich
Jaakko Niskala – Justin Bergeron
Romain Bault (A) – Mathieu Mony
Gardien :
Clément Fouquerel
Remplaçant : Antoine Gilbert (G). Absents : Joey West (myocardite), Matias Lehtonen (dos), Julien Tessier (ligaments croisés), Danick Bouchard
Grenoble
Attaquants :
Roman Lyubimov – Nicolas Deschamps (A) – Damien Fleury (A)
Valentin Grossetête – Alexandre Lavoie – Julien Munoz
Sacha Treille (C) – Adel Koudri – Aurélien Dair
Loïc Farnier – Timothée Quattrone – Brent Aubin
Défenseurs :
Kyle Hardy – Nikita Pivtsakin
Jonathan Racine – Jere Rouhiainen
Pierre Crinon – Charles Schmitt
Gardien :
Raphaël Garnier
Remplaçant : Jakub Stepanek (G). Absents : Matias Bachelet (surnuméraire), Flavian Dair (surnuméraire), Maxim Lamarche (genou), Lucien Onno (scaphoïde).