Après avoir retrouvé l’avantage de la glace à Bordeaux, en y remportant les rencontres 3 & 4 pour égaliser dans la série finale à 2 victoires partout, les Rouennais ont eu le dernier mot face aux Bordelais (5-3). Le match fut le prolongement de la substance des deux précédents, intense, dépotant où ça charclait presque, pilonnant au plexus solaire la foule présente dans les gradins.
Après une première moitié de match en faveur des Dragons bien en place, les Boxers, tout en restant menés au score, ont failli renverser la tendance, dans la seconde partie, avant que les remplacements de Quentin Papillon par un attaquant supplémentaire ne donnent lieu à une partie de tennis de table (trois buts en 1’24), et qu’un ultime but en cage vide d’Enzo Cantagallo de sa maison, son cercle droit, ne valide la victoire des Normands en fin de partie (5-3 à 59’52).
Les Dragons ont rapidement déroulé leur hockey durant les 13 premières minutes. Rouen a pris l’ascendant en marquant deux buts en 9 minutes. Le premier but, éclair, a été inscrit par Loïc Lampérier au bout de 19 secondes. Après un duel gagné dans la bande par les hommes de Fabrice Lhenry, le palet est ressorti pour circuler à la ligne bleue, où un tir a été pris pour mettre de la pression sur Papillon voilé. Et le capitaine rouennais, rageux, de reprendre le rebond du revers (1-0 à 0’19). Idéal.
L’ouverture du score a été suivie d’un filet de Francis Perron. Dans un tout autre style. Pompei et Valtonen traînent tout un autobus lorsque Perron est rapide dans l’axe et trouvé par une passe transversale millimétrée de Boivin entré en zone. avec la possession. Avec brio, le joueur de centre gagne son duel contre Papillon (2-0 à 8’54). Impérial.
Les Bordelais n’y sont toujours pas à l’image de Kevin Dusseau, pourtant pas le perdreau de l’année, qui perd un palet de relance sous le pressing de Nesa. Ils sont sauvés par un montant lorsque Hascak prend un tir du cercle droit à la suite du travail du natif de Saint-Cyr-L’École (13’22).
Ensuite, un mouvement d’élimination plein de culot de Baptiste Bruche sur Yeo (13’38) et une déviation à bout portant pour Spinozzi (13’46) lancent (enfin) les Boxers dans leur plan de jeu. Néanmoins, les locaux gardent la possession et restent dangereux par Lampérier pas assez précis (14’23). Papillon est décisif de ses bottes lors d’un lancer de Chakiachvili entre les cercles (14’33) ou encore de Perron devant son territoire (15’17). En toute fin de période, sans la maladresse de Valtonen, les visiteurs n’auraient pas été loin de réduire l’avantage, un peu contre le cours du jeu (19’32).
Il n’y avait pas eu de prison dans le premier tiers. Le vingt médian en comptera deux. Toutes deux, évidement, en faveur de Bordeaux. La première a été tuée par les Dragons grâce au poteau gauche de Matija Pintaric sur un tir de Legault dans le cercle droit (2’05). À cinq contre cinq, Rouen, au contraire de Bordeaux, continue d’être menaçant (Flick à 25’16 et une attaque surnuméraire à 25’40). Après une charge avec projection, détestable mais non sanctionnée, de Maxime Legault sur Perret – qui ne remontera pas sur la glace (26’03) – Perron est décisif en entrée de zone pour du revers servir enzo Cantagallo. L’arrière de 25 ans, qui a des fulgurances offensives assez bienvenues depuis le début des séries, est récompensé d’un filet pas si évidant à trouver pour un droitier infiltré en bas du cercle gauche. Magistral (3-0 à 26’26).
L’arrêt de jeu pour soigner M. Yssembourg à une main (28’29), dans un match aussi intense, a-t-il pu refroidir les coéquipiers de Loïc Lampérier, solidement ancrés dans leur match, et les inciter à un certain repos ? En tous les cas, c’est à partir de ce moment que le RHE a flanché quelque peu en matière de patinage et d’intensité.
Matija Pintaric doit être solide de la botte lors d’une attaque surnuméraire menée par Rambelo (29’31) et d’un lancer de Jevpalovs (30’23), après que Valtonen at été malheureux en touchant la barre (30’03) ! Moins acharnés, les Seino-Marins passifs d’un seul coup (sont-ils en fin de shift ?) laissent Loïk Poudrier faire tout un cercle. Arrivé à la pointe, le Canadien envoie un tir des poignets pendant que Valtonen et Lampérier voilent Pintaric (3-1 à 30’39). Capital. Matija Pintaric dit non de la mitaine à un Pompei dans le cercle gauche (31’33) et en deux temps le gardien slovène fait la même réponse à Lemaitre, lui à droite (33’55). Entre deux, bien servi en retrait par Mallet, Francis Perron, idéalement placé, manque le cadre (32’34). Sur une accélération de Baptiste Bruche, encore lui, Bordeaux profite d’un avantage numérique pour se rapprocher à une seule longueur. Mathieu Pompei, jugulaire libre depuis la mise au jeu, profite de l’espace qu’on lui laisse dans le haut du cercle droit pour ajuster la mire et lancer le puck en lucarne (3-2 à 38’20). Chirurgical.
