Dès le début dans le ryhtme des play-offs, le Rouen Hockey Elite a su dominer Nice ce vendredi, en ouverture du quart de finale qui les oppose. Les Normands ont marqué cinq fois, avec cinq buteurs différents, sans, curieusement, bénéficier d’avantage numérique dans cette partie. Ils se sont mis à l’abri d’un retour des Azuréens en seconde période. Rouen, sans être toutefois parfait, connaissant quelques revirements et une certaine indiscipline, commence du mieux possible la série. Nice a sauvé l’honneur, mais enchaîne une treizième défaite de suite sur l’île Lacroix.
Les Dragons ont rapidement fait la différence grâce à Christophe Boivin qui a bondi sur un rebond lors d’une attaque placée avec de la présence dans le slot, après un lancer parfait de Goncalves (1-0 à 1’08). Le jeune arrière du CHAR, qui n’a pu jouer qu’un seul match avec les pros depuis plus de trois mois, remplaçait Kristaps Sotnieks, le dernier des 4 forfaits de titulaires rouennais.
Les arbitres n’ont pas voulu laisser passer le moindre échec-avant complété et envoyait en prison Vincent Nesa dès la première charge (2’24). Ainsi « protégés », c’était plutôt de bonne augure pour les visiteurs pas réputés physiques pour deux sous et qui disposent de la quatrième efficacité de la ligue en avantage numérique. Seulement, les Aigles ne pratiquent pas un « hockey de séries », même à un joueur de plus. Rouen, avec un contre de Chakiachvili (3’28) et deux arrêts en gare de Pintaric (3’38 & 3’44) s’est sorti du piège tendu par Kopta, ses amis Sautereau et Belisle.
Les joueurs de Fabrice Lhenry, intelligents, n’ont pas été repris par le corps arbitral pour cette raison. Mais même avec cette corde en moins à leur arc, coupée par M. Dehaen, les coéquipiers de Loïc Lampérier ont doublé la marque. Après une vive discussion sur le banc entre Stanislas Sutor et Lévesque, à propos d’un changement de ligne assez gauche du premier duo d’arrières niçois, qui aurait pu profiter à Boivin sans un solide Molder (6’15), Alexandre Mallet a dévié une passe-tir de Guimond (2-0 à 9’04).
Jusqu’à maintenant, Nice n’avait pas vraiment existé. Cependant, sur un deuxième jeu de puissance, Kalan puis Nikiforov ont sorti les serres sans pour autant être efficaces. Le Slovène n’a pas cadré son tir (10’09). Dans le cercle droit, le Russe a été dérouté par Matija Pintaric (11’11). Ainsi lancé par un powerplay qui leur apportait de la confiance, les Niçois, par l’intermédiaire de Jesper Larinmaa, étaient, pour la première fois, dangereux à cinq contre cinq. Le Finlandais, en duel avec Pintaric, butait du revers sur la botte du gardien rouennais (13’40). Les coéquipiers de Louis Belisle ont ensuite hérité d’un 3-contre-1, sur lequel Rychagov a (trop ?) attendu, sur la gauche, avant d’adresser une passe à Lucas Villain dans l’axe. Mais le natif de Rouen n’avait pas anticipé le retour de Jordan Hervé qui l’a empêché de prendre le meilleur sur Pintaric (14’12). Nice pourra avoir des regrets.
Après ces presque 5 minutes de moments forts, en effet, les Aigles, asphyxiés, tomberont dans un très très long quasi anonymat avant d’avoir une nouvelle occasion. Même une troisième pénalité rouennaise a été tuée par une bonne intervention de Rech sur Larinmaa (23’18), après les chances de Boivin (20’46 & 21’37), de Tomasino (21’58) et avant celle de Mallet (28’55). Loïc Lampérier, trouvé en profondeur par Vigners, a levé le palet au-dessus de l’épaule de Molder (3-0 à 29’40). Les Niçois ont alors eu deux opportunités pour tenter de renverser la table. Alexis Sutor, en duel, a été contrecarré par Fiorenzo Villard impeccable en surgissant de nulle part (31’48). Larinmaa, servi par Kalan à deux contre un, s’est heurté au refus de Pintaric (34’11).
Les cinq dernières minutes du deuxième tiers ont été spectaculaires, ponctuées de grossiers cadeaux défensifs qui n’auront sans doute pas fait plaisir aux coaches. On a pu dénombrer quatre opportunités rouennaises (Mallet à bout portant à 35’00, Vigners en déviation à 36’44, Guimond en duel à 37’35, Tomasino de près 37’54). Et deux côté niçois (Kalan en face-à-face à 37’06, Kopta en échappée à 37’40) ainsi qu’un quatrième but normand en toute fin de vingt lorsque Molder n’a pas compléter son arrêt seul devant Nesa. Enzo Cantagallo a poussé la rondelle, seulement ralentie, dans le dos du gardien estonien (4-0 à 39’30).
