Belle surprise du début de saison, avec Marseille, Amiens a très largement déchanté face à deux autres membres du top 4. Dépassés dans les grandes largeurs du côté de Grenoble (0-5), ils ont de nouveau sombré dans le troisième tiers face aux Spartiates (1-6), malgré un tiers médian qui aurait mérité une meilleure récompense. Absent lors de ces deux revers – véritable coup dur ou simple coïncidence ? – Justin Bergeron fait son retour dans l’arrière-garde picarde, tandis que le capitaine Zachary Lavigne manque toujours à l’appel mais devrait être de retour pour l’entrée en lice en coupe de France, mardi soir à Courbevoie. Côté angevin, l’accroc du côté de Marseille (1-3) – son nouveau dauphin depuis mardi soir – n’a pas altéré le très bon début de saison puisque les Ducs ont repris leur marche en avant en blanchissant Anglet à l’Iceparc (4-0). Toujours privé de Thomas Suire, l’effectif de Jonathan Paredes se déplace sans Téo Sarliève, malade, au Coliséum, ce dernier étant remplacé numériquement par Maxime Orlov. Ce choc entre le quatrième et le leader sera-t-il synonyme de réveil gothique ou de neuvième succès angevin qui conforterait encore un peu plus la place des Ducs en haut du classement ?
En quête de rachat, les joueurs de Mario Richer étaient pourtant très proches de se faire surprendre d’entrée. Depuis la gauche, Di Dio Balsamo parvenait à trouver Colley au deuxième poteau dont la déviation manquait de peu le cadre (2’). Un avertissement sans frais qui provoquait une réponse quasi immédiate via Matima qui passait derrière la cage, trouvait Lepage près du poteau mais ce dernier manquait la cible à son tour (3’). Dans un début de match équilibré, c’est un petit tour de chance qui décidait de l’ouverture du score. Charbonneau envoyait le palet au fond et ce dernier jouait un bien mauvais tour à l’arrière-garde amiénoise et Fouquerel puisqu’un mauvais rebond l’envoyait devant le but. Plus prompt à réagir, Wilkins l’envoyait dans la cage vide et jetait un froid sur le Coliseum (0-1, 3’09).
Pleins de certitudes, les Ducs laissaient le contrôle du jeu aux Gothiques sans jamais réellement s’affoler. Et ce, même malgré une supériorité – bien tuée – et deux situations intéressantes. Gibert, sur la droite, repiquait devant le but, tentait un revers qui finissait juste au-dessus (12’), puis Bergeron parvenait à trouver Matima devant le but qui pensait éliminer O’Connor mais son tir du revers ne trouvait que le petit filet extérieur (14’). Un peu plus entreprenants et jamais vraiment en difficulté malgré deux infériorités numériques, les Picards rentraient tout de même aux vestiaires avec un retard à l’issue du premier tiers. Une fâcheuse tendance ces derniers temps.
Bousculé dans le jeu dans le premier acte, le leader cherchait à se rebeller en début de deuxième période. Bien plus entreprenants et affichant une maîtrise technique supérieure, les Angevins étouffaient petit à petit les Amiénois. Et il s’en fallait de peu pour que la passe de Valier au deuxième poteau pour Wilkins ne trouve le fond des filets (23’). Quelques minutes plus tard, Shaw réalisait un superbe numéro de soliste dans la défense mais son tir finissait sur un Fouquerel imperturbable (25’).
Bien plus en difficulté, Amiens parvenait néanmoins à décrocher une supériorité numérique et ne ratait pas l’occasion de sévir. Sur la mise au jeu, le palet arrivait à Bergeron qui lançait depuis la bleue et trouvait la déviation de Phelan pour tromper O’Connor après seulement trois secondes de powerplay (1-1, 27’43). Pas forcément payés dans les vingt premières minutes, les Picards faisaient preuve d’un véritable réalisme pour revenir à égalité mais également replonger les joueurs de Paredes dans le doute. Car le jeu se rééquilibrait à nouveau et les Gothiques revenaient à la charge. Mony récupérait le palet en zone offensive, trouvait Plagnat qui éliminait deux défenseurs mais voyait le palet frôler le poteau (33’)… pour revenir sur Svanenbergs qui trouvait Lepage légèrement en retrait et ce dernier nettoyait la lucarne d’un O’Connor médusé (2-1, 33’08).
