Passées les émotions du premier tour, les Boxers ont à peine le temps de savourer qu’il faut déjà penser à la suite : les Brûleurs de Loups grenoblois. Fourberie de cette série, la patinoire Mériadeck n’étant pas disponible entre le 24 et le 28 mars pour cause de deux représentations de la tournée Holiday on Ice, la ligue a modifié la répartition des matchs, en accord avec les deux clubs. Les deux premiers matchs vont donc se dérouler à Bordeaux, avant que tout le monde se transporte en Isère pour les quatre rencontres suivantes. Si un match 7 doit avoir lieu, il le sera en Gironde. Alors, avec 9 jours d’attente entre les deux tours pour les Isérois, et 2 pour les Bordelais, il y a deux écoles. Avantage aux jambes fraîches grenobloises, ou au rythme bordelais ?
Quelques surprises dans les alignements pour commencer. Raphaël Garnier pour Grenoble, et Victor Bodin à Bordeaux, vont garder les deux cages, pour remplacer au pied levé Jakub Stepanek, pas toujours à son aise, et Quentin Papillon, malade.
Les Brûleurs de Loups frappent en premier, au bout de 2’46, par l’intermédiaire de l’inévitable Damien Fleury. Entame compliquée pour Bordeaux, surtout lorsque Victor Bodin est sanctionné d’un retard de jeu, et que Kévin Spinozzi rempile pour deux minutes de pénalités pour accrocher. Si les Boxers passent leur temps en infériorité, ils vont se rendre la tâche plus difficile qu’elle ne l’est déjà. Pourtant cela tient le choc, et les locaux reprennent le dessus petit à petit.
Dans le 2e tiers, c’est l’inverse qui se passe, avec des Isérois pris à la faute par Julien Munoz, et une première supériorité bordelaise. Samuel Salonen convertit dans la minute, et égalise. Grenoble est moins à son aise, malgré un nombre important de tirs cadrés, mais sans trop de danger sur le but de Victor Bodin.
Une obstruction d’Alexandre Lavoie à la 35e redonne une nouvelle supériorité numérique aux Boxers, et cette fois-ci, c’est Mathieu Pompei qui la convertit pour repasser devant au tableau d’affichage, à la presque surprise générale au regard du statut de Grenoble.
Les deux équipes sont entre deux eaux, les Grenoblois ne sont pas flamboyants, et Bordeaux s’accroche à ce score favorable, avec ses moyens, et de manière très intéressante pour l’intérêt de la série. Le deuxième tiers se termine ainsi, et devinez comment commence le troisième ? Une supériorité numérique bordelaise, après une obstruction de Nicolas Deschamps, et un Samuel Salonen qui triple la mise pour les siens.
Mériadeck commence à y croire, d’autant plus que les Boxers ne s’en laissent pas compter dans le jeu. En revanche, cela commence à devenir dur physiquement, et les gestes interviennent avec plus de retard que jusqu’alors. Axel Prissaint, puis Bastien Lemaître vont chauffer le banc des pénalités, et si cela tient le coup, Matias Bachelet ramène les siens à un but à 8 minutes de la fin.
2-3, et si les Bordelais ne déméritent pas, on connaît la puissance de feu des BDL. L’ambiance se tend, sauf dans les tribunes où Mériadeck pousse les siens. Rudolfs Polcs remet un coup de stress dans les travées en prenant 2 minutes en fin de match, mais Victor Bodin, excellent jusque là, et auteur de quelques arrêts impressionnants, préserve magnifiquement sa cage pour porter sa performance du soir à 57 arrêts.
Dans leur lancée de l’épilogue marseillais d’il y a deux jours, les Boxers créent donc la surprise en prenant le match 1 contre des Brûleurs de Loups peu tranchants, mais qui sont censés monter en puissance dans la série, contrairement aux Bordelais, dont la forme physique devrait quand à elle décliner au fur et à mesure que la série avancera.
