Rouen accueillait une équipe de Cergy, qui a donné, en six matches seulement, une leçon de combativité et de mentalité en quart de finale au favori Angers alors que c’était théoriquement son « année ».
Cette qualification détonante face aux champions 2024… des accroches publicitaires audacieuses, la polémique, ouin-ouin, post-élimination angevine du « faux moins bien classé, vrai crack bien caché », mais, surtout et plus sérieusement, les deux dernières rencontres entre les deux équipes, remportées par les Jokers, font des visiteurs un adversaire redouté par les Rouennais et leur fans.
Il n’y a pas eu de round d’observation dans un premier tiers assez fouillis et déstructuré au cours duquel les deux équipes voulaient profiter, têtes baissées, du moindre revirement. Pendant que Rouen essayait d’impressionner ses adversaires en complétant tant que bien que mal son échec-avant, Cergy – à trois lignes seulement – se créait les meilleures occasions (Limtong à 3’45, Melin à 6’40 et Hämälainen à 8’25).
Les hommes de Fabrice Lhenry ont aussi banni le manque de réalisme connu lors de leur quart de finale contre Nice. Sur leur deuxième chance, Quentin Tomasino, oublié, en haut du cercle gauche, a ouvert le score. À ras la glace, le droitier a surpris Sebastian Ylönen, masqué (?), entre ses jambières (1-0 à 10’32). Sur leur quatrième chance, ils ont repris les devants lorsque Rob Flick a fait la poussière sous les bottes du gardien de l’équipe de France après que Lampérier avait attaqué la cage (2-1 à 17’42). C’est le premier but de Rob Flick sous le maillot noir et jaune.
Les Franciliens ont été assez formidables en restant collés aux Normands comme un vieux chewing-gum sur leurs patins. En effet, à chaque but local, les visiteurs n’ont pas chancelé. 11 secondes après l’ouverture du score, Phileas Perrenoud a profité que Cantagallo ait perdu de vue le palet dans la bande derrière la cage de Pintaric pour faire une passe, en retrait, qui a été instantanément reprise par Louis Petit (1-1 à 10’43). 24 secondes après le deuxième but local, c’est un revirement causé par Tomasino à sa ligne bleue qui permet, au bout du compte, à Patrick Coulombe de frapper sans contrôle un tir de la pointe, qui transperce Pintaric, voilé par Yeo (2-2 à 18’06).
Il aurait été très injuste que les joueurs de Mikka Elomo retournent au vestiaire menés de deux buts. Et vice et versa. Ce n’aurait pas été tant démérité, finalement, pour les Franciliens d’avoir l’avantage, après les trois opportunités supplémentaires notées à leur crédit dans cette période déstructurée (Hämälainen à 11’28 & 14’26 et Barber à 14’55).
Au retour de la première pause, les alliés de Patrick Coulombe se sont vite retrouvés en infériorité numérique. Là, Anthony Rech a mis la table pour Mallet qui a complété la passe du gaucher (3-2 à 22’55, photo ci-dessous). Cette fois les coéquipiers de Loïc Lampérier ont été attentifs et ils ont résisté à un ressac de Gueurif (23’08). Son partenaire Emil Gegeris aura aussi l’opportunité d’égaliser, en haut du slot. Mais Matija Pintaric a bien lu le jeu du Letton en avançant pour boucher tous les angles (24’12).
C’était un moment-clé car désormais les Rouennais sont bien mieux en place dans ce vingt du milieu. Tellement en place qu’interchangeables, et huilés. Dylan Yeo, dans l’enclave, dévie un lancer de la pointe de Hascak (4-2 à 25’45), un monde à l’envers ! Malgré tout, les Seino-Marins ne tuent pas le match sur deux autres occasions (Boivin à 34’47 & Perron à 37’52). Mais ils ont réussi à entrer dans les têtes de leurs adversaires. Emil Gegeris (à 36’18) et Hämälainen (38’21) ne cadrent plus leurs lancers. Les Jokers doivent aussi faire sans Vincent Melin que le docteur n’a pas autorisé à reprendre le match à la suite d’une charge reçue « plein champ » (34’45, photo ci-dessous).
Cergy, sans Théo Gueurif resté au vestiaire, a un court moment fort dans le dernier tiers. Matija Pintaric est solide sur trois tirs (Gegeris à 43’09, Petit à 43’33, Torrel à 44’15). Au bout de ce momentum, les coéquipiers du Slovène ajoutent un cinquième but par Anthony Rech, parti en échappée à cause d’un palet mal maîtrisé en zone neutre et qui met fin aux derniers espoirs des visiteurs (5-2 à 44’22). Un but qui permet à Fiorenzo Villard de remplacer numériquement Noa Goncalves Nivelais, touché au cours du deuxième tiers (28’45).
