La PWHL, la grande ligue pro féminine, a fait des débuts remarqués. Jeu très intense, batailles serrées, succès populaire, mais aussi des records qui ne cessent de tomber, faisons le point en chiffres alors que nous en sommes aux deux tiers de la saison.
18 : le nombre de points marqués jusqu’à maintenant par Alex Carpenter, assise sur le fauteuil de meilleure marqueuse de la PWHL depuis le début de la saison. Avec 10 mentions d’assistance, elle a aussi le meilleur total de passes avec Alina Müller et Kelly Pannek. Elle est également la joueuse la plus productive en supériorité numérique avec 8 points. Carpenter a par ailleurs gagné près de 60% de ses mises en jeu, la quatrième meilleure performance de la ligue. La centre de New York ne faiblit pas et continue d’être décisive. L’Américaine, qui passera le cap des 30 ans le mois prochain, est clairement l’une des joueuses les plus complètes de la ligue.
12 : le nombre de buts inscrits par Natalie Spooner, en 16 matchs. L’attaquante de Toronto a marqué 4 de ses réalisations en supériorité numérique. Il s’agit véritablement d’un retour en grâce pour l’attaquante de 33 ans. Sélectionnée au Mondial 2023 quelques mois seulement après avoir accouché, la Canadienne avait reconnu que son retour au hockey était trop hâtif. Il convient d’ailleurs de rappeler que Spooner ne faisait pas partie des trois premières joueuses mises sous contrat par Toronto, elle a dû patienter jusqu’au repêchage et le quatrième tour de la draft PWHL pour connaître sa destination. Elle a travaillé fort pour retrouver son meilleur niveau, et elle est désormais l’une des toutes meilleures joueuses de la ligue, à la tête d’un trio redoutable avec Emma Maltais et Sarah Nurse.
12 : Ella Shelton avait marqué l’histoire au 1er janvier 2024 en devenant la première buteuse de l’histoire de la PWHL. La joueuse de New York demeure toujours très impliquée puisqu’elle est la meilleure marqueuse chez les défenseures avec 12 points. Sa coéquipière Jaime Bourbonnais et Megan Keller de Boston ont amassé 10 points.
19 285 : le lancement de la PWHL a littéralement propulsé le hockey féminin dans une autre dimension, avec une visibilité jamais vue jusqu’alors. Le public a mordu à l’hameçon, et plusieurs records se sont succédés. Dans un premier temps, le record d’affluence pour un match d’une ligue féminine a été mis au crédit d’Ottawa (8 318 personnes) puis à St. Paul (13 316). Le record absolu pour le hockey féminin datait de 2013 et des Championnats du monde à Ottawa, la marque avait atteint 18 014 personnes. Pour mettre tout le monde d’accord, Toronto a emboîté le pas en organisant le 16 février dernier un match à la Scotiabank Arena, l’arène des Maple Leafs. Les places pour « The Battle on Bay Street » se sont écoulées en quelques heures : 19 285 personnes ont assisté à la rencontre Toronto – Montréal, nouveau record d’affluence pour un match de hockey féminin. Avec une victoire 3-0 en prime pour les Ontariennes.
21 302 : le nombre de places au Centre Bell. Car évidemment, Montréal va tenter de battre le record décroché par le rival, fort de la plus grande capacité d’Amérique du Nord. La rumeur de ces derniers jours avait enflé, et la nouvelle a été officialisée mardi : Montréal défiera, et c’était une évidence, Toronto le 20 avril pour un choc nommé le « Duel au sommet ». Ce qui aura tout d’une revanche de la bataille de Bay Street.
2 : deux autres matchs sont prévus dans des arènes NHL ce week-end. Ce samedi, Ottawa affrontera Boston à la Little Caesars Arena de Détroit. Dimanche, Montréal et Toronto évolueront à la PPG Paints Arena de Pittsburgh. Le record d’affluence pour un match de hockey sur le sol américain est de 14 551, c’était en 2021 à Seattle à l’occasion d’un Canada – États-Unis. Et ce record est lui aussi en danger !
728 : le nombre de spectateurs qui ont assisté, le 6 mars dernier, au match New York – Montréal. De loin, il s’agit de la plus faible affluence de cette première saison PWHL. Le match avait lieu à la Total Mortgage Arena de Bridgeport, dans le Connecticut, qui héberge certains matchs de New York. Trois jours avant, dans une belle ambiance, 4459 fans s’étaient déplacés à l’UBS Arena, l’autre site qui accueille les parties à domicile de l’équipe new-yorkaise et arène habituelle des Islanders en NHL. Faire jouer l’équipe de New York dans un autre État présageait d’un manque de cohérence, alors que plusieurs records sont tombés de la part des autres équipes. Alterner entre l’UBS Arena et la délocalisation à plus d’une heure et demi en voiture sème une grande confusion, cela affecte la fidélisation du public et la création de la « fanbase ». D’autant plus au Connecticut qui a connu des difficultés pour attirer les fans de hockey, que ce soit l’équipe AHL de Bridgeport ou l’équipe féminine PHF du Connecticut Whale. Une relocalisation définitive à New York semble plus que probable, l’UBS Arena n’ayant jamais fait moins de 2128 spectateurs. Les jours dans le Connecticut, avec encore deux rencontres programmées d’ici la fin de la saison régulière, sont comptés.
23 : sur les 49 rencontres disputées jusqu’à maintenant, 23 se sont terminées par un but d’écart, dont 12 en prolongation, et 3 à l’issue de la séance des tirs au but. C’est dire si les duels sont particulièrement serrés entre les six équipes.
