Duel de volatiles en ce mardi soir. Les Rapaces de Gap se déplacent avec pour objectif d’obtenir un deuxième succès de rang et d’être, en prime, la première équipe à faire tomber les Angevins.
Comme à leur habitude, les Ducs démarrent pied au plancher. Conscients du danger qu’est la défense plus qu’offensive des Rapaces, les hommes de Jonathan Paredes confisquent le palet. Après un premier temps de glace assez neutre, la présence offensive s’annonce. Lancés, Jonathan Charbonneau et Matt Wilkins combinent. Le dernier cité entre en zone, s’arrête – à la plus grande surprise de la défensive adverse – et retrouve Charbonneau qui trouve la faille sous le gant d’Antoine Gilbert (1-0 à 01’08). A contrario du match face à Briançon, les Angevins gardent le contrôle du palet et insistent en zone offensive. Leur première ligne met à mal le bloc gapençais qui ne peut que récupérer brièvement. Après un duel contre Sami Tavernier, Paul Nassivet hérite du palet. Ce dernier souhaite dégager mais ne trouve que la crosse de Philippe Halley qui conserve le palet en zone offensive et transmet à Brady Shaw. Le Canadien fixe Gilbert et tente de trouver la solution côté ouvert. Le palet vient heurter le poteau, glisse sur la ligne mais n’entre pas. Perdu, le cerbère gapençais ne peut que regarder Shaw prendre son propre rebond et pousser le palet au fond (2-0 à 02’51). Après cette entame de folie, le tempo de cette partie diminue d’un cran. Les hommes de Marton Vàs tentent de mettre la mitaine sur le momentum, en vain. Arturs Mickevics se rend coupable d’un trébucher mais les arbitres ne bronchent pas.
Antoine Gilbert, mis à contribution, retrouve des couleurs et permet aux siens de ne pas sombrer. Éclaircie dans le début de match des visiteurs du soir, Philippe Halley est chassé pour un trébucher et ils glanent une première supériorité numérique (08’49). Gênés par un quatuor mobile et décidés à priver les défenseurs de palet et ainsi empêcher les deuxièmes vagues sur la cage de Matt O’Connor, les coéquipiers de Brayden Sherbinin ne parviennent pas à s’installer confortablement en zone offensive. C’est avec peu d’occasions sur lesquelles capitaliser que les Rapaces voient Philippe Halley sortir de prison et créer un jeu positif dans la foulée. Le momentum est à l’avantage des Angevins qui poussés par leur public, cherchent à faire déjouer leurs adversaires.
Après un temps de présence assez long en zone défensive, Maurin Bouvet se rend coupable d’un cinglage qui complique les affaires des siens (14’59). La première répétition du jeu de puissance angevin, qui enregistre le retour de Matt Wilkins, vu par son coach comme le métronome de l’unité spéciale, se veut assez brouillonne. S’ils sont installés en zone offensive, ils sont eux aussi mis à mal par l’abnégation adverse et sont contraints de tenter des passes plus compliquées qu’ils ne l’auraient souhaité. Une munition tirée à blanc puisque Bouvet sort de la boîte. La défensive est mise à mal par le pressing imposé par Sami Tavernier et ses coéquipiers. Le Franco-Finlandais permet à la ligne de Parker Colley et Marius Serer de changer. Il s’annonce à la bleue et trouve Brady Shaw excentré qui, après avoir tenté sa chance, hérite de son propre rebond et décide cette fois-ci de donner sa chance à Philippe Halley qui profite d’une erreur de Gilbert et creuse un peu plus l’écart (3-0 à 17’58). Jonathan Charbonneau est sanctionné d’un retenir en fin de tiers (19’09).
Muselés par un bloc solidaire et une unité spéciale peu inspirée, les Rapaces tentent de prendre leur envol à la reprise. Alors que le jeu revient à effectifs complets, les visiteurs du soirs multiplient les jeux positifs. Raphaël Chauvel se montre à son aise. Il prend de vitesse Prapavessis, fait parler ses mitaines pour éliminer le défenseur et trouve Loïc Coulaud lancé dans le cercle d’engagement opposé pour réduire l’écart (3-1 à 22’03). L’entame de tiers vire en faveur des coéquipiers de Gilbert qui retrouvent le plumage d’un rapace. Le jeu va dans leur sens. Après un bon tir bloqué par Charbonneau, ce dernier veut se dégager mais manque son geste et le palet file dans les travées. Les arbitres n’hésitent pas et lèvent le bras (24’36). Cette nouvelle supériorité numérique ne fait qu’illustrer le peu d’inspiration de l’unité spéciale gapençaise qui concède même plusieurs situations.
