C’est la rentrée à l’Iceparc. Les Ducs de Jonathan Paredes sont jetés dans le grand bain face à nul autre que le finaliste des dernières séries éliminatoires de Ligue Magnus. Le moins qu’on puisse dire, c’est que les deux formations sont venues pour se livrer une bataille de chaque instant. Le palet à peine lâché, le jeu va d’ores et déjà d’une cage à l’autre dans un rythme effréné.
Le début de rencontre est à l’avantage des Bordelais qui, aidés par un effectif qui n’a que peu changé, est davantage rodé. Matt O’Connor fait parler ses jambières, repoussant les premières tentatives adverses. Mis à mal le long de la bande, Kylian Fauvel écope de deux minutes pour crosse haute (02’06). L’occasion pour le bloc bordelais de travailler et d’imposer son rythme. Les coéquipiers de Tommy Giroux font pleuvoir les tentatives mais manquent de réalisme et butent sur l’abnégation de l’unité défensive.
Fauvel sort de la boîte et les Ducs repartent de l’avant. Plus conquérants, ils mettent à contribution le gardien bordelais mais butent sur un Papillon des grands soirs, stoppant d’énormes occasions et frustrant la première ligne angevine, désireuse de montrer l’étendue de son talent. Privés de palets, les Bordelais sont poussés à la faute. Après une obstruction de Maxim Lamarche (14’35), c’est au tour de l’unité défensive aquitaine de montrer ses capacités. Peu inspirés, les locaux balbutient leur jeu de puissance et permettent à Lamarche de regagner les siens.
Au retour des vestiaires, les Angevins sont les premiers à frapper. Ils occupent la zone offensive d’entrée de tiers. Sur une sortie de zone peu orthodoxe, les Bordelais sont mis sous pression. Philippe Halley, resté aux avant-postes, soulève la crosse de son adversaire, récupère la rondelle, accélère et sert Brady Shaw sur un plateau pour ouvrir la marque (1-0 à 20’41). Le but sonne comme un coup dur sur le casque d’Aquitains qui peine à rentrer dans le tiers. Poussés par un public venu en nombre, les locaux mettent le pied à l’étrier. Les coéquipiers de Quentin Papillon n’y sont plus et subissent les assauts angevins à répétition. Marius Serer gagne sa mise au jeu, Téo Sarliève entre en zone, fait parler ses mitaines et décale Cédric Di Dio Balsamo qui profite d’un Papillon tombé trop vite pour ses jambières pour envoyer un tir pleine lucarne et doubler la mise (2-0 à 23’05). S’ensuivent de longues minutes compliquées pour les Bordelais. Axel Prissaint est chassé pour projection contre la bande (25’50) et Angers glane une nouvelle munition, sans trouver la solution sur un quatuor défensif solidaire.
Les hommes de Paredes dominent les débats et les esprits commencent à s’échauffer. Après un nouvel arrêt de l’international français, Bastien Lemaître et Brady Shaw s’écharpent et filent sur le banc des pénalités (36’07). Un arrêt de jeu presque salvateur pour des Girondins qui peinaient jusqu’ici à trouver leur hockey. Voilà désormais que les hommes d’Olivier Dimet (absent ce soir) mettent la défensive adverse sous pression. Vincent Llorca prend un risque de trop et perd le palet. Une aubaine pour Carry qui met un bon block, permet à Pompéi de récupérer le palet et de décaler Salonen dans un fauteuil pour réduire l’écart (2-1 à 37’33). Le but fait renaître les espoirs des Aquitains qui mettent la pression sur des Angevins soudainement moins sereins.
Que dire de cette entame de troisième tiers. Une mise en jeu remportée, une coordination œil-main qui ne faillit pas et voilà Brady Shaw qui éclabousse l’IceParc de son talent. Il feinte Papillon avant d’adresser un tir entre la jambière et la manche de Quentin Papillon qui s’incline (3-1 à 40’10). L’ex top scorer de Champions Hockey League est bien décidé à redorer son blason terni par des performances en deçà des attentes la saison passée. Usées par les efforts fournis au cours des deux tiers précédents, les deux formations mettent bien moins d’intensité.
Dos au mur s’ils veulent se rapprocher de la victoire, les Boxers doivent accélérer. La bonne nouvelle pour eux, c’est que Sami Tavernier est chassé pour cinglage (54’08). Le danger rôde plus que jamais sur la cage d’un O’Connor peu inquiété ce soir. Le cerbère angevin multiplie les arrêts sur une unité spéciale bordelaise le couteau entre les dents. Enzo Carry tente, sans réussite, imité par Salonen quelques secondes plus tard. Kévin Spinozzi et Aina Rambelo tentent de mettre la pression de loin mais leurs tentatives sont toujours bloquées par une crosse, un mollet ou un dos adverse. Tavernier sort du banc, Angers remet la pression et Quentin Papillon s’illustre avant de se rendre coupable d’un faire trébucher, qui met Bordeaux en infériorité numérique à 2’16 de la fin du temps réglementaire, de quoi mettre en grand péril les chances d’égalisation. Une fois n’est pas coutume, Angers n’est que peu inspiré en supériorité numérique, offrant une occasion à Enzo Carry toujours privé d’efficacité, mais le mal est fait. Le chronomètre s’égraine et les Ducs glanent leurs trois premiers points de la saison.
Désignés hommes du match : Brady Shaw (Angers) et Tommy Giroux (Bordeaux).
Illustrations d’Anthony Mangeard
Angers – Bordeaux 3-1 (0-0, 2-1, 1-0)
Mardi 17 septembre 2024 à l’IceParc. 3 084 spectateurs
Arbitres : Raphaël Rohwedder et Jérémy Metais assistés de Johan Fauvel et Thomas Caillot
Pénalités : Angers 6′ (2′, 2′, 2′) Bordeaux 8′ (2′, 4′, 2′)
Tirs : Angers 44 (11, 25, 8) Bordeaux 22 (7, 7, 8)
Évolution du score :
1-0 à 20’41 : Shaw assisté de Halley
2-0 à 23’05 : Di Dio Balsamo assisté de Sarliève et Serer
2-1 à 37’33 : Salonen assisté de Pompéi et Carry
3-1 à 40’10 : Shaw assisté de Halley et Manning
Angers
Attaquants :
Brady Shaw (2′) – Philippe Halley (A) – Sami Tavernier (2′)
Peter Valier – Nicolas Ritz – Jonathan Charbonneau
Cédric Di Dio Balsamo – Marius Serer – Téo Sarliève
Maxime Orlov – Parker Colley – Robin Gaborit (C)
Défenseurs :
Jere Rouhiainen – Lucien Onno
Vincent Llorca – Neil Manning
Ethan Cap – Kylian Fauvel (2′)
Gardien :
Matt O’Connor
Remplaçant : Elliot Lévêque (G). Absents : Matt Prapavessis (D), Matt Wilkins, Thomas Suire (A).
Bordeaux
Attaquants :
Tommy Giroux – Loïk Poudrier (C) – Julius Valtonen
Nikita Jevpalovs – Rudolfs Polcs – Baptiste Bruche
Enzo Carry – Mathieu Pompeï – Samuel Salonen
Julien Guillaume (A) – Kaylian Leborgne – Tom Guidoux
Défenseurs :
Justin Hamonic – Kévin Spinozzi
Maxim Lamarche (2′) – Axel Prissaint (2′)
Bastien Lemaître (2′) – Aïna Rambelo
Gardien :
Quentin Papillon (2′)
Remplaçant : Victor Bodin (G). Absent : Kévin Dusseau (suspendu)