Dans les minutes restantes, en sorte d’épilogue, les deux équipes délivrent un même message en étant toujours agressives. Comptez sur nous pour le prochain match. Néanmoins Sebastian Ylönen aura plus de travail à faire que son vis-à-vis et ira chercher deux nouveaux palets dans son dos. Il est malheureux sur un contre son camp quand le corps de son capitaine dévie un tir de Tomasino sur une attaque spéciale (6-2 à 58’10). Kristaps Sotnieks clôture la marque, et son excellente prestation, d’un lancer balayé entre les oreilles (7-2 à 58’40).
Dans une rencontre où pour une fois l’arbitrage a semblé cohérent et continu sur 60 minutes, et sans revue vidéo après la charge d’Alexandre Mallet sur Melin, Cergy n’a pas réussi à surprendre les Rouennais comme les Jokers l’avaient fait au détriment d’Angers au tour précédent. L’épouvantail des Angevins, sorti d’une fausse septième place comme un diable de sa boite, ré-essaiera demain plein patin. Son attitude jusqu’à la toute fin de match, avec un breakaway d’Alex Barber (59’23), le laisse présager. Son buteur, Emil Gegeris, ne manquera pas une nouvelle fois toutes ses occasions.
Face à un adversaire agressif, très accrocheur et rapide, à l’image d’Aleksi Hämäläinen, les Dragons, disciplinés en exerçant pourtant un échec-avant haut intense et très massif, ont su être réalistes, notamment en avantage numérique, puis prolifiques finalement, afin d’ôter tout le momentum acquis en quart de finale par les hommes de Mikka Elomo.
Rouen – Cergy-Pontoise 7-2 (2-2, 2-0, 3-0)
Vendredi 23 mars à 20h00 à la patinoire Nathalie Pechalat. 3029 spectateurs.
Arbitres : Nicolas Cregut et Julien Peyre assistés de Maxime Laboulay et Cyril Debuche
Pénalités : Rouen 0’ (0’ 0’, 0’) ; Cergy-Pontoise 6′ (0’, 2’, 4’)
Tirs cadrés : Rouen 45 (13, 21, 11) ; Cergy-Pontoise 40 (15, 9, 16)
Supériorités : Rouen 2/3, Cergy-Pontoise 0/0
Évolution du score :
1-0 à 10’32 : Tomasino assisté de Cantagallo et Chakiachvili
1-1 à 10’43 : Petit assisté de Perrenoud et Gueurif
2-1 à 17’42 : Flick assisté de Lampérier et Vigners
2-2 à 18’06 : Coulombe assisté de Crozier et Limtong
3-2 à 22’55 : Mallet assisté de Rech et Vigners (sup. num.)
4-2 à 25’45 : Yeo assisté de Hascak et Bedin
5-2 à 44’22 : Rech
6-2 à 58’10 : Tomasino assisté de Hascak et Perron (sup. num.)
7-2 à 58’40 : Sotnieks assisté de Vigners et Pintaric
Rouen
Attaquants :
Christophe Boivin – Francis Perron – Alexandre Mallet (sorti de 22’54 à 29’12)
Loïc Lampérier (C) – Rob Flick – Rolands Vigners
Anthony Rech – Vincent Nesa – Quentin Tomasino
Joris Bedin – Tommy Perret – Marcel Hascak
Arrières :
Florian Chakiachvili (A) – Enzo Cantagallo
Sacha Guimond – Noa Goncalves Nivelais (sorti à 46’35)
Dylan Yeo (A) – Kristaps Sotnieks
puis Fiorenzo Villard à 48’04
Gardien :
Matija Pintaric (38 arrêts)
Remplaçant : Julien Gaubert (G). Absents : Tonin Caubet (hanche), Emil Kristensen (pouce), Milan Kytnar (mâchoire) et Jordan Hervé (?).
Cergy-Pontoise
Attaquants :
Gage Torrel – Aleksi Hämäläinen (A) – Alex Barber
Sayam Limtong – Tristan Crozier – Emils Gegeris
Phileas Perrenoud – Théo Gueurif (sorti à 40’00) – Louis Petit
puis Colin Delatour à 40’00
Arrières :
Patrick Coulombe (C) – Daniel Gorsanovs
Vincent Melin (sorti à 34’45) – Nikila Shalei
Aurélien Dorey – Raphaël Faure (A)
puis Raphael Brites à 34’45
Gardien :
Sebastian Ylönen (38 arrêts)
Remplaçants : Olivier Richard (G), Thomas Pardo et Idris Blanchet. Absent : Robert Baillargeon (départ).