Avec deux défaites à l’extérieur à Rouen et Anglet, les Boxers peinent à lancer une dynamique positive. En recevant les Jokers de Cergy-Pontoise qui alternent eux aussi le chaud et le froid, Bordeaux doit gagner sous peine de se frotter le crâne trop tôt dans la saison. Les Franciliens ont aussi une carte à jouer pour faire une bonne opération et se rassurer à l’extérieur, surtout que Bordeaux se présente avec quelques soucis d’infirmerie, notamment en défense avec les absences d’Ulysse Tournier et de Justin Hamonic, plus celle de Julien Guillaume devant.
Autre absence de marque à Bordeaux, une glace de bonne qualité, problème récurrent au « Mériadeck Square Garden », rendant pour le moins difficile la justesse technique, sans parler du danger que peut représenter une glace trop molle.
Hourra Hockey pour commencer
On débute par un raid de Loïk Poudrier qui bute sur Sébastian Ylonen bien sur ses appuis. Les Jokers rendent la pareille avec Alex Barber qui se retrouve complètement esseulé devant Quentin Papillon à la suite d’une perte de palet de Kevin Spinozzi derrière sa cage et d’un centre en retrait. Le portier bordelais sauve les meubles, et sur le contre, Tommy Giroux est tout près de trouver la faille mais Ylonen veille au grain une nouvelle fois.
Une première minute enlevée donc, qui démontre surtout que ce ne sera pas un premier tiers favorable aux défenses.
Cergy tente de mettre de l’impact et cherche une nouvelle fois à tromper Quentin Papillon par Louis Petit, mais hors cadre. Un tir en plein sur Ylonen de la part de Maxim Lamarche plus tard, Bordeaux impose un échec-avant pour tenter de se procurer des chances près du but, mais Cergy négocie superbement bien un contre sur la gauche de leur attaque. Sayam Limtong déboule, prend de vitesse son vis-à-vis et trompe Papillon sous son bouclier (0-1).
Bordeaux réagit et c’est la ligne de Mathieu Pompei qui fait la différence. Samuel Salonen combine avec Enzo Carry, et trouve Pompei dans l’axe en retrait, mais le Canadien est frustré par Ylonen. Cergy renvoie de l’autre côté de la glace, et Axel Prissaint parvient à sortir le palet sur Loïk Poudrier qui décale sur Nikita Jevpalovs en bord de balustrade à droite. Le Letton trouve Tommy Giroux lancé en plein cœur de la défense francilienne. L’ex-Angevin fixe Ylonen et sert Loïk Poudrier qui égalise superbement.
Les relances sont compliquées de part et d’autre, et il y a des palets de récupération des deux côtés. Sur l’un d’entre eux, Baptiste Bruche chipe la rondelle dans la zone neutre et Julius Valtonen allume le portier adverse, mais juste à côté.
Enzo Carry tentera aussi sa chance, mais hors cadre, et les Jokers ont un peu de mal à construire. Philéas Perrenoud parvient quand même à entrer dans la zone offensive, à contourner la cage tout seul, et à alerter Papillon qui s’en sort.
Bordeaux repart et sur une sortie de palet le long de la bande de Lamarche, Tommy Giroux et Loïk Poudrier se retrouvent en deux contre un, mais la passe de Giroux ne trouve pas un Poudrier décontenancé par le rebond au moment de pousser le puck au fond. Cela revient dans les dix secondes sur Julius Valtonen qui se retrouve en position idéale. Ylonen se jette sur le ventre pour fermer l’angle et repousse magnifiquement l’occasion franche locale.
Sur une action quelques instants plus tard, Bastien Lemaitre lance en profondeur Aina Rambelo avec de la réussite puisque le palet est dévié par un adversaire, la mettant pile dans la trajectoire du « couteau suisse » bordelais, qui se présente seul et lancé face au but, et convertit sa chance, plein de sang froid (2-1, photo ci-dessous).
Sur une nouvelle tentative d’incursion d’Aina Rambelo, la défense visiteuse s’impose physiquement, et sur la relance immédiate, c’est un 3 contre 2 avec Tyler Welsh sur la gauche du jeu. Il fixe ses deux défenseurs et fait mine de servir un coéquipier dans l’axe. Au lieu de cela, mine il y a bien, mais dans la lucarne de l’infortuné Quentin Papillon. 2-2 une minute après la bascule du score, on ne tergiverse pas chez les Jokers. Les Boxers demandent une charge illicite sur Rambelo, mais rien n’est appelé malgré le mécontentement bordelais.
Six minutes à jouer, le match est propre jusqu’alors et les deux équipes sont dos à dos. Les relances sont toujours compliquées, et il y a manifestement du déchet technique. Sur une incursion de Nikita Jevpalovs, un cinglage est sifflé contre Vincent Melin. Première supériorité numérique bordelaise, qui voit même Barber commettre une nouvelle faute sur Pompei, mettant les Boxers à 5 contre 3.
Giroux, Poudrier et Spinozzi ont de grosses chances mais toutes stoppées par Ylonen. Les pénalités sont tuées et le score ne bougera pas avant la fin du tiers.
