De retour d’une (nouvelle) déroute à Grenoble, les Gothiques retrouvaient mardi le Coliséum pour deux rencontres consécutives, la première d’entre elles contre Marseille. Toujours invaincus à domicile, les hommes de Mario Richer avaient à cœur de reprendre la marche en avant après la sévère défaite concédée vendredi (0-5), avant de recevoir un autre gros morceau, Angers.
Équipe surprise de la saison passée, enregistrant il y a peu l’arrivée de l’ancien Amiénois, Alexandre Boivin, les Spartiates se sont dores et déjà imposés comme une des places fortes du hockey français.
Ils devaient cependant composer avec l’absence de leur dernier rempart, blessé pour toute la saison, Marek Ciliak, qui s’est longtemps partagé avec Pintaric la place de meilleur portier de la ligue. Premier match d’un road trip nordique, ils iront ensuite affronter Rouen vendredi à l’ile Lacroix, quelques jours après s’être offert le scalp du leader, Angers.
Le vainqueur de cette rencontre aura l’occasion de s’accaparer la troisième place, avec une chance de devenir le dauphin des Ducs, du moins temporairement, Grenoble ne jouant pas ce soir.
Les hostilités ne tardaient pas à être lancées, pas de round d’observation entre ces deux équipes. Reculé en défense en l’absence de Bergeron (protocole commotion), Plagnat était le premier à se distinguer. Conservant ses automatismes d’attaquant, il avait bien suivi la remontée de palet et le lancer de Roussel, qui était détourné mais pas capté par Steen. Le revers du numéro 11 n’était cependant pas assez élevé pour inquiéter le portier marseillais. C’était ensuite au tour de Phelan, lancé après une récupération à la bleue, de se présenter en face à face, mais celui ci perdait son duel. L’intensité élevée rendait la rencontre très agréable à suivre, avec très peu d’arrêt des jeu, et un palet qui faisait l’essuie-glace tant les deux formations se rendaient coup pour coup.
Malgré cette excellente entame, les partenaires de Phelan se retrouvaient rapidement à courir après le score. En contre-attaque, sur leur première occasion dangereuse, les Spartiates ouvraient le score, par l’intermédiaire de Salhany, d’un tir dévastateur en lucarne (0-1, 5’25). À peine une minute plus tard, les visiteurs récidivaient, profitant des errances défensives amiénoises. Morillon, d’un lancer de la bleue, concluaient une installation en zone magnifique, servi par Da Costa de derrière la cage. Kozun, gêné par plusieurs Marseillais, que ses défenseurs avaient toutes les peines du monde à déplacer, ne pouvait rien faire (0-2, 06’30). Conscient des difficultés de son équipe, Mario Richer appelait alors son temps mort pour tenter de couper le momentum des hommes de Luc Tardif.
Cela n’avait malheureusement aucun effet. Complètement dépassés dans l’agressivité et l’implication, les joueurs amiénois observaient impuissants les assauts répétés sur la cage de Kozun. D’abord chanceux, alors que Leroux lançait au dessus après une passe dans le slot complètement raté de Cepon, ils ne pouvaient pas empêcher Stolyarov d’aggraver le score après seulement dix minutes dans le premier tiers. Trop occupé à jouer l’homme et se désintéressant du palet, Lepage finissait une charge à sa ligne bleue offensive, laissant le champ libre au vétéran russe, qui remportait son face à face avec Kozun (0-3, 10’37).
Bien que timide, la réaction des Gothiques avait le mérite d’exister. Abandonnés par leur leaders étrangers, les JFL tentaient d’allumer l’étincelle pour entamer la remontée au score. Gibert et Maïa combinaient en zone offensive, mais le premier n’arrivait pas à reprendre correctement la passe du deuxième, qui n’inquiétait pas la défense marseillaise. D’autant que, orphelin de Bergeron, la défensive amiénoise semblait avoir toute les peines du monde. En infériorité (Cepon, charge avec la crosse, 11’38), pourtant une satisfaction depuis le début de saison, les locaux n’encaissaient pas un quatrième but uniquement grâce à Kozun qui s’étendait par deux fois, laissant une chance aux siens de revenir.
Avec cette avance large, les Spartiates levaient le pied, ce qui permettait aux Gothiques de se remettre la tête à l’endroit. Ils n’arrivaient cependant toujours pas à se procurer d’occasions dangereuses, la faute à des lacunes techniques dans le dernier geste, ou la dernière passe, et à un manque de présence flagrant devant le but de Steen, qui laissait pourtant beaucoup de rebonds.
C’était un tout autre visage affiché par les hôtes au retour des vestiaires. Bien plus impliqués, tant physiquement que mentalement, les hommes de Mario Richer poussaient, tandis que les marseillais laissaient venir, pour mieux partir en contre. Alors qu’ils dégageaient un caractère et une personnalité d’équipe forte sur les matchs précédents, ces Gothiques semblaient avoir perdu ce supplément d’âme, la faute peut-être à la lourde défaite reçue à Grenoble. Peu de mouvement, des leaders – notamment Svanenbergs – ne semblant pas concernés, et une absence flagrante de mouvement devant le but, un cocktail qui, malgré la réduction de l’écart de Gibert (1-3, 25’51) ne permettait pas de revenir.