À 5 contre 5, les Angevins s’installent à leur tour en zone offensive et les hommes forts sortent de leur boîte. Jonathan Charbonneau combine avec Peter Valier placé à côté du but de Gilbert, récupère le contrôle du palet et profite d’un quatuor désorganisé pour renverser le jeu sur Matt Wilkins qui n’a plus qu’à venir transpercer les filets (4-2 à 29’38). Ce quatrième but sonne le début d’une dizaine de minutes de hourra hockey. Les deux équipes, presque coupées en deux, vont d’une cage à l’autre sans poser leurs systèmes de jeu.
Après cinq minutes assez timorées, les hommes de Marton Vàs poussent leurs adversaires à la faute. Après un temps de glace prolongé et des jeux positifs, les Gapençais acculent les Angevins. Neil Manning, qui semble à bout de course sur ce temps de présence, perd un duel derrière la cage. Colombin en profite et vient punir une défense angevine trop passive. Il trouve Dimitri Thillet trop seul dans l’enclave (4-2 à 34’50). Pas le temps de douter pour les hommes de Jonathan Paredes. Sur le jeu qui suit, Parker Colley presse Arthur Escallier qui perd le palet le long de la bande. Le centre des Ducs récupère et trouve Téo Sarliève, lui aussi resté aux avant-postes. Malgré un retour désespéré de Paul Nassivet, Sarliève trouve l’espace pour glisser le palet entre les jambières de Gilbert (5-2 à 35’30). Tout est à refaire pour Gap qui ne peut que constater l’efficacité angevine. Pour ne rien arranger, les Ducs se mettent à réaliser des exploits personnels. Parker Colley, excentré, prend à revers toute la défense de vitesse, et envoie le palet, comme guidé par un fil invisible, dans le trou de souris laissé par Gilbert dans sa lucarne. Un but presque sorti du bois pour creuser l’écart (6-2 à 37’55). Chahutés par des Rapaces qui n’ont pas dit leur dernier mot, les Ducs regagnent tout de même les vestiaires avec 4 buts d’avance.
Shake it off, voilà la résolution prise par Marton Vas pour débuter ce troisième tiers temps. Antoine Gilbert, qui passe une dure soirée, est remplacé par Antti Karjalainen, dans l’espoir d’insuffler un nouveau souffle à des Rapaces en zone de turbulences. Le forechecking se fait plus intense, les passes sont plus précises. Resté au pressing, Parker Colley perd le fil de son patinage et vient commettre une interférence sur le gardien. Nouvelle supériorité pour les Rapaces (41’47). Fatigué par un match au rythme soutenu et un plan de jeu exigeant physiquement, le quatuor angevin se veut moins pressant. Le porteur du palet a plus de temps pour analyser le jeu et les artilleurs, à la bleue, sont moins sous pression. Les tirs vont enfin à la cage en supériorité numérique mais O’Connor ferme la porte. Alors que les Ducs s’apprêtent à dégager le palet dans la zone défensive adverse, Neil Manning manque son geste et l’envoie en tribune. Retard de jeu (42’54). La voilà, l’occasion de revenir dans la partie. Mais le cercle des Rapaces – peu inspiré en ce mardi soir – ne parvient pas à trouver la ligne de tir qui puisse venir tromper de nouveau le cerbère angevin. Colley puis Manning sortent de la boîte sans avoir pénalisé les leurs.
Déjà buteur plus tôt dans la partie, les Rapaces n’ont pas fini d’entendre parler de l’ex-joueur de Dunkerque. You’re on your own kid ! Débarqué de D1 comme dernier renfort, remplaçant au pied levé Thomas Suire blessé, Parker Colley frappe encore. Un revirement en zone neutre sous pression et voilà que Sarliève et Colley s’échappent. Le gros travail de Sarliève, précieux dans les petits espaces, libère l’espace au second poteau pour Colley qui pousse au fond (7-2 à 46’36). Les Ducs sont comme entrés dans un état de grâce. Ils multiplient les temps de présence en zone offensive et tous les palets semblent en mesure de terminer leur course au fond des filets. Paul Nassivet est chassé pour charge avec la crosse et les choses se compliquent encore un peu plus. Sarliève, Shaw, Shaw, Sarliève, bis repetita et voilà que Brady Shaw se mue en passeur pour Philippe Halley qui signe à son tour un doublé (8-2 à 49’28). Le danger ne cesse de rôder sur la cage d’un Antti Karjalainen mais le cerbère peut compter sur les sacrifices de ses coéquipiers pour repousser la pluie de tirs qui s’abat sur la cage gapençaise (63 tirs cadrés au total…).