Chassé croisé
Les deux équipes essaient de réduire le déchet pour commencer, et cela donne peu d’occasions en cette reprise. Ça tente de combiner entre Aina Rambelo et Kaylian Leborgne mais sans succès.
Sur un puck de récupération, les Jokers ont une belle occasion par Tomas Pardo et Colin Delatour, qui buttent sur un Quentin Papillon attentif. Peu de réussite dans le dernier geste pour l’instant depuis la reprise. Kevin Spinozzi trouve bien le moyen de frapper à la bleue mais stoppé, puis Valtonen aura presque pu trouver un coéquipier mais la défense adverse s’en sort.
Idem pour Tommy Giroux quelques instants plus tard, à qui il ne manque pas grand chose pour conclure. Kaylian Leborgne tente aussi de loin, et malgré un palet flottant et dévié, Ylonen s’en saisit. Aina Rambelo et Tom Guidoux se cherchent devant le but, puis Kevin Dusseau allume de loin mais sans soucis pour le portier des Jokers.
On s’approche de la mi-match, et la folie du premier tiers ne se reproduit pas pour l’instant dans ce second acte. Le moment est parfaitement choisi par Kevin Dusseau pour ressortir un palet sur un Baptiste Bruche, qui déploie ses ailes et accélère sur la droite du front, déborde littéralement son vis-à-vis, et ajuste Sébastian Ylonen entre les jambes (3-2, photo ci-dessous).
Les Jokers n’accusent pourtant pas spécialement le coup. Tyler Welsh alerte une première fois timidement Papillon, mais la défense locale peine à se sortir de la pression et le trio Welsh / Bouchard / Myllymaa combine joliment, d’abord par une passe en retrait de Welsh sur Bouchard qui frappe sur Papillon mais cela revient sur Kalle Myllymaa qui punit Bordeaux dans une cage vide (3-3).
Maxim Lamarche répond par un exploit individuel dans la défense adverse après une mise en jeu dans la zone des Jokers mais Ylonen veille. Les Jokers sont tranchants en contre, une première alerte ne donne rien mais cela n’empêche pas Cergy d’y croire.
À la suite d’une mise en jeu dans la zone bordelaise, un tir passe à côté et quelques secondes plus tard, Christopher Theodore envoie une passe transversale, déviée par une crosse bordelaise et qui retombe pile dans la palette de Barber, tout heureux de marquer dans un but encore une fois déserté par un Quentin Papillon pris à contrepied par la déviation (3-4).
Le match est débridé et le score en témoigne. Bordeaux repart, Enzo Carry récupère un palet dans la zone de Cergy, trouve Pompei qui a une belle ouverture mais contré par un défenseur. Il se bat pour garder la possession le long de la bande, et met au fond pour Samuel Salonen qui remet en retrait sur Enzo Carry qui ne cadre pas sa frappe, mais cela revient sur Salonen en angle fermé. Le Finlandais remet sur Pompei mieux placé, qui la met sur Ylonen. Les Jokers ne s’en sortent pas et Samuel Salonen remet une frappe sur Ylonen. Cergy finit par s’aérer un peu, plutôt content de ne pas avoir cédé, après cette petite minute un peu asphyxiante.
C’est toutefois de courte durée, puisque Lamarche ressort un puck vers Salonen qui envoie au fond, Enzo Carry arrive en premier sur le palet, fait le tour de la cage, et retrouve Salonen qui décale une superbe passe vers Spinozzi, absolument tout seul grâce à ce mouvement qui a déboussolé la défense visiteuse. Le défenseur girondin mystifie Ylonen et même une crosse cassée laissée là depuis quelques secondes, pour marquer du revers sur ce beau mouvement (4-4, photo ci-dessous).
Nikita Shalei en profite pour prendre deux minutes ensuite, donnant une possibilité aux Boxers de porter l’estocade. Le palet tourne, mais c’est Cergy qui est dangereux en contre, notamment par Tyler Welsh, très en vue. Samuel Salonen retente une ouverture lumineuse pour Nikita Jevpalovs qui ne parvient pas à conclure, l’action suivante est superbe. Pompei trouve Salonen derrière la cage, le Finlandais remet immédiatement à Jevpalovs, une nouvelle fois idéalement placé devant le but, mais Sébastian Ylonen sort une grosse parade en fermant la porte.
Ça pousse malgré tout, Enzo Carry a une nouvelle rondelle derrière le but, et remet dans l’enclave pour Salonen qui trouve encore Ylonen. Les circuits semblent huilés, Salonen encore pour Jevpalovs, juste à côté. Les Jokers sont sous assistance respiratoire depuis deux minutes et ne construisent plus rien.
Il reste une minute à jouer, et Cergy compte survivre avec ce score-là, mais un retard de jeu les sanctionne encore. Quelques secondes à tenir en infériorité, mais c’est sans compter sur des Bordelais qui ont accéléré sur cette fin de tiers et veulent enfoncer le clou avant que les Jokers puissent reprendre leurs esprits.