Ce mauvais but, encaissé avant la pause, remet tout en question, mais il cristallise un peu mieux les Rouennais lorsqu’ils reviennent sur la glace en jouant beaucoup moins haut. Pourtant, les hommes d’Olivier Dimet ont la première chance du dernier vingt. Julius Valtonen est patient mais Pintaric est plus solide (40’58). Tout comme Quentin Papillon face à Hervé (41’53). Le tiers semble vouloir se jouer sur la combativité des uns et des autres. Les shoots sont bloqués. Baptiste Bruche est toujours irrésistible (42’30 & 45’14). Anthony Rech aussi (47’09). Mais les deux gardiens sont vigilants.
Bordeaux bénéficie d’une nouvelle supériorité pour une mauvaise charge d’Emil Kristensen, assez similaire à celle de Legault sur Perret dans le deuxième tiers… La tension monte d’un cran et le public soutient bruyamment ses favoris. Le carré de Cantagallo est incroyable, même lorsque Polcs touche les poignets de Yeo qui s’apprêtait à dégager son camp, avec Nesa et Tomasino. Ces quatre gars-là en tuant cette pénalité à eux seuls (1’45 de présence), ont quasiment marqué un but, en tous les cas les esprits.
Le jeu est désormais très fermé jusqu’à ce que les Dragons soient aspirés derrière leur cage et laissent une opportunité à Enzo Carry, servi en retrait par Salonen. Matija Pintaric est de nouveau énorme en déroutant le tir de l’ailier (54’55). Christophe Boivin signera un dernier exploit normand en se couchant sur un tir frappé par Bruche (57’39). Ce blockshoot très courageux du Québécois peut aussi être considéré comme un véritable but.
Dans les deux dernières minutes, Quentin Papillon est remplacé une première fois par un coéquipier, Anthony Rech trouve la cage vide de la ligne bleue (4-2 à 58’28). Olivier Dimet remplace une deuxième fois son gardien pour que Dusseau inscrive un but pendant que Carry et Cantagallo masquent Pintaric. Lors du troisième remplacement de Papillon, Enzo Cantagallo clôture la marque de très loin dans une cage déserte (5-3 à 59’52). Rouen mène la série pour la première fois à l’issue de ce match 5 de la finale.
Toutes les photos sont des images d’archives
Rouen – Bordeaux 5-3 (2-0, 1-2, 2-1)
Samedi 13 avril 2024 à 21h00 à la patinoire Nathalie-Pechalat. 3029 spectateurs.
Arbitres : Adrien Ernecq et Nicolas Cregut assistés de Joffrey Yssembourg et Nicolas Constantineau
Pénalités : Rouen 6’ (0′, 4’, 2’) ; Bordeaux 0′ (0′, 0’, 0’)
Tirs cadrés : Rouen 27 (16, 7, 4) ; Bordeaux 37 (10, 14, 13)
Évolution du score :
1-0 à 00’19 : Lampérier assisté de Chakiachvili et Cantagallo
2-0 à 08’54 : Perron assisté de Boivin et Kristensen
3-0 à 26’26 : Cantagallo assisté de Perron
3-1 à 30’39 : Poudrier
3-2 à 38’20 : Pompei assisté de Kauppila et Salonen (sup. num.)
4-2 à 58’28 : Rech assisté de Mallet et Perron (cage vide)
4-3 à 59’08 : Dusseau
5-3 à 59’52 : Cantagallo assisté de Kytnar (cage vide)
Rouen
Attaquants :
Loïc Lampérier (C) – Milan Kytnar (+1) – Rolands Vigners (+2, 2′)
Christophe Boivin (+2, 2′) [sorti à 57’39] – Francis Perron (+3) – Tommy Perret [puis Mallet à 26’03]
Anthony Rech (+1) – Jordan Hervé (-1) – Quentin Tomasino (-1)
Marcel Hascak ou Alexandre Mallet (+2) – Rob Flick – Vincent Nesa
Arrières :
Florian Chakiachvili (A, +2) – Enzo Cantagallo (+2)
Dylan Yeo (A, +2) – Emil Kristensen (+2, 2′)
Sacha Guimond (-1) – Noa Goncalves Nivelais (-1)
Gardien :
Matija Pintaric (34 arrêts)
Remplaçant : Julien Gaubert (G). Absents : Tonin Caubet (hanche), Kristaps Sotnieks (bras) et Joris Bedin (?).
Bordeaux
Attaquants :
Aina Rambelo (-2) – Julien Guillaume (A, -2) – Maxime Legault (C, -4)
Nikita Jevpalovs (+1) – Loik Poudrier (A, -2) – Julius Valtonen (-1)
Enzo Carry – Mathieu Pompei (-1) – Samuel Salonen
Rudy Matima – Rudolfs Polcs – Baptiste Bruche (+1)
Arrières :
Kevin Dusseau (-3) – Axel Prissaint (-2)
Kevin Spinozzi (-3) – Bastien Lemaitre (+1)
Niki Blomberg – Antti Kauppila (+1)
Gardien :
Quentin Papillon (22 arrêts)
Remplaçants : Victor Bodin (G) et Matteo Mahieu. Absents : Charles-David Beaudouin (commotion) et Aleksei Polodyan (choix).