Un samedi, fin d’une belle après-midi ensoleillée, et une patinoire bien garnie de Bordelais ravis de la tournure des choses, mais bien conscients que le chemin sera encore très long.
Bordeaux tente de contenir des BDL et le début de match correspond bien à ce que les Boxers souhaitent faire. Cerise sur le gâteau, Sacha Treille se rend coupable d’un faire trébucher, et va passer deux minutes en prison. Dans la lancée de la veille et de leur 3/3 en supériorité numérique, les Boxers refont le même coup. Une frappe de Rudy Matima sur le poteau revient sur Maxime Legault qui conclut. 1-0 Bordeaux.
Les Isérois sont vexés et tentent de muscler un peu l’ambiance générale. Julien Onno veut apporter de la vitesse, et à la suite d’un poke-check jugé illégal par les arbitres, Quentin Papillon écope d’une pénalité. Le show « solidarité défensive » des Bordelais commence, mais les Grenoblois appuient sur l’accélérateur. Sacha Treille, Loic Farnier ont notamment des grosses occasions, que « Paps » sort. Le passage est compliqué pour les locaux, qui ne parviennent plus à se dégager de manière pérenne.
Le portier bordelais est au four et au moulin, et la sirène retentit juste avant que Grenoble ne trouve la faille. Le but est logiquement refusé.
En début de deuxième période, les Brûleurs de Loups veulent revenir, Kyle Hardy et Charles Schmitt alertent Quentin Papillon. Kevin Spinozzi tente bien une relance dont il a le secret, mais Nikita Jevpalovs ne peut dévier dans le but. Incursion bordelaise de courte durée, car Grenoble pousse. Deux frappes sont sorties par Papillon, mais il ne contient pas le troisième rebond que Kyle Hardy pousse dans le but.
Le coup est pris et Grenoble tente de générer des rebonds devant la cage bordelaise, Sacha Treille y rôde d’ailleurs souvent, imposant aussi son physique et ses tentatives d’intimidation. La période s’équilibre, Spinozzi ou Blomberg répondent du côté bordelais à Aurélien Dair ou Kyle Hardy pour les visiteurs.
Enzo Carry se retrouve avec la crosse d’Aurélien Dair dans le visage, ce qui a le don d’agacer les grenoblois qui voient les arbitres siffler. Kevin Spinozzi allume la mèche, et Bordeaux se donne dans les coins pour garder la possession. Si Sacha Treille met le feu dans la défensive locale en contre, Raphaël Garnier stoppe deux grosses chances de Mathieu Pompei et Enzo Carry. La deuxième période se termine et score serré au menu. Bordeaux est dominé mais tient et joue les yeux dans les yeux avec Grenoble.
Et le troisième tiers reste dans les mêmes eaux. Cela s’observe et va d’un but à l’autre sans réelles occasions. Nikita Jevpalovs tente de combiner avec Loïk Poudrier sans succès, et Maxime Legault oblige Raphaël Garnier à fermer les jambières au dernier moment après un palet mal négocié par la défense et récupéré par le capitaine bordelais. En revanche sur une des actions suivantes, les Boxers envoient en fond de territoire via Axel Prissaint, mais le palet rebondit sur la bande et revient vers le but de Garnier. Le portier grenoblois est surpris, le palet rebondit sur son épaule, et entre dans le but (photo ci-dessous).
Mériadeck explose, même si personne n’a réellement compris comment ce but avait pu être marqué. Il reste alors une grosse dizaine de minutes aux grenoblois pour revenir. Les bordelais se jettent sur chaque palet et la prestation défensive, d’abnégation et de sacrifice, est impressionnante. Enzo Carry, Samuel Salonen, ou Julius Valtonen, les attaquants bordelais se couchent tour à tour devant les frappes adverses.
Entre plusieurs périodes où Grenoble pousse, Rudolfs Polcs et Samuel Salonen se retrouvent face à Garnier qui s’en sort magistralement. Mériadeck fait corps avec son équipe, et semble les galvaniser, à l’image de cette charge de Nikki Blomberg sur Kyle Hardy.
Bordeaux est recroquevillé en défense, et les BDL artillent Quentin Papillon. Raphaël Garnier finit par sortir de sa cage et Grenoble tente le tout pour le tout. Sur une frappe contrée une nouvelle fois, Nikita Jevpalovs parvient à se relever et a viser la cage vide, il marque le troisième but des Boxers et verrouille une deuxième victoire improbable contre l’ogre grenoblois.
2-0 dans la série, et si la suite des aventures bordelaises passe par quatre manches de suite à Pôle Sud, l’on peut se prendre à rêver d’un exploit qui pourrait ramener un match 7 en Gironde début avril.
