Les Rouennais accueillent leurs dauphins bordelais qui, à force de répéter qu’ils débarquent sur les bords de Seine sans esprit de revanche, auront bien cette motivation derrière la tête cinq mois après la finale perdue.
Malgré l’annonce du recrutement du défenseur Guillaume Naud pas encore qualifié, il manque toujours autant de joueurs (sept) chez les Rouennais. Cela force Fabrice Lhenry et Anthony Guttig à surtout bricoler des unités de power-play et à sur-utiliser les joueurs qui évoluent aussi en infériorité (Glad, Colomban, Dmytriw, Nesa, Perret et Hervé). Le duo d’entraîneurs a choisi d’évoluer avec trois lignes. Paul Le Lem et Thomas Boisson font uniquement des apparitions après les jeux de puissance.
Olivier Dimet déplore lui aussi des absents (quatre). Ce qui oblige Nikita Jevpalovs à jouer centre et la défensive de tourner à cinq arrières. Mais les ambitieux visiteurs, restent tout de même plus completss car sur leur quatrième ligne se succèdent un des trois joueurs de centre. Et elle peut jouer toute la rencontre. Les Bordelais sont également plus frais. Ils restent donc les favoris de la rencontre.
Les deux équipes débutent pleine de confiance. Bordeaux a battu le leader amiénois à Mériadek, sans trois titulaires, alors que Rouen a connu un premier succès contre Nice, il y a deux jours, pendant que les Girondins étaient au repos.
Même si Robin Colomban est le premier à être dangereux (0’21) et si Simonsen touche la barre en supériorité (4’47), les locaux n’ont pas commencé la rencontre sur le même rythme de leur match contre Nice. Oskari Setänen doit déjà boucher les trous devant Jevpalovs (2’26), en duel face à Carry (2’52) puis lors d’une échappée de Bruche (4’27). Enfin, le gardien déroute un tir sur réception de Giroux et le retour du tir du canadien lors d’un jeu installé en avantage numérique (7’04).
Sur une seconde infériorité apposée à la première, le Finlandais devra s’avouer vaincu sur le même type de lancer au même endroit, pris dans le cercle droit, de Kevin Spinozzi, cette fois (0-1 à 09’04). En carafe depuis le début du match, les Dragons étaient encore bien contents de compter sur « Oskou ». Sa botte s’est opposée à Pompei (10’09) et sa mitaine s’est montrée hostile à Giroux en plein slot (18’25) ! Le RHE s’en tirait très bien que d’être mené ainsi d’un seul but au bout de vingt minutes.
À part un lancer de Johanès Avonde au-dessus de la lucarne droite de Papillon (26’48), la première moitié du deuxième tiers n’a pas vu de réaction rouennaise. Oskari Setänen a dû rejouer les pompiers de service menacé par un second breakaway de Bruche (26’20). Il a fait un premier travail sur un « petit » palet, dévié par Polcs, difficile à contrôler. Enzo Carry, plus prompt, a fait preuve de détermination lorsqu’il s’est jeté sur la rondelle dans le territoire pour la pousser, au nez et à la barbe de Tommila, dans le dos du gardien rouennais (0-2 à 27’46, photo ci dessous)
On ne voyait pas très bien comment les Seino-Marins pouvaient réagir. Tout simplement sur leur première attaque surnuméraire de la rencontre. Anthony Rech exécute une bonne passe en arrière à son coéquipier démarqué en haut du cercle droit. Jordan Hervé fouette, avec des poignets insoupçonnés, un tir croisé au-dessus de la botte de Papillon (1-2 à 32’50).
En réduisant le score assez rapidement (à peine plus de cinq minutes), les coéquipiers d’Anthony Rech n’ont pas eu le temps de tergiverser et s’ils n’utilisent pas leur momentum en avantage numérique (37’35), ils semblent mieux en place. Un fait de jeu les remet même totalement dans le match. Le dégagement prévu derrière la cage le long de la bande de Bastien Lemaitre tape finalement le patin d’un arbitre. Le ricochet parvient à Tomas Simonsen seul dans le slot. L’ex-Gothique s’y reprend à deux fois pour passer le disque au-dessus de la jambière de Papillon, alors à plat ventre à cause de sa première parade (2-2 à 38’55). C’est sur ce score de parité, assez fortuit, que Rouen et Bordeaux rentrent au vestiaire.
Dans le troisième tiers, les Normands ont recouvré de la vitesse et sont toujours en place. Ils capitalisent sur leur première opportunité qui arrive tout de même tardivement. Lors d’une pénalité différée, Anthony Rech trouve une ligne de passe transversale parfaite pour Villard monté sur la gauche. Le jeune défenseur pousse le palet dans une cage ouverte (3-2 à 48’12).
On pense que les hommes de Fabrice Lhenry se mettent en danger quand ils sont sanctionnés pour un surnombre. Mais Tommy Perret, de la ligne bleue, surprend, d’un lancer de dégagement, Papillon, alors que le gardien ergote sur un des arbitres (4-2 à 51’29). En moins de vingt minutes, Bordeaux vient d’encaisser un 4-0. Les Boxers tentent de réagir avec Kaylian Leborgne (53’08) auquel répond Dmytriw (53’26).
Quentin Papillon est remplacé par un attaquant. Sans son gardien, Baptiste Bruche bute encore sur un solide Setänen (58’12). Finalement, après une mise en jeu gagnée par Jared Dmytriw, Cantagallo vise la cage vide d’un long revers (5-2 à 58’22).
Finalement l’histoire de ce Rouen – Bordeaux, c’est un peu l’histoire de la grenouille qui veut être aussi grosse que le bœuf. Car, somme toute, les hommes d’Olivier Dimet ont quasiment explosé (5 buts encaissés sans riposte) dans la deuxième moitié de match. Les Rouennais, d’abord grâce à Setänen, puis à la faveur de deux passes, pleines de lucidité d’Anthony Rech, enfin, en saisissant deux opportunités sur des faits de match, se sont donné les moyens de toujours espérer et finalement de remporter leur second succès de la saison.
Rouen – Bordeaux 3-1 (0-0, 0-1, 3-0)
Mardi 24 septembre à 20h00, à la patinoire Nathalie Pechalat. 3002 spectateurs.
Arbitres : Jérémy Rauline et Julien Peyre assistés de Joffrey Yssembourg et Enguerrand Thibouville
Pénalités : Rouen 10′ (6′, 2′, 2′) ; Bordeaux 4′ (2′, 2′, 0′)
Tirs : Rouen 27 (9, 10, 8) ; Bordeaux 27 (14, 5, 8)
Supériorités : Rouen 0/2, Bordeaux 1/5
Évolution du score :
0-1 à 09’04 : Spinozzi assisté de Valtonen et Giroux (sup. num.)
0-2 à 27’46 : Carry assisté de Polcs et Lamarche
1-2 à 32’50 : Hervé assisté de Rech et Lindelöf
2-2 à 38’55 : Simonsen
3-2 à 48’12 : Villard assisté de Rech et Simonsen
4-2 à 51’29 : Perret assisté de Hervé (inf. num.)
5-2 à 58’22 : Cantagallo assisté de Dmytriw et Rech (cage vide)
Rouen
Attaquants :
Anthony Rech (C) – Robin Colomban – Jared Dmytriw
Johanès Avonde – Jordan Hervé – Tomas Simonsen
Tommy Perret – Vincent Nesa (A) – Rolands Vigners
Paul Le Lem – Thomas Boisson
Arrières :
Daniel Glad – Enzo Cantagallo (A)
Matteo Perdrix – Alexander Lindelöf
Fiorenzo Villard – Juho Tommila
Gardien :
Oskari Setänen (25 arrêts)
Remplaçant : Gaëtan Richard (G). Absents : Guillaume Naud (non qualifié), Noa Goncalves Nivelais (épaule), Florian Chakiachvili (genou), Francis Perron (côtes), Loïc Lampérier (pouce), Sebastian Bengtsson (bas du corps) et Milan Kytnar (adducteurs).
Bordeaux
Attaquants :
Samuel Salonen – Mathieu Pompei (A) – Enzo Carry
Tommy Giroux – Nikita Jevpalovs – Julius Valtonen
Kaylian Leborgne – Rudolfs Polcs – Baptiste Bruche
Aina Rambelo – Tom Guidoux
Arrières :
Kevin Spinozzi (A) – Maxim Lamarche
Kevin Dusseau (C) – Axel Prissaint
Bastien Lemaitre
Gardien :
Quentin Papillon (29 arrêts)
Remplaçant : Victor Bodin (G). Absents : Julien Guillaume, Justin Hamonic, Loik Poudrier, et Ulysse Tournier.