8 : la frustration est particulièrement grande à Ottawa puisque 8 des 11 défaites subies par les Ontariennes se sont soldées par un petit but d’écart. Cinq rencontres parmi ces défaites se sont d’ailleurs terminées en prolongation ou aux tirs au but.
99 : Voilà une rencontre qui représente la frustration d’Ottawa, et les points qu’ont vu filer entre leurs mains les joueuses de Carla MacLeod. Le 4 février dernier, Ottawa se dirigeait vers la victoire en menant 3-0 à cinq minutes de la fin. Mais coup de tonnerre, Abby Roque, Jade Downie-Landry et Alex Carpenter ont égalisé à 3-3 avec trois buts en l’espace de 99 secondes ! Carpenter en rajoutera une couche en prolongation en marquant le but gagnant pour New York.
10 : le nombre de points marqués par Kateřina Mrázová à ses six derniers matchs. Lors de ses sept matchs précédents, l’attaquante tchèque d’Ottawa n’avait inscrit aucun point ! Mais Ottawa connaît un léger mieux, ses joueuses ont davantage de confiance, à l’image de Mrázová.
6 : le nombre de points récoltés par Chloé Aurard. Après un but qui lui a été refusé en début de saison, puis par la suite un tir sur le poteau après une action en échappée, l’attaquante de l’équipe de France a inscrit son premier but en PWHL le 28 février dernier. Elle est régulièrement alignée sur le deuxième trio new-yorkais.
5 : le nombre de points marqués par la superstar Hilary Knight, soit un point de moins que la Française Chloé Aurard qui a eu un temps de jeu bien inférieur. On est loin des attentes autour de celle qui a inscrit plus de 100 points aux championnats du monde, la seule hockeyeuse de l’histoire à avoir atteint ce seuil. Elle avait d’ailleurs reçu en 2023 le premier trophée de meilleure joueuse du monde décerné par l’IIHF. Mais depuis le début de la PWHL, Knight connaît de grandes difficultés en matière d’efficacité, la capitaine de Boston a tiré 49 fois au but depuis le début de la saison (huitième total de la ligue) mais elle n’a marqué que 3 buts en 16 matchs, soit un pourcentage d’efficacité très faible de 6,1%. On est loin des statistiques des meilleures joueuses de la ligue, dont l’icône rivale Marie-Philip Poulin qui a inscrit 8 buts et 17 points avec Montréal.
1 : par le passé considérée comme l’une des meilleures attaquantes du monde, Mélodie Daoust préférait rester réserviste pour cette première saison PWHL. S’investir dans cette nouvelle ligue semblait trop compliqué pour la Québécoise de 32 ans en raison de ses obligations puisqu’elle est à la tête du programme féminin au Collège Bourget, dans la ville de Rigaud. « Mélo » a signé un contrat de dix jours avec Montréal le 2 mars… et elle a marqué son premier but à son premier match ! Et le 10 mars, Daoust a inscrit une deuxième réalisation contre Ottawa.
87,5 : le pourcentage d’arrêts de Kristen Campbell lors de ses six premiers matchs devant la cage de Toronto. Le 13 janvier dernier, Campbell avait d’ailleurs été chassée du match en allouant 3 buts sur 11 tirs. En plein doute, la gardienne de 26 ans a été écartée de l’équipe du Canada pour les derniers matchs de la Rivalry Series contre les États-Unis. Un choix fort du sélectionneur du Canada Troy Ryan… qui entraîne également l’équipe de Toronto !
95,4 : le pourcentage d’arrêts de Kristen Campbell lors de ses neuf derniers matchs. Sur cette série, sa moyenne de buts encaissés est de 1,22. Elle a également réalisé trois blanchissages. C’est à se demander si son éviction d’Équipe Canada n’a pas fait office d’électrochoc. Cette mise à pied n’a été que temporaire puisque Troy Ryan l’a incluse dans le groupe pour le prochain championnat du monde. Campbell est l’une des trois gardiennes du Canada avec les inévitables Ann-Renée Desbiens et Emerance Maschmeyer.
94,2 : le pourcentage d’arrêts de Corinne Schroeder, justement convoquée par Troy Ryan pour la fin de la Rivalry Series mais qui n’a donc pas été retenue pour le Mondial. La gardienne de New York a fait preuve d’une grande régularité sur les 10 rencontres et les 606 minutes qu’elle a jouées.
9 : le nombre de victoires consécutives de Toronto. Les Ontariennes avaient bien mal débuté la saison avec 2 victoires pour 5 défaites à leurs sept premiers matchs. La gardienne Kristen Campbell était en mal de confiance et certaines cadres de l’équipe ont peiné à trouver leur rythme. Mais depuis février, les joueuses de Troy Ryan ont enchaîné sur un impressionnant rythme de croisière, portées par Campbell de nouveau en confiance et son trio magique.
2 : après plus d’une quinzaine de matchs pour chaque équipe, malgré les scores serrés, le classement des six équipes est scindé en deux. Toronto, Montréal et Minnesota (30 points) semblent désormais en position de force, tandis que Boston et Ottawa (20) et New York (17) sont en retrait.
4 : sur les six équipes en lice, les quatre meilleures seront qualifiées pour les playoffs. Règle originale : la meilleure équipe de la saison régulière pourra choisir son adversaire des demi-finales. Les séries se dérouleront au meilleur des cinq matchs.
5 : lot de consolation pour la cinquième équipe du classement et non des moindres, malgré son absence des playoffs : elle sera assurée d’obtenir le premier choix du prochain repêchage. Cette manœuvre a pour vocation d’éviter le « tanking », sous-performer volontairement pour mettre la main sur le choix numéro 1. Cette règle permettra ainsi d’encourager les efforts réalisés jusqu’à la fin de la saison régulière.