Commentaires d’après-match (sur le site des Boxers) :
Olivier Dimet (entraîneur de Bordeaux) : « On a encore fait un grand match d’équipe, où on a payé le prix pour aller chercher la victoire. On joue les yeux dans les yeux avec cette équipe de Grenoble, et on voit qu’on est capable de les challenger. C’est vrai que le match de la veille nous a donné de la confiance, nous a montré que c’était possible. Et on a fait un meilleur match que celui de la veille. On a fait un match plein. C’est sûr qu’on aurait pu s’inquiéter de la fatigue car c’était le neuvième match en 16 jours, mais je crois qu’on est sur une dynamique. On joue avec l’adrénaline, et quand tout le monde fait les efforts dans les deux sens de la glace, avec nos deux gardiens qui ont fait deux très grands matchs en deux jours, ça offre ce genre de possibilités. On mène 2-0 dans la série, mais il n’y a rien de gagné. Il faut qu’on reste la tête froide, qu’on continue. Maintenant, on a 4 matchs à Grenoble. On va tout faire pour faire en sorte qu’il y ait un prochain match à Mériadeck. L’ensemble de l’équipe travaille fort, mais ça ne date pas d’aujourd’hui. Ça fait plusieurs mois qu’on sent que cette équipe a une âme, qu’elle ne lâche rien. »
Maxime Legault (capitaine de Bordeaux) : « On en était rendus à 9 matchs en 16 jours. Physiquement, on le ressent, mais la foule nous donne de l’énergie pour continuer pour batailler. On a réussi à faire un 60 minutes complet malgré tout. Dans chaque match de hockey, il y a des temps forts et des temps faibles, mais on a su bien les gérer. On s’était dit qu’on voulait jouer compact avec la mentalité playoffs, avec beaucoup de sacrifices. On a vu des mecs qui se jettent devant les palets, des mecs qui shootent avec les épaules. C’est beau à voir, ça donne de l’énergie au banc, et ça te motive à le faire aussi. On doit aborder le premier match là-bas comme on a abordé les matchs ici. On va avoir une grosse foule contre nous. Ce ne sera pas la même ambiance, la même atmosphère. On aura l’entrée du loup. Restera à gérer ces émotions-là. On s’est dit depuis le début des playoffs qu’on voulait rester dans notre bulle, notre famille. Tous les bruits externes, que ce soit l’arbitrage, les défaites, les matchs à l’extérieur, à domicile. On veut se concentrer sur nous. On a eu des moments difficiles. Il faut tomber plus bas pour apprendre à remonter. En octobre, on était onzième. On a su remonter la pente. On a eu des moments durs au courant de l’année puis on a réussi à aller chercher notre objectif de la quatrième position. On a passé le premier tour au septième match, on a tout donné. On veut continuer dans la même mentalité. »
Bordeaux – Grenoble 3-1 (1-0, 0-1, 2-0)
Samedi 23 mars 2024 à 18h15 à la patinoire Mériadeck. 3312 spectateurs.
Arbitres : Damien Bliek et Nicolas Barbez assistés de Joffrey Yssembourg et Nicolas Constantineau
Pénalités : Bordeaux 4′ (2′, 2′, 0′) ; Grenoble 6′ (2′, 2′, 2′).
Tirs : Bordeaux 32 (7, 17, 8) ; Grenoble 35 (12, 14, 9).
Évolution du score :
1-0 à 06’20 : Legault assisté de Matima et Poudrier (sup. num.)
1-1 à 26’44 : Hardy assisté de Fleury
2-1 à 47’47 : Prissaint assisté de Guillaume
3-1 à 59’27 : Jevpalovs assisté de Poudrier (cage vide)
Bordeaux
Attaquants :
Nikita Jevpalovs (+1) – Loïk Poudrier (A, +1) – Julius Valtonen (+1)
Samuel Salonen (-1) – Mathieu Pompei (-1) – Enzo Carry (-1)
Rudy Matima – Rudolfs Polcs – Baptiste Bruche
Aina Rambelo (+1) – Julien Guillaume (A, +1) – Maxime Legault (C, +1)
Matteo Mahieu
Défenseurs :
Niki Blomberg (+1) – Antti Kauppila (+1)
Kévin Dusseau – Axel Prissaint
Bastien Lemaître – Kévin Spinozzi (2′)
Gardien :
Quentin Papillon (2′)
Remplaçant : Victor Bodin (G). Absents : Charles-David Beaudoin (commotion), Aleksei Polodyan.
Grenoble
Attaquants :
Roman Lyubimov (-1) – Nicolas Deschamps (A, -1) – Damien Fleury (A, -1)
Sacha Treille (C, 2′) – Alexandre Lavoie – Brent Aubin
Loïc Farnier – Matias Bachelet – Flavian Dair
Martin Latal – Aurélien Dair (2′) – Julien Munoz
Défenseurs :
Kyle Hardy (-1) – Maxim Lamarche (-1)
Pierre Crinon (2′) – Charles Schmitt (+1)
Jere Rouhiainen (-1) – Nikita Pivtsakin
Lucien Onno
Gardien :
Raphaël Garnier [sorti de 58’52 à 59’27 et 59’34 à 60’00]
Remplaçant : Jakub Stepanek (G). Absents : Adel Koudri (épaule), Jonathan Racine (poignet – saison terminée), Timothée Quattrone, Valentin Grossetête (surnuméraires).