Les Boxers s’installent, Poudrier renverse pour Julius Valtonen qui met en retrait pour Kevin Spinozzi qui balance un missile sol-air dont il a le secret. Nettoyage précis de la lucarne de Seb Ylonen, et voilà Bordeaux devant à 14 secondes de la sirène. 5-4 et un scénario rocambolesque.
Bordeaux en (presque) gestion
Après ce deuxième tiers assez animé, on reprend par une énorme occasion des Jokers. Servi du long de la bande dans l’enclave, Kalle Myllymaa est aussi seul qu’un plagiste en hiver, mais rate sa frappe inexplicablement. Quentin Papillon est soulagé et la défense bordelaise, coupable d’un oubli majeur, s’en sort très bien.
Cela peut ressembler à un tournant dans cette partie, car les minutes suivantes sont sans alertes. Enzo Carry sur un puck récupéré au fond va bien remettre à Pompei qui rate une belle chance, à cause de l’arrêt d’Ylonen qui dévie in extremis.
Les Bordelais sont plus propres dans leur zone, et cherche à faire mal en profondeur, mais rien de bien concret, jusqu’à cette nouvelle supériorité numérique pour Bordeaux. Comme la fois précédente, Tyler Welsh se procure la plus grosse occase en partant tout seul mais perdant son duel face à Papillon. Bordeaux essaie de faire la différence en utilisant sa vitesse sur les côtés, mais les passes en retrait trouvent autant les défenseurs adverses que leurs propres crosses. La pénalité est tuée par Cergy.
Il reste dix minutes de jeu, et l’écart n’est toujours que d’un but. Les Boxers sont à la merci de Jokers qui ont montré qu’ils étaient capables de fulgurances. Bordeaux joue donc au maximum dans la zone francilienne, avec pour but d’occuper sans s’exposer. Sur une phase de possession, Julius Valtonen garde le puck, et trouve Kaylian Leborgne de l’autre côté. Le jeune Français attaque la cage, et trouve l’ouverture dans un trou de souris. Le break est fait (6-4) avec une petite marge de sécurité.
À l’exception d’une pénalité prise par Pompei, donnant des billes à des Jokers qui n’en profitent pas, Bordeaux gère sa fin de match. Quelques escarmouches et arrêts de Quentin Papillon scellent la victoire des Bordelais qui peuvent respirer.
Non pas que la prestation soit pleinement convaincante, mais elle est comptablement intéressante et ne sème pas le doute dans les têtes. Les Jokers ont été somme toute efficaces, et se sont malgré tout appuyés sur un Seb Ylonen performant malgré les six buts encaissés.
Bordeaux – Cergy-Pontoise 6-4 (2-2, 3-2, 1-0)
Mardi 1er octobre 2024 à 20h15 à la patinoire Mériadeck. 3013 spectateurs.
Arbitres : Laurent Garbay et Raphaël Rohwedder assistés par Guillaume Barthe et Johan Fauvel.
Pénalités : Bordeaux 2 (0, 0, 2) ; Cergy 10 (4, 4, 2)
Tirs : Bordeaux 57 (18, 25, 14) ; Cergy 27 (6, 9, 12)
Évolution du score :
0-1 à 04’45’’ : Limtong assisté de Coulombe
1-1 à 06’57’’ : Poudrier assisté de Giroux et Jevpalovs
2-1 à 12’59’’ : Rambelo assisté de Lemaitre et Bruche
2-2 à 13’39’’ : Welsh
3-2 à 28’51’’ : Bruche assisté de Dusseau
3-3 à 29’59’’ : Myllymaa assisté de Bouchard et Welsh
3-4 à 32’59’’ : Barber assisté de Theodore
4-4 à 35’51’’ : Spinozzi assisté de Salonen et Carry
5-4 à 39’46’’ : Spinozzi assisté de Valtonen et Poudrier
6-4 à 51’50’’ : Leborgne assisté de Valtonen et Bruche
Bordeaux
Attaquants :
Samuel Salonen – Mathieu Pompei (A) – Enzo Carry
Tommy Giroux – Loik Poudrier (C) – Nikita Jevpalovs
Rudolfs Polcs – Baptiste Bruche – Julius Valtonen
Aina Rambelo – Kaylian Leborgne – Tom Guidoux
Arrières :
Kevin Spinozzi – Maxim Lamarche
Kevin Dusseau (A) – Axel Prissaint
Bastien Lemaitre
Gardien :
Quentin Papillon
Remplaçant : Victor Bodin (G). Absents : Ulysse Tournier (épaule), Justin Hamonic (dos), Julien Guillaume (blessé).
Cergy-Pontoise
Attaquants :
Christopher Théodore – Aleksi Hämäläinen (A) – Alexander Barber
Kalle Mylymaa – Tyler Welsh – Danick Bouchard
Louis Petit – Philéas Perrenoud – Sayam Limtong
Colin Delatour – Tomas Pardo – Lyly Jokinen
Défenseurs :
Patrick Coulombe (C) – Daniels Gorsanovs
Vincent Melin – Nikita Shalei
Aurélien Dorey (A) – Raphaël Brites
Gardien :
Sebastian Ylonen
Remplaçant : Olivier Richard (G). Absent : Raphaël Faure (opéré d’un cancer de la peau détecté à temps).