On pouvait, par intervalles, observer des signes de ce caractère retrouvé, et des lancers dangereux de Cepon, Roussel (poteau) et Djemel, mais, malgré les nombreux rebonds dangereux laissés dans l’enclave, il n’y avait pas de crosse d’un rouge et noir pour reprendre les deuxièmes palets. Malgré les 12 lancers dans cette période, c’est toujours avec trois buts de retard que les Samariens rentraient dans les vestiaires. Pénalisé pour un cinglage sévère, Lepage allait s’assoir sur le banc des pénalités (38’51). Il fallait moins d’une minute au jeu de supériorité numérique des Spartiates pour annuler la réduction du score de Gibert. Servi par Boivin d’un cercle à l’autre, Da Costa décochait un lancer frappé que Kozun ne pouvait pas stopper (1-4, 39’30).
Au retour des vestiaires pour l’ultime période, les Gothiques affichaient une mine résignée et défaite. On se les sentait pas capables de recoller au score, tant physiquement que mentalement. Cela convenait parfaitement aux Pacaïens, qui pouvaient contrôler la rencontre, et même soigner la différence de but. Dufek tout d’abord, était trouvé en retrait d’une passe forte par Stolyarov. Le « top scorer » n’avait qu’à mettre sa crosse en opposition et le palet terminait sa course en lucarne (1-5, 44’27, photo ci-dessous).
On retrouvait ces deux joueurs à la passe pour Machac, étrangement seul dans le slot, qui trompait facilement un Kozun trop souvent esseulé (1-6, 55’35). Les hommes de Mario Richer pouvaient même s’estimer heureux de ne finir qu’avec un écart de cinq buts, car Dufek trouvait le poteau en toute fin de match.
Un « road trip » dans le nord qui commençait dans les meilleures conditions pour les Marseillais, avant une rencontre contre des Rouennais fraîchement éliminés de CHL et dont le début de saison est décevant. Avec onze buts encaissés en deux matchs, les Gothiques devront quant à eux se remettre au travail pour retrouver la force de caractère qui faisait leur force sur les huit premiers matchs de la saison. D’autant que c’est un adversaire redoutable qui viendra se présenter au Coliséum vendredi, le leader Angers.
Amiens – Marseille : 1-6 (0-3, 1-1, 0-2)
Mardi 15 octobre 2024 à 20h15 au Coliséum. 3026 spectateurs.
Arbitres : Cyril Debuche et Pierre Dehaen assistés de Pierre Mercier-Landry et Quentin Cady
Pénalités : Amiens 4′ (2′, 2’, 0′) ; Marseille 6′ (0′, 4’, 2′).
Tirs : Amiens 28 (7, 12, 9) ; Marseille 26 (13, 6, 7).
Évolution du score :
0-1 à 05’25’’ : Salhany assisté de Björkung et Coulaud
0-2 à 06’30’’ : Morillon assisté de Da Costa et Ruusu
0-3 à 10’37’’ : Stolyarov assisté de Machac et Dufek
1-3 à 25’51’’ : Gibert assisté de Cepon et Magovac
1-4 à 39’30’’ : Da Costa assisté de Boivin et Björkung (sup. num.)
1-5 à 44’27” : Dufek assisté de Stolyarov et Machac
1-6 à 55’35” : Machac assisté de Dufek et Stolyarov
Amiens
Attaquants :
Jesper Larinmaa – Janis Svanenbergs (-1) – Bastien Maïa (A)
Noa Besson (-2) – Julien Tessier (A, -2) – Rudy Matima (-2)
Gauthier Gibert (-2) – James Phelan (C, -1) – Ilies Djemel (-2)
Raphaël Opoma, Ugo Tocquin
Défenseurs :
Kristjan Cepon (2’) – Aleksandar Magovac (+1)
Mathieu Mony (-3) – Jordan Lepage (-3, 2’)
Guillaume Roussel (-2) – Antonin Plagnat (-1)
Gardien :
Taran Kozun
Remplaçant : Clément Fouquerel (G). Absents : Zachary Lavigne (phase de reprise), Justin Bergeron (protocole commotion), Anatole De Mali (choix)
Marseille
Attaquants :
Fabien Colotti – Alexandre Boivin (2’) – Matt Salhany (+1)
Gennodi Stolyarov (+3) – Patrik Machac (+3) – Ian Dufek (+3)
Flavian Dair – Teddy Da Costa (C, +1) – Paul Joubert (+1)
Paul Siraudin – Maxence Leroux (2’) – Joni Airo
Défenseurs :
Victor Björkung (+1) – Yohan Coulaud (+1)
Elias Rusuu (+1, 2’) – Colin Morillon (+2)
Sacha Djigaouri – Fabien Bourgeois (+2)
Maurice Zwikel (+1)
Gardien :
Stefan Stéen
Remplaçant : Florian Gourdin (G). Absents : Markus Kojo (blessé), Marek Ciliak (genou), Grégoire Gonnard, Noa Nsonsa Kitala (choix)