Comme une semaine auparavant, Angers se retrouvait à tirer de l’arrière et dans l’obligation de réagir. Et, sur une supériorité numérique, Prapavessis trouvait Wilkins sur sa droite qui reprenait de volée mais voyait Fouquerel s’interposer brillamment (34’). Malgré cette situation, l’incertitude était bel et bien présente dans les têtes angevines. Il suffisait de voir, toujours à 5 contre 4, l’incompréhensible raté de Rouhiainen sur un contrôle aisé en supériorité qui permettait à Plagnat de partir en échappée. Fort heureusement pour le Finlandais, O’Connor remportait son duel contre l’attaquant picard pour rester à un but de retard (35’30) à la deuxième pause.
En supériorité pendant encore une vingtaine de secondes pour lancer l’ultime période, les protégés de Mario Richer espéraient faire un petit break afin de prendre de l’air. Message entendu par le premier groupe avec Tessier, derrière le but, qui trouvait Maïa esseulé devant la cage et qui ne se faisait pas prier pour creuser l’écart (3-1, 40’17).
Portés par un Coliseum transcendé par une prestation bien plus consistante que face aux Spartiates, les Samariens semblaient presque intouchables. A la ligne bleue offensive, Djemel récupérait le palet puis déshabillait Cap pour se présenter devant O’Connor mais perdait son duel. Complètement désorganisés, les Ducs laissaient Lepage entrer tranquillement en zone offensive puis prendre un tir à mi-hauteur sur lequel O’Connor ne bougeait pas, de manière assez incompréhensible (4-1, 42’51). Bougés par leur coach sur un temps-mort immédiat, les Angevins se replaçaient un peu plus à l’initiative du jeu et bénéficiaient d’un powerplay pour surnombre où Gaborit (43’) puis Ritz (47’), tous deux trouvés plein axe, butaient sur Fouquerel. Mais l’implacable machine semblait alors relancée. Et la double supériorité consécutive à des fautes de Tocquin et Plagnat donnait une impression de moment idoine. Malgré les sept minutes restantes au chrono, Jonathan Paredes en profitait pour sortir O’Connor et évoluer à trois de plus… sans réussite puisque le trio samarien ne laissait rien et parvenait à se dégager sans faiblir.
Le trident devenu quatuor, Amiens se faisait néanmoins une réelle frayeur. Larinmaa ne couvrait pas Ritz et laissait l’international français se présentait face à Fouquerel qui réalisait une sortie digne de Dominik Hasek pour éviter la réduction de l’écart avant d’être suppléé par son attaquant finlandais pour bloquer la reprise de Ritz dans le but vide (54’). Dans un grand soir, le titulaire picard du soir bloquait ensuite la route à Manning (55’30) avant d’être impuissant devant un one-timer surpuissant de Charbonneau à la réception d’un beau travail de Wilkins sur le côté droit (4-2, 57’08).
L’espoir revenu du leader était cependant tué presque aussi tôt. O’Connor sur le banc, Amiens gagnait une bataille défensive, Mony récupérait la rondelle, dégageait, voyait sa tentative être involontairement déviée par Svanenbergs et glisser tranquillement dans le filet angevin (5-2, 58’15) pour sceller un huitième succès en onze rencontres.