Malgré leur avance, dès le début de la dernière période, les Rouennais ont continué d’imprimer un rythme rapide, assez intense, toujours avec un échec-avant qui perturbait les Niçois. Si Conrad Molder sauvait sa cage de l’épaule devant Hervé (42’07), le gardien allait chercher une cinquième fois la rondelle derrière lui, cette fois sur lancer de Hascak après une passe du bureau de Gretzky de la part de Nesa, auteur d’une belle prestation (5-0 à 42’59).
Nice a réduit la marque après une déviation d’Andrei Rychagov sur un centre de Larinmaa (5-1 à 43’48) sur un des très rares tirs des hommes de Frantisek Stolc adressés sur la cage de Pintaric. Les Dragons ont fait tout le reste sans marquer de nouveau. Hervé (45’05) puis Rech, après un bon jeu de Tomasino (45’43), n’ont pas été assez déterminés lors de leurs occasions. La barre a sauvé Conrad Molder sur un tir de Perron (50’35). Noa Goncalves en haut du slot a trouvé un Molder encore solide (51’13). Le gardien a ensuite été assez impressionnant malgré la fatigue d’une fin de match à sens unique. Il a préservé sa cage devant Vigners (52’32) et Hascak (54’25), et Molder est peut-être entré dans la tête de Boivin qui manquait le cadre pour une seconde fois dans le match (54’56).
Rouen, d’abord très déterminé, s’est présenté et a remporté la première manche dans son antre face à une équipe de Nice manquant d’agressivité et de réalisme (5-1). Dans ce match numéro 1 du quart de finale, les Dragons n’ont pas rendu une copie parfaite, mais encourageante. Leur avance de cinq buts après 43 minutes de jeu a sans doute eu un peu raison de leur résolution. Néanmoins, cela a suffi. Mes Aigles, aux trios réorganisés dans le dernier tiers, devront peut-être bâtir sur celui-ci, plier sans (trop) rompre, pour les prochains jours, et dès demain retrouver un jeu de puissance efficace afin de conserver le plus d’espoir possible avant de retourner sur la Côte d’aAur.
Note du rédacteur: Les photos sauf celles de Christophe Boivin et Conrad Molder sont des photos d’archives.
Rouen – Nice 5-1 (2-0, 2-0, 1-1)
Vendredi 8 mars 2024 à 20h00 à la patinoire Nathalie Pechalat. 3029 spectateurs.
Arbitres : Pierre Dehaen et Yann Furet assistés de Thomas Simon et Quentin Ugolini
Pénalités : Rouen 8’ (4′, 2’, 2’) ; Nice 0′ (0′, 0’, 0’)
Tirs cadrés : Rouen 40 (13, 13, 14) ; Nice 30 (13, 12, 5)
Supériorités : Rouen 0/0, Nice 0/4
Évolution du score :
1-0 à 01’08 : Boivin assisté de Perron et Goncalves
2-0 à 09’04 : Mallet assisté de Guimond et Boivin
3-0 à 29’41 : Lampérier assisté de Vigners et Goncalves
4-0 à 39’30 : Cantagallo assisté de Nesa et Perret
5-0 à 42’59 : Hascak assisté de Nesa et Perret
5-1 à 43’48 : Rychagov assisté de Larinmaa et Kuronen
Rouen
Attaquants :
Loïc Lampérier (C) – Rob Flick – Rolands Vigners
Christophe Boivin – Francis Perron – Alexandre Mallet
Anthony Rech – Jordan Hervé – Quentin Tomasino
Marcel Hascak – Vincent Nesa – Tommy Perret
Arrières :
Florian Chakiachvili (A) – Enzo Cantagallo
Sacha Guimond – Noa Goncalves Nivelais
Fiorenzo Villard – Dylan Yeo (A)
Gardien :
Matija Pintaric (29 arrêts)
Remplaçant : Julien Gaubert (G). Absents : Tonin Caubet (hanche), Emil Kristensen (luxation du pouce), Milan Kytnar (visage), Kristaps Sotnieks et Joris Bedin (?).
Nice
Attaquants :
Jesper Larinmaa – Luka Kalan – Evgeni Nikiforov
Bryan Sautereau – Mikael Kuronen – Ondrej Kopta
Louis Vitou – Norbert Abramov – Andrei Rychagov (A)
Kais Faure-Brac – Daniel Babka – Alexis Sutor
Arrières :
Yoan Salve – Ivan Esipov
Louis Belisle (C) – Marc-André Levesque (A)
Roope Reini – Lucas Villain
puis Yohann Alzon à 40’00
Gardien :
Conrad Molder (35 arrêts)
Remplaçant : Lou Silighini (G). Absents : Nikita Bespalov, Radek Cip et Kasper Elo (?).