Commentaires d’après-match (sur le site des Boxers) :
Mathieu Pompei (attaquant de Bordeaux) : « On a très bien joué. On sait que c’est une très bonne équipe offensivement. Notre infériorité était super bonne et sur notre avantage, on a scoré sur le powerplay. C’est bien mais il faudra être prêt ce samedi parce que ce ne sera pas facile. Honnêtement, j’ai travaillé très fort pour revenir. Je n’ai pas voulu croire que c’était terminé pour moi. J’ai fait de la kiné deux fois par jour, sept jours sur sept pendant deux semaines. J’ai fait personnellement tout ce qu’il fallait faire pour espérer revenir. On visait la demi-finale mais j’ai été chanceux, j’ai joué le match 7 des quarts de finale. Je suis très content d’être là, et j’ai encore envie de travailler fort pour l’équipe. C’est sûr qu’après trois semaines sans patiner, le dernier match contre Marseille n’était pas évident, les jambes étaient un peu lourdes mais maintenant, je me sens très bien et je suis près pour ce deuxième match contre Grenoble. »
Olivier Dimet (entraîneur de Bordeaux) : « On voulait surfer sur la vague du dernier match des quarts de finale même si on savait qu’on pouvait avoir un coup de fatigue. On a eu 10 minutes difficiles où il a fallu switcher et revenir dans une mentalité de playoffs après les moments d’euphorie de mercredi soir. Et derrière, je pense qu’on fait un match sérieux. On a eu un très bon powerplay qui nous fait gagner le match mais aussi une très bonne infériorité numérique face au meilleur powerplay de la ligue. Il y a eu beaucoup de sacrifices et un très gros match de notre gardien Victor Bodin. Mais il n’y a pas d’euphorie. On a fait le match qu’on voulait faire. Le match 1 c’est toujours important pour lancer une série. Mais ce samedi ce sera un autre jour. »
Victor Bodin (gardien de Bordeaux) : « Il y a beaucoup de fatigue et un peu d’émotion. J’ai pensé aux moments difficiles que j’ai passé la dernière année. Je me dis que, certes, je n’ai jamais joué de demi-finale, mais je suis sur un terrain qui n’est pas inconnu pour moi. J’ai déjà fait des matchs de playoffs l’année dernière, j’ai déjà joué contre Grenoble. Donc je me dis qu’il n’y aura rien d’inconnu, que je dois jouer mon jeu et que mentalement, je ne dois rien changer à mon état d’esprit. Ce qui ressort pour moi, ce sont tous les shoots bloqués par les défenseurs. Un match comme ça, ça se construit par une unité de six. C’est ça qui marque le plus dans le match. Moi, sans ma défense, je ne suis rien du tout. On est tous très contents. Je pense qu’au niveau émotion, on est quand même rempli parce qu’il y a eu ce match 7 deux jours avant. On est plein d’émotion, d’euphorie mais on sait tous qu’on a toute une série à jouer. »
Bordeaux – Grenoble 3-2 (0-1, 2-0, 1-1)
Vendredi 22 mars 2024 à 20h15 à la patinoire Mériadeck. 2692 spectateurs.
Arbitres : Philippe Frossard et Geoffrey Barcelo assistés de Vincent Zede et Clément Goncalves.
Pénalités : Bordeaux 10′ (4′, 0, 6) ; Grenoble 6′ (0, 4, 2).
Tirs : Bordeaux 29 (9, 12, 8) ; Grenoble 59 (16, 17, 26).
Évolution du score :
0-1 à 02’46 : Fleury assisté de Deschamps et Lyubimov
1-1 à 27’29 : Salonen assisté de Carry et Pompei (sup. num.)
2-1 à 36’02 : Pompei assisté de Carry et Salonen (sup. num.)
3-1 à 42’12 : Salonen assisté de Jevpalovs et Pompei (sup. num.)
3-2 à 52’02 : Bachelet assisté de Crinon
Bordeaux
Attaquants :
Nikita Jevpalovs (-1) – Loïk Poudrier (A, -1) – Julius Valtonen (-1)
Samuel Salonen – Mathieu Pompei – Enzo Carry
Rudy Matima – Rudolfs Polcs (2’) – Baptiste Bruche
Aina Rambelo (-1) – Julien Guillaume (A, -1) – Maxime Legault (C, -1)
Matteo Mahieu
Défenseurs :
Niki Blomberg (-1) – Antti Kauppila (-1, 2’)
Kévin Dusseau – Axel Prissaint (2’)
Bastien Lemaître (-1, 2’) – Kévin Spinozzi (-1, 2’)
Gardien :
Victor Bodin (2’)
Remplaçant : Isidore Agnel (G). Absents : Quentin Papillon (G, malade), Charles-David Beaudoin (commotion), Aleksei Polodyan.
Grenoble
Attaquants :
Roman Lyubimov (+1) – Nicolas Deschamps (A, +1, 2′) – Damien Fleury (A, +1)
Sacha Treille (C) – Alexandre Lavoie (2′) – Brent Aubin
Loïc Farnier (+1) – Matias Bachelet (+1) – Flavian Dair (+1)
Martin Latal – Aurélien Dair – Julien Munoz (2′)
Défenseurs :
Kyle Hardy – Maxim Lamarche
Pierre Crinon (+1) – Charles Schmitt (+1)
Jere Rouhiainen (+1) – Nikita Pivtsakin (+1)
Lucien Onno
Gardien :
Raphaël Garnier [sorti de 57’50 à 60’00]
Remplaçant : Jakub Stepanek (G). Absents : Adel Koudri (épaule), Jonathan Racine (poignet – saison terminée), Timothée Quattrone, Valentin Grossetête (surnuméraires).