Sur la pente descendante sur les deux dernières sorties, les joueurs de Mario Richer ont brillamment su repartir de l’avant dans l’adversité, grâce au retour de l’indispensable Justin Bergeron mais également à l’improbable doublé de Jordan Lepage, son premier en professionnel, lui qui n’avait trouvé le fond des filets qu’à sept reprises sur les quatre-vingt-onze matches disputés avec Trois-Rivières. Quatrième, Amiens finit son premier quart de saison sur une bonne note avant une semaine à deux déplacements, d’abord à Courbevoie, en coupe de France, puis à Rouen pour le deuxième derby de la saison où, une fois n’est pas coutume, les Gothiques pourraient porter le costume de favoris
Du côté d’Angers, la rechute intrigue autant qu’elle n’inquiète. Imprenables à domicile, les Ducs ont affiché leurs limites à deux reprises sur leurs deux derniers déplacements. Et malgré la place de leader, la séquence à venir devrait apporter beaucoup de réponses, cinq matches sur la route étant au programme. Outre Poitiers, en coupe, c’est à Bordeaux, Nice, Grenoble puis Gap que les joueurs de Jonathan Paredes se rendront. Histoire de chasser les premiers doutes apparents hors de l’Iceparc.
Élus meilleurs joueurs du match : Clément Fouquerel (Amiens) et Nicolas Ritz (Angers)
Amiens – Angers 5-2 (0-1, 2-0, 3-1)
Vendredi 18 octobre 2024 à 20h15 au Coliséum. 3200 spectateurs.
Arbitres : Nicolas Crégut et Jérémy Rauline assistés de Thomas Caillot et Joffrey Yssembourg
Pénalités : Amiens 12′ (4′, 2’, 6′) ; Angers 6′ (2′, 4’, 0′).
Tirs : Amiens 28 (11, 11, 6) ; Angers 31 (6, 13, 12).
Évolution du score :
0-1 à 03’09’’ : Wilkins assisté de Charbonneau
1-1 à 27’43’’ : Phelan assisté de Bergeron (sup. num.)
2-1 à 33’08’’ : Lepage assisté de Svanenbergs et Matima
3-1 à 00’00’’ : Maïa assisté de Tessier et Larinmaa (sup. num.)
4-1 à 42’51’’ : Lepage
4-2 à 57’08” : Charbonneau assisté de Wilkins et Prapavessis
5-2 à 58’15” : Svanenbergs assisté de Mony
Amiens
Attaquants :
Jesper Larinmaa (-1) – Julien Tessier (A) – Bastien Maïa (A, -1)
Rudy Matima (+2) – Janis Svanenbergs (+1) – Antonin Plagnat (+2, 2’)
Gauthier Gibert – James Phelan (C, 2’) – Ilies Djemel
Raphaël Opoma – Noa Besson – Ugo Tocquin (2’)
Défenseurs :
Kristjan Cepon (-1, 2’) – Aleksandar Magovac (+1)
Justin Bergeron (A, -1) – Jordan Lepage (+1, 2’)
Mathieu Mony (+2) – Guillaume Roussel
Gardien :
Clément Fouquerel
Remplaçant : Taran Kozun (G). Absents : Zachary Lavigne (phase de reprise), Anatole De Mali (choix)
Angers
Attaquants :
Brady Shaw (-1) – Philippe Halley (-1) – Sami Tavernier
Matt Wilkins (+1) – Peter Valier (2’) – Jonathan Charbonneau (+1)
Cédric Di Dio Balsamo – Nicolas Ritz – Maxime Orlov (2’)
Robin Gaborit (C, -1) – Parker Colley (-2) – Marius Serer (-1)
Défenseurs :
Jere Rouhiainen – Lucien Onno (-1)
Ethan Cap – Matt Prapavessis (2’)
Neil Manning – Vincent Llorca
Gardien :
Matt O’Connor (sorti de 52’00 à 53’00 puis de 57’59 à 58’15)
Remplaçant : Elliot Lévèque (G). Absents : Thomas Suire (blessé), Téo Sarliève (malade)