Le hourra hockey semble reprendre quelque peu ses droits. Matt Wilkins est à la fois victime et coupable d’un faire trébucher. À l’instar des jeux de puissance précédents, le plan de jeu de ce soir est une image à brûler tant rien n’a souri à des Alpins qui n’auront rien lâché. Brayden Sherbinin, muselé ce soir, trouve l’espace pour alerter deux fois O’Connor, mais rien ne rentre. Au contraire, une passe cassée à la bleue voit Parker Colley – encore lui – partir seul au but. Il se présente face à Karjalainen et tente de s’offrir un triplé mais il bute sur le masque du cerbère finlandais (53’30). Le chronomètre défile, les visiteurs du soir continuent de travailler et finissent par voir leurs efforts récompensés. Sur l’un des rares temps de présence où ils auront réussi à imposer leur style de jeu, les Rapaces frappent une dernière fois. Colombin lance Maurin Bouvet qui entre en zone offensive, patiente et trouve Dimitri Thillet qui profite de la vitesse de son patinage pour attaquer la cage gardée par O’Connor et glisser le palet entre les jambières de ce dernier (8-3 à 58’13). Les deux dernières minutes voient Marius Serer être chassé pour un coup de genou (59’20) mais l’issue de cette rencontre est décidée.
Les Rapaces connaissent un cruel été indien en ce début de saison où ils auront affronté nul autre que deux des trois équipes qui forment le trio de tête du championnat après six journées. Si les motifs de satisfaction se font timides, l’abnégation avec laquelle ils auront bataillé de la première à la dernière minute du temps réglementaire est une valeur sur laquelle construire pour le reste de la saison. De leur côté, les Ducs continuent de réciter leur manuscript et restent invaincus.
Désignés hommes du match : Parker Colley (Angers) et Maurin Bouvet (Gap).
Illustrations d’Anthony Mangeard
Angers – Gap 8-3 (3-0, 3-2, 2-1)
Mardi 1er octobre 2024 à 20h30 à l’Iceparc. 2 617 spectateurs
Arbitres : Alexandre Bourreau et Pierre Dehaen assistés de Leevan Thiebault et Maxime Laboulais
Pénalités : Angers 14′ (4′, 2′, 8′) ; Gap 8′ (2′, 4′, 2′)
Tirs : Angers 63 (22, 23, 18) ; Gap 25 (8, 7, 10)
Evolution du score
1-0 à 01’08 : Charbonneau assisté de Wilkins
2-0 à 02’51 : Shaw assisté de Halley et Tavernier
3-0 à 17’58 : Halley assisté de Shaw
3-1 à 22’03 : Coulaud assisté de Chauvel
4-1 à 29’38 : Wilkins assisté de Charbonneau et Valier
4-2 à 34’50 : Thillet assisté Colombin
5-2 à 35’30 : Sarliève assisté de Colley
6-2 à 37’55 : Colley assisté de Gaborit
7-2 à 46’36 : Colley assisté de Sarliève et Gaborit
8-2 à 49’28 : Halley assisté de Shaw et Sarliève (sup. num.)
8-3 à 58’13 : Thillet assisté de Bouvet et Colombin
Angers
Attaquants :
Brady Shaw – Philippe Halley (A, 2′) – Sami Tavernier
Matt Wilkins (2′) – Peter Valier – Jonathan Charbonneau (4′)
Robin Gaborit (C) – Parker Colley (2′) – Téo Sarliève
Cédric Di Dio Balsamo – Marius Serer (2′) – Maxime Orlov
Basile Tretout
Défenseurs :
Jere Rouhiainen – Lucien Onno
Neil Manning (2′) – Vincent Llorca
Ethan Cap – Matt Prapavessis
Gardien :
Matt O’Connor (25 arrêts)
Remplaçant : Elliot Lévêque (G). Absents : Nicolas Ritz (côtes), Thomas Suire (ligaments croisés).
Gap
Attaquants :
Balint Horvath (2′) – Romain Gutierrez – Arturs Mickevics
Dimitri Thillet – Maurin Bouvet (4′) – Lucas Colombin
Raphaël Chauvel – Axel Tarabusi – Loïc Coulaud
Loris Chauvin – Sebastien Rohat – Arthur Escallier
Défenseurs :
Julius Marva – Chad Langlais
Brayden Sherbinin – Kyle Hallbauer
Léo Faure – Jaxon Camp
Paul Nassivet (2′)
Gardien :
Antoine Gilbert (40 arrêts) puis
Pénalités : Angers 14′ (4′, 2′, 8′) Gap 8′ (2′, 4′, 2′) Antti Karjalainen (15 arrêts)x
Absents : Julien Correia (cheville